La cérémonie religieuse a eu lieu le jeudi 2 juillet en l'église de Saint-Samson-de-Bonfossé.
Décès de Michel LECHEVALLIER
le 27 juin 2020.
Le dimanche soir de la rentrée des internes de 1956, lors de la première soirée avant de monter au dortoir, Michel et moi étions assis sur le même banc scolaire biplace avec un casier pour les livres et les cahiers neufs, prêts à entrer en classe de sixième. Le hasard nous avait placés ainsi dans le Lycée reconstruit en 1955 donc quasi-neuf.
Issus de nos villages autour de Saint-Lô, nous allions découvrir le rythme de la vie de pensionnaire.
Très tôt, Michel montra une préférence pour la littérature et l'histoire. Lors des séances d'étude du soir, après la rédaction des devoirs, il se plongeait souvent dans la lecture de son livre du moment. Les photos de classe de l'époque montrent notre passage en blouses grises vers l'adolescence. Michel était d'une taille au-dessus de la moyenne, ce qui lui valu très tôt le surnom familier : Girafe. Nous nous aidions pour la vie matérielle quotidienne, mais aussi dans les différentes matières étudiées. Il y avait une grande solidarité entre les internes de même génération. Michel avait une excellente mémoire et retenait parfaitement aussi bien les grands événements de l'histoire de France que des classements d'étapes du Tour de France.
Malgré les campagnes de dépistage et de vaccination, Michel contracta une mauvaise primo-infection qui lui valut des séjours et des soins dans ce qu'on appelait encore des sanatoriums, ce qui l'éloignait momentanément du Lycée, des amis et de sa famille de Saint-Samson-de-Bonfossé.
Remis en forme, il décrocha le baccalauréat en 1963. Il fit partie d'un groupe d'anciens internes, dont N. Bonidan, J.P. Le Tétrel , qui s'organisèrent pour un voyage (voitures et camping) au pays basque espagnol dont il gardait un bon souvenir.
Puis il entreprit des études en Histoire à l'université de Caen où il obtint la Maîtrise. Il avait encore des soins par périodes et était très reconnaissant envers le personnel médical. Il avait gardé son esprit de confrontation des idées et aimait les discussions autour d'un café à la cité universitaire.
Après cette époque, un de ses amis caennais qui avait épousé une Japonaise l'invita au pays du Soleil-Levant. Il avait apprécié d'avoir approché le Fuji Yama. A la recherche d'emploi, il fut recruté à La Poste de Saint-Lô et y termina sa carrière. Mais il n'hésitait pas à s'évader un peu pour des activités culturelles, en venant par exemple assister à des pièces au théâtre de Caen en compagnie de Daniel Thorel. De plus, Michel était trésorier de l'association 'Lire à Saint-Lô' qui militait pour développer le goût de la lecture – il fut d'ailleurs membre du jury pour l'attribution du prix Jean Follain.
Avant même d'avoir atteint l'âge de la retraite, René Marie (et son ami R. Sergent) venaient régulièrement lui rendre visite à Saint-Lô, dans son pavillon . Comme René, Michel se rendait assez souvent aux archives départementales. Puis il fut contraint d'avoir des dialyses dont la fréquence augmenta au fil des années ce qui restreignit son autonomie. Il fut ensuite hébergé à l'EHPAD 'Le Haut Candol' près de l’Hôpital Mémorial, conscient que ses forces s'amenuisaient mais toujours fidèle en amitié, avec les proches, il signait ses lettres : Girafe.
Michel Paugam