Terminal pétrolier de Djeno

Le terminal de Djeno est exploité depuis 1973 avec la découverte du champ d'Emeraude. Il est utilisé à 63% par Total et à 37% par Eni. Il assure à lui seul 93% de la production de brut du Congo, soit 240000bbl/jour.

Deux qualités de brut sont produites à Djeno, l’une de faible viscosité beaucoup plus facile à brûler et à séparer et l’autre de plus grande viscosité qui rend la séparation entre l’huile et l’eau plus difficile. Ces deux qualités de brut proviennent d’âges géologiques différents.

Afin de permettre le stockage du pétrole le sous sol doit être constitué d’une roche de type « éponge » surmontée d’une roche de couverture pour bloquer le pétrole. Les premiers réservoirs de pétrole exploités étaient affleurant mais maintenant il faut forer afin d’atteindre les réservoirs souterrains.

Au départ l’huile remonte du forage naturellement à cause de la pression mais rapidement il faut injecter de l’eau à laquelle on rajoute des produits chimiques afin d’augmenter sa viscosité et ainsi faire remonter le maximum d’huile. La pression de l’eau injectée ne doit pas être trop élevée afin de ne pas fracturer la roche de couverture et ainsi rompre le réservoir.

Lors de l’exploitation d’un réservoir on arrive à pomper entre 30 à 50 % de l'huile qu’il contient.

A Djeno, environ 900 personnes travaillent sur les installations. La capacité de traitement du terminal est de 320000 bbl/j, un tanker est chargé tous les 2-3 jours.

L’objectif est de traiter le brut afin qu’il contienne 0,5% d'eau et que sa salinité soit inférieure à 60 mg/L.

Sur les vieux champs l’huile contient beaucoup plus d'eau qu’il faut donc éliminer. L’eau salée est ensuite rejetée en mer. Cela ne pose pas trop de problème en mer mais beaucoup plus en côtier comme à Djeno car le risque de perturbation du milieu est beaucoup plus important, notamment avec la lagune qui se trouve à coté du terminal.

Afin d’éliminer l’eau se trouvant dans l’huile on chauffe cette dernière dans des fours qui sont auto alimentés avec l'huile. Ce fonctionnement pose problème lorsque l'huile contient beaucoup d’eau et brûle mal.

L’huile dégaze dans des réservoirs à toit fixe équipés d’évents, il n’y a aucune récupération des gaz qui sont rejetées à l’atmosphère. Ensuite l’huile passe par le traitement puis elle est stockée dans 7 bacs à toit flottant pour le stockage. Sur les bacs à toit flottant le risque est que la paraffine arrive dans le réservoir et déstabilise le toit qui peut alors se retourner. La pluie est aussi un problème car il faut évacuer l'eau du toit pour éviter qu'il s'affaisse.

L'expédition du brut se fait ensuite grâce à 5 pompes vers deux bouées se trouvant à 4km et 8km de la côte sur lesquelles les tankers viennent se connecter.

Il nécessaire d’entretenir les pipes 2 à 3 fois par semaine. On utilise un « pig » (cylindre de mousse) afin de racler l’intérieur des pipes et ainsi éviter qu'il se bouche. En effet les huile sont refroidies dans les pipe sous marins et de la paraffine se dépose alors sur les parois. Il est possible grace à l’utilisation des ultrasons ou du magnétisme de faire une analyse des la quantité de paraffine déposée dans le pipe et ainsi de déclencher un nettoyage. Pour l'instant la paraffine récupérée lors d’un raclage n’est pas utilisée car les quantités sont très variables. Les pipes sont protégés de la corrosion par anode sacrificielle (zinc ou alu) ou par polarisation grâce à un courant électrique continue (polarisation 150 mv). On utilise pas d'acier inox car cela coûte trop cher.

A chaque niveau du traitement on récupère l'eau par décantation et on la traite avant rejet. On traite 120000 baril d'eau par jour. Pour améliorer le traitement de l'eau une station est prévue mais elle ne pourra traiter l'eau que si elle ne contient que très peu d'huile.

Djeno est alimenté en électricité par la CEC. La centrale électrique de Djeno (Eni) ne fonctionne par correctement pour garantir une alimentation satisfaisante.

Pour son fonctionnement le terminal de Djeno pompe de l’eau en continu et la rejette sans l’utiliser. Ce pompage correspond à 100m3 d’eau par heure 24h/24.

De nombreuses analyses sont réalisées sur le pétrole :

Potentiomètre / Bactérienne / Coulombmètre / Point d’écoulement / pH-mètre /Absorbance / Rayon X