2.1. Constituants

structurels (1 à 4)

1. táo lù 套 路 - forme

Vue de l'extérieur, la forme (táo lù, 套 路) est un enchaînement de mouvements lents qui ressemblent à un combat. En fait, la forme rassemble et orchestre de façon Naturelle les postures qui la composent, ainsi que les autres constituants. La forme est issue des postures et des autres constituants. Chacun des constituants est ainsi issu des constituants qui le composent.

Par exemple, la forme la plus connue en Chine est celle des 24 Postures qui, comme son nom l'indique, est issue de 24 Postures. Puis, chaque posture est issue d'une ou plusieurs manœuvres qui la composent. Chaque manœuvre est issue des phases qui la composent, les phases sont issues du mouvement centré, de l'alignement, de la détente, de la respiration et du , eux-mêmes issues du shì, issue du , issus du zhì. Finalement, tous sont issus du xīn (Cœur, 心).


La forme est ce qui permet de distinguer le Taïjiquan (tai chi) du Qigong et du Kung-fu. Ce qui porte le nom de « forme » en taïjiquan (tai chi) s'exécute lentement. Dans le kung-fu la forme s'appelle « Dao » et s'exécute rapidement. Dans le qigong la forme se résume soit à une seule posture, soit à un assemblage rudimentaire de quelques postures.


Plus d'information sur la forme :

La petite histoire des formes dans le Taïjiquan (tai chi)



Dans l'entendement populaire, le taïjiquan (tai chi) est un enchaînement de mouvement lent appelé « forme ». Apprendre le taïjiquan correspond à apprendre une forme. Cette même compréhension est à la base des versions modernes de taïjiquan. Ce sont même les versions les plus courantes du taïjiquan et elles ont leurs mérites. Dans les systèmes anciens, tel ceux de l'Art du Cœur, bien qu'indispensable, la forme ne constitue que le premier et le plus superficiel des Treize constituants. Dans le système ancien de l'Art du Cœur tel qu'enseigné à notre école, apprendre le taïjiquan revient à cultiver les Treize constituants.



2. bù 步- posture

La posture (, 步) reste le plus fidèle possible à l’expression complète des manœuvres qui la composent tout en stylisant le mieux possible le mouvement Naturel de combat dont elle s’inspire.


La forme est souvent identifiée par le nombre de postures qu'elle contient. Le nom de chaque posture donne une indication sur son exécution. Par exemple voici les quatre premières postures de la forme des 24 Postures :

  • « Séparer la crinière du cheval sauvage » s'effectue avec les deux mains qui se séparent,

  • « La cigogne blanche déploie ses ailes » s'effectue sur une jambe avec une envolée verticale,

  • « Brosser le genou » amène à simuler une main qui brosse le genou,

  • « Jouer de la guitare » amène les deux mains à tenir une guitare.


Tandis que la posture du kung-fu et du taïjiquan reste fidèle au mouvement du combat dont elle s'inspire, la posture du qigong puise son inspiration chez les animaux, dans le quotidien, dans les mouvements de combat ou autrement.


3. xún huán 循 环 - manœuvre

La manœuvre (xún huán, 循 环) révèle les cycles Naturels des constituants organiques et subtils. Par exemple : Chaque manœuvre correspond à une respiration (un cycle respiratoire complet), chaque respiration correspond à une manœuvre. Pareillement avec l'alignement vertical qui se reconstitue sans cesse. Idem pour la détente qui s'accentue et s'atténue et les multiples cycles du qì qui s'accomplissent. Il en est de même pour le shì, le , le zhì et le xīn qui s'amorcent, de déploient, atteignent leurs apogée et se terminent à chaque manœuvre.


Chaque posture est souvent répétée plusieurs fois à l'intérieur de la forme et chacune des répétition se nomme manœuvre. Quelquefois la posture est plus complexe et se divise alors en plusieurs manœuvres.



La forme, la posture et la manœuvre peuvent être de temps à autre absentes ou réduites à un stricte minimum, tandis que les autres constituants restent présents. C'est ce qui se produit dans l'apprentissage du qigong interne, avant son insertion dans la forme.



4. xiàng 相 - phase

La phase (xiàng, 相, segment d’un cycle) révèle les liens Naturels entre les cycles des constituants organiques et subtils. Après avoir exploré les cycles grâce à la manœuvre (xún huán - 循 环), on peut alors les mettre en phases les uns avec les autres. On accorde ainsi pour chaque manœuvre le cycle de la respiration avec le cycle de l'alignement, celui de la détente, les cycles du et ceux du shì, du , du zhì et du xīn. De cette façon, on réalise une véritable Unité de chacun des constituants avec tous les autres.


Chaque manœuvre traverse en moyenne quatre phases qui subdivisent la manœuvre en parties plus fines qui ont chacune leur particularité. Par exemple, dans le cycle respiratoire, on peut distinguer : l'apnée à vide, l'inspiration, l'apnée à plein et l'expiration qui se mettent en phase avec tous les autres cycles qui démarrent, se déploient, atteignent une apogée et se terminent.


Les phases sont agencées de façon plus sophistiquée dans le taïjiquan (tai chi) et le qigong interne, sont un peu moins perfectionnée dans le kung-fu et sont beaucoup plus simplifiées dans le qigong externe. Idem pour tous les constituants suivants de la liste.