Vendredi 12 août 2016 J7 F261 F210 Strutur F232

Il a plu toute la nuit, ça sent bon le sous-bois.

La veille nous avons fait une petite balade dans la forêt, qui est exploitée, en témoigne cette toute petite scierie.


Nous dépassons la dernière ferme avant le domaine des glaciers.

Comme il a bien plu, ça ruisselle de partout, ce qui m’inquiète un peu pour les gués.



Cette piste F261 longe en rive droite la Markafjlot vers Thorsmork . Elle est bien plus facile que la F249, en rive gauche et permet d’avoir un bon aperçu de cette vallée. Il faut toutefois une voiture avec une bonne garde au sol.

Le Gigjokull, admiré en mai, nous fait en cette fin d’été un peu pitié.



C’est une langue de l’Eyjafjallajökull, le fameux glacier dont un volcan sous-glaciaire a bloqué le ciel européen il y a quelques années.



Nous arrivons « en face » de Husadalur, principal camp de la vallée de Thorsmork, inaccessible puisque la Markafjlot n’est pas franchissable à cet endroit (on la traversera plus au nord sur un pont).

Au-dessus de Husadalur, le Valahnukur où nous sommes montés en mai.



Ensuite la piste grimpe sur les flancs de Einhymingur, la montagne cornue, emblématique du trek du Laugavegur. A ses pieds le refuge de Hrutkollur et déjà des couleurs d’automne.

Il faut désormais un vrai 4X4.



Plus loin plusieurs gués, dont celui-ci sur la Innri-Emstrua.



C’est par-là que nous partageons la piste avec les marcheurs du Laugavegur mais à cette heure matinale il n’y a pas encore grand-monde.

Pour ceux qui voudraient faire ce trek sans croiser de voiture (pas très glamour de marcher là où passent des voitures je trouve), faites comme nous : les pistes 261 et 210 n’ouvrent qu’après la 208 (piste qui mène au Landmannalaugar) donc en tout début de saison, il n’y a sur le trek aucune voiture et beaucoup moins de marcheurs, mais de la neige (pieds mouillés garantis !)

Certes en tout début d’été vous ne verrez pas ces attendrissantes fleurs roses qui égaient ce paysage minéral…



Nous arrivons au gué de Hvanngil vers 9h mais ne le traversons pas puisque nous poursuivons vers l’est sur la F210.

Après un passage laborieux sur des plaques de lave où il faut vraiment rouler au pas, nous traçons sur le Maellifellsandur, immense désert de sable noir, où trône le…Maellifell encapuchonné d’épais nuages.

Juste avant ce volcan, nous tournons vers le nord en direction du Strutur, autre volcan emblématique, près duquel se trouve le refuge éponyme.



Nous sommes sur le Strutivegur, sentier de randonnée infiniment moins fréquenté que le Laugavegur (mais aux paysages moins colorés)

Nous déjeunons puis partons faire trempette à Strutslaug, source chaude située à quelques km.

Il ne s’agit pas vraiment d’une simple balade digestive, mais d’une vraie randonnée avec un peu de dénivelé.

Nous remontons d’abord une jolie rivière rouge


bordée de mousse fluorescente qui contraste avec la roche volcanique d’un noir profond,

puis nous la quittons pour grimper sur le plateau ce qui nous offre une vue terrible sur le Mordor !

Encore quelques montées et descentes (le plateau est sillonné de ruisseaux qui ont creusé la cendre) et nous arrivons en vue du Holmsarlon et de ses marécages moussus.

La source chaude se trouve au nord-ouest du lac (le sentier est balisé puisqu’on est sur le Strutivegur)

Eclaircie miraculeuse en arrivant : un groupe d’anglais tout roses nous accueille gentiment.


Le hotpot est very hot et il faut passer par ici et surtout pas par là si on ne veut pas finir comme un homard !

Pendant qu’ils se rhabillent nous explorons un peu les alentours : ici on doit pouvoir faire cuire un œuf très rapidement !

Nous faisons une trempette rapide car l’eau est beaucoup trop chaude pour moi, impossible de m’y plonger entièrement.

Arrivent ensuite 2 Suisses (encore ! et toujours des germanophones) qui font le Strutivegur.


Nous leur cédons volontiers la place, on est à point !

Retour vers le refuge de Strutur, en dépassant les Anglais complètement ramollis par leur baignade (je me demande s’ils sont rentrés avant la nuit !)

En tout cas cet hélico qui passe devant le Strutur (968 m contre 790 pour le Maelifell) n’était pas pour eux…


Cette fois le Maelifell s’est échappé des nuages ! On distingue la piste qui mène au refuge de Strutur. Au fond le Myrdalsjökull.



Nous repassons près du Mordor

avec sa rivière de sang qui se mélange plus bas à une rivière d’un bleu plus classique.



Nous prenons tout notre temps pour déguster la fin de la piste

et nous émerveillons de voir un peu de vie dans cet univers si austère !



Afin d’éviter un gué réputé difficile nous quittons la F210 et poursuivons sur la F232.

Après le noir du Myrdalssandur, le sol reprend des couleurs.


Nous longeons le Myrdalsjökull depuis plusieurs dizaines de km et celui-ci nous impressionne toujours autant.

Il fait presque nuit quand nous nous posons près de la Holmsa.


Nous avons adoré cette traversée, même si nous n’aurions pas boudé quelques rayons de soleil supplémentaires !