La nécessité de l’esprit dans le combat climatique comme raison fondamentale

En de temps pareils où le climat s’échauffe, il n’est pas étonnant de voir les mouvements écolos connaître une haute cote de popularité qui devrait, en théorie, se concrétiser par de meilleurs résultats pour les partis verts dans d’importants pays européens, lors de futures élections.

Déjà, beaucoup de monde s’en réjouit et est content des avancées effectuées lors de ces dernières années, bien que l’on en demande plus, puisque l’on voudrait voir le changement au plus vite et qu’une certaine nécessité s’impose.


Ainsi, je peux facilement imaginer qu’une part du désintérêt politique chez les jeunes puisse trouver une réponse dans ces partis et certains événements nous le donnent pleinement à penser au vu de l'enthousiasme qu’on y retrouve. 

Les manifestations en faveur du climat faites par les jeunes générations séchant leurs cours pour promener une pancarte en sont un exemple, au même titre que l’exposition de Greta Thunberg et du soutien qui s’y accompagne.

Incontestablement, les jeunes générations s’annoncent vertes...


Une prédiction de Charles Baudelaire

Malheureusement, la seule sauvegarde de notre existence ne suffit pas.

Il manquera quelque chose qui, aujourd’hui, connaît tristement le désintérêt, voir même la haine. Cette partie de nous-même - la plus importante ! celle que nous avons auparavant jetée, hélas !, comme une enfant que l’on cache et abandonne, c’est l’esprit.


Peut-être ferions-nous bien d’éclairer quelque peu nos réflexions en cette époque où le sentiment semble être souverain ?

Baudelaire (1821-1867), poète français du XIXème siècle reconnu particulièrement pour son recueil de poèmes Les Fleurs du Mal, écrivit un texte, souvent qualifié de prophétique, dans son journal intime Les Fusées. Son regard sur le monde nous fait penser aux temps d’aujourd’hui. Il y est incroyablement perspicace et son oeuvre regorge d’idées brillantes. L’idée principale de ce texte est percutante; elle fera, sans doute, grincer des dents certains : 

“Le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien, parmi les rêveries sanguinaires, sacrilèges ou anti-naturelles des utopistes, ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie.” 

Ce sont de dures paroles,  surtout pour une époque où moultes courants prospèrent sous le drapeau irréfutable du progrès. Et pourtant, un constat aussi atroce peut également s’appliquer, dans une certaine mesure, aux mouvances écologiques.


Dans un précédent dossier, nous avons parlé de Laudato si’ du Pape François qui replace l'écologie et lui donne un cadre pour l’esprit. Cette spiritualité écologique me semble bien plus saine et riche, durable et fructueuse que celle présente dans les médias, celle véhiculée partout et qui sera sans aucun doute l’idéologie dominante des futures générations. Celle-ci pense l'Homme avec de tristes éléments :  le ciel est vide, l'esprit n'est rien, la religion une superstition.

“un journal qui répandra les lumières et qui ferait considérer le Siècle d’alors comme un suppôt de la superstition.”

Ainsi, nous remarquons que nous sommes bien loin du compte puisque ces futures générations, aussi vertes soient-elles, ne proposent, ni n’entament une guérison de l’esprit qui doit être toute aussi impérative (et personnellement j’irai jusqu’à dire qu’elle l’est même davantage) que la défense de notre existence.

De toute façon, si elle ne se fait pas, nous sommes également voués au précipice.


Sans aucun doute, vous penserez aux nombreux propos nous disant qu’il faut revenir à l’essentiel et renouer avec la nature, qu’il faut devenir plus solidaire, qu’il faut aimer davantage et partager plus, ce qui est très juste.

Cependant, à côté des discours,  je doute fort que les jeunes et futures générations seront sensibles à cette nécessité de l'esprit et je ne cacherai pas mes préoccupations par rapport à l’avenir.

Que sera votre humanité, électeurs de demain, lorsque vous soutiendrez la GPA au nom de ce fameux progrès et que vous mêmes, vous fuirez la famille et les enfants, de peur que cela abime votre carrière professionnelle et ne vous enlève vos divertissements ?


Que sera votre écologie quand vous n’aurez plus les yeux pour voir la beauté dans les choses de cette terre, et que vous serez réduits à vos occupations pour vous oublier vous-même, sans même plus savoir ce qu’est aimer puisque ce qui lui donnait son sens profond, sa plénitude et l’horizon qui faisait grandir l’humanité, vous l’aurez renié ?


Quelles seront vos valeurs, lorsque vous aurez démantelé (ou déconstruit dans un certain langage) l’Homme et sa culture pour en faire un pantin n’ayant que ces cheveux rouges, verts ou mauves pour recouvrir les soirs de sa libération sexuelle ?


J’espère que vous ne serez pas dupes, mais il est peu probable que vous preniez cela au sérieux.

Le milieu écologique “bien-pensant” habituel soutient bien trop à mon goût toutes sortes d’idéologies infectieuses pour tous comme, notamment, le féminisme d’aujourd’hui qui n’est autre qu’une lutte des sexes permanente et ridicule.


Ici, je dirais que, inévitablement, là où nous devrions chercher la complémentarité pour fonder une famille, les féministes créent la division, la répression et la compétition non pas en vue de fonder un avenir ensemble et l’amour vrai mais un simple couple pour “passer le temps”, rassasier ses désirs charnels et répondre à ses besoins. Cette idéologie politique, de plus, est totalement inefficace à  promouvoir des rapports plus justes. Ces discours font devenir l’homme mou, ils le réduisent à n’être que piètre consommateur toujours culpabilisé et non plus créateur. 


C’est ce vers quoi, je le pense, ces idéologies nous traînent avec férocité, ignorance et hypocrisie.

“Alors, ce qui ressemblera à la vertu, que dis-je, tout ce qui ne sera pas l’ardeur vers Plutus sera réputé un immense ridicule.” 

Il nous faudra redécouvrir ce que le progrès nous a enlevé, et pour cela, il existe plusieurs pistes. Je pense que l'une des plus importantes est la beauté qui ouvre sur les cimes de l'être. C'est pourquoi, ne serait-ce que pour orienter notre cœur, je vous invite à écouter Tannhaüser de Wagner.

Je vous propose, également, de me contacter via mon adresse mail au cas ou vous auriez des commentaires à mon article ou bien l'envie de discuter sur tel ou tel sujet que je n'ai pas pu aborder pleinement :

moscato.giuseppe@collegesaintjoseph.be 

Giuseppe Moscato