In French by Luisa Suad Bocconcelli '21.5
This piece was inspired by the French writer Philippe Delerm. It is dedicated to my mom, my aunt, and our collective love for crossword puzzles.
Il commence le samedi soir : un petit picotement d’anticipation qui se répand lentement dans mon corps, me réchauffant comme la camomille en coupe assise sur ma table de chevet. Pendant mon sommeil, mon cerveau se reconfigure, ranimant des miettes de connaissances pour les rendre accessibles le lendemain.
Je me réveille avec la lumière du soleil de dimanche qui envahit ma chambre, en la teignant d’une lueur pâle et douce. Ma main saisit mon ordinateur et mes jambes me portent hors de mon lit et dans les escaliers, des cordes invisibles tirent une marionnette, des mouvements automatiques, irréfléchis, détournés…
Je remplis le moka rouillé, le mettant sur le feu. Mon esprit, enhardi par l’enivrant arôme doré du café bouillonnant, fléchit ses muscles en préparation pour leur entraînement imminent. Et voilà, cristallisés dans les signets de mon ordinateur comme dans ma psyché, les mots croisés du dimanche. Je clique, et de minuscules carrés noirs s’échappent de mon écran et envahissent le salon, rampants sur le fauteuil et inondant la cuisine dans leur splendeur géométrique. Comme des poissons qui s’agitent dans un étang musqué mes yeux volent à travers les indices. Les mots sautent de la page, me mettant au défi de résoudre leur énigme, cajolant mes réserves mentales dans leur douce voix enchanteresse.
Le grincement assourdissant de mes rouages cérébraux réveille ma mère, qui, flottante dans les escaliers et placée à côté de moi sur le canapé comme par une force divine, rejoint silencieusement mon équipe. Oh, mots croisés, diable ! On est sous ton charme, et l’on en savoure chaque seconde.
Les lettres tombent dans les boîtes vides comme la pluie qui s’écoule dans le caniveau. Certaines sont destinées à rester, d’autres ne font que passer pour une visite avant de disparaître, laissant leur lacune tentante enfermée dans des lignes d’onyx tranchantes.
Ma tante, tiré de ses corvées de jardin vers le salon par rien d’autre que son pur instinct, comme un chien jusqu’à l’os : les mots croisés prennent leur prochaine victime. Moi, obsédée par le mystère de la « bête barbue » à trois lettres, ma mère, tourmentée par une chaîne de montagnes à cinq lettres qui s’étend vers le Kazakhstan. « C’est l’Oural ! » Une voix de tante fier explose à côté de moi, apportant un vif sentiment de satisfaction pour la gagnante de la devinette. Le puzzle se referme sur lui-même, et les minutes se transforment en heures, sans vergogne, en passant notre matinée avec une distraction la plus bienvenue.
In Spanish by Samantha Buyungo '24
"Notturno" is a little monologue about the magic of the process of learning a piece on the piano--specifically the piece Notturno by Edvard Grieg, a Norwegian composer. I am a pianist and I have been playing for ten years and to this day, Notturno is one of my favorite pieces to play. Something about this piece strikes a chord with me in a way that no other piano piece I've played really does. I wanted to capture the sense of awe I felt when I first heard it performed--the awe that would inevitably inspire me to try and learn it for myself. The process of learning this piece was difficult for me and I couldn't quite get it to sound as sweet and weightless and delicate as the performer had, but I stuck with it and over the course of a few months I was amazed to see the music transform from something weighty and clunky to a musical piece of art that evoked the magic of the cold Norwegian landscape. Thus, this monologue seeks to capture the sense of enchantment I felt once I was finally able to successfully capture the essence of the Notturno.
Notturno. Esta palabra significa una obra musical de la noche. Una composición musical escrita específicamente para imitar, para mostrar la esencia, la energía de la noche. Escrita por Edvard Grieg, un compositor noruego en el verano de 1891 durante su viaje a la quietud de las montañas y los fiordos noruegos. Inspirado por la belleza de su tierra natal, el compositor escribió una obra para el piano que capturó la magia nocturna de la naturaleza. Esta obra, que inspiró un sentido de magia en mí.
La primera vez que lo oí fue durante mi segundo año de la escuela secundaria--cuando había estado tocando el piano por siete años y estaba lista para aprender música más difícil. Yo recuerdo que era otoño. Cuando las hojas de oro y marrón y rojizo estaban cayendo y el aire era tan fresco y vigorizante como las notas musicales tocadas por el artista que estaba realizando el Notturno por Edvard Grieg. Recuerdo que estaba sentado en la parte más atrás del teatro porque no había más asientos disponibles. Apenas podía ver el pianista, pero recuerdo claramente la sensación de asombro que sentí tan pronto como empezó a tocar. Algo se despertó dentro de mí cuando la dulce melodía susurró en mi oído y en ese momento, sabía que tenía que aprenderlo.
