Cette page rassemble toutes les questions qui n'entrent pas dans les catégories précédentes.
Le dernier rapport du GIEC, l'AR6, affirme que l'intégralité du réchauffement climatique est due aux activités humaines, les phénomènes naturels ayant un impact nul en moyenne (cf. graphique de gauche).
La fine connaissance du climat passé confirme cette vérité : une telle hausse de température moyenne n'a jamais été relevée sur une si courte période (cf. graphique de droite).
Jusque lors, le GIEC n'affirmait pas clairement ce point surtout par prudence scientifique (pas de preuves formelles à ce moment là), ce qui a été bien exploité par la sphère climatosceptique. Le dernier rapport est sans appel.
Il s'agit d'une estimation du seuil d'émissions à ne pas dépasser pour être sur une trajectoire de réduction des émissions de +1,5°C en 2100, obtenue à l'aide des trajectoires de réduction des émissions imaginées par le GIEC, et d'une estimation d'évolution de la population mondiale de l'ONU. Pour en savoir plus, voici un article qui détaille l'origine de ce chiffre !
L'équipe expertise travaille actuellement sur une actualisation de ce chiffre ;)
Il faut distinguer deux notions :
les émissions brutes de GES (CO2 + autres GES) : ce sont les émissions de GES d’origine anthropique rejetées dans l’atmosphère les
les émissions négatives de CO2 : c’est la quantité de carbone absorbée par des puits de carbone anthropiques (naturels ou artificiels)
On a donc : émissions nettes GES = émissions brutes GES - émissions négatives CO2
Dans l'AR6, le GIEC à construit plusieurs scénarios pour limiter la température à 1.5 degrés en 2100 à travers des trajectoires de réduction d’émissions nettes (réduction des émissions brutes GES et augmentation des émissions négatives CO2). Ces scénarios prévoient en 2050, en ordre de grandeur :
des émissions brutes de GES de 2 tCO2eq/pers./an
des émissions brutes de CO2 de 1.2 tCO2eq/pers./an
émissions brutes autres GES de 0.8 tCO2eq/pers./an
des émissions négatives de CO2 de l’ordre de 1.2 tCO2eq/pers./an
et donc des émissions nettes de 0.8 tCO2eq/pers./an (car les autres GES ne sont pas absorbés)
Le net zéro est atteint pour le C02 en 2050 car on émet autant de carbone que l’on en absorbe. Néanmoins on émet toujours les autres GES mais en quantité bien moindre.
Donc à la question où vont les 2 tCO2e/an/pers émises en 2050 :
le C02 est absorbé par les puits
les autres GES s’accumulent dans l’atmosphère et contribuent, dans des proportions bien inférieures à aujourd’hui, au réchauffement
La valeur de 2tCO2e/an/pers en 2050 est une étape, ambitieuse et atteignable, dans notre voyage pour une neutralité GES complète.
Oui et non !
Oui individuellement : Il y a régulièrement à la fin du jeu des participants qui sont entre 1,5 et 2tCO2e. C'est possible si de nombreuses actions individuelles et/ou collectives sont choisies et ont des impacts carbone importants sur son empreinte carbone. C'est évidemment facilité si l'empreinte carbone de départ est faible.
Non collectivement : La simulation permet d'atteindre aux alentours de 2,5tCO2e en moyenne pour la population française à condition qu'un enchaînement optimal de choix soit réalisé durant l'atelier, et permette notamment de maximiser le budget collectif des tours collectifs et de maximiser l'engagement des individus du reste de la population.
Oui et oui ! Et voici plusieurs arguments :
Le modèle qui effectue les calculs lors d'une simulation est configuré pour que la quantité d'actions et la quantification de chaque action permettent de suivre une trajectoire de réduction des émissions proche de celle imaginée par négaWatt (scénario 2017-2050) sur le périmètre couvert par les cartes.
Le modèle ne couvre pas tout le périmètre couvert par négaWatt. Bien que le jeu couvre la plupart des actions les plus importantes, le scénario négaWatt contient de nombreuses actions supplémentaires, qui ont pour la plupart des impacts faibles, mais permettraient en les additionnant d'aboutir à des réductions intéressantes.
négaWatt a d'ailleurs travaillé ce sujet dans les derniers travaux liés à la parution du nouveau scénario négaWatt 2022-2050. La trajectoire nationale serait compatible avec l'un des scénarios 1,5°C du GIEC (et la trajectoire internationale aussi si les autres pays font des transitions similaires).
Il existe d'autres scénarios que négaWatt (par exemple le scénario de l'Ademe, les scénarios RTE, le Plan de Transformation de l'Economie Française du Shift Project) qui imaginent des transitions similaires avec quelques différences. Bien que tous ces scénarios soient jugés souvent comme ambitieux mais réalistes en terme de faisabilité technique et sociale, nous pourrions imaginer des scénarios avec des ambitions plus élevées sur les modes de vie, avec plus de sobriété.
Ces chiffres sont les résultats de méthodes différentes manipulant des données différentes. Voici quelques explications :
La méthode Ravijen : Les données d'empreinte carbone datant de 2010 (alors qu'on maîtrisait probablement moins bien la méthode et que les bases de données de facteurs d'émissions étaient moins fiables et moins complètes) sont extrapolées à un mode de vie de 2015-2016. Le total obtenu est de 12tCO2e/Français en moyenne.
