Cette page rassemble les questions spécifiques au calcul d'empreinte carbone (périmètre de calcul, précisions sur les valeurs à renseigner, informations sur les catégories, …)
Ces facteurs sont décomposés en trois parties :
FE_voiture = FE_fabrication + FE_usage + FE_maintenance
Les émissions liées à la construction et l'entretien des infrastructures pour la voiture sont estimées à partir du travail de macroéconomie (analyse des Tableaux Entrées-Sorties de l'économie nationale). Ainsi, les émissions liées aux infrastructures routières se retrouvent dans "Services communs" quand elles sont émises par les pouvoirs publiques. Par contre, lorsque ces mêmes émissions sont issues d'activités d'entreprises privées, il est plus compliqué de les localiser et elles se retrouvent diffuses entre les différentes branches de l'économie. Généralement, elle se retrouvent dans la partie "Autres services".
Il y a effectivement une double comptabilité dans le cas où le véhicule est au moins en partie rechargé au domicile du propriétaire. On compte en effet :
les émissions de GES calculées à partir de la distance parcourue par le véhicule électrique, donc de l’énergie électrique consommée, et du facteur d’émission du mix électrique français
les émissions de GES calculées à partir de la consommation électrique totale du logement, dont l’énergie utilisée à la recharge du véhicule, et du facteur d’émission du mix électrique français.
Ainsi les émissions liées à l’utilisation du véhicule électrique sont comptées deux fois. Néanmoins pour un usage de 10 000 km par an (trajets quotidiens + voyages), pour des taux d’occupation standards (quotidien : 1.3 personnes/véhicule, voyage : 2.1 personnes/véhicule), et en considérant que la recharge du véhicule électrique s’est exclusivement effectuée au domicile (cas le plus critique car la voiture peut être rechargée à d’autres endroits : travail, bornes en accès libre, etc…), l’empreinte carbone de l’utilisation du véhicule est d’environ 100 kgCO2e/an. Donc, dans le pire des cas, la version actuelle du modèle comptabilise 100 kgCO2e/an de trop sur l’empreinte carbone d’un·e participant·e ce qui est peu significatif.
Les émissions liées à la fabrication du véhicule sont amorties par kilomètre, notamment à partir d'hypothèses sur la distance moyenne parcourue sur tout un cycle de vie (et non la durée de vie en années). L'âge permet d'estimer la consommation du véhicule lorsque celle ci n'est pas renseignée. Il a bien un impact sur les émissions de la voiture, mais sur la phase d'utilisation du cycle de vie.
Le questionnaire d'empreinte carbone cherche à être à la fois exhaustif et suffisamment accessible pour permettre son remplissage en 10-15 minutes. Ainsi, certaines simplifications sont faites quand nous jugeons leur impact limité sur la précision globale. Pour les carburants alternatifs, en se basant sur les données clefs des voitures en circulation en France, on peut mettre en avant que ces catégories représentent moins de 1% du parc automobile au premier janvier 2022. Ainsi, leur ajout n'est pas envisagé pour le moment, mais reste possible en fonction des taux de pénétration futurs de ces carburants.
Les émissions liées à l'utilisation de la voiture (ou des autres modes de transport) sont calculées en analyse cycle de vie, c'est à dire de l'extraction des matières premières au recyclage du véhicule, puis elles sont ramenées au kilomètre. Ainsi, le calcul est :
Émissions_voiture = (FE_fabrication + FE_usage + FE_maintenance) * distance_parcourue_km
Dans ce cas, si un·e participant·e fait de l'autopartage (ou ne possède pas son propre véhicule), cela ne change pas la façon de renseigner le questionnaire car la partie des émissions liée à la construction est directement associée via le facteur d'émissions.
Puisqu'on renseigne les trajets quotidiens, ce qui est plus large que les trajets domicile-travail, les distances sont mutualisées par 365 jours.
Le questionnaire propose deux contextes pour les déplacements :
les trajets quotidiens (domicile travail, domicile courses, domicile école, …) en km/jour. Ils sont ensuite répartis sur 365 jours.
les voyages (trajets ponctuels, pour partir en week-end, en vacances, …) en km/an.
Dans les faits, choisir de gonfler "voyages" ou "trajets quotidiens" n'a pas d'impact sur le calcul d'empreinte carbone (avec un point d'attention sur le taux de remplissage puisqu'il est souvent plus grand pour les voyages). En revanche, séparer ces trajets permettra de quantifier l'impact de réduction de certaines actions. Il est donc important de bien répartir ses kilomètres pour la suite du jeu.
Ces facteurs sont décomposés en trois parties :
FE_2roues = FE_fabrication + FE_usage + FE_trainées_de_condensation
L'impact carbone de l'avion est calculé ainsi : kgCO2e = km/an * kgCO2e/km (application basique des principes de la comptabilité carbone)
Pour les distances, les participants saisissent eux-même leurs distances. Pour information, les distances moyennes considérées sont de 2975km/an (source : Négawatt)
Pour les facteurs d'émissions, nous utilisons un facteur d'émissions unique d'environ 0,179kgCO2e/km, construit à partir des facteurs d'émissions disponibles dans la Base carbone de l'Ademe (chiffres 2018)
Oui, ces kilomètres sont considérés comment étant des trajets professionnels !
