Méditations

Avent - Noël 2020

Récolte de vivres

Elèves et professeurs de  St Jo ont généreusement participé à l'action coordonnée par la Pastorale scolaire en lien avec l'Action Vivre ensemble.

Noël, c'est le  présent de Dieu 

On nous a souvent repeint Noël en rose – rose bonbon – ou en bleu – fleur bleue. Et beaucoup de nos imageries et beaucoup de nos cantiques et beaucoup de nos contes ont fait de Noël un quelque chose de gentillet, de doucereux, voire de mielleux. 

Or c’est oublier d’où vient Noël et quel est son drame ! Noël, c’est un pays occupé, brimé au bord de la guerre civile, dirigé par un potentat mégalomane cruel et sanguinaire ! Noël se passe sur la route dans une migration forcée et pénible, une affaire de sans-logis entourés de bergers, ces parias rebuts de la société… Même l’idée de la crèche : nous trouvons ça tout mimi, tout mignon, alors que poser un bébé dans une mangeoire d’étable a quelque chose de peu romantique genre « jouez hautbois, résonnez musettes » ! 

Ainsi donc Noël s’écrit dans la détresse, dans la souffrance, dans la nuit des hommes. Et à ce titre, Noël, c’est en pleine actualité ! C’est du neuf, du nouveau, du nouveau-né, aujourd’hui. Dieu vient là aujourd’hui ; Dieu habite ici aujourd’hui ; Dieu prend place dans l’histoire des hommes, dans notre histoire, dans ton histoire, là, maintenant… Ici, au présent. 

Jeu de mot : Noël, c’est le présent de Dieu ! « Présent » comme « aujourd’hui » ; « présent » comme « être là » ; « présent » comme « cadeau » aussi. Noël en actualité donc. Et l’actualité n’est ni fleur bleue, ni rose bonbon : notre monde ravagé, déboussolé, n’a, hélas, rien à envier à celui de Bethléem « en ce tempslà » ! 

Et pourtant c’est là au creux de cette nuit, au creux de cette souffrance-même, que nous osons une espérance car une Bonne Nouvelle a retenti à nos oreilles : celle d’un Dieu proche, tout proche, plongé en humanité, fait chair en pleine vérité de l’homme. La vraie grandeur de Noël est là, et sa beauté. Non pas dans la naïveté d’un regard béat, ni dans l’aveuglement recherché face aux tristes réalités, mais dans la souffrance traversée et dans la nuit défiée. C’est là qu’une lumière peut jaillir qui donne corps à l’espérance. « Le Verbe était la vraie Lumière… Le Verbe s’est fait chair » C’est une naissance, c’est un premier jour. 

L’iconographe (le peintre d’icônes) l’a bien compris qui a emmailloté l’enfant dans un linceul, l’a couché dans un sarcophage et placé dans la grotte d’un tombeau : la vérité de Noël, c’est Pâques !
O.W.
https://annoncerlevangile.files.wordpress.com/2020/12/2020dec-celebrationnoel-celebdom-adultesseuls.pdf


Durant ces semaines avant Noël, nous vous invitons à poser

un geste de solidarité 

avec les familles les plus vulnérables et particulièrement marquées par la crise du Covid .

 Vous pouvez apporter des vivres non-périssables et/ou des produits d’hygiène : paquets de café moulu, pâtes, riz, sucre, savon, shampooing, dentifrice, etc.
Vous pourrez les déposer à l’entrée du hall omnisport pendant la récréation de 10h05
chaque mardi et mercredi de décembre (1, 2, 8, 9, 15 et 16 décembre). 

Et chaque semaine, une réflexion :


Fatigue, découragement, maladie, deuil nous assaillent et nous bousculent. C’est dans ce contexte on ne peut plus morose que le temps de l’Avent se propose à nous. L’Avent, un temps pour l’espérance. Tenir fermes dans l’espérance comme ces Thessaloniciens auxquels Paul s’adresse (Thess 1,3) voilà la gageure de toute existence humaine et chrétienne, voilà l’enjeu de notre Avent, un défi permanent sans doute mais qui prend une densité et une exigence toute particulière en ces temps troublés de pandémie.

Engagé pour l’espérance.

1ère semaine : 

Profession : veilleur ! 

C’est que veiller, c’est un métier ! Le veilleur, c’est celui qui est aux aguets. Quand d’autres se laissent aller à une douce somnolence, il est, lui, en éveil et ne laisse rien passer. Attentif au moindre bruit, à la moindre lueur, au moindre signe. Elle est confortable la léthargie d’hibernation. Elle est exigeante l’ardeur de la vigilance. Le monde a besoin de veilleurs, aujourd’hui peut-être plus que jamais quand les stratégies sédatives semblent l’ankyloser dans une douce torpeur ! Et Dieu dit : « Tu seras veilleur pour le monde ! » « Tu ouvriras les yeux pour dénoncer la nuit et les noirceurs qui menacent le corps de l’Homme et son cœur. Tu ouvriras les yeux pour scruter cette nuit et voir poindre les signes d’espérance et les lueurs qui annoncent bonheur et paix aussi sûrement que monte un matin nouveau pour la terre des hommes. » Et sache-le : on ne devient pas veilleur du jour au lendemain : c’est une compétence à développer ; c’est une expérience à acquérir. Il faut s’y exercer : affiner son regard, se raffiner le cœur. Voici l’Avent. Et nous sommes comme en stage de vigilance : un temps pour apprendre à veiller : attentifs aux cris du monde, guetteurs d’espérance, aux aguets de la Présence de Dieu. Profession : veilleur. C’est que veiller, c’est un métier ! Et c’est, sache-le, le tien désormais.

