Camille et sa 250 GIMA

Post date: Feb 6, 2014 9:41:53 PM

Comme des milliers de jeunes français, Camille devra servir plus de 2 ans sous les drapeaux en Algérie. Il sera démobilisé en 1958. Pendant cette période, il obtient tous les permis dont celui pour les motos sans même avoir du rouler … Ceci ne l'empêche pas d'escorter les camions GMC avec une Terrot 175 sur les routes et les pistes d'Algérie. Ceci lui donne alors le « virus » de la moto.

Quand il rentre à Riom en 1958, Camille travaille pour Michelin, à Clermont-Ferrand. Il prend de temps en temps ses repas à la cantine de la Câblerie de Riom. C'est là qu'il fait la connaissance du chef-cuistot vend à l'occasion de son mariage sa 250 GIMA rouge de 1956. Camille avait économisé une grosse partie de sa solde1 touchée en Algérie ce qui lui permet d'acheter cette moto qu'il a du payer environ 1200 NF.

Camille se sert alors de sa GIMA pour les trajets quotidiens entre son domicile familial de Riom et Clermont-Ferrand, sauf en hiver et quand le temps est trop mauvais. Il recours alors au bus. Sa moto ne lui donne aucun souci. Il ne se souvient que de quelques entretiens courants. La seule frayeur vint d'une crevaison à la roue avant qui le fit tomber sans gravité. Il coucha alors sa GIMA dans le fossé et vint la récupérer le lendemain avec la camionnette d'un copain. Son frère acheta lui aussi une moto. Une 250 BSA. Elle était un peu plus rapide et plus « racée » selon Camille. Ces motos n'étaient pas très rapides et 120 km/h était une vitesse maximale au compteur, atteinte le « vent dans le dos ». Camille n'était pas un « gros rouleur ». Ses voyages étaient locaux et le menaient au Mont-Dore, à la Bourboule, etc. Son plus grand voyage sera de se rendre à St Pourçain avec un copain pour passager, ce qui représentait environ 200 Km en tout.

Quand Camille se marie, il revend à son tour sa GIMA pour financer une partie des frais d'installation du ménage. Puis, comme de nombreux français à cette époque, il passe à la voiture. Une 2CV Citroën qu'il gardera très longtemps. A 40 ans, le virus de la moto le reprend. Il achète une BMW R50/2 du même type que la gendarmerie et les CRS. Il se souvient qu'elle était aussi facile à piloter qu'une Mobylette. Enfin, quelques années après, il s'offre un « gros cube », une BMW 1000 RS jaune or. Les années passent. Il finit par donner ses motos à ses deux fils. Mais quelques années plus tard, à 75 ans, il lui vient l'envie de racheter une GIMA, la même que celle de sa jeunesse. Un coup de cœur ou de folie comme il dit. Mais après avoir refait tout pour la rendre aussi belle que possible, finalement il ne trouve pas le plaisir qu'il recherchait dans cette forme de retour vers ses souvenirs de jeunesse. Il ne roule guère avec, et envisage même de la revendre.

On ne revit jamais sa jeunesse et pourtant nous sommes nombreux à essayer sous différentes formes.

Merci à Camille de m'avoir confier son témoignage.

1 9 NF /mois durant les 18 premiers mois, 55,20 NF jusqu'à 24 mois et 96 NF au-delà