Ces facteurs sont décomposés en trois parties :
FE_2roues = FE_fabrication + FE_usage + FE_maintenance
Ces facteurs sont décomposés en une partie :
FE_bateaux = FE_usage
Ces facteurs sont décomposés en deux parties :
FE_bus_autocar = FE_fabrication + FE_usage
Ces facteurs sont décomposés en deux parties :
FE_train = FE_fabrication + FE_usage
Les consommations d'énergie sont calculées grâce à un algorithme du modèle carbone. Pour cela, on distingue trois types de valeurs dans le modèle :
les sources par usage, i.e. le type d'énergie utilisé pour chacun des usages du foyer (gaz pour l'eau chaude, fioul pour le chauffage, etc.)
les consommations par usage, i.e. la consommation d'énergie en kWh pour chacun des usages du foyer
les consommations par source et usage, ce sont les variables finales du modèle (consommation en gaz pour le chauffage, consommation en électricité pour la cuisson, etc.)
Lorsque la consommation n'est pas connue, on suit donc la démarche suivante :
on estime les consommations par usage (chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson, etc.) à partir des caractéristiques du logement, i.e. la surface / le nombre d'habitants / le type de logement
à partir des sources indiquées par usage (gaz pour le chauffage, électricité pour l'eau chaude sanitaire, etc.), on répartit les consommations par usage en consommations par source et usage (chauffage gaz, chauffage électricité, chauffage fioul, etc.)
Ainsi, on notera que :
Pour les équipements, l'énergie nécessaire à leur fonctionnement est prise en compte dans l'estimation de la consommation d'électricité du logement, à partir des caractéristiques du ménage.
Les facteurs qui permettent de passer de caractéristiques du logement à consommations du logement sont obtenus à partir de manipulation de données nationales (source IEA pour la France).
Dans le modèle 2tonnes, les facteurs d'émissions de la construction des appartements et maisons sont issus de la Base Carbone® de l'ADEME. Ils sont exprimés kgCO2eq/m2, avec :
425 kgCO2eq/m2/an pour les maisons
525 kgCO2eq/m2/an pour les appartements
Un amortissement des émissions sur 50 ans dans les deux cas
La source est un rapport du Centre scientifique et technique du bâtiment de 2013 et décompose la phase de construction en 3 blocs (gros œuvre = structure, second œuvre = reste du bâtiment, équipements). Pour les immeubles, c'est les émissions du gros œuvre au m2 qui explosent par rapport aux maisons individuelles (cf. images jointes). En effet, faire monter un bâtiment en hauteur implique des efforts énormes sur les structures, et il faut donc beaucoup les renforcer !
De plus, l'unité utilisée, le m2SHON, a également un impact puisqu'on ne retrouve pas la même proportion de surfaces non habitables dans ces deux bâtiments.
En somme, la réponse n'est pas du tout triviale ! Pour résumer tout ça, on peut dire que les immeubles nécessitent beaucoup plus de gros œuvre à surface égale et qu'on ne retrouve pas la même proportion de parties non habitables.
Il faut tout de même modérer le propos. Passer d'un appartement à une maison, c'est souvent :
une forte hausse de la surface habitée. En considérant la taille des logements en France, c'est "en moyenne" 52.5tCO2eq/maison isolée, 45tCO2eq/maison mitoyenne et 37.5tCO2eq/appartement.
une hausse de la consommation d’énergie. Les maisons sont moins bien isolées, sans voisins pour chauffer partiellement le logement et avec plus de surface par habitant. De plus, l’énergie d’une maison (gaz, fioul, bois…) est généralement plus carbonée que celle d’un appartement (gaz, réseau de chaleur, réseau électrique…).
In fine, et toujours "en moyenne", la vie en appartement reste moins émettrice de gaz à effet de serre que celle en maison individuelle.
Impact de la construction pour une maison individuelle en kgCO2eq/m2/an
Impact de la construction pour un immeuble collectif en kgCO2eq/m2/an
Le calculateur d’empreinte carbone considère à la fois les émissions liées à la consommation d’énergie de l’électroménager mais aussi celles liées à la fabrication, le transport, la vente, etc… :
- les émissions liées à la consommation d’énergie de l’électroménager sont prises en compte lorsque l’on renseigne la consommation énergétique du logement
- les émissions liées à la fabrication, le transport, la distribution et la vente de l’électroménager sont prises en compte grâce à la quantité d’appareils possédés, que l’on renseigne dans le questionnaire, et à nos facteurs d’émissions construits à partir d'une méthode macroéconomique.
