Les facteurs clé du succès

Henri Andraud et Paul Josué ont su retenir de vrais facteurs clés du succès pour leurs produits :

    • un cadre très rigide tout en étant léger
    • une fourche télescopique avant-gardiste pour ces cylindrées
    • une très bonne tenue de route résultant des deux points précédents et de l'adoption de roulements de gros diamètre
    • une motorisation performante et fiable (AMC puis Ydral)
    • une finition et une qualité générale parmi les meilleures

Un succès rapide pour les petites motos

Le succès de la marque fût rapide. En 1947, le type 74 constituait le cadre à partir duquel des versions 125 (type 74), 150 (type 64) et 175 cm3 (type CR4) furent déclinées avec une motorisation AMC. GIMA participe dès 1948 alors au salon de la moto à Paris et se fait remarquer avec sa 175.

GIMA125 moteur AMC 4 vitesses (1948)

1949 sera l'année de deux évènements marquants pour GIMA : une victoire éclatante au Bol d'Or en et le décès brutal d'Henri Andraud en septembre. Cet évènement tragique fit dire à Paul JOSUE : "J'ai su que c'était foutu et que j'avais perdu mon temps. M Emmanuelli, le nouveau dirigeant a revu mon contrat à la baisse. Il est également intervenu dans la fabrication en supprimant le cintrage à chaud des tubes. Les cadres cassaient !"

Une 125 GIMA équipée du moteur AMC se classe 1ère en 125 au 21ème Bol d'Or couru sur l'anneau mythique de Montlhéry. Sur 57 motos engagées, toutes catégories confondues, 36 sont à l'arrivée. La 125 GIMA pilotée par Mathieu a tenu une moyenne de 72 km/h, qui comparée aux 99 Km/h de la NORTON 500 1ére toutes catégorie, est un véritable exploit. De plus, la 2ème 125 est aussi une GIMA 125 pilotée par Valeyre du fameux Moto Club d'Auvergne. Ces GIMA 125 ont fait jeu égal avec la 1ère 250, une JAWA, et ont surclassé la 1ère 175, Automoto pourtant équipée d'un moteur AMC aussi. A noter que pour la première fois en catégorie 125, une moteur 4 temps surclassait les moteurs 2 temps engagés. La GIMA victorieuse avait même tourné à 100 km/h si l'on neutralise le temps perdu pour changer à de très nombreuses reprises les bougies qui « ne tenaient pas cette cadence ». Les efforts de Paul Josué, d'Henri Andraud et des frères Charroires (fondateurs d'AMC) étaient bien récompensés et donnaient corps à la devise de GIMA « Labor Improbus Omnia Vinci » ce qui se taduit par « le travail opiniâtre triomphe de tout », ce qui je l'avoue est une devise qui plait beaucoup.

De 1950 à 1952, la gamme est composée du modèle 125/3 et la VM3 (1952).

GIMA 125/3 moteur AMC - 1951

Au salon 1951, GIMA probablement sous l'effet de la concurrence, adopte en sus du 125 AMC un autre fameux moteur, l'YDRAL. C'est un vaillant 2 temps produit au 83 rue Carnot à Suresnes près de Paris. YDRAL est en écriture inversé le nom de son créateur Mr. Anatole Lardy. Ce sera le modèle 2 Y qui sera produit jusqu'en 1954. Ce moteur est sans doute le moteur 2 temps français le plus utilisé par les marques de motos et scooters françaises de cette époque. Soit une trentaine répertoriées sur l'excellent site internet du club Ydral. Parmi celles-ci :Follis, Gitane, New Map, Hirondelle, Paul Vallée, etc …

Ce moteur s'illustra aussi en compétition entre 1953 et 1956 en 125 et en 175 cm3 et notamment en 1954 ou 2 pilotes usines AGF remportent les 2 premières places.

Les types de GIMA à moteur Ydral seront la 125 2 Y, moteur bi-tubes d'échappement de type L54, la 125 2 Y SA avec le même moteur mais avec des suspensions arrières et N 2 Y SA, à moteur Ydral mono-tube d'échappement de type AJ55.

GIMA 125 2 Y moteur Ydral L54 (1952)

GIMA 125 N 2 YA moteur Ydral AJ55 (1955)

Moins connu, des Rieju seront produites sous licence GIMA (Paul Josué plus exactement) à Figueras en Espagne de 1951 à 1953.

Une observation attentive d'une des rares photos de l'atelier de production de GIMA permet de remarquer plusieurs conteneurs en bois destinés à Oran et à Alger. Est-ce à dire que GIMA expédiait quelques motos en pièces en Algérie ?