Le retour du train

Il fut un temps où le train était le seul moyen de transport qui permettait de relier rapidement les villes européennes. Depuis, les choses ont bien changé : avec l’avènement de l’automobile et des vols low-cost, le transport ferroviaire a perdu du terrain partout en Europe ces dernières décennies. Mais aujourd’hui, on observe une autre tendance : face au défi climatique, les voyageurs se tournent de nouveau vers le train, beaucoup moins polluant que l’avion et la voiture.

En Europe, la grande majorité des lignes de chemins de fer sont électrifiées. Certes, cette électricité provient parfois de sources d’énergies fossiles mais malgré cela, le train reste le moyen de transport le plus écologique pour parcourir de longues distances : un trajet en train émet en moyenne 10 fois moins de CO2 qu’un trajet en voiture et parfois plus de 20 fois moins de CO2 que le même trajet en avion. De plus, dans certains pays (comme en Allemagne), les trains des grandes lignes et à grande vitesse sont alimentés avec 100% d’énergies renouvelables.


Pour relier les grandes villes distantes de plusieurs centaines de kilomètres, le train de nuit offre une bonne alternative à l’avion sur le plan écologique mais aussi économique : en voyageant la nuit, on arrive le matin et on économise ainsi une nuit d’hôtel. En 2016, cependant, le train de nuit était à l’agonie en Europe : la Deutsche Bahn, les chemins de fers allemands, venaient de prendre la décision de supprimer leur service de trains de nuit, qui reliait toutes les grandes villes européennes. La ÖBB, compagnie ferroviaire autrichienne, a alors tenté un pari audacieux : racheter la flotte de la Deutsche Bahn et lancer sa propre compagnie de trains de nuit. Et le succès est au rendez-vous : de plus en plus de lignes sont créées, même en Belgique : depuis le mois de janvier, 2 trains par semaine relient Bruxelles et Liège à Vienne pour un prix de base de 29,99 €. Depuis Vienne, ces trains de nuit (nommés Nightjet) relient des dizaines de villes européennes telles que Bruxelles, Berlin, Rome, Venise, Varsovie, Zürich et Düsseldorf. De plus en plus de compagnies ferroviaires sont intéressées par le train de nuit. Les chemins de fer suédois envisagent par exemple une liaison nocturne entre Bruxelles et Malmö (dans le sud de la Suède) via Cologne.


L'arrivée du premier train de nuit en provenance de Vienne est fêtée en grande pompe en gare de Bruxelles-Midi, en janvier dernier

Autre alternative à l’avion pour relier les villes européennes : les trains à grande vitesse. Avec des pointes à plus de 300 km/h, ces trains, plus rapides que la voiture et parfois aussi rapide que l’avion (si on compte qu’en prenant l’avion, il faut arriver à l’avance, passer le contrôle de sécurité, attendre ses bagages à l’atterrissage,..) offrent une véritable alternative verte aux liaisons aériennes, dans de nombreux pays européens. La ville de Liège occupe d’ailleurs une place très intéressante dans ce réseau à grande vitesse : avec des liaisons directes vers Cologne, Francfort et Paris, les Liégeois ne sont plus qu’à une correspondance de destinations tels que Berlin, Munich, Hambourg, Bern, Marseille, Bordeaux, Amsterdam ou encore Londres.


Un ICE et un Thalys, deux trains à grande vitesse, en gare de Liège-Guillemins.

Dans certains pays, des services de trains « low-cost » commencent aussi à se développer. Sur certaines lignes (Bruxelles-Paris, Cologne-Hambourg,…), ces compagnies proposent des trajets de plusieurs centaines de kilomètres à partir de 10€. Le prix, une bonne raison de plus pour opter pour le rail !


Moins polluant, plus rapide, parfois moins cher et souvent plus convivial : autant de raisons de choisir le rail au profit de l’avion et de la voiture. Désormais, le train est sur de bons rails en Europe : le trafic ferroviaire est en augmentation et de nouvelles lignes, toujours plus rapides, sont créées. Le train est sans doute une des clés de la mobilité verte et une alternative crédible au trafic routier et aérien.


A. Zulewski


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