Claude Gaspard Blancheville

Claude Gaspard Blancheville, colonel de Napoléon

Né le 2 juillet 1767 à Jonvelle (Haute-Saône), entra le 1er janvier 1792 dans la Garde Constitutionnelle du Roi ; nommé fourrier le 20 du même mois, il y servit jusqu’au 31 mai suivant, époque du licenciement de ce corps.

Il fit les campagnes de 1792 à l’an III à l’Armée de l’Ouest, fut promu sous-lieutenant dans le 15ème régiment des chasseurs à cheval le 16 mars 1793, et lieutenant le 22 mai suivant. Le 10 août de la même année, à Saint-Julien, près de Nantes, il prit deux pièces de canons aux rebelles.

Le 15 septembre suivant, il enleva la place de Montaigu, à la tête de deux compagnies du 15ème chasseurs, eut son cheval tué sous lui, et obtint le grade de capitaine le 19 du même mois.

A Machecoul, le 10 floréal an III, à la tête de quelques chasseurs, il délivra un poste de soldats d’infanterie que les chouans allaient fusiller. Dans cette affaire, il reçut un coup de feu dans les reins et eut un cheval tué sous lui.

Passé à l’Armée d’Italie, il fit sans interruption toutes les campagnes depuis l’an IV jusqu’à l’an VIII. Le 6 germinal an VII (26 mars 1799 ?), au combat de Sainte-Lucie, devant Vérone, à la tête d’un escadron, il enleva le village de Sainte-Maxime, força deux postes à abandonner leur artillerie après avoir perdu beaucoup de monde, et s’étant précipité dans les rangs ennemis, il eut un cheval tué sous lui et fut blessé d’un coup de feu à la jambe droite. Nommé chef d’escadron sur le champ de bataille même, il reçut, le 8 floréal suivant, un coup de feu au talon droit et, le 1er thermidor de la même année, il passa avec son grade dans le 25ème régiment de chasseurs.

En l’an IX, il fit partie de l’Armée de Gironde, devint major du 22ème régiment de cette armée le 6 brumaire an XII et membre de la Légion d’Honneur, le 4 germinal suivant.

Un convoi considérable de vivres ayant été très vigoureusement attaqué par l’ennemi le 14 thermidor an XIII, entre Avrillers et Talmont, il prit le commandement supérieur des troupes qui l’escortaient, eut dans cette affaire un cheval tué sous lui et reçut deux coups de feu, l’un dans les reins et l’autre à l’épaule.

Il passa ensuite dans le 7ème régiment des chasseurs le 30 fructidor an XIII et fit avec ce corps les campagnes de l’an XIV en Autriche et celles de 1806 et 1807 en Prusse et en Pologne.

A Eylau, où il commandait le régiment, il se couvrit de gloire et l’Empereur le nomma Officier de la Légion d’Honneur le 14 mai 1807.

Le 11 juillet suivant, fait adjudant-commandant, il servit en cette qualité au 1er corps de la Grande Armée et partit avec ce corps pour l’Armée d’Espagne. Sa conduite à la bataille d’Espinosa au mois d’octobre 1808 lui valut la Croix de Commandant de la Légion d’Honneur le 11 décembre suivant.

Appelé à l’Armée d’Allemagne, il y fit la campagne de 1809 et obtint le 22 décembre de cette année, le commandement du 22ème régiment des dragons.

Son régiment faisant partie de la division de cavalerie du 5ème corps d’Armée d’Espagne, en position sur les rives de la Guardiana, Blancheville se mit en route pour aller le joindre. Arrivé entre El Ronquillo et Ollala, il fut assassiné par les guérilleros le 2 mars 1810.

Son nom est gravé sous l’Arc de Triomphe à Paris (colonne 28).

Source : « Fastes de la Légion d’Honneur » Tome 4 – Paris 1844/1847