Un tiers des violences sexuelles sont des viols. Neuf victimes sur dix sont des femmes et 97% des bourreaux sont des hommes. La culture du viol est “un ensemble d’idées reçues, de clichés, de représentations qui contribuent à excuser, banaliser et érotiser les violences sexuelles” ( Noémie Renard, autrice du livre En finir avec la culture du viol).
Quand on parle d’un viol, on entend souvent dire qu’une femme “s’est fait violer”. “Elle" et "se" représentent la même personne donc cela sous-entend qu’il s’agit d’un crime que la femme fait sur elle-même. Cette expression est un exemple de “victim blaming”: on culpabilise la victime, même si elle n’a aucune responsabilité. Or, les personnes agressées ne méritent pas ce qui leur est arrivé, peu importe la situation dans laquelle elles étaient. Une des questions qui est souvent posée aux victimes de viol est la suivante : “comment est-ce que vous étiez habillées?”, une phrase qui signifie : “vous l’avez provoqué, le pauvre homme ! » Ou bien, « c’est vous qui l’avez piégé !”. La vérité est que personne ne « se fait violer ». On les viole, les femmes ! On doit utiliser la terminologie correcte. Les médias ont un rôle immense à jouer dans la lutte contre la culture du viol. En effet, les journalistes et les mots qu’ils utilisent ont une très grande influence sur le lexique que les lecteurs utiliseront pour parler de ces événements. Comme Victor Hugo le disait: “Toute époque a ses idées propres. Il faut aussi qu'elle ait les mots propres à ses idées".
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