Séance du 12.10.2023

Lecture d'une œuvre :

 "Métaphysique de l'amour, Métaphysique de la mort" 

d'Arthur Schopenhauer 

par Didier Carsin


1/ Enregistrement de la séance

Pour accéder à l'enregistrement, cliquer sur le lien ci-après:

        enregistrement séance du 12.10.2023


2/ Plan du cours

C'est la 2ème séance consacrée à cette lecture. Elle s'appuiera sur celle du chapitre 17 des Suppléments au Monde comme volonté et représentation (traduction Burdeau) que nous avons entamée le 19 septembre

1- Le besoin métaphysique de l'humanité

2- L'examen des religions: ce sont des "métaphysiques populaires".

- un inconvénient sur le plan théorique: comme les "religions ne peuvent avouer leur nature allégorique, elles sont obligées de se présenter comme vraies sensu proprio". Par là, elles font "obstacle aux progrès de l'esprit humain dans la connaissance de la vérité".

    - un bienfait sur le plan pratique : les premières s'adressent à la raison, les secondes à l'imagination: " Le peuple a besoin d'une religion, elle est pour lui un bienfait inestimable". Les religions lui donnent une morale et elles sont une "consolation indispensable au milieu des épreuves douloureuses de la vie" (à comparer avec l'analyse de Marx: la religion comme "opium du peuple"). 


3- Examen de la philosophie: quelle philosophie pour se confronter à "l'énigme" du monde et de notre propre existence? 

a- L'expérience de la contingence du monde qui est à la source de l'étonnement, exclut la philosophie de Spinoza (Ethique) pour lequel le monde a "une existence absolument nécessaire". 

b- A l'inquiétude éprouvée devant la contingence du monde s'ajoute "la stupéfaction douloureuse" devant le spectacle du mal (malheur et méchanceté).- Une philosophie n'est véritable que si elle se confronte à la radicalité de la question du mal. "Elle ne doit être ni spinoziste ni optimiste": ces doctrines refoulent chacune à leur façon cette question. 


4- Quelle méthode doit suivre la philosophie pour élucider l'énigme du monde et de l'existence et résoudre la question du mal?

a- Pourquoi les sciences (qui énoncent des lois, c'est à dire des rapports réguliers entre les phénomènes) ne peuvent élucider cette énigme

b- Schopenhauer reprend à son compte la distinction kantienne entre le phénomène (la chose telle qu'elle nous apparaît) et la chose en soi (la chose telle qu'elle est en elle-même, indépendamment de la manière dont elle nous apparaît). Mais contrairement à Kant pour qui la chose en soi est inconnaissable, Schopenhauer prétend que son accès est possible, non par des concepts et le raisonnement, mais par l'expérience intime du corps.