Recherches

Le harcèlement psychologique au travail frappe 7 % à 9% des travailleurs au Québec.


Québec, le 8 avril 2004. - La Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail de l'Université Laval a réalisé un sondage panquébécois sur le harcèlement psychologique au travail auprès de 1005 personnes. Chez les répondants qui occupent un emploi, 7 % affirment avoir été isolés volontairement des autres par un individu ou par un groupe, 7 % disent avoir été dévalorisés ou ridiculisés devant d'autres personnes et 9 % déclarent avoir été victimes de propos injurieux, menaçants ou dégradants.


La personne présumée harcelante peut être un ou plusieurs collègues (41 %), le supérieur immédiat (32 %), un ou des clients (15 %) ou encore un ou des employés subalternes (30 %).


Parmi les personnes qui se disent victimes de harcèlement psychologique au travail, 43 % considèrent qu'il s'agit de propos ou d'agissements légers ou subtils.


Plus de 72 p. 100 des intimidateurs sont des patrons, certains sont des collègues de travail, alors qu'une minorité sont à des échelons supérieurs. Tant les hommes que les femmes peuvent faire de l'intimidation. (Conseil canadien de la sécurité)


Un sondage national effectué par Statistique Canada en 1993 a conclu que 23 % des femmes canadiennes avaient été victimes de harcèlement, d’intimidation ou d’humiliation au travail. De ce nombre, 55 % ont indiqué que les auteurs de ces gestes de violence étaient des collègues de travail, 39 % ont parlé des patrons ou des superviseurs et 13 % des clients.


Au Canada, il existe peu de statistiques sur l’intimidation en milieu de travail, cependant, des sondages menés aux États Unis suggèrent que 37 pour cent des travailleurs ont vécu de l’intimidation au travail et 45 pour cent des cibles d’intimidation ont signalé avoir subi des niveaux de stress qui ont nui à leur santé (U.S. Workplace Bullying Survey: Septembre 2007). Des études menées dans le secteur des soins de santé ont révélé qu’un pourcentage aussi élevé que 17 pour cent du personnel a signalé des incidents d’intimidation en milieu de travail l’année précédente et que 33 pour cent d’entre eux en a vécu au cours de leur première année de pratique.


Selon le British Crime Survey (enquête sur le crime en Grande-Bretagne, 2000), environ la moitié des agressions dans le cadre du travail (46%) ont entraîné un préjudice pour la victime et, dans environ un cas d’agression physique sur dix, la victime a dû consulter un médecin.


En 2007, le Workplace Bullying Institute a effectué la première étude représentative auprès des Américains adultes sur le sujet de l’intimidation au travail. Cette étude a permis de conclure que 37 % des travailleurs avaient été victimes d’intimidation; que la plupart des intimidateurs occupaient des postes d’autorité (72 %) et que la plupart des victimes (57 %) étaient des femmes. Le sondage a démontré également que l’intimidation était quatre fois plus fréquente que le harcèlement illégal, que 62 % des employeurs ne s’occupaient pas du problème, que 45 % des victimes souffraient de problèmes de santé associés au stress, que 40 % des victimes d’intimidation n’en avaient jamais dit mot à leurs employeurs et que seulement 3 % des victimes avaient intenté des poursuites judiciaires.


Des travaux de recherche ont démontré que 45 % des victimes d’intimidation ont des problèmes de santé liés au stress. Des recherches antérieures ont établi que les victimes souffrent d’anxiété, de crises de panique et de dépression clinique (39 %), et même de stress posttraumatique (30 % des femmes; 21 % des hommes). La recherche a également démontré que les employés victimes d’intimidation perdent entre 10 et 52 % de leur temps au travail parce qu’ils passent leur temps à se défendre, à solliciter l’appui de leurs collègues et à penser à la situation.


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