POLYNÉSIE (21) LES TUAMOTU (15) RARAKA (4)
... AU CENTRE de DEUX INFINIS !
À 4h du MATIN, les « PIEDS NUS dans l’AUBE » (Félix Leclerc)
La PLAGE de RARAKA, un ATOLL perdu dans l’ARCHIPEL des TUAMOTU
À quelque 10 000 KILOMÈTRES de « CHEZ-NOUS », en POLYNÉSIE
Sous un « CIEL CLOUTÉ d’ÉTOILES » qui, comme des COURTISANES
ENCADRENT la LUNE leur REINE
Un POINT du GLOBE diamétralement OPPOSÉ au QUÉBEC, où c'est l’ÉTÉ (on est en juin)
ICI, un MATIN d’HIVER plus CONFORTABLE que bien de nos MATINS de JUILLET
Les COCOTIERS remplacent les ÉRABLES et les SAPINS
Le CORAIL, à la PLACE du GAZON, de l’ASPHALTE, comme de la NEIGE
Pas de PÔLE NORD céleste, pas d’ÉTOILE POLAIRE
Mais le PÔLE SUD où TRÔNE la CROIX du SUD
Les ÉTOILES de l’HÉMISPHÈRE SUD qu’on ne voit jamais dans notre
HÉMISPHÈRE NORD
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Je me SURPRENDS à SOUHAITER qu’on nous OUBLIE
Que le KAUA ROA NUI décide de PARTIR sans NOUS autres
NAUFRAGÉS volontaires dans un COIN de PARADIS
Des « ROBINSON CRUSOÉ » de GRAND LUXE…Faux ESPOIR !
Le KATEKITA et ses deux JEUNES nous REJOIGNENT sur la GRÈVE
La CHALOUPE à MOTEUR est ANCRÉE à quelques MÈTRES au LARGE
On AVANCE dans la MER houleuse IMMERGÉS jusqu’aux AISSELLES
Tenant SAC de COUCHAGE et autres BAGAGES au-dessus de la TÊTE
TIÉDEUR de l’EAU et DOUCEUR des ALIZÉS rendent la MANOEUVRE plaisante
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GRIMPÉS dans l’EMBARCATION, un MOMENT d’ANGOISSE :
Le MOTEUR renâcle, éternue, tousse, s’étouffe…REFUSE de DÉMARRER
DÉSANCRÉ, à la DÉRIVE, aucun CONTRÔLE, aux CAPRICES des flots
Un JEU pour se RAMASSER dans…l’ANTARCTIQUE
Après d’interminables SECONDES et quelques PRIÈRES à SAINT-JOSEPH (!)
L’ENGIN rétif, dans une gaie PÉTARADE se RÉSIGNE et on DÉCOLLE
Comme une FUSÉE de sa RAMPE de LANCEMENT on FONCE dans l’INFINI
L’INFINI de l’OCÉAN et L’INFINI du FIRMAMENT
La MER sous les ASTRES : de l’ARGENT qui BOUGE
Le CIEL : un immense ÉCRIN de DIAMANTS
Les DEUX se REJOIGNENT à l’INFINI dans un divin MARIAGE
Duquel NAISSENT les plus sublimes TRÉSORS célestes
Ces deux INFINIS provoquent AUSSI un lourd SENTIMENT de NÉANT
Une SENSATION d’INFINIMENT PETIT, de fine POUSSIÈRE
Pourtant PARTIE INTÉGRANTE et PENSANTE d’un même COSMOS
De quoi CHAVIRER pas RIEN que la CHALOUPE! …
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ÉBLOUIS par TANT de MERVEILLES on OUBLIE le TEMPS
On ne SENT pas les ÉCLABOUSSURES des FLOTS
On IGNORE le KAUA ROA NUI qui, comme un AIMANT, nous TIRE à LUI
MOUILLÉS aux OS, on SÈCHE aussitôt sous la VIGUEUR des DOUX ALIZÉS
On se « RÉVEILLE » prêts à ACCOSTER notre BIEN-AIMÉE GOÉLETTE
Pas BESOIN de s’ESQUINTER comme au premier EMBARQUEMENT à MAKEMO
Une PASSERELLE nous permet d’ABORDER sans « S’ÉJARRER » dangereusement
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Sur le PONT AVANT, on ATTEND le LEVER du SOLEIL « prévu » pour 6h
En PLEIN CŒUR de l’OCÉAN, à MI-CHEMIN entre le PÉROU et l’AUSTRALIE
IMAGINE : « Le soleil tout frais, comme une explosion se lève, nous lançant son bonjour! » (Baudelaire)
INUTILE de même ESSAYER de DÉCRIRE pareille FÉERIE…
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Complètement SURVOLTÉS par ce qu’on VIENT de VIVRE
Pas QUESTION de FAIRE comme les autres PASSAGERS
Se COUCHER et vouloir DORMIR
D’AILLEURS on DOIT bientôt LEVER l’ANCRE pour FAKARAVA