Le livre marche. Il vient de loin, de très loin en soi et hors de soi. Il trace des avenues, propose des points de rencontre, aménage des zones de turbulence et de déplacement. Aussi, qu’il arrive d’ici ou qu’il surgisse d’une autre époque ou d’une autre littérature, qu’il plonge l’être au plus profond de lui-même ou qu’il le projette en pleine altérité, il avance, fait avancer. Et il accompagne… l’écrivain, le dramaturge, le lecteur, l’étudiant, le professeur…

Le livre, ce grand chemin qui marche. Mais d’où vient-il justement? Qui est-il? Où va-t-il? Par où doit-il passer pour se rendre jusqu’à nous et se déployer avec tant d’étrangeté et de surprise? En quoi nous fait-il entrer? À quoi nous arrache-t-il? Qu’est-ce qu’il éveille au fond de nos rapports au langage, à l’Histoire, aux mythes, à l’Inconscient, à notre littérature, aux autres littératures? Quel acte de migration nomme-t-il?

Ce qui, en fait, nous intéresse particulièrement, ce sont les personnages qui construisent la représentation de nos espaces de rencontre, de compréhension et de remise en question et qui donnent ainsi à penser les sensibilités contemporaines. Ce sont aussi les livres qui rejoignent les étudiants. Pourquoi? Pour quelle part de leur sensibilité? Qu’est-ce qui les fait marcher? Qu’est-ce qu’ils nous disent d’eux-mêmes et de notre époque quand le livre les transporte, au-delà de toute attente, ailleurs?