Al día siguiente, conseguí la música. Me senté enfrente del piano, mirando a la cascada de las notas musicales, tratando de convertirlos en los sonidos majestuosos que había escuchado ayer en mi mente. Y entonces, comenzó con la primera nota--una A, hondo y resoluto. Cada día, practiqué. Pasaron muchos meses. Cometí muchísimos errores. La obra sonaba laboriosa y pesada en vez de elegante y ligera, pero seguí practicando. Cometí menos errores. Practiqué hasta que yo comenzó a respirar la música, hasta que se asentó en mis huesos, hasta que no podía decir donde terminó la composición y donde yo empecé.
Y cuando fue mi turno para ser la artista en el escenario--realizando la composición que había pasado meses aprendiendo--vi lo que Edvard debe haber visto hace todos esos años. Las montañas inmensas cubiertas con nieve, los fiordos abrazando valles de agua congelada. Las estrellas en el cielo brillando con una luz fría y remota. La magia de la noche tranquila sostenido por el último acorde de la música. Al fin, cuando terminé y levanté mis dedos de las teclas del piano tomé un respiro y la imagen se desvaneció, perdido al aire. Un silencio profundo antes de que me levantara--la canción todavía cantando en mi sangre, el encantamiento del Notturno esperando para resurgir otra vez.
In French by Aidan Harbison '25
This piece is about the feeling of waking up and realizing that it's raining. It imitates the style of French author Philippe Delerm.
On se réveille et on se rend compte qu’il pleut. Le crépitement n’a jamais officiellement commencé ; même endormi, on sait qu’il est toujours là, juste au-dessus, tapotant doucement une mélodie familière mais inconnue. La sécurité de rester sous les draps, d’être enlacé par la fraîcheur juste à l’extérieur. On pourrait rester ici pour toujours sans obligation : la seule obligation qui existe, c’est de ne pas bouger. Le passage du temps se maquille en coulisses pour un moment. On peut rester ici un moment de plus pendant que l’on attend qu’il sorte.
On est réveillé mais les yeux restent fermés. C’est la sensation qui compte : la brise soufflant gentiment de la fenêtre ; un silence, ponctué par les virgules de la pluie, que même les oiseaux criards n’osent pas briser ; la légère odeur des nuages qu’on peut presque voir venir par la fenêtre. La pluie pianote sur le toit, patiemment, constamment. On est au début du temps et si quelqu’un enlevait le toit, la seule chose réelle au monde, on ne reviendrait jamais au présent. Le crépitement de la pluie fabrique un cocon autour de soi, suspendu sans attache à la réalité.
Les yeux s’ouvrent lentement, pour s’assurer que le monde existe encore. Les draps sont tirés, et l’on se lève. Un grognement du lit fracasse presque la rêverie, et tout à coup on se transforme en espion du brouillard. On s’habille avec la suspicion d’un meurtrier et on ferme la porte doucement pour ne pas réveiller la terre. On est dehors et le crépitement continue comme il a continué depuis le début du monde.
Une joie incommensurable nous prend par la main et nous invite à galoper, à faire des éclaboussures, à sauter par-dessus et dans les flaques. On est seul sur terre, encore un gamin qui se retrouvera bientôt chez soi, trempé jusqu’aux os. Mais à ce moment-là les conséquences n’ont pas encore été inventées : la vie est ce qu’on fait et pas ce qu’on fera. Les larmes continuent à tomber partout, mais on saute et folâtre comme si l’on venait de naître.
Complètement mouillé, comme un chien gêné après s’être roulé dans la boue, on revient du rêve au monde. La rêverie terminée, la lourdeur de l’eau, la lourdeur de l’avenir, la lourdeur de l’épreuve d’Atlas revient petit à petit. Le passage du temps entre en scène, l’avenir prend une grande inspiration, le cocon a été brisé. La pluie s’arrête, mais on doit quand même continuer.
In French by Selena Kiu '24
This short piece is about the smell of clean laundry, one of the small pleasures in everyday life. It is written in the style of Philippe Delerm’s “La Première Gorgée de Bière et Autres Plaisirs Minuscules”.
