Le maelström / 26 05 2011

Lundi 31 aout.

On frappe à nouveau à la porte de la chambre d'Emile.

Cette fois-ci c'est le type de l'accueil qui vient informer l'archéologue que ses recherches se sont révélées infructueuses et que donc ses "neveux" sont des resquilleurs échappés de la seconde classe. Il précise qu'il va poursuivre son enquête et reçoit un billet de cinq dollars pour sa peine.

Inquiété par cette nouvelle décevante, les quatre hommes décident que l'un d'eux doit rester monter la garde. Cette tâche échoit à Dadjingits. Les trois autres se rendent à la salle à manger pour essayer de retrouver les deux "anciens combattants" avec lesquels ils n'avaient pas trouvé le temps de s'entretenir la veille.

Lorsqu'il les trouvent enfin, Hector décide d'engager la conversation avec Emile Beausson tandis qu'Emile entraine Firmin pour une opération "crochetage" vers la cabine de Frederick Dencks.

Le naturaliste parvint assez bien a cerner Mr Beausson et bien que son personnage d'ingénieurs canadien sembla correspondre au profil de leur homme, il releva le détail qui le mettait hors de cause, à savoir qu'il avait changé de nationalité, et qu'à l'époque du conflit il était Français. Hector, un peu déçu, se vit néanmoins proposer un rendez-vous pour une partie de ball-trap avec enjeu le jour même. N'étant pas de nature très joueuse, il fit montre de compassion en s'avisant que l'activité emballerait probablement son ami archéologue et accepta donc le rendez-vous.

Pendant ce temps Emile et Firmin échouèrent dans leur tentative d'effraction tant les couloirs du paquebot étaient agités à cette heure matinale.

De retour à leur cabines avec des croissant pour Dad, les investigateurs décidèrent de s'atteler à la tâche de l'envoi du message à Revelstoke au sujet de leurs récentes découvertes. En arrivant à l'office des transmissions, ils sont reconnus par l'homme d'équipage qui était venu la veille leur parlé du message pirate. S'imaginant qu'ils venait pour régler l'amende et récupérer le message, il leur expliqua trés contrarié, que cela allait être impossible, que le second du capitaine s'était fait dérobé sa sacoche par le pickpocket et que malheureusement le message était à l'intérieur. Gêné par le désappointement manifeste des Français, le matelot expliqua qu'ils ne devaient pas trop s'inquiéter, que toutes cette histoire ne devait être qu'un affreux malentendu car l'opérateur qui avait reçu le message, un certain Phillip Drebin, avait complètement perdu la tête et que son collègue avait de bonne raison de penser qu'il avait inventer ce

message de toutes pièces. Constatant qu'il ne rassurait pas ses interlocuteurs, loin de là, ils leur offrit de mettre sur le compte de la compagnie leur transmission pour le maire de Revelstoke.

Les trois hommes se hâtèrent donc d'envoyer leur message à Mr Thomasson et se dépêchèrent d'aller rendre une visite à l'opérateur fou qui se reposait à l'infirmerie du bord. Sur place ils obtinrent de l'infirmière, mettant en avant leur qualités d'hommes de sciences, qu'elle les laissent rendre visite au pauvre homme. Elle les prévint toutefois que celui-ci, dans son délire, était retombé en enfance. Et en effet Emile et Firmin durent faire preuve de beaucoup d'empathie pour communiquer avec lui malgré sa folie infantile et obtenir de lui qu'il leur retranscrivent les passages qu'il avait pu mémoriser du message. Après d'ingénieux efforts, et en rassemblant les bribes souvenir de Drebin, ils parvinrent a recomposer une partie du message.

Il semblait tout d'abors y avoir au début et à la fin du message une sorte de litanie impossible a retranscrire de mots étranges.

Ensuite Drebin expliqua que le message parlait des eaux du Styx mais que le mots était tantôt orthographié "Styx", tantôt "SBIK".

