Hypothèse 4 : Les champs électriques

Introduction

En temps normal les objets sont électriquement neutres c'est à dire qu'ils comptent en leur sein autant de charges positives que négatives. Mais c'est un équilibre précaire et il arrive très souvent que des frottements intempestifs viennent arracher des électrons à leur atomes créant ainsi un déséquilibre (une tension électrique).

Quand les conditions sont réunies, le niveau de tension peut atteindre plusieurs milliers de volts. Et si les charges ne peuvent pas emprunter un chemin rapide pour s'écouler, ce qui est le cas dans les matériaux isolants ou dans l'air, elles peuvent mettre plusieurs dizaines de minutes à s’évacuer.

Deux charges de même signe se repoussent et deux charges de signes contraires s'attirent proportionnellement au produit de leurs charges et inversement proportionnellement au carré de leur distance. Par conséquent, pendant tout le temps que dure le déséquilibre de charge au sein de l'objet, un champ électrique se forme porteur d'un vecteur de force dont l'intensité dépend directement du nombre de charges et de leur polarité selon la loi de Coulomb.

Dans l'étude la télékinésie la question qui se pose est de déterminer si les propriétés des forces électrostatiques sont susceptibles d’expliquer les mouvements de rotations qui sont observés. Pour cela quelques expériences très simples peuvent être menées.

Détecter le champ électrique

Détecter la présence de charges est en revanche à la portée de tous. Il suffit pour cela de se munir d'un électroscope. Il en existe des modèles plus ou moins sophistiqués mais il est également très facile d'en concevoir un avec des matériaux de récupération : un peigne ou une règle en matière plastique, une petite boulette de polystyrène ou d'aluminium et un morceau de fil suffisent. Attachez le morceau de polystyrène au bout du fil et suspendez le tout à un support. Frottez le peigne sur vos cheveux ou sur un morceau de laine et approchez le de la boule. Selon les matériaux employés la boule est soit attirées par le peigne soit repoussée.

Observations de l'action des champs électriques en TK.

Un générateur de Van Graaf, permet de créer des champs électriques à haute tension. Dans sa version actuelle le principe repose sur l'action d’un petit moteur électrique qui produit par frottement des charges de manière continue. C'est ce type de générateur qui est utilisé dans les expériences menées au LAPDC.

Pour observer les effets d'un champ électrique sur le mobile, on dispose un électroscope pendulaire de manière à ce que la bille de polystyrène se trouve à quelques millimètres de la bordure du mobile.

Expérience N°1

Lorsqu'on actionne le générateur et qu'on l’approche du dispositif de l'électroscope, on constate que la bille est aussitôt mise en mouvement par le champ électrique, alors que le mobile, plus lourd, reste immobile.

Expérience N°2

Si la force du champ augmente ou si la distance diminue, les effets électrostatiques peuvent devenir alors très significatifs.

Expérience N°3

Le générateur de Van Graaf permet également de charger les mains de l'opérateur. Ceci permet d’évaluer l'impact de l’électricité statique sur la composante de mouvement du mobile.

Selon la position de la source du champ électrique, qui peut être fixe ou variable, plusieurs constatations peuvent être faites :

1. Situation où la position de la source du champ électrique est fixe.

    • Comme le prévoit la loi de Coulomb une partie du mobile est attirée par le champ électrique tandis que l'autre est repoussée par celui-ci. Le mobile se met à osciller entre deux positions.
    • On constate également que l'amplitude des oscillations décroit avec le temps ; le mouvement oscillatoire est amorti.
    • Cet amortissement conduit à placer le mobile en situation d'équilibre ; le mobile cesse d'osciller.

2. Situation où la position de la source du champ électrique est variable.

  • Le déplacement lent de la main permet bien de confirmer que le mobile occupe une position d'équilibre au sein du champ électrique.
  • A contrario, un mouvement rapide de la main brise cet équilibre et le mobile entre de nouveau en rotation. Ce mouvement peut alors être entretenu par le déplacement judicieux du champ électrique.

CONCLUSIONS

Pour une pratique rigoureuse de la télékinésie et à fortiori dans toute approche scientifique visant à étudier cette pratique et les effets physiques qui en découlent, il convient d'apporter une attention toute particulière aux champs électriques.

Si l'usage d'un électroscope pendulaire à bille nous semble le moyen le plus efficace pour détecter la présence éventuelle de champs électriques, il n'en reste pas moins qu'une préparation minutieuse des expériences (décharge de l'expérimentateur sur une plaque reliée à la terre) et une observation attentive des mouvements du mobile en préambule de l’expérience (test de suivi de la main) constituent des mesures efficaces qui permettent de garantir qu’aucun champ électrique résiduel ne viendra perturber les observations ni biaiser les résultats.

Dans le cadre des recherches menées au LAPDC et compte tenu des observations réalisées dans le domaine des champs électriques, il semble raisonnable d’adopter, en plus des recommandations mentionnées ci-dessus, des mesures visant à écarter des études tous les mouvements présentant des caractéristiques typiques des effets électrostatiques, c'est à dire touts les mouvements de rotation inférieurs à un demi-tour ou dont le sens de rotation s'inverse avant l’exécution d'un tour complet. Si de tels mouvements venaient à être observés au cours d'une session expérimentale il conviendrait alors de procéder à un examen détaillé des niveaux de charges des éléments constitutifs du dispositif expérimental, ceci incluant le mobile et son support, la paillasse et l’expérimentateur et d'appliquer à un rééquilibrage de chaque éléments par une mise à la terre.

A l’exclusion des mouvements décrits ci-dessus, les forces électrostatiques ne permettent pas de rendre compte des mouvements des mobiles tels qu'observés dans la pratique de la télékinésie.