Dimanche 21 août 2016 J16 Hallomstadur Snaefell

Retour sur Egilstadir puis nous filons le long de la rive sud du Lagarfjlot.

Il fait gris, aussi nous en profitons pour faire une halte champêtre dans la jolie forêt de Hallomstadur



où pousse profusion de myrtilles, groseilles et autres framboises.

Il y a même ici aussi une scierie !

Dire que l’Islande était autrefois boisée comme peut l’être la Scandinavie (nous sommes à la latitude de Bergen) Lors de l’arrivée des premiers vikings il y a plus de 1000 ans, un tiers du pays était couvert de forêts ! Le bois a été coupé pour se chauffer et se loger, l’élevage des moutons a empêché la régénération de la forêt et aujourd’hui la forêt représente moins de 2% du territoire (2 fois plus qu’en 1950) contre 11% pour les glaciers ! Depuis 1950 de nouvelles forêts sont plantées (et protégées du pâturage), avec une accélération depuis 1990.

13 ans se sont écoulés depuis notre 1er voyage en Islande et en effet la différence est flagrante !

Pas de photos du Lagarfjlot dont les eaux grises ne nous inspirent pas.

Les eaux turbides de la Jokulsa A Dal, rivière dont j’ai parlé plus haut, qui se jette normalement dans la mer sur la côte nord, sont en grande partie détournées au niveau du barrage de Karahnukur pour alimenter une usine hydro-électrique, puis rejetées dans la Jokulsa I Fjoltsdal qui se termine dans ce lac dont la couleur reflète l’énorme quantité de sédiments qui autrefois allaient directement dans l’océan. L’écosystème en serait bouleversé puisque la lumière peine à pénétrer les eaux du lac et n’assure plus la photosynthèse nécessaire aux plantes qui nourrissent les poissons…Toute cette histoire a fait couler beaucoup d’encre et suscité beaucoup de controverse.

La construction de ce gigantesque barrage s’est accompagnée de la création d’une route en parfait état jusqu’à celui-ci.

On pénètre donc en toute facilité le domaine des Hauts Plateaux par la 910 (est).

Alors que la plaine était sous les nuages, plus haut la couche nuageuse semble se disloquer,


Même si le Snaefell reste emmitouflé.

Nous tournons à G vers le sud sur la piste F909 et apparait le ciel bleu !



C’est une zone de pâturage pour les rennes (même si leur territoire a diminué depuis la création du lac de barrage, le Halslon) et je scrute en vain le paysage à leur recherche.



Quand je détaille les indications de ce panneau, je me dis qu’ils doivent se planquer car la chasse est ouverte depuis quelques jours.



D’ailleurs on entend un coup de feu…

Je lève le suspense de suite, nous ne verrons qu’un seul renne, mort (sans doute le coup de feu entendu un peu plus tôt) sur un quad lui-même tiré par un gros 4X4 (dont le conducteur ne dit même pas merci quand on s’écarte pour le laisser passer, comme chez nous quoi !). Des bois magnifiques, snif ! J’en suis toute retournée… Ils ont été importés de Norvège au 18ème siècle, pour en faire l’élevage, sans succès et sont retournés à l’état sauvage.

En fait le renard polaire est le seul mammifère terrestre « indigène », il serait arrivé il y a trrrès longtemps par la banquise.

A partir du 1er septembre, les oies aussi sont tirées…

Bon, revenons à nos paysages magnifiques….


De ce côté ouest le Snaefell (1833 m, à ne pas confondre avec son homonyme de l’ouest dans la péninsule de Snaefellsness !) resplendit dans la chaude lumière de l’après-midi.

Ce volcan éteint depuis 10000 ans est le plus haut sommet « libre » d’Islande si l’on excepte les montagnes prisonnières du Vatnajökull.



Il s’élève de plus de 1000 m dans la plaine.

Bref, il en impose…

Nous dépassons le refuge, puis le parking du sentier qui mène au sommet du Snaefell,

traversons encore un gué en admirant au loin le scintillement du Bruarjökull et de Kverkfjoll,



et poursuivons la piste vers le sud, en faisant un petit détour au sommet du Bjalfafell.

De ce petit sommet nous reconnaissons vers l’ouest de D à G après le Snaefell, l’inévitable Herdubreid puis le massif de l’Askja et enfin le Bruarjökull.


Vers l’est l’Eyjabakkajokull. Derrière c’est le Lonsöraefi où nous nous sommes ensablés la veille !



Voilà la face sud du Snaefell, nous essayons de deviner par où l’on peut accéder au sommet…

Nous nous rapprochons lentement de l’Eyjabakkajökull.

La visibilité est excellente : à l’arrière- plan derrière le lac Haslon, Trolladynja est à 75 km, Askja et Herdubreid à 60 km !

Allons-nous monter sur le glacier ?

Pas possible, une rivière de fonte nous en sépare !

Il fait un froid de canard près de cet immense congélateur d’où s’écoule une bise glacée !

Doudoune et coupe-vent indispensables alors que nous étions en polaire il y a quelques km.

Nous prenons la piste du retour alors que la lumière devient de plus en plus belle, quel spectacle !


L’eau est partout ! Sous toutes les formes !



Et ici une jolie mousse qui profite d’une résurgence semble presque fluorescente sur sol de cendres noires.

Elle pousse aussi dans les moindres rigoles, profitant de l’eau, source de vie et du relatif abri qu’offrent ces minuscules dépressions contre le vent.

Nous n’avons pas envie de dormir près du refuge que nous imaginons plein de chasseurs (sans doute à tort)

et décidons de quitter le parc (où le bivouac est interdit hors du camp) et de trouver un coin pour voir le soleil se lever demain sur le volcan.

Derniers rayons fantastiques sur le volcan !

Garanti sans colorant ni retouche !