L'impact est au cœur de notre stratégie, de notre raison d'être et de l'atelier, il est donc essentiel pour nous de pouvoir l'objectiver. La mesure d'impact est un projet qui tente de répondre à cette problématique, en prenant de plus en plus racine chez 2tonnes depuis Février 2023.
Dans le cadre de ce projet, nous avons fait le choix de nous concentrer sur l'impact comportemental mais aussi et surtout sur l'impact psychologique de l'atelier. Nous sommes persuadé‧es que la transition est possible en déclenchant des changements psychologiques chez les personnes. Pour cette raison, la mesure d'impact va nous permettre de mesurer des variables clés du passage à l'action.
Au-delà d'être un outil de mesure, la mesure d'impact a vocation à être réellement intégrée à l'expérience pédagogique des participant‧es. L'outil a été pensé pour être à la fois utile et agréable à remplir par les répondant‧es.
Dans cette page, vous en découvrirez un peu plus sur la méthodologie de ce nouvel outil et ce qui se cache derrière. Si vous souhaitez contribuer à son développement, rendez-vous sur la page Contribuer à la phase de test !
Pour élaborer la mesure d'impact, nous avons basé notre travail sur notre approche NPPS (Nécessaire, Profond, Possible et Souhaitable). Le document de notre approche, qui se base en grande partie sur des théories et modèles en psychologie, sera prochainement ouverte aux commentaires (courant octobre) !
Dans ce document, nous parlons de la vision générale de 2tonnes sur la transition écologique : nous sommes persuadé‧es que la transition est Nécessaire, Profonde, Possible et Souhaitable (NPPS). Pour que cette transition advienne, nous sommes également persuadé‧es que la psychologie joue un rôle central. De façon générale, nous souhaitons donc répondre aux questions suivantes :
Comment rendre les personnes plus alignées et compatibles avec une vision de la transition "NPPS" ? Comment les amener dans une dynamique de transition personnelle ?
Certaines théories et modèles scientifiques en psychologie nous ont permis de mieux comprendre les facteurs qui peuvent influencer la transition personnelle d'un individu. Nous vous présenterons notre référentiel scientifique dans ce document, comme la théorie de l'autodétermination, la théorie de l'auto-efficacité ou encore le modèle global de la détermination de l'action !
Sur la base de ces théories, nous avons caractérisé les facteurs psychologiques qui favorisent un alignement avec la vision NPPS de la transition et une dynamique ambitieuse de transition personnelle.
Comme illustré sur le graphique ci-dessus, la mesure d'impact est un même questionnaire qui se répète trois fois sur une période d'un mois (à termes, la mesure s'étalera plutôt sur 3 mois). L'intérêt de cette répétition est de pouvoir rendre compte d'une évolution psychologique sur le temps de la mesure. Plus concrètement, les données récoltées avant l'atelier (Mesure 1) seront nos données de référence. Les données récoltées lors de la Mesure 2 seront comparées statistiquement à celles de référence pour témoigner de l'impact de l'atelier à très court terme, notamment sur le plan psychologique. Un mois après l'atelier, 2tonnes renvoie un questionnaire aux participant‧es qui se sont porté‧es volontaires pour suivre l'impact de l'atelier à moyen terme, sur le plan psychologique et comportemental.
Pour mesurer l’impact de l’atelier, l’un des indicateurs est le changement de comportements à la suite de l’atelier.
D’une part, nous nous intéressons à des comportements liés au mode de vie (i.e. des actions pour faire baisser son impact écologique). Plus particulièrement, nous étudions les comportements liés à :
l’alimentation,
les transports au quotidien,
les transports pour voyager,
le logement,
la façon de consommer.
Les comportements liés au mode de vie sont mesurés à l'aide du calculateur d'empreinte carbone envoyé avant l'atelier par les anim'. Un mois après l'atelier, nous reprenons certaines questions du calculateur pour observer une potentielle progression. Certaines questions ne sont pas reprises parce qu'elles ne sont pas pertinentes dans le cadre d'une mesure sur un mois (e.g. les comportements liés aux transports pour voyager).
D'autre part, nous nous intéressons aux comportements liés à l'impact social. La mesure de ce type de comportements n'est pas encore intégrée actuellement à la mesure d'impact, elle le sera prochainement.
Au-delà d'étudier des changements de comportements, nous souhaitons mesurer de réels changements psychologiques chez les participant‧es. Pour identifier les variables centrales du passage à l'action, nous nous sommes appuyés sur la littérature scientifique en psychologie, un travail qui nous a permis de formaliser notre approche ("L'approche NPPS", un document disponible très bientôt sur cette page !).
D'après la littérature scientifique, un grand nombre de variables peut agir sur le passage à l'action. Cependant, sur la base de notre approche, nous avons identifié 4 variables assez centrales dans le processus de changement :
La vision du monde. C’est la manière dont nous percevons le monde, qui est à la fois influencée par nos connaissances, croyances et valeurs.
L’émotion. C’est une réaction affective face un signal reçu (e.g. un comportement ou un sujet de discussion).
Le sentiment d’auto-efficacité. C’est une forme de croyance sur le contrôle et les compétences que nous avons face à une action.