On plie les couleurs — jaune, blanc, violet, rose et bleu — et on lisse la soie. On frôle les draps de lit tièdes. C’est rassurant. À l’arrière des paniers de linge, tout est possible. On peut devenir rois, parés de nos magnifiques manteaux de velours, ou également Raiponce avec une traîne de longs cheveux blancs. Les grands duvets humides éparpillés sur les cadres de porte sont comme des forts solides, ou bien comme des nuages à la dérive. On joue à cache-cache derrière les couvertures et l’on court partout : où est-ce qu’on est ? On est parfois ici, parfois là. Le linge se transforme d’une corvée en un plaisir ; l’illusion d’être occupé permet d’échapper à ce qu’on ressent.
C’est soyeux, satiné et cotonneux ; l’effleurement des étoffes délicates est comme une caresse, aussi légère qu’un baiser. On se souvient des après-midis calmes avec la famille… les chansons qu’on a fredonnées pendant l’enfance, mélangées aux conversations entre frères et sœurs, lorsqu’on plie les tissus soigneusement. On entend les murmures des parents assis dans le salon, quelquefois doux, quelquefois animés. L’arôme de la soupe au poulet bouillante sur la cuisinière est gravé dans la mémoire. Tout est derrière des draps blancs. Il faut qu’on ferme les yeux.
La senteur du linge propre représente la possibilité des nombreux débuts : les nouveaux jours avec les premiers pas hésitants et les sourires timides. Un regard fugace échangé entre étrangers, un chemin à peine remarqué auparavant… Elle permet de se sentir vulnérable ; on est réconforté par la chaleur qui nous enveloppe, comme les petits kangourous dans la poche de leur mère. Cette fragrance nous suit dans les rues étroites ; elle dépasse les maisons pleines de rires et elle s’installe sur les trottoirs du quartier. C’est un rappel constant qu’on peut résoudre des petites choses. Et est-ce qu’on se lasse de la routine ? Mais non. La routine nous apaise. Une joie renouvelée réside dans l’eau et le savon : chaque fois que la chaleur nous étreint, ça nous rappelle qu’on peut recommencer. Le sentiment évoqué par la senteur transcende le temps ; peu importe le moment de la journée, on peut continuer. Cette senteur est un type de catharsis, un moyen de laisser les événements passés derrière tout en chérissant la douceur des souvenirs. C’est la promesse qu’on peut vivre comme on le veut.
In Spanish by Jack Walker '23 and Nina Theisen '23
This is a story Nina Theisen and I wrote about sexuality and intergenerational trauma for a final project for our Spanish class this past spring semester. The story aims to capture the relationship between a mother and her young son and the way the overlap between their experiences navigating sexism and homophobia impair their relationship and self-expression.
Los forasteros luchan por describir a Luvina porque lo más evidente es lo que falta. Su alcance inhóspito se extiende tan lejos como el ojo puede ver. Hombres borrachos se quedan en bares y cuentan sobre su miseria por haber dado un vistado a un mundo tan descuidado por todos. La madre naturaleza la ha abandonado, permitiéndole un medio ambiente tan árido, tan montañoso, tan inhabitable. El gobierno nunca atiende a este pueblo olvidado, porque ya entiende que es una causa perdida. A veces visitan cuando un residente comienza a causar problemas, a interrumpir la vida en los lugares que verdaderamente importan. Y solo visitan para ejecutarlo. Pero, cuando los representantes del gobierno buscan a la persona condenada a la muerte, se dan cuenta de que, en Luvina, es imposible distinguir a los vivos de los muertos.
Es de esta manera que Marta nunca encajó muy bien en su barrio. Cuando era niña, fue imposible para los vecinos ignorarla pasando por la calle. Ella era una brillante estrella en la mar de oscuridad cuál era Luvina. En días cuando el resto del pueblo renunció a sentar en sus porches o esconderse en sus casas, la chica corrió por la calle y tocó la tierra con toda su persona, manos y rodillas presionadas en el suelo para que ella pudiera examinar cualquier insecto que estaba andando, o cualquier planta que se atrevió a crecerse sin el apoyo de la tierra. Fue como, de alguna manera, Marta había venido desde un mundo diferente, un mundo más ideal, un mundo que lleva con ella misma donde quiera que fuera.
Cuando la madre de Marta miró a su niña, tan animado, tan emocionado sobre la vida, hizo que su estómago se revolvió. La madre ya había aprendido desde una edad temprana que para existir es aceptar, entender que hay cosas en la vida que nunca puedes cambiar. Ella vino a Luvina al comienzo de su matrimonio, con su esposo enfermo y su hija infantil, Marta. Pero su esposo se murió al llegar al pueblo, y la madre de Marta tenía que pasar sus días en un pueblo tan muerto como ella misma.