Ces facteurs sont décomposés en cinq parties :
FE_catégorie_alimentaire = FE_usage_des_sols + FE_agriculture + FE_transformation + FE_emballage + FE_distribution
On y retrouve :
les fruits et les légumes
les produits sucrés
les assaisonnements
La catégorie "céréales" de l'empreinte carbone du calculateur 2tonnes représente l'ensemble des céréales consommées : riz, blé, maïs, etc... qu'elles se trouvent dans des produits transformés ou qu'elles soient achetées brutes. La consommation annuelle moyenne en France est de 132 kg de céréales. Le facteur d'émission de la catégorie "céréales" est construit en faisant une moyenne des facteurs d'émissions associés à chaque type de céréale de cette catégorie, soit 1.44 kgCO2e/kg de céréales.
Dans le questionnaire il est possible de renseigner la fréquence d’achat de produits alimentaires emballés. Acheter en vrac correspond à une démarche zéro déchet qui se matérialise, dans le calculateur, par une réduction de 90% des émissions liées à la phase d’emballage des produits alimentaires consommés toutes catégories confondues.
Le café, le thé et les autres boissons chaudes rentrent dans la catégorie "Nombre de tasses de boissons chaudes" de la catégorie "Boissons" du questionnaire.
Ainsi, si un·e participant·e ne consomme que des boissons chaudes au petit-déjeuner, il convient d'indiquer 0 à tous les champs de l'onglet "Petits-déjeuners" et d'ajouter ces boissons à l'onglet "Boissons chaudes" !
L’IT du point de vue du consommateur est inclus dans la catégorie “digital”. Elle contient l’empreinte carbone de ses devices (fabrication et utilisation), de son utilisation du réseau et des data centers. En moyenne, cela représente 160 kgCO2e/hab/an. Notons que :
C’est faible par rapport à ce qu’on pourrait attendre. D’après The Shift Project, l’IT représente environ 4% des émissions mondiales donc on pourrait escompter une valeur plus haute dans des pays développés.
Tout le “digital” qui est utilisé par le système productif (entreprises et services publics) a des impacts inclus dans l’empreinte carbone des biens et services consommés par le consommateur final.
Pour conclure, les émissions du digital du consommateur sont une sous-partie des émissions du digital total, l'impact étant éparpillé entre les différentes catégories comme consommations intermédiaires.
La partie "communs" représente l'ensemble des émissions induites par les services publics français (hôpitaux, police, école, etc.). La partie "autres" représente les émissions liées aux services privés qui servent à toute la population (banques et assurances par exemple). Enfin, la partie "sorties" représente les émissions liées aux loisirs (bars, hôtels, parcs, etc.). Ces émissions sont estimées à partir d'une approche macroéconomique. Elles sont ensuite attribuées à parts égales à chaque français et française.
Ainsi, à l'échelle individuelle, il n'est pas vraiment possible d'actionner des leviers concrets pour réduire la contribution de cette partie. Par contre, à travers des transformations collectives, on peut fortement diminuer cette valeur : en optimisant les secteurs tertiaires et industriels, en poussant l'économie circulaire, …
Pour en apprendre plus sur l'approche macroéconomique, le guide technique fournit des explications plus fines !
En France, le tertiaire contribue moins aux émissions que l'industrie ! Dans le cadre de 2tonnes, l'industrie se retrouve mélangée avec toutes les catégories. Comme on a une approche en cycle de vie, cette partie est donc comprise dans les produits et pas dans un secteur à part. Pour généraliser un peu mon propos, la lecture des émissions peut se faire par catégorie (Transport - Logement - Alimentation - Biens - Services) et/ou par secteur (Agriculture - Industrie - Tertiaire - Fret - Importations - Ménages).
L'image jointe illustre les résultats de 2tonnes issus d'un travail de macroéconomie recalibré avec de la microéconomie. En ordre de grandeur, on retrouve :
1tCO2eq/pers./an pour l'industrie
0,7tCO2eq/pers./an pour le tertiaire
Plusieurs éléments justifient son absence dans l'atelier :
- le modèle 2tonnes est celui de la consommation, pas du capital. Les investissements financiers sont plus de l'ordre de l'influence.
- comptabiliser l'épargne pourrait amener des doubles comptages. Par exemple, les investissements dans l'extraction du pétrole et la combustion de cette même ressource fossile dans son véhicule.
- les émissions liées à l'épargne peuvent être très élevées, ce qui "écraserait" largement tous les autres postes et rendrait l'impact des autres actions illisible
- finalement, 2tonnes reste un atelier ludique non exhaustif et cette dimension apporterait beaucoup de complexité, autant dans le questionnaire que dans la compréhension des enjeux.
Les modèles et les hypothèses des différents calculateurs présentent quelques différences qui induisent des écarts. Globalement, les facteurs d'émissions sont très proches car ils viennent de sources communes (ADEME, GIEC), mais certaines hypothèses de consommation divergent (repas type, quantité de biens consommés, catégories de services consommés, …). Un travail d'harmonisation est en cours avec différents acteurs de l'écosystème pour réduire ces écarts via un "Groupe de Travail Empreinte Carbone Individuelle" qui a pour objectif d'harmoniser les méthodes afin de réduire les écarts.