Cette page rassemble les questions spécifiques au modèle d'influence et plus généralement à la dynamique sociale.
Les dynamiques sociales sont modélisées à travers deux nombres dans l'atelier :
le score_social qui représente le taux de mobilisation de la population
le score_influence qui représente la pression de la population envers les décideurs
Plusieurs étapes s'enchaînent au cours de l'atelier. Dans les grandes lignes, voici le fonctionnement :
Les deux scores sont fixés à 0 en début d'atelier
En sélectionnant des cartes action, les participant·es marquent des points, plus avec les cartes d'influence. A la fin du tour, de nouveaux scores sont calculés selon :
score_social = score_social_précédent + 10% * (total_points_sociaux / nombre_participantes)
remarques : les participant·es représentent 10% de la population et le score d'influence est calculé de la même façon
En fonction du score_social, la population active des seuils et met à son tour en place des écogestes (ex : une partie économise de l'électricité), ce qui contribue à la réduction des émissions et à l'augmentation des deux scores !
À partir du dernier score_influence, on utilise une fonction qui associe un budget au score d'influence, ce qui nous permet de le déterminer pour le tour collectif suivant.
Le tour étant terminé, on recommence ces étapes en partant des deux nouveaux scores
De manière un peu plus fine, la population est représentée par un ensemble de "citizens" qui ont différents niveaux de réticence. Ainsi, un citizen avec une réticence élevée demandera un score social plus élevé pour activer les premiers écogestes. Le "% de la population mobilisée" décrit, dans l'idée, le nombre de citizens qui mettent en place au moins une solution pour réduire leur impact au quotidien (donc une des cartes 2tonnes).
Pour construire les modèles d'influence et social, François a basé sa réflexion sur trois références :
Dragons of Inaction, Psychological Barriers That Limit Climate Change Mitigation and Adaptation, Robert Gifford, University of Victoria
Changer les comportements, Ademe, 2016
Perceptions du changement climatique, Ademe
Pour le moment nous estimons que le modèle permet de faire passer un message pédagogique efficace (rendre compte de l'existence des dynamiques de société et de l'influence sociale), mais il est clair que le modèle mériterait un travail de fond plus approfondi à l'avenir (à travers des travaux de recherche par exemple). Actuellement, nous focalisons notre expertise en changement de comportement sur la mesure d'impact. Nous disposons d'autres références à ce sujet, mais elles n'ont pas été utilisées pour la construction du modèle d'influence.
@Laura - 2t Mesure d'impact
On utilise la théorie du point de bascule et de la masse critique des 10% : une minorité de 10% de la population qui s'engage en adoptant des comportements différents peut changer la norme sociale et embarquer la majorité silencieuse.
Le modèle d'influence se base sur cette hypothèse : on considère que le groupe de participants représente 10% de la population. Il a donc selon cette théorie le potentiel de changer la norme sociale, càd concrètement dans le simulateur d'embarquer le reste de la population (les 90%) dans des changements de comportements. C'est l'un des enjeux du choix des actions : agir suffisamment en montrant l'exemple et en influençant pour embarquer effectivement ces 90%. Pour reformuler et synthétiser, l'atelier se place dans un cadre fictif où embarquer toute la population est possible pour une minorité, ce qui implique que cette minorité soit de 10% au moins.
Dans la réalité, il est difficile d'estimer si la minorité engagée est de 10%. Car l'engagement est difficile à mesurer de manière absolue. Il existe différents indices à ce sujet :
Représentations sociales du changement climatique de l'ADEME qui sondent les connaissances des Français, et leurs engagements : donne des infos sur les connaissances mais ne vaut pas pour preuve d'un engagement à la hauteur dans les faits
Nombre de sensibilisés par des ateliers et des formations (ex : Fresque du climat : 1M de participants) : idem
Nombre d'entreprises qui réalisent un bilan carbone : à l'inverse, montre un engagement réel, mais qui reste insuffisant
Pour en savoir + sur les théories du point de bascule, l'article de Bon Pote est vraiment cool !
En partant du score d'influence, on associe à chaque tour collectif un budget déterminé à partir d'une fonction mathématique, obtenue grâce au modèle d'influence. À titre indicatif, on peut illustrer la façon dont est déterminé le budget avec l'image ci-jointe.
Toutes les actions d’influence à échelle individuelle sont activables ! Quelques exemples :
Partager sur les réseaux sociaux : publier sur un réseau social des médias qui vous parlent, vous touchent (et qui sont crédibles et fiables)
Sensibiliser votre entourage : cela peut se faire de plein de façons, par exemple en amenant subtilement le sujet du climat dans une conversation, en prétextant l’actualité, ou votre actualité personnelle. --- Cela peut d’autant plus marcher que vous serez en petit comité car l’effet de groupe, qui pourrait laisser une personne moins réceptive et vous rendrait la tâche difficile, serait limité !
Animer un atelier de sensibilisation : se former à l’animation de la Fresque du climat ou 2tonnes puis animer …
Les cartes « d'influence » (éducation, engagement en politique, sensibilisation, etc.) n'ont aucun impact sur les émissions individuelles. En revanche, elle permettent d'embarquer le reste de la population qui va alors mettre en place des écogestes pour réduire son impact sur l'environnement (rénovation, réduction des distances, changement de régime alimentaire, etc.). Aussi, en mettant le sujet sous le feu des projecteurs, les décideurs politiques et économiques financent d'avantage la transition, ce qui fait augmenter le budget des tours collectifs.
En somme, l'influence n'a pas d'impact sur le bilan personnel (on ne réduit pas la consommation de flux physiques) mais elle est cruciale pour embarquer le reste de la population, les entreprises et les décideurs politiques ! Cette dynamique sociale est simulée dans l'atelier et reste moyen très efficace pour réduire les émissions de la population française.
En fonction des situations individuelles, il est parfois compliqué de diminuer sa propre empreinte, tenter d'agir sur celle des autres à travers la dynamique d'influence et le collectif sont dans ce cas une excellente stratégie. Les 2 types d'actions sont complémentaires et indispensables.