Traces de route romaine

Julien Remy PESCHE, dans son dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, élaboré dans la première moitié du XIXème siècle (1829-1842), se réfère à Grégoire de Tours. Martin serait venu à Subdinnum (Le Mans) en l'an 380 pour assister Liboire, évêque du Mans, sur son lit de mort. L'évêque du Mans était suffragant de l'évêque de Tours.

Voilà donc Martin qui enfourche sa mule, part de Marmoutier, suit la rive de la Loire et tourne à droite sur la voie romaine à hauteur de Saint Cyr.

Même si l'empire romain est décadent en cette fin de IVème siècle, le réseau reste bien en place. La voie romaine de Caesarodunum (Tours) et Subdinnum représente la voie la plus pratique pour faire ce voyage, surtout compte tenu de l'âge déjà avancé de Martin.

De Caesarodunum à Fines (indication de la table de Peutinger – Vaas ou Les Halles), le tracé ne pose aujourd'hui que peu de problèmes de reconnaissance. De nombreux spécialistes s'accordent sur ce tracé.

Il s'agit donc de passer à Fondettes, Saint Roch (où l'on franchissait la Choisille), Bordebure, Le Serrain, Sonzay, Brèches, Les Halles et Vaas.

Sur ce tracé, des noms de lieux, voire des appellations de voies actuelles (rue du clos romain à Saint Roch, rue de la voie romaine au Serrain), confirment cette hypothèse et la carte IGN porte la mention « ancienne voie romaine » par endroits.

De Fines à Subdinnum, le tracé est moins évident. Certains textes disent que la route montait vers Verneil le Chétif. Monsieur PESCHE précité écrit dans son dictionnaire que l'on en trouve des traces sur les communes de Mayet et Ecommoy. Il affirme par ailleurs, mais il n'est pas le seul à le dire, que la route n'allait pas directement à Subdinnum mais à Allonnes où il y avait un camp romain.

Monsieur PESCHE, dans un écrit de 1834, soulève cependant une interrogation. Y aurait-il eu une route romaine d'Allonnes à Caesarodunum passant par Ponthibault, Pontvallain (d'où les traces à Saint Gervais) Le Lude, Château Lavallière et une autre par Mayet, Ecommoy, Laigné en Belin ?

Toutefois, Monsieur ROQUET, pour le compte de la société historique et archéologique du Maine, dans un article publié en 1899, affirme que des traces en ont bien été trouvées sur le territoire de la commune actuelle de saint Gervais en Belin.

Dans son livre intitulé « Les voies antiques » (1947), André Bouton cite le dictionnaire topographique de la Sarthe d'E. Vallée (1901) dans lequel il est écrit que : « Les grands pèlerinages nous donnent des itinéraires anciens. Dès le Vème siècle, la basilique de Saint Martin de Tours fut le centre religieux de la Gaule ; on y allait demander des guérisons et des oracles. L'ordre de Saint Benoît – l'abbaye mère du Mont Cassin date de 529 – jalonnait alors les pèlerinages, les dirigeait, les exploitait. La route du pèlerinage de Saint Martin était, dans la Sarthe, l'antique voie de Caesarodunum, qui reste jalonnée par de nombreuses églises dédicacées à saint Martin. »

Et  on peut penser qu'il en est de même au nord du Mans. Nous sommes donc sur la bonne voie et non sur le GR 36 ! (voir illustration) et carte cénomanique.

une référence parmi d'autres: Les voies antiques d'André Bouton - 1947