Après la journée hardcore de la veille, on va faire comme on peut aujourd'hui. Objectif, arriver à Mont-Louis, ce qui fait une petite étape de 60 kms environ. "Petite", c'est relatif... car le passage du Port de Pailhères ne semble pas de tout repos avec ses derniers kilomètres autour de 10%... On profite un maximum du petit déjeuner. Un chat assez spécial nous rappelle que la vie est trop dure. Non seulement tous les chats te le rappellent souvent en dormant tout le temps, mais celui-là il aime aussi manger! Il est énorme! Pour notre part, on va éliminer les calories dans la journée... On enfourche donc notre fidèle machine pour traverser Ax. Même pas sortis de la ville, le Port de Pailhères commence. Et c'est parti pour 18,6 kms! Le début est assez facile. Quelques passages rappellent tout de même que ça fait 8 jours qu'on pédale. Mais ça passe plutôt bien. Les paysages sont surprenants : les forêts sont constitués de sapins. C'est très joli et c'est vrai que ça rappelle le Québec. Et puis on arrive dans les 6 derniers kilomètres, les plus durs. 10% jusqu'au bout avec peu de lacets. Là on peine sacrément. On hésite même à s'arrêter devant la station de ski de Pailheres, mais finalement ça passe. Ca passera même jusqu'au bout. Faut dire que c'est la dernière grosse difficulté du voyage, et on ne veut pas échouer ici! On arrive donc en haut, fatigués et dans le froid. Le temps est couvert aujourd'hui, un petit crachin est même présent. Mais il n'enlève rien à la beauté du paysage. On fait une bonne pause en se promenant ici et là pour contempler les montages à perte de vue. Des touristes nous prennent en photo, on discute avec deux anglais en vélo de route qui nous confirme que c'est un col très dur, et on repart vers Quérigut. La descente est très technique avec beaucoup de virages, il faut être attentif. On arrive finalement à notre destination pour manger. Étonnamment nous sommes toujours en Ariège. Je ne pensais pas que c'est aussi grand. Dans le restaurant de Quérigut, nous trouvons une petite feuille A4 où est écrit : "Ici le client est roi, s'il se comporte comme un prince". J'aime beaucoup...
Un chat très sportif et un beau paysage dans l'ascension de Pailheres
Vue depuis le port de Pailheres
On repart dès la fin du repas car ça semble descendre pendant quelques kilomètres. Manque de chance, on attaque par une belle côte et des lacets. Bon ça doit être court, ça va vite passer. Eh ben non, ça continue pendant plusieurs kilomètres. En fait on découvrira que c'est un col : celui des Hares. Il n'est pas très méchant mais quand on n'est pas prévenu... Bref, on l'a passé c'est l'essentiel. On redescend cette fois-ci pour de bons sur la route qui nous mènera au col de la Quillane. Ca monte tranquillement. Pour nous changer les idées, un orage nous rince littéralement. Première vraie pluie du voyage, et on ne peut pas la rater! Juste le temps de mettre les k-ways et on continue à rouler. Par chance la rincée ne dure qu'un dizaine de minutes. On continue alors à évoluer sur un plateau coincé entre les montagnes. La route continue à s'élever lentement mais régulièrement. Pour se remettre de l'orage, on fait une pause dans une pâtisserie. Quelques sucreries avalées plus tard, on arrive au bord du lac de Matemale. Le vent est fort et... de face. Les derniers kilomètres du col sont là et ils s'élèvent un peu plus. C'est du 6-7%. Ce plateau très dépaysant est quitté pour passer le col de la Quillane. Col dont on ne trouvera pas le panneau... Dommage! La fin de la journée se passe rapidement. On redescend vers La Cabanasse pour réserver nos billets de train retour. 50€ environ, c'est pas très cher contrairement à l'aller... En remontant un peu vers Mont Louis, deuxième averse de la journée, et du voyage par la même occasion. Un abri nous maintiendra au sec et puis la journée continue par un petit tour dans la citadelle de Mont Louis avec son four solaire. Est-ce qu'on continue la route en descendant vers la mer? Finalement non. On choisit de se reposer et d'arriver à la mer demain. La nuit se passera donc à un hôtel devant la citadelle de Vauban. Hôtel et repas du soir moyens mais avec une jolie vue malgré tout. Aussi, on sent la fin du voyage et on commence à être content de ce qu'on a accompli. La mer Méditérranée est proche...
Le lac de Matemale et vue depuis le col de la Quillane