Séance du 09.11.2023

Séance du 9 novembre 2023

Réflexion sur le Temps

par Didier Carsin


1/ Enregistrement de la séance

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        enregistrement séance du 09.11.2023



2/ Plan du cours

C’est notre 2ème séance sur la question. Cette séance sera consacrée à la réflexion d’Augustin (354-430) sur le temps dans le Livre XI de ses Confessions (rédigées entre 397et 401). Cette lecture devra certainement se poursuivre lors de la 3ème séance. Dans les Leçons sur la phénoménologie sur la conscience intime du temps (1905), le philosophie Edmund Husserl voit en Augustin un précurseur de la phénoménologie, ce courant philosophique moderne qui soutient que la notion de temps a sa racine dans la subjectivité humaine. Toutefois on ne peut pas isoler les analyses d’Augustin sur le temps, comme le fait Husserl, des considérations théologiques sur la création qui les encadrent. Augustin ne pense pas le temps à partir de lui-même, mais à partir de l’éternité.

Nous donnerons quelques informations sur la biographie d’Augustin

a. Ce qui est éternel est hors du temps. Ne pas confondre éternel et immortel ou perpétuel.

b. Comment concilier l’éternité divine avec la création du monde, qui apparaît comme un commencement dans le temps ? (chapitre 13). On ne peut pas concevoir la création de manière anthropomorphique sur le modèle de la production humaine qui se déroule dans le temps, et le temps est lui-même une créature. On ne doit pas confondre une antécédence ontologique (« l’éminence » de l’éternité divine) avec une antériorité chronologique : « Ce ne peut être par le temps que vous précédez le temps »

a. Les « apories » de la conscience du temps : chacun parle du temps, mais personne ne peut dire ce qu’il est, puisque le passé n’est plus, le futur n’est pas encore, et que le présent est évanescent (chapitre 14). Chacun mesure des durées (chapitre 15) et personne ne peut dire quel est ce temps que l’on mesure et s’il existe vraiment.

b. La démarche d’Augustin : installer les apories (littéralement ce sont des voies sans issue suscitées par des arguments sceptiques) au début et au centre de l’enquête sur le temps, pour entreprendre de se frayer un passage et trouver une solution, en cherchant à l’intérieur de soi la lumière divine qui permettra de surmonter les difficultés et de parvenir à une compréhension du temps (voir chapitre 22)

a. Comment concevoir une mesure de ce qui n’est pas (passé et futur) ou de qui est en instance de ne plus être ? Les arguments sceptiques du chapitre 15.

b. Où le présent temporel peut-il être stable ? Où le passé et le futur peuvent-ils trouver un lieu pour être ? (chapitres 17 à 20). Le triple présent : « A proprement parler on ne saurait dire qu’il y a trois temps, le passé, le présent et le futur : mais peut-être pourrait-on dire avec vérité qu’il y a trois temps, le présent des choses passées, le présent des choses présentes, et le présent des choses futures » (chapitre 20). Ce qui n’est plus et ce qui n’est pas encore ne peuvent exister que dans des signes présents : traces ou vestiges, causes ou indices (chapitre 18)

c. Comment rendre compte de la mesure du temps ?

4- Le Temps comme « distension de l’âme » (chapitre 28, exemple de la récitation d’un psaume)