Et moi ? Suis-je de ceux qui scrutent la nuit pour voir les faibles lueurs du jour qui se lèvent ? Ai-je le regard aiguisé pour voir le bien, le beau, le juste ? Ou est-ce que je me laisse aveugler par les tourmentes du monde et son cortège de détresses et de souffrances ? Suis-je de ceux qui témoignent, par la parole et par les actes, du Royaume de Dieu discrètement présent au milieu de nous et du salut qui s’annonce dans les petits bonheurs de chaque jour ? Et, si je suis expert à voir le mal autour de moi et à le critiquer, le suis-je autant à repérer et à dénoncer les parts d’obscurité qui habitent mon propre cœur ? Paul en énonce quelques-unes mais elle pourrait être longue la liste de ces noirceurs en moi ! Quelles sont ces œuvres des ténèbres ? Mais aussi quelles sont les étincelles de joie, de paix, de bonheur, de lumière dont je suis capable pour être porteur d’évangile et témoin d’espérance ?

O. W. 

Extrait de : https://annoncerlevangile.be/2020/11/18/entree-en-avent-1er-dim-celebration-domestique/

Engagé pour l’espérance. 

2ème semaine: Donnez de la voix.

Profession : crieur !

C’est que crieur, c’est un métier ! C’est un métier d’avant les smartphones, les téléphones, les radios, les TV et même les journaux ! Le crieur, c’est le colporteur de nouvelles, bonnes ou mauvaises, officielles le plus souvent. Il vient, il se place au milieu du village sur la place publique. Il ameute, il rameute et puis il crie : « Avis à la population… » Ensuite il délivre son message, fort et clair afin que nul n’en ignore, afin que l’info passe et fasse son chemin dans les esprits et les cœurs. Le monde d’aujourd’hui a besoin de crieurs parce qu’il y a trop de messages qui meurent d’être perdus dans les bruits envahissants et que la Parole de Dieu elle-même souffre de n’être plus entendue, dominée par les fracas médiatiques et consuméristes. Et Dieu dit : « Tu seras crieur pour le monde !» « Comme Jean, le baptiste, dont la voix s’est élevée au-dessus de tous : ‘’Une voix crie : préparez la route’’. Il annonce, il dénonce : il dénonce les impasses sans espérance ; il annonce des chemins de bonheur et de vie. Mais le crieur ne parle pas en son propre nom : le message qu’il délivre ne vient pas de lui : il est chargé de mission. Et donc la première qualité du crieur, c’est l’écoute attentive : parce qu’il est porte-parole ; parce qu’il est porte-voix. Voici l’Avent. Et nous voici oreilles ouvertes et cœurs attentifs à une Parole qu’il nous est donné d’entendre, d’accueillir et puis de répercuter comme en écho, pour que la Parole de Dieu résonne sur la terre des hommes. Profession : crieur. C’est que crieur, c’est un métier ! Et c’est, sache-le, le tien désormais. 

Engagé pour l’espérance.

3ème semaine :

Profession : acteur ! 

C’est que "acteur", c’est un métier ! Mais comprenez-moi bien : quand on parle ‘’Evangile’’, quand on parle ‘’espérance’’ et qu’on dit ‘’acteur’’, on ne veut pas dire ‘’jouer un rôle’’ encore moins ‘’se donner en spectacle’’… Non ! acteurs comme ça il y en a assez sur terre, sans que nous nous y mettions nous aussi ! Il y a assez de marioles, de m’as-tu-vu, d’histrions et autres batteurs de planche ! Non, non, ici quand on parle d’acteurs on prend les choses au sens premier : l’acteur, c’est celui qui passe à l’acte, celui qui justement ne peut se contenter de mots lancés à la va-vite, plus légers que le vent… Le monde d’aujourd’hui a besoin d’acteurs de cette trempe… Et l’Evangile et l’espérance et la fraternité et la justice ont urgemment besoin d’engagés de cette acabit, ceux qui mouillent leur maillot et se salissent les mains à les plonger dans la pâte humaine. Et Dieu dit : « Tu seras acteur pour le monde ! » « Comme Jean, le baptiste, une voix qui crie peut-être mais des mains aussi… Des mains qui empoignent la réalité à bras le corps pour aplanir les montagnes d’égoïsme, redresser les sentiers d’injustice, libérer les prisonniers de la violence, combler les fossés de faims en tout genre. De beaux parleurs, il n’en manque pas mais de vrais acteurs, ça, on en redemande ! Voici l’Avent. Et nous voici regardant nos mains pour qu’elles s’articulent à notre cœur en mal de tendresse, pour qu’elles s’ajustent à notre voix réclamant la justice, pour qu’elles passent à l’acte d’aimer. Profession : acteur. C’est que "acteur", c’est un métier ! Et c’est, sache-le, le tien désormais.