Sin embargo, ella no se destacó. La mayoría del pueblo eran mujeres solteras, o ancianos incapaces de salir. Al principio de su tiempo en el pueblo de Luvina, la madre de Marta había preguntado a su vecina por qué fue de esta manera.
“En un pueblo como Luvina,” dijo la vecina, “los que se quedan solo se quedan para atender a sus muertos. Si salen, quién los cuidaría?”
En tiempo, la madre de Marta lo entendió. Nunca podría abandonar a su esposo amado en un pueblo como Luvina. Nunca podría abandonarlo fuera de su amor. Pasó sus días atendiendo a su hija por ella misma, y aceptó que fue todo lo provisto para ella en la vida. Por sus otros intereses no tenía tiempo, porque ya estaba preocupado criando a su niña, proporcionándole agua desde el río o comidas pequeñas con cualquier dinero podría ahorrar de su trabajo limpiando las casas de sus vecinos ancianos. Ella se endureció sin el apoyo de su esposo, sin el apoyo de un mundo más amable.
A pesar del dolor de su madre, la niña Marta se movió por el mundo sin miedo. Sobre esto su madre se preocupó mucho. No quiso que su hija se equivocó de una manera como ella misma, deseando más por el mundo que una mujer podría recibir. Quiso que su hija entendiera, para que nunca tuviera el dolor de perder el mundo al alcance de su mano. A medida que Marta envejecía, su madre creció más y más estricta, cansada de su incapacidad para entender tan poco sobre cómo funciona el mundo en realidad.
Cuando la madre vio a su hija corriendo, le mandó a caminar. Cuando vio a su hija posicionándose contra la tierra, mirando cualesquiera cosas pasaron en un nivel invisible al primer vistazo, la tiró del brazo y regañó.
“Marta, mija, ya sabes que no hay punto en enfocarse en las cosas tan irrelevantes como los insectos que pasan en la tierra. Ven conmigo, ven a la casa. Te enseñaré a cocinar, a limpiar la cocina como mi madre me ha enseñado.”
La madre comenzó a dar a su hija tareas domésticas para cumplir mientras trabajo limpiando las otras casas, para que ella pudiera aprender las cosas que considero importante para cualquiera muchacha a poder hacer.
Marta no escuchó los mandatos de su madre muy bien. El otro lado de tener una madre tan ocupada con criar a una niña solteramente fue que Marta se había acostumbrado a un nivel de independencia, a pasar los tiempos cuando trabajó su madre en el jardín jugando sola o en la calle pateando una pelota a las paredes de los padrillos de su casa. Cuando salió su madre, Marta pasaría demasiado tiempo afuera. Disfrutaban con cualquier niño le pasaba, o jugaba en su jardín con cualquiera cosa que la madre naturaleza le dió.
Una noche, después de un día largo de trabajo y limpieza, la madre regresó a su casa y vio que ninguna de las tareas domésticas que había asignado a su hija estaba cumplido. Enfadada, busco a su hija en cada cuadro de la casa. Cuando, eventualmente, vio su hija afuera, creando algún tipo de montón con las piedras en su jardín, había tenido suficiente.
“Marta, ¿qué haces aquí? ¿Por qué no hiciste lo que he pedido de ti?” dijo la madre.
“Pues, mamá, estaba creando esta casa con las piedras, para que el rey de los insectos tenga un palacio suficiente para la realeza.”
“¡Ya, Marta, ya!” dijo la madre. “Es obvio que te has vuelto loca. Oye, mija, cuando te mando algo, tú lo haces. ¿Claro?”
“Pero, mamá, tengo cosas más importantes. ¡Mira, el rey de los insectos ya sale de su casa!”
Con la ira de otro día de trabajo intenso, otro día sin apoyo, otro día con una hija que no la escuchó, la madre se enfureció. Ella levantó su pie y pisó muy fuerte a la cima de la creación de su hija.
“¡Mamá, no!” lloró su hija. “¡Has matado al rey de los insectos!”
“No me importa el maldito rey de los insectos,” gritó la madre. “¡Ahora entra la casa y haz lo que he pedido en este instante!”
Marta pasó su noche limpiando la sala y lavando los platos, barriendo el piso y limpiando el polvo. Y, mientras lo hacía, comenzó a entender que este mundo no recompensa a quienes viven en sus propias terminas.
☆☆☆☆☆
A Junior le encanta bailar. Le encanta bailar, cantar, y actuar como la gran estrella del mundo, o por lo menos de su barrio en Caracas, cuyos residentes ponen los ojos en blanco cada vez que ven al chico brincando por las calles y murmurando a sí mismo. Pero Junior nunca se da cuenta, o tal vez nunca le importa. Él pasa la mayor parte de sus días balanceándose con la música, cantando a lo largo de esa canción que siempre suena en la radio.
