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ARRIVÉS à BON PORT
On DÉBARQUE au QUAI de FAAITE vers 8h30
Tout ÉBRANLÉS par l’HEURE et DEMIE sur la MER démontée
TITUBANT comme des IVROGNES sur la « BROSSE »
L’AIR MARIN et les DOUX ALIZÉS nous DÉGRISENT rapidement
L’ACUITÉ de TOUS nos SENS semble au moins CENTUPLÉE
Je me PRENDS pour l’ULYSSE d’HOMÈRE abordant son ÎLE d’ITHAQUE
Après son ODYSSÉE, ses ANNÉES d’EXIL, loin de son ROYAUME, et
Avoir VÉCU et VAINCU les pires DANGERS
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TOUT nous APPARAÎT tellement MERVEILLEUX
À se DEMANDER : sortons-nous d’un affreux CAUCHEMAR ?
Sommes-nous bien RÉVEILLÉS ? Sommes-nous bien VIVANTS ?
Et maintenant TRANSPORTÉS dans un CIEL ?
TOUT est tellement BEAU !-Extraordinairement BEAU !
Le FIRMAMENT, la MER, le CORAIL, le LAGON, les COULEURS, les ODEURS…
TOUT dépasse en INTENSITÉ le déjà VU-VÉCU-HUMÉ-RESSENTI en POLYNÉSIE
Ne MANQUENT plus qu'ADAM et ÈVE avant le… « PÉCHÉ »
Et nous VOILÀ au PARADIS TERRESTRE ou encore
« Le CIEL, c’est OÙ je SUIS ! » (Voltaire)
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Les PAROLES de MICHEL viennent nous ARRACHER de notre NIRVANA :
« PERSONNE ne m’a vu PARTIR ce MATIN à 5h ! »
SURPRISE ! Le « PÈRE » va VENIR… ne VIENDRA pas…
Il y EST avec ses deux « ASSISTANTS » !
On TRAVERSE l’ATOLL affichant des AIRS de TRIOMPHATEURS
Comme le GÉNÉRAL DE GAULLE le 15 août 1944
FENDANT les CHAMPS ÉLISÉS, de l’ARC de TRIOMPHE
Jusqu’à la BASILIQUE de NOTRE-DAME
SIGNIFIANT la LIBÉRATION de PARIS
« NOS » CHAMPS ÉLISÉES : les INDIGÈNES nu pieds, en PAREOS joliment BARIOLÉS
Des ALLÉES de CORAIL, des MAISONNETTES bien AGENCÉES
Des COCOTIERS, la MER, la MER, la MER …
Notre « NOTRE-DAME » : une JOLIE petite ÉGLISE de CAMPAGNE
Nos « AIRS » de GÉNÉRAL : des CHATS mouillés-détrempés-noyés mais SAUVÉS !
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LIBÉRATION ? - Les GENS de FAAITE en ont un énorme BESOIN
MALGRÉ le SOLEIL radieux de TOUS les JOURS
Un « NUAGE » très SOMBRE tapisse le CIEL de leur ATOLL
RELENT d’un DRAME horrible : des MEURTRES en SÉRIE tout RÉCENTS
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Comme un ÉCLAIR dans un CIEL pourtant PUR
Ce que je SAIS de « L’ÉVÈNEMENT » me TRAVERSE
On m’a DIT que la POPULATION de FAAITE
Est encore ANÉANTIE, en DEUIL
TOUS et TOUTES de leurs très PROCHES
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PARTAGÉS entre l’ÉMERVEILLEMENT et la PEINE du MOMENT
On se RÉVEILLE rendus au PRESBYTÈRE de l’ATOLL de FAAITE
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