La motivation. C’est un ensemble de processus dynamiques, particulièrement influencés par les variables précédentes, qui orientent l’adoption ou le changement d’un comportement.
Ainsi, la mesure d'impact comprend ces quatre variables que nous retrouvons dans deux catégories de variables : une mesure de la vision de la transition et une mesure de la motivation (cette mesure intègre la notion d'émotion et d'auto-efficacité).
Vision de la transition (NPPS)
La mesure de la vision de la transition est assez simple. En trois questions, elle nous permet d'évaluer si l'atelier transmet bien une vision NPPS de la transition. Plus concrètement, les participant‧es indiquent dans quelle mesure ils et elles sont en accord avec les affirmations suivantes :
"Je pense qu’une transition profonde de la société est nécessaire pour faire face aux crises écologiques."
Cette question évalue le "NP" et nous permet de savoir si les personnes se représentent la transition comme nécessaire et profonde.
"Je pense qu’il est possible de changer la société de façon profonde pour faire face aux crises écologiques."
Cette question évalue le "PP" et nous permet de savoir si les personnes se représentent la transition comme profonde et possible.
"Je pense que la transition est souhaitable pour la société elle-même."
Cette question évalue le "S" et nous permet de savoir si les personnes se représentent la transition comme souhaitable.
La motivation
La mesure de la motivation est plus complexe puisqu'elle intègre trois facteurs :
L'utilité perçue de l'action,
Les compétences perçues (i.e. l'auto-efficacité),
Le plaisir ressenti (i.e. une forme d'émotion).
Les questions utilisées sont issues d'une échelle déjà existante : l'IMI - Intrinsic Motivation Inventory. Grâce à la contribution de trois membres de la communauté (merci à Clara, Xavier et Elsa !), nous avons pu traduire cette échelle et l'adapter pour l'atelier. Après adaptation, nous avons donc une mesure de la motivation en 8 items. Voici 1 exemple d'item par facteur mesuré :
L'utilité perçue : "Je pense que cette action pourrait m'être utile."
Les compétences perçues : "Je suis capable de mettre en place cette action."
Le plaisir : "En m’imaginant mettre en place cette action, je me disais que ça me plairait beaucoup."
Initialement, cette échelle a été construite sur la base de la théorie de l'autodétermination (Deci & Ryan, 1985), une théorie centrale dans notre approche NPPS. D'après cette théorie, plus une personne perçoit l'utilité de l'action, ses compétences pour agir et plus elle prend de plaisir à mettre en place l'action, plus elle sera motivée à reproduire l'action. Ces trois facteurs, ensemble, sont donc très pertinents pour nous permettre d'interpréter un niveau de motivation des participant‧es.
La mesure d'impact a vocation à être plus qu'un questionnaire. Nous souhaitons proposer une expérience pédagogique et émotionnelle à travers un outil utile, fun et impactant pour les participant‧es.
Pour cela, nous avons imaginé la mesure d'impact en trois phases :
Phase 1 : nous questionnons les personnes sur leur vision de la transition (NPPS)
Phase 2 : nous les amenons à se projeter sur leur mode de vie dans le futur
Phase 3 : nous les amenons à se projeter sur leur impact social dans le futur
La première phase reprend simplement les questions que vous nous avons présentées dans la partie précédente.
La deuxième phase suit une logique par étapes qui permet aux personnes de prioriser leurs choix et se projeter plus facilement. Voici les différentes étapes de cette phase :
"Souhaitez-vous agir sur votre mode de vie pour réduire votre impact écologique ? "
" Sur quoi avez-vous envie d'agir en priorité ? " Les personnes choisissent entre : leur alimentation, leurs transports au quotidien, leurs transports pour voyager, leur logement et leur façon de consommer.
" Notez une action concrète en lien avec [leur choix précédent] que vous avez l'intention de mettre en place. " Ici, nous les invitons à se focaliser sur une seule action.
Nous finissons par leur poser les questions de l'IMI présentées dans la partie précédente. L'objectif est de les amener à penser le passage à l'action sous un nouvel angle : l'utilité, la compétence perçue et le plaisir ressentie.
Et finalement, la troisième phase suit la même logique que la phase précédente. Cependant, celle-ci interroge les participant‧es sur leur impact social, au-delà de leur impact écologique. Voici les différentes étapes :
" Souhaitez-vous avoir un impact social pour embarquer d'autres personnes dans la transition écologique ? "
" Quel type d'acteurs avez-vous envie d'embarquer dans la transition ? " Les personnes choisissent entre : leur entourage (ami‧es, famille, etc.), leur environnement professionnel (collègues, client‧es, etc.), la société (grand public, secteurs privés, débat public, etc.) et les élu‧es et/ou les institutions.
" Notez une action concrète que vous avez l'intention de mettre en place pour impacter [le public choisi]. "
Nous finissons avec le même ensemble d'items de l'IMI.
Nous avons conscience que cette expérience pédagogique peut être bonifiée et encore plus impactante, pour cela, nous comptons rester dans une optique d'amélioration continue. Et pour ce faire, nous avons besoin de vous ! Vous avez la possibilité de contribuer en testant l'outil dans vos ateliers et en nous faisant vos retours d'expérience, rendez-vous sur la page Contribuer à la phase de test !