“Mi limón, mi limonero. Entero me gusta más. Un inglés dijo yeah, yeah. Y un frances dijo oh la la.”
Cuando no está practicando para ser el cantante más famoso y hermoso del mundo, Junior sueña despierto, imaginando su pelo liso, su traje elegante, sus admiradores que cantan con él y piden su autógrafo. Simplemente imaginar ese futuro lo libera de los días monótonos, pasados en una caja de zapatos con poca luz y aún menos compañía. Las canciones ahogan los gritos leves que resuenan por los pasillos.
“Mi limón, mi limonero. Entero me gusta más...”
A veces, cuando su madre está en el trabajo y nadie más está en casa, Junior se prepara para el escenario, como si el concierto estuviera a punto de comenzar. Lo más importante es que alise el pelo, que no quede ni un solo rizo. Los cantantes no tienen el pelo rizado.
Pero otras veces, Junior no está solo en casa. Es entonces cuando empiezan el griterío incesante.
“¡Basta, Junior! ¡Cállate ya!”
La verdad es que Junior no encaja muy bien en el pueblo y su madre Marta lo sabe. A la gente no le gusta un chico que canta, un chico que se arregla el pelo, un chico que fantasea, que ha perdido el contacto con la realidad. O que nunca estuvo en contacto con la realidad. Marta los oye susurrar. Conoce bien los rumores, el qué dirán.
Siempre que Marta mira a Junior, tan despreocupado y esperanzado para un futuro imaginado, hace que su estómago se revuelva. Lo peor es que cada día se vuelve más obvio, que en poco tiempo su hijo se convertirá en un marginado. Tal vez él ya es. Como resultado, cada día Marta pierde un poco más de paciencia y empatía para su propio hijo, tan ignorante del mundo. Ella no sufrió ni sacrificó tanto para tener un hijo que no sabe ni quiere actuar como un hombre con dignidad. En esta vida, no hay tiempo para esos pequeños juegos tontos.
“Junior, ¿qué haces? ¿Por qué siempre te obsesionas tanto con tu aspecto, eh?” dice Marta un día, al encontrar a su hijo mirándose fijamente en el espejo.
“¿Y por qué cantas tanto? ¿Te has vuelto loco o qué?” Ella siempre hace las mismas preguntas.
Pero las reprimendas se vuelven inútiles. Junior ni siquiera las oye. Ni siquiera mira a su madre, que se vuelve más cansada de la vida cada día. El ciclo diario de trabajar, limpiar, regañar y preocuparse por la familia y las finanzas le hace preguntarse si escapar de Luvina valió la pena. Ella había salido con esperanzas de encontrar un mundo más amable que la admitiera con los brazos abiertos. No quería nada más que escuchar a alguien decirle: “Tú mereces más” o “Has hecho lo mejor que puedes.” Pero con esa búsqueda, Marta hizo algo que ninguna mujer de ese lugar tan inhabitable y desolado había hecho nunca. Ella abandonó a los muertos, a los espíritus de sus padres, rechazando sus responsabilidades familiares y las funciones de ser una mujer de Luvina. Fue una decisión por la cual ella pagaría con la culpa que la agobia cada minuto de cada día, a veces sin que ella, tan ocupada, sea consciente de ella.
Los días pasan y Junior sigue cantando, bailando y arreglando el pelo en su propio mundo de fantasías. Entretanto, la gente sigue hablando.
“¿Qué le pasa a ese chico tan femenino?”
“Es culpa de la madre. Desde que llegó aquí de quién sabe dónde, ella ha sido rara, misteriosa. ¿Qué tipo de persona deja que su hijo actué así?”
Desesperada, Marta decide un día que su última esperanza es decirle la verdad. Su hijo ya no puede vivir en la ignorancia. Todos tienen que madurar.
“Junior, siéntate aquí y ni siquiera te muevas. Escúchame bien. Después de hoy, nunca vas a cantar. Nunca vas a pronunciar ni una sola palabra sobre un limonero. Nunca vas a bailar, ni pensar en ser cantante, ni jugar con el maldito pelo. Yo conozco un lugar donde no hay sol, ni comida, ni colores, ni alegría. Tú no quieres ir a ese lugar. Créeme. Ni siquiera quieres saber más sobre ese lugar que roba almas. Yo soy de ese lugar. Yo soy de Luvina. Yo hice lo que tenía que hacer por ti, por nosotros. Yo salí de Luvina. Desde ahora, tú haz lo que te digo. El mundo no recompensa a quienes viven en sus propias terminas. Recuérdalo.”
“Si, mama.”