POLYNÉSIE (27) LES TUAMOTU (21) À FAKARAVA (5) VERS FAAITE (1)
« ... Les VAQUES, comme une FALAISE ...»
Le RETOUR des PASSAGERS sur le BATEAU clôture la fantastique SOIRÉE
La VEILLÉE la plus RADIEUSE du VOYAGE et bien davantage
Le KAUA ROA NUI reprend ses AIRS de « BOAT PEOPLE »
NOUS, on se RETROUVE LES six dans la CABINE étroite
On se COUCHE sur un DÉSAPPOINTEMENT qui nous PEINE
FAAITE est un ATOLL à une CINQUANTAINE de KILOMÈTRES de FAKARAVA
On devait VENIR nous CHERCHER pour CÉLÉBRER la MESSE etc
PROGRAMME saboté par une MER trop MAUVAISE et DANGEREUSE
MÊME à l’ABRI du RÉCIF, ici, ça COMMENCE à BRASSER assez DUREMENT
CONSOLATION : si on était PARTI on aurait RATÉ la SOIRÉE
Irremplaçable de la VEILLE
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LUNDI MATIN, vers 7h on m’ANNONCE : « PÈRE », ton BATEAU est LÀ ! »
MICHEL et ANDRÉ son NEVEU avec un petit BATEAU à MOTEUR
Pour une heure et demie sur une MER en FURIE
On est PARTAGÉ entre la JOIE d’y ALLER et…la FROUSSE de PARTIR
On va PAS s’ESQUIVER et VITEMENT on s’HABILLE un peu comme du MONDE
On EMPOCHE le NÉCESSAIRE pour la MESSE et…VOGUE la GALÈRE !
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Le TRANSFERT d’un BATEAU à l’Autre : un JEU très PÉRILLEUX
Chaque EMBARCATION a son propre ROULIS-TANGAGE et se FOUT de l’AUTRE
MANQUANT de PIED MARIN, on RISQUE l’ÉCARTÈLEMENT général
Sous NOUS, les REQUINS prêts pour un DÉJEUNER TOUT chaud
À QUATRE-PATTES, on RAMPE et ROULE au FOND du frêle BATEAU
On m’INSTALE sur une CHAISE, à l’AVANT, à CÔTÉ du PILOTE
SERGE au MILIEU et STÉPHANE en ARRIÈRE
On RE-VISSE mon SIÈGE plus SOLIDEMENT dans le PLANCHER
ANDRÉ se PLACE derrière MOI pour me PROTÉGER
STÉPHANE et SERGE sont ABANDONNÉS à EUX-MÊMES…
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Dès le DÉCOLLAGE, sans AVERTISSEMENT, une TROMBE d’EAU sur la TÊTE
On PENSE qu’on est CALÉS, NOYÉS, DISPARUS
« Dans une MER sans fond, à jamais ENGLOUTIS ! » (VICTOR HUGO)
Mais NON ! – INONDÉS mais SAUFS ! – Une CHANCE : il fait CHAUD
Le CIEL et la MER sont GRIS très SOMBRE
On ne sait PAS s'il PLEUT, on est tellement MOUILLÉS !
Les BRUITS de la MER et du MOTEUR empêchent la CONVERSATION
Je RÉUSSIS à CRIER : « On S’RAIT pas MIEUX de RETOURNER ? »
RÉPONSE : de MICHEL, un SOURIRE ou ENCOURAGEANT ou NARQUOIS
PLUS on s’ÉLOIGNE de l’ATOLL et PLUS ça devient ÉPEURANT
Les VAGUES, comme une FALAISE, hautes de TROIS MÈTRES foncent
CHACUNE se NÉGOCIE par MICHEL de façon DIFFÉRENTE
Selon sa HAUTEUR, sa DIRECTION, sa « PRÉSENTATION »
Des FOIS, des TONNES d’EAU nous TOMBENT sur la TÊTE
Des FOIS, on RESTE comme ACCROCHÉS au haut d’une VAGUE pour
RETOMBER à PLAT dans le CREUX en ATTENDANT la PROCHAINE
AGRIPPÉ au PARE-BRISE, j’ESSAIE d’ÉVITER le PIRE, me SOULEVANT
Sur le BOUT des PIEDS pour PROTÉGER au MOINS le COCCYX
SERGE et STÉPHANE n’ont RIEN pour se PROTÉGER, pour s’AGRIPPER
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Au BOUT d’une HEURE : le PIRE
Le MOTEUR…ÉTERNUE puis TOUSSE puis s’ÉTOUFFE
Puis BLOQUE et…S’ARRÊTE ! - On va CHAVIRER !
Au MILIEU du PACIFIQUE-SUD déchaîné, c’est …la FIN ?