POLYNÉSIE (34) LES TUAMOTU (28) DE FAAITE à PAPEETE (TAHITI) (1)
...FAAITE, plus JAMAIS qu'un SOUVENIR !
On GAGNE notre CABINE, notre KAUA ROA NUI
Un pitoyable RECOIN sur une GOÉLETTE surpeuplée
On est SIX pour DEUX miteuses COUCHETTES à ÉTAGE
SIX et TROIS QUARTS : PAMOUDA est ENCEINTE de sept-huit MOIS
À COUP d’ACCOMMODEMENTS RAISONNABLES (!)
On S’ENTEND admirablement BIEN tellement que
Les RETROUVAILLES ont un AIR de FÊTE
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Il est 18h la NOIRCEUR n’est pas LOIN
À BORD, les PASSAGERS sont déjà COUCHÉS
PÊLE-MÊLE, à MÊME le PONT de MÉTAL comme
Les « BOAT PEOPLE » misérables FUYANT leur PAYS
Ils n’ont POURTANT pas l’AIR MALHEUREUX du TOUT
On ENJAMBE les CORPS jusqu’au PONT découvert
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Je JETTE un REGARD sur FAAITE qui S’ÉLOIGNE
Je me SURPRENDS à CHANTONNER cette ARIA
De « MIGNON », l’OPÉRA d’AMBROISE THOMAS :
« CONNAIS-TU LE PAYS OÙ FLEURIT L’ORANGER ?
« C’EST LÀ QUE JE VOUDRAIS VIVRE
« AIMER Y VIVRE ET MOURIR. - C’EST LÀ, OUI, C’EST LÀ! »
PEUT-ÊTRE pas « Y MOURIR » mais « Y VIVRE » un TEMPS…
FAAITE, jamais PLUS qu’un SOUVENIR…impérissable
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Une CONSOLATION : en AVANT, le SOLEIL COUCHANT
LÀ où se FUSIONNENT l’OCÉAN et le CIEL
Le RIDEAU qui TOMBE, le FINALE d’un CHEF-d’ŒUVRE :
Le SOLEIL qui s’ABIME
« NOYÉ dans son SANG qui se FIGE » (A. de MUSSET)
SUIVI aussitôt d’une autre FÉÉRIE : la NUIT
Déjà VÉNUS, la PLANÈTE brillante comme une ÉTOILE
L’ÉTOILE du BERGER, la PREMIÈRE, le SOIR, à S’ALLUMER
La DERNIÈRE, le MATIN, à S’ÉTEINDRE
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ACCROCHÉ à VÉNUS, comme sous HYPNOSE
Je la VOIS…une « PERLE NOIRE » - On CONNAÎT
Les « PERLES NOIRES de POLYNÉSIE » les plus BELLES
Les plus DISPENDIEUSES du MONDE - C’est ICI
Qu’on les CULTIVE et les RÉCOLTE, dans les EAUX
Qui BAIGNENT les ATOLLS des TUAMOTU
DÉSORMAIS, la VÉNUS : ma PERLE NOIRE de FAAITE
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Je RÉCITE la « PRIÈRE » à VÉNUS d’ALFRED de MUSSET :
« ÉTOILE DE L’AMOUR, SI TU DOIS MOURIR »
« AVANT DE NOUS QUITTER, UN INSTANT ARRÊTE »
« NE DESCENDS PAS DES CIEUX! »
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On nous a DIT, on nous a RÉPÉTÉ à SATIÉTÉ :
« En JUIN, entre FAAITE et PAPEETE, la MER est MONSTRUEUSE! »
On est en JUIN, on est entre FAAITE et PAPEETE
Pour…une QUINZAINE d’HEURES…
À la GRÂCE de DIEU !