2.2. Constituants

organiques (5 à 9)

5.  yì 易 - mouvement centré  

Le mouvement centré (yì, 易, transformation) révèle le Naturel des différents mouvements du corps humain et révèle conséquemment ses perpétuelles transformations à l'image de celle du cosmos. Au tout début de l'apprentissage, on découvre l'origine du mouvement juste, et le mécanisme du mouvement centré, lequel est raffiné tout au long de l'apprentissage. 


Le mouvement centré inscrit le taïjiquan (tai chi) dans le frémissement de l'air, le chatoiement de l'eau, la solidité de la montagne et la splendeur des étoiles.     

  



Quant à nous, nous posons comme un principe indiscutable, que dans la nature il y a du mouvement, soit pour toutes les choses, soit du moins pour quelques-unes ; et n'est là un fait fondamental que nous font connaître et l'observation sensible et l'induction réfléchie. Aristote

6.  tài 态 - alignement  

L’alignement (tài, 态) révèle l’expression de la verticalité Naturelle avec entre autres la bascule antérieure et postérieure du bassin, la courbure et le redressement de la colonne vertébrale ainsi que l’équilibre de la tête et révèle conséquemment l'axe du monde ainsi que la verticalité de l'évolution et de la vie. 



L'alignement arrime le taïjiquan (tai chi) à la trame du vivant. Idem pour le qigong et le kung-fu.

7.  xiè 懈 - détente  

La détente (xiè, 懈) révèle les contractions et les relâchements musculaires Naturels et révèle conséquemment la contraction et l'expansion de tout ce qui existe, des atomes aux galaxies. La détente est la recherche de l'harmonie musculaire. Pour respecter le fonctionnement Naturel  du muscle, il est préférable de consacrer plus de temps à entraîner le muscle à se relâcher qu'à se contracter, d'où l'appellation « détente » pour ce constituant. Puis, il convient de toucher à tous les muscles ou de n'en favoriser aucun. Toucher tous les muscles n'est possible qu'avec un grande variété de manœuvres. Ensuite, il est important de solliciter autant, sinon plus les muscles profond dits « de soutient » que les muscles de surfaces qui servent à bouger. 


Les manœuvres exécutées lentement du qigong externe et du taïjiquan (tai chi) assurent cet entraînement équilibré. La recherche de la détente débute avec l'identification de l'origine de toutes les détentes et les clefs qui permettent d'y accéder. Quatre techniques incontournables sont enseignées dès les premiers cours et plusieurs autres viendront les compléter tout au long de l'apprentissage. Dans chacune des manœuvres la recherche du relâchement musculaire et celle de sa contraction sont menées en parallèle. En tout temps, l'accent est mis sur le relâchement ce qui mène à délaisser ce qui est inutile voire nuisible, pour libérer ce qui advient naturellement.


Grâce à la détente, le taïjiquan (tai chi) oscille entre le solidité et la légère et conjugue s'enraciner avec s'envoler.   

8.  xī 息 - respiration  

La respiration (, 息) révèle l'intégration aux cycles Naturels du monde. La découverte de la respiration débute avec la base de la respiration Naturelle et son rôle dans le mouvement. Puis, viendront des techniques plus avancées pour mener à une respiration Naturelle plus complète. Une grande partie des techniques de respiration consiste à détendre l'appareil respiratoire puis à visiter ses mécanismes complexes afin de libérer la respiration Naturelle.  



La respiration bat la mesure du vivant et détermine la vitesse d'exécution du taïjiquan (tai chi) tout en l'inscrivant dans le sillon du monde.  

9.  qì 氣 - énergie vitale  

L'énergie vitale (, 氣, chi, souffle, prāṇa en Inde) révèle l’Unité Naturelle de l’écoute et de la sensibilité. Le dāntián (丹 田, champs de cinabre, hara au Japon) qui fait partie du révèle conséquemment l'Unité de l’écoute et de la sensibilité avec la nature toute entière. Attention de ne pas confondre le (chi, énergie vitale) dont il est question ici avec le QI (Quotient Intellectuel). L'exploration du qui s'effectue de façon très concrète, débute avec un premier niveau de technique qui mènera progressivement aux autres niveaux. 



et dāntián sont essentiels pour la culture de l'esprit et du corps, pour la culture de la nature originelle et de la vie afin de sonder le Morcellement et fleurir l'Unité.

Le taïjiquan (tai chi) consiste essentiellement à travailler systématiquement le qì dans le corps. Le qì c’est un fluide qui circule dans le corps humain. Il est à la fois énergie nourricière base de la santé, source des forces et de la puissance en art martiaux, surtout art martiaux de l’école de la voie interne. Le qì c’est enfin énergie vitale ou même carburant de la vie et selon la philosophie chinoise, tout procède du qì dans l’univers. 

Gu Meisheng 

Créateur du taïjiquan de style Guo, Gu Meisheng a reçu l'enseignement de Yue Huan Zhi, lui-même élève de Tung Ying-chieh, lui-même élève de Yang Chengfu. Tung Ying-chieh a été le tout premier à recevoir et à prodiguer l'enseignement du taïjiquan (tai chi) hors des cercles familiaux. Rappelons que Yang Chengfu est le petit-fils de Yang Luchan, le créateur du style Yang et le créateur historique du du taïjiquan (tai chi). Grâce à Yang Chenfu, le style Yang est le style de taïjiquan (tai chi) le plus répandu dans le monde.



L'importance du et du dāntián tient surtout au fait qu'ils servent d’émissaires entre les constituants organiques et les constituants subtils. De ce fait, ils constituent les deux catalyseurs indispensables du processus alchimique à l’œuvre dans l'Art du Cœur.   


       qì (chi, énergie vitale)