Mercredi 17 août 2016 J12 Askja coulée du Bardabunga

Pluie durant la nuit et même au réveil. Du coup grasse mat’ et internet…

Le ciel est gris et nous ne faisons pas de photos sur la piste qui mène à l’Askja.

Nous y arrivons en milieu de journée. La rangerette (c’est simple on n’a vu sur ce voyage que des rangers filles !) nous confirme qu’une amélioration est prévue à partir de 15h00.

Du coup nous prenons le temps de déjeuner avant de démarrer vers 15h30 directement depuis le camp une rando qui mène sur la lèvre du cratère de l’Askja. Le sentier continue ensuite jusqu’au petit lac (le Viti) mais il faut ensuite revenir par la piste, bof.

Nous décidons de faire un aller-retour jusqu’au bord du cratère.

Le sentier s’élève rapidement au-dessus du camp,


Au loin nous apercevons la piste qui monte au parking

duquel on rejoint les lacs (Oskjuvatn le grand et Viti le petit chaud par une marche d’une quarantaine de minutes, que nous avons déjà faite 2 fois, autant changer…)

Quelques trouées de ciel bleu au loin mais pour le moment nous prenons une bonne averse !



Mais qui dit pluie et soleil dit…arc en ciel !

Il suffit de le chercher, il est là dans notre dos, du côté de l’Herdubreid au pied duquel nous avons dormi cette nuit.

Nous dépassons quelques lacs asséchés, qui doivent se remplir lors de la fonte des neiges pour disparaitre ensuite car les ponces et cendres blondes de l’Askja sont très poreuses et ne retiennent pas l’eau.

Voici la dernière longueur avant d’arriver sur la lèvre du cratère, alors qu’arrive enfin l’éclaircie attendue !

Au loin l’Herdubreid reste coiffé de nuages.



Waouh, quelle vue époustouflante ! Le lac Oskuvatn (1000 m d’altitude environ) scintille au soleil tandis qu’au loin on devine la courbe des bords de la caldeira de l’Askja.




En y regardant bien, plus au nord, on devine la dépression du Viti, le petit lac chaud (28°C ) où nous nous étions baignés lors de notre 1er voyage avec les enfants.

Le sentier continue vers les lacs.



Les gens qui nous suivaient y descendent,

tandis que nous restons fascinés à détailler les contours du Mordor (encore !) vers le sud. Nous sommes à contre-jour : les couleurs sont moins perceptibles



mais les fumerolles bien mises en valeur.

Quand nous sommes arrivés, juste après l’averse, toute la zone où nous sommes à présent fumait sous l’effet de l’évaporation de l’eau de pluie chauffée par le soleil sur le sol de cendres noires.

Ça a duré 10 ou 15 mn et puis plus rien. A présent le sol est sec.

Nous essayons de repérer l’endroit où s’est produit le gigantesque glissement de terrain en juillet 2014.



Un énorme pan de montagne s’est détaché de la partie sud-est des montagnes entourant l’Oskjuvatn, créant un tsunami de plusieurs mètres de haut qui a déferlé vers le Viti. Heureusement cela s’est produit peu avant minuit et il n’y a donc pas eu de victime. A la suite de cet éboulement, le niveau du lac a monté de 1 ou 2 m alors qu’il est le plus profond d’Islande (220 m) et qu’il fait environ 4 km de diamètre ! Pour plus de détails : http://en.vedur.is/avalanches/articles/nr/2929

Le ciel se couvre à nouveau, nous avons bénéficié d’une éclaircie miraculeuse, quel timing !

A la descente, l’Herdubreid (1682 m) semble entrer en éruption ! Il est pourtant éteint depuis 10000 ans, une paille pour l’Islande !



Que faire à présent ? Nous sommes tentés par la piste 910 ouest pour rejoindre la F26 mais les 2 rangerettes interrogées (séparément !) nous la déconseillent fortement sans toutefois nous l’interdire.

Nous choisissons d’être raisonnables et d’aller vers Kverkfjoll. Par excès de confiance (nous sommes déjà venus par ici 2 fois) Fred néglige de regarder la carte et m’envoie sans faire exprès sur la piste 910 ouest !

Quand nous réalisons notre erreur, quelques km plus loin, en tombant sur ce lac- le Dyngjuvatn, nous décidons finalement de continuer sur cette piste jusqu’aux premières difficultés. Il sera toujours temps de faire demi-tour !



Comment résister à l’envie de continuer sur cette superbe piste de sable

qui nous mène tout droit vers la coulée de lave du Bardarbunga (éruption d’aout 2014 à février 2015), tandis qu’à plus de 70 km de là le Kverkfjoll brille dans le soleil miraculeusement réapparu !

Au nord, l’Herdubreid avec une lumière d’enfer !



Nous traversons une zone parfois inondée-sans doute lors de la fonte des neiges, puis la piste tourne vers le sud-ouest, en direction du Bardarbunga qui se situe en fait très loin dans la partie ouest du Vatnajökull à 70 km,



mais sa coulée de lave est venue jusqu’à la Jokulsa a Fjollum, la forçant à se détourner vers l’est.



Nous nous arrêtons à un petit parking d’où part une balade de quelques centaines de mètres sur la coulée toute récente.

Nous y trouvons des Suisses (encore et toujours des germanophones !) dont le guide connait bien l’Islande. Lui aussi nous déconseille de continuer sur cette 910 ouest.

Enfin arrive un gros 4X4 de scientifiques islandais (c’est fou le nombre de scientifiques qui trainent dans le coin !) qui parlent un Français parfait et confirment que la piste traverse des champs de lave difficiles à négocier et qu’ils ont dû faire demi-tour devant un gué trop gros pour leur énorme voiture.

L’affaire est entendue, nous n’irons pas !

Avec tout ça il est bien tard, la nuit va tomber aussi décidons nous de passer la nuit sur ce parking.



Atmosphère de fin de journée et de bout du monde incroyable.

Cerise sur le volcan, la pleine lune se lève majestueusement



tandis que le massif de Kverkfjoll s’emmitoufle dans une couette de nuages pour la nuit.



Ah là là ! Quelle journée encore une fois ! Merci Fred de n’avoir pas regardé la carte !