6.1 / Quels sont les risques d'échecs, ennemis sournois du sourcier ?

Il y en a 5:

- D'abord le risque le plus redoutable, le forage dit sec.

- Ensuite, l'eau est là, mais bien plus profonde que prévu.

- La présence de l'eau mais en débit insuffisant.

- La présence d'argile

- La présence de gypse avec eau salée

Et le sourcier lui même

Etant à la fois l'acteur, le détecteur et le préparateur du futur forage, il doit essayer d'évacuer tout stress. Car le stress du sourcier existe bien, et peut paralyser certains sourciers plus sensibles que d'autres.

Autres raisons d'échecs, l'effet d'auto-suggestion induit par le client lui même qui croyant lui rendre service, lui indique l'endroit où il devrait chercher..

Ou réponses du style " vous savez de l'eau il y en plein sur mon terrain, on m'a dit qu'il y avait un petit lac !!"

Et l'épreuve la plus scabreuse est celle où je suis confronté à un autre sourcier convoqué ce jour là, par le client qui veut deux avis au lieu d'un...Personnellement je refuse ce genre de situation, car comment éviter que les deux sourciers en question ne s'observent pas et ne s'auto-influencent pas!

Autre situation; être interrompu en pleine recherche par le client lui même qui "veut essayer les baguettes" ou l'un de ses enfants présents, comme s'il s'agissait d'un jeu de société.

Une démarche gentille, sympathique mais extrêmement risquée pour le sourcier.

Après plus de vingt années, de prospection, des milliers de recherches et des centaines de forages à la clé, j'ai réussi à me forger une solide carapace..

Le sous sol piège, l'Argile

Tous mes chers confrères me comprendront lorsque je prononce ce mot d'argile.Pour le foreur et le sourcier, l'argile est la bombe à retardement bien cachée dans le sol.

Et comme les autres sourciers je ne n'échappe pas aux embuscades dressées par Dame argile.

C'est un matériau, collant, visqueux, sale, vaseux, qui bloque les arrivées d'eau et qui envahi tout sur son passage, C'est une épreuve compliquée à résoudre.

L'effet argile sur le sourcier

L'argile forme un écran imperméable par sa composition chimico-géologique, particulièrement étanche, entre la veine d'eau et le sourcier. Elle neutralise tout ou partie du fameux ressenti du sourcier, l'empêchant de déterminer avec précision ses estimation de profondeur et de débit. Cela abouti à de fausses données qui peuvent mener à l'échec d'un forage. On peut comparer cet effet à celui, d'un téléphone mobile ou d'un poste de radio de voiture passant sous un tunnel routier.

Foreur et sourcier sont confrontés au même dilemme: Faut il arrêter le forage ou le continuer, et jusqu'à quelle profondeur ?

Avec l'expérience, je sais que l'eau est très souvent à la fin des bancs d'argiles, d'où l'intérêt d''avoir de bonnes connaissances géologiques du secteur pour prendre la décision qui convient Un autre atout important : examiner, comprendre et interpréter les sédiments sortis du forage.

Ils sont un peu comme les petits cailloux du Petit Poucet! On peut hélas en toute bonne foi, très bien faire arrêter le forage, alors que l'eau est peut être 10 m en dessous....

Il est donc parfois, très injuste d'accuser le sourcier de ne pas avoir trouvé de l'eau, alors qu'il a indiqué ses pronostics en toute bonne foi. Et il est bon de rappeler qu'en matière de forage le risque zéro n'existe pas. Le client avant forage, doit absolument en être informé.

Les sous sols d'origine volcanique

Géologiquement, les roches dites gneiss et micaschistes ne sont pas mes meilleurs alliées, loin s'en faut. Voilà des sous sols composés de roches vitrifiées par de fortes pressions volcaniques anciennes, et très peu fracturées . Je me dois d'aborder ces dames avec la plus grande prudence.

En règle générale en Provence Côte d'Azur, je le sais pour l'avoir observé :

Où poussent à foison les mimosas, l'eau est rarement là..il n'est pas rare de forer de 200 à 250m de profondeur pour n'avoir que des débit très moyens, de l'ordre de 1m3/h...

Mais ce sous sol a par contre, de temps à autres, quelques gestes généreux qui consistent parfois à trouver l'eau entre 50 et 90 m de profondeur, mais dans les sols de pré surface garnis de terres meubles, sableuses permettant à l'eau de circuler. c'est ce que j'appelle les sols de recouvrement. Mais là, encore, il faut se contenter de petits débits de 800l/h à 1m3/h.

Autre petit piège : Les roches Gneiss, granits ou micaschistes ont la réputation de contenir un très, très faible taux de radio-activité, créant ainsi des minis champs electro-magnétiques qui peuvent perturber le sourcier. Personnellement je n'aborde jamais ces secteurs de l'Esterel sans avoir consulté en détails, cartes géologiques et sites spécialisés.

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