Tiny Dungeon

En résumé

Tiny Dungeon est la bonne trouvaille 2017/2018 et le jeu du renouveau de mes parties JDR. Ce n'est pas un "grand" jeu pour lequel vous passerez des heures et des mois à monter niveau 20, non l'intérêt est ailleurs. Déjà il s'agit d'un livre de 200 pages, en format A5, le lire dans le train est un vrai plaisir. Il se présente comme un jeu médiéval fantastique classique avec ses elfes, ses nains, un système de magie très simple laissé à l'imagination du joueur et du MJ, des règles simples (mais pas simplistes) pendant une quarantaine de pages suivies d'un petit bestiaire varié (mais un peu trop de dinosaures à mon gout/excepté pour le T-rex zombi, il est drôle lui) et du reste en règles optionnelles (des compétences supplémentaires, des règles pour des combats plus tactiques en gérant armure et dégâts d'armes, des magies plus développées) et des "micro-settings", des petits univers très ouverts d'interprétations, la plupart du temps variant beaucoup sur le classique med fan, en ajoutant des règles bonus voire même des magies nouvelles (je pense à toi Shaman !).

Le système de jeu est simple: vous lancer 1 à 3 D6 et si l'un fait 5 ou 6, vous réussissez votre action. Par cette introduction choc du système de jeu vous aurez compris qu'il s'agit d'un jeu avec de grandes chances de réussites et là est tout l'intérêt. Le jeu est rapide, l'action y est condensée en son sel le plus pur. Le but y est de s'amuser, pas de tester la résistance et l'intellect des joueurs dans des situations tactiques tendues. Une action normale ? un lancer de 2D6. Les personnages n'ont pas de classes, mais des talents, qui permettent de jeter 1D6 de plus quand le talent s'applique (sans compter les talents ayant des fonctions autres, comme faire des dégâts supplémentaires, lancer des sorts, etc.) et les actions désavantagées se font avec 1D6 de moins. Système facile à comprendre pour le MJ et pour les joueurs. Pour les combats, pas de carte tactique, le système de "Combat au contact - Près - Loin - Très loin" fonctionne à merveille en combat narratif, l'initiative étant optionnelle, on gagne beaucoup en fluidité lors des combats.

Pour rendre son personnage "unique" on a bien sûr la liste de talents (pouvoirs et avantages), l'armement (simplifié en arme lourde, légère et à distance) et deux choses un peu plus originales. Chaque personnage doit avoir une sorte de lien avec son éducation et sa famille ici appelé le "family trade", si votre père était forgeron vous avez peut être deux trois astuces pour réparer le matériel abîmé, les possibilités sont infinies puisque limitées uniquement par la narration. La seconde chose est le "belief", une croyance, non (nécessairement) religieuse mais un dogme que votre personnage a acquis par son éducation et qu'il ne réfutera jamais. Une ligne de conduite pour donner de la consistance au personnage, cela permet par exemple de créer des points de conflits entre PJ qui rajoutent du piment aux parties.

Le jeu n'est pas nécessairement fait pour des one-shots car il propose un système d'évolution avec des talents supplémentaires et des talents de prestiges pour rendre les personnages plus forts et spécialisés. Si on ne fera pas une campagne d'un an avec ce système, il permet d’enchaîner des aventures ou des courtes campagnes sans avoir l'impression de jouer un personnage statique ou à un feuilleton Sword & Sorcery.