La méthodologie officielle du Ministère : Il s'agit d'une estimation des émissions au regard des flux économiques du pays (méthode macroéconomique). A partir des émissions de l'inventaire territorial, des intensités carbone des économies des pays fournisseurs, et des échanges économiques internes et externes, la méthode permet d'obtenir les émissions liées à la consommation intérieure du pays. Cette méthode nécessite des jeux de données qui sont très longs à construire. L'estimation la plus à jour aboutit à un résultat pour 2016 de 10tCO2e. Néanmoins cette méthode fait actuellement l'objet d'une révision car l'évolution des prix du baril sur ces dernières années semble avoir faussé le résultat. D'après Carbone 4, le total serait plutôt autour de 9tCO2e.
Les calculs d'empreinte carbone avec une approche "mode de vie" (ou plutôt microéconomique) : A l'aide de la base carbone de l'ADEME et de données moyennes microéconomiques (distances parcourues, kwh consommés ...), il est possible de construire une estimation de l'empreinte carbone moyenne. Plusieurs calculateurs existent, et les différences entre les méthodes et les sources de données de facteurs d'émissions et de mode de vie justifient les écarts entre les résultats.
Le calculateur 2tonnes : Une approche hybride a été choisie entre microéconomie et macroéconomie. Les transports, le logement et l'alimentation sont estimés par une approche microéconomique car les facteurs d'émissions de l'Ademe sont nombreux et reconnus comme fiables, et car nous disposons de nombreuses données pour caractériser les modes de vie sur ces postes (IEA, ADEME, négaWatt...). Les biens et services sont estimés quant à eux par une approche macroéconomique à l'aide de la méthode officielle. Car bien qu'elle soit plus abstraite, elle permet de couvrir de façon plus exhaustive ces ensembles très diffus, et ce avec une approche jugée comme rigoureuse. Une approche microéconomique nous semblait moins fiable car il est très facile d'oublier des choses dans ces ensembles, de plus, il est difficile de trouver des données fiables en terme de consommation et de facteurs d'émissions. Le total obtenu est d'environ 9,5tCO2e.
Le calculateur NosGEStesClimat : Cette méthode se base entièrement sur la Base Carbone de l'ADEME, et permet d'obtenir un résultat de 9,7tCO2e.
Le calculateur MyCO2 : Cette méthode se base sur l'approche macroéconomique, et permet d'obtenir 10,2tCO2e. Néanmoins, avec la révision de la méthode officielle, ce résultat va probablement évoluer.
Ce qu'on peut retenir, c'est que l'ordre de grandeur est de 9 - 10tCO2e, et que les méthodes et données, bien qu'elles convergent avec le temps, ont encore des différences et justifient quelques écarts de résultat.
Pour mesurer les émissions par personne à l'échelle mondiale, on utilise principalement deux métriques :
les émissions de CO2 par personne et par an : elles se situent autour de 5tCO2/personne/an (attention, on ne prend pas en compte les autres GES ici !).
les émissions de CO2e per personne et par an : cette fois, on est autour de 7.5tCO2e/personne/an
Dans le "Summary for Polycimaker" du troisième groupe d'évaluation du dernier rapport du GIEC (SPM de l'AR6-WGIII), les émissions nettes de GES par personne sont également décomposées par région !
Sources :
- émissions de CO2 : Per capita CO2 emissions, OWID
- émissions nettes de GES : cf. section B.3.1 du SPM du WGIII, p. 13
Utiliser les grammes de CO2e / km n'est pas le bon indicateur pour comparer des véhicules qui ne font pas les mêmes trajets, parce qu'on en arrive à ce genre de conclusions irréalistes : "il vaut mieux faire un Paris/Nice en avion qu'en voiture" - et encore là, ça va, il parle de Paris-Nice quand d'autres parlent de Paris-New York.
Quelques éléments de discussions lorsque ce sujet arrive :
avion et voiture ont a peu près le même facteur d'émission (~130 g CO2e / km) pour un avion relativement bien rempli et une voiture avec une seule personne. Dès que 2 personnes sont dans la voiture, la voiture devient plus efficace. Mais ça ne permet pas d'aller à New York pour autant
un autre indicateur pour comparer les véhicules est le g CO2 / heure car au final, quand on part en vacances (ou quand on fait un déplacement professionnel), on accepte de faire une journée de trajet max (disons 10h, par exemple). Or 10h d'autoroute (10h * 120 km/h * 140g CO2e/km = 168 kg CO2e) émettent 800 fois moins que 10h en avion (10h * 950 km/h * 140 g CO2e/km = 1 330 kg CO2e)
Notre capacité à payer un plein de voiture ou un billet d'avion conditionne aujourd'hui malheureusement notre capacité à émettre des GES. Alors :
soit on taxe les émissions et c'est toujours les personnes les plus riches qui peuvent se permettre de dérégler le climat
soit on met en place un système de quotas d'émission, quitte à les moduler pour les familles éclatées qui ont besoin de quelques voyages pour garder des liens familiaux, par exemple
Partagé par @Luc Sorel-Giffo
Les émissions des entreprises sont comptabilisées dans les émissions individuelles, par rapport à notre consommation. Par exemple, les émissions liées à l’utilisation de la voiture (ou train ou avion etc...) incluent toutes les émissions lors du cycle de vie du véhicule y compris la production, c’est à dire l’empreinte qu’un ensemble d'entreprises aura généré pour mettre le véhicule sur le marché. Ensuite dans les tours collectifs, il y a plusieurs actions qui concernent les entreprises : sur les infrastructures, l’environnement fiscal et réglementaire, les économies d’énergie ..