Bonne année 2011 !
En ce début d'année valorisant les outre-mer, je me pose la question si celle-ci sera l'année du lancement d'un Living Lab à La Réunion ...
Car cela pourrait faire l'objet de la valorisation des contenus de la filière multimédia de l'ESIROI-STIM tout comme de l'ADCAM pour développer des services favorisant un tourisme à la fois durable et responsable (e-co-bio-tourisme) et des savoir-faire culturels régionaux en musique, danse, sports, cuisine (e-Teach-Play-Learn) ... en favorisant des méthodes de co-design utilisant les univers virtuels et la réalité augmentée.
Nous y travaillons donc au sein de l'Université de La Réunion en répondant à la cinquième vague de labélisation des Living Labs en cours : le projet s'intitule : UR.LL.TL.
Il semble que le concept de LL qui est parti du MIT en 2004, a incubé en Europe du nord, puis s'est répandu dans toute l'Europe grâce au réseau ENoLL, revient en force outre atlantique comme au Québec ...
Il en existe quelques uns dans le reste du monde, en Afrique du Sud ou en Chine, mais le label reste européen. Notre zone du Sud Ouest de l'Océan Indien en est dépourvue.
La Réunion souhaitera t-elle participer à ce réseau international ou les individus reprennent leur place au centre de la conception des services TIC ?
Il réside en fait une certaine méfiance vis-à-vis de cette sorte d'innovation ouverte et ascendante avec les usagers, comme si l'innovation n'avait de sens que dans sa dimension technologique et entrepreneuriale !
Le Web 2.0 a bien montré pourtant que ce sont les individus qui innovent, les entreprises n'arrivant seulement qu'après, une fois qu'un business model se dessine !
Alors que faire dans l'intervalle entre l'idée et le prototype ? Le Living Lab est une réponse à ce problème de concrétisation d'une idée (idéation) !
Voici quelques réponses à des questions que l'on me pose souvent :
Qu'est-ce qu''un Living Lab par rapport à notre plateau de créativité ?
Le Living Lab se positionne au niveau politique et méthodologique dans le cadre de la stratégie européenne d'innovation ouverte, alors que le plateau de créativité est notre méthode de l'équipe IC-IHM au niveau scientifique, technique et pragmatique dans le contexte de l'environnement tropical insulaire de l'île de La Réunion.
Pourquoi un Living Lab et pas un plateau de créativité, l'équipe IC-IHM ayant acquis une expérience en la matière ?
Il ne s'agit nullement d'abandonner la notion de plateau de créativité qui n'est pas au même niveau de réponse (cf. ci-dessus).
Mais il faut bien se rendre à l'évidence que le Crime'09 ne paye pas, faute d'une politique volontariste à la Technopole en la matière.
Ou se trouve la volonté de regrouper les compétences (chercheurs, entrepreneurs, usagers) de la technopole en un même lieu, et que devient le fameux Centre de Ressources souhaité il y a bientôt 10 ans ?
Qu'appporte la labellisation Living Lab ?
Elle apporte une reconnaissance internationale et un réseau de compétences pour développer un processus d'innovation transverse avec les gens.
La labellisation favorisera un accès plus facile aux financements européens dans le cadre des projets sur l'internet du futur (stratégie Europe 2020).
Qu'est-ce que cela implique comme contraintes et comme coûts ?
Cela implique un nouvel état d'esprit ouvert sur les objets du monde et ses sujets (individus), avec le désir de répondre aux attentes des usagers pour fabriquer de nouveaux e-services.
Cela veut dire aussi une interdisciplinarité entre sciences humaines et sciences exactes pour la conception des services, et qui se manifeste par une équipe transdisciplinaire prête à faire quelques efforts.
La méthode de gestion des signes est aussi plus contraignante car les aspects psychologiques sont déterminants dans la réussite des projets de e-services.
Le coût est celui défini par un porteur dans un projet accompagné par l'institution et les politiques publiques.
En effet, le projet sera financé par les fonds Etat-Région-Europe si les acteurs politiques sont intéressés par celui-ci.
Quels sont les réussites des Living Labs, quels sont leurs échecs ?
Les différents laboratoires européens publient leurs résultats avec les quelques années de recul nécessaires depuis l'introduction du concept de Living Lab.