Le marchand de volaille lui sort un tout petit coq ridicule, tout noir, avec une crĂȘte minable.
-Câest quoi ce truc-lĂ ? Mais câest un poussin que vous me donnez lĂ !
-Ah non non, Monsieur, câest un coq turc, trĂšs vigoureux, vous serez surpris !
Le fermier revient chez lui, lĂąche son coq dans la basse-cour et effectivement, le coq se jette sur les poules et tacatac tacatac elles y passent toutes. Il saute le grillage : les oies, tacatac tacatac, puis il se prĂ©cipite sur les dindes tacatac tacatac, et les pintades tacatac tacatac, mĂȘme la vache tacatac tacatac tacatac ! Il revient ensuite vers la basse-cour et encore les poules, les lapines, la vache, tacatac tacatac ! Enfin il va au milieu du champ, cocorico, et paf , il tombe raide. En lâair, il y a une buse qui voit le cadavre du coq et qui commence Ă planer, Ă descendre⊠Alors le fermier prend son fusil : « Ah non, saloperie de buse, tu nâauras pas mon joli coq ! »
Et lĂ , le coq ouvre un Ćil et lui dit :
« Ta gueule, laisse-la descendre ! »