Certaine des phrases qui revinrent à Drebin disait:

"Ne survivent au passage à travers le vortex que les mortels cachés dans les eaux du Styx."

"On reconnait l'instant du passage par le bref apaisement qui le précéde."

"Aux scientifiques l'eau du Styx est ainsi faite." et Drebin de préciser qu'aprés il y avait les lettres SBIK avec des nombres. Il ajouta que les nombres était des "papa maman" puis il se reprit et corrigea, des "PPM"... ce qui n'évoqua étrangement rien aux scientifiques.

Venait ensuite d'autres phrases comme

"Le fluide infernal doit être inscrit dans une cage de Faraday."

ou encore:

"A l'instant du passage, elle devra être traversée d'un courant électrique d'au moins 1A/m3 de liquide."

Mais se fut tout. L'effort fut si intense que l'opérateur télégraphique s'effondra en larmes et qu'ils décidèrent de le laissé se reposer. Une fois sorti néanmoins, Firmin eut l'excellente idée de proposer à l'infirmière de donner au patient des crayons et du papier de sorte qu'il puisse s'exprimer. Ils espéraient ainsi pouvoir trouver d'autres indices dans les dessins de Phillip.

En retournant à leur chambre après cette bien étrange rencontre, Firmin fit tomber ses clef parterre. En se baissant pour les ramasser, il aperçut la silhouette d'un homme à l'angle de la coursive qui semblait les épier. Il comprit tout de suite qu'il devait s'agir d'un des neveux d'Emile et donna l'alerte. Dans sa position inconfortable, il manqua en fait de tomber alors qu'Emile et Hector se précipitaient très rapidement dans sa direction. Malheureusement, une fois au bout de la coursive qui aboutissait sur le ponton, ils ne parvinrent pas a retrouver l'homme que seul Firmin avait vu dans la foule des passagers qui prenait là le soleil.

Un peu plus tard, en se rendant à la salle à manger pour déjeuner, Emile et Firmin décidèrent, en voyant Frederick Dencks s'attabler, de retenter leur chance avec la serrure de sa porte. Ils eurent plus de bonheur qu'en début de journée et Emile commença ses recherches tandis que Firmin restait dans le couloir pour guetter. L'archéologue s'avéra encore une fois un excellent investigateurs et parvint en quelques minutes a trouver tout ce qu'il cherchait. Dencks était un journaliste Canadien free-lance qui se rendait en France pour

couvrir la signature des Accords de Locarno. Et il se trouve que ce Mr Dencks avait effectivement été en France pendant la grande guerre, mais en tant que journaliste. Il devenait donc évident que le seul homme pouvant être sur la photo devait être l'écrivain raté, Valentin Masu. Emile décida de quitter la cabine de Dencks lorsque celui-ci précisément revenait de manger. Firmin fit preuve de sang-froid et prit les devant en allant à sa rencontre pour lui proposer de les rejoindre au ball-trap. Cette offre amusa Dencks qui

expliqua qu'il était lui-même l'initiateur de ce petit défi amicale. La diversion fonctionna et Emile parvint a sortir sans se faire repérer. Le déjeuner fut donc expédié et rapidement vint l'heure de la séance de Ball-trap.

Comme l'avait prédit Hector, Emile et Firmin se firent une joie de tenter leur chance et misèrent chacun 50 dollars. Ce qu'il n'avait en revanche pas prévu c'est qu'il lui faudrait mettre la main à la poche pour leur permettre d'assouvir leur lubie. Firmin échoua au premier tour. Emile tint jusqu'au second mais il dû s'incliner devant Dencks qui remporta le tournoi qu'il avait organisé.

A la décharge des scientifiques, le paquebot ballottait un peu et il était difficile de bien viser dans ces conditions.

D'ailleurs, suite a son succés, le journaliste offrit une coupe de champagne sur le ponton à tous les participant et certains d'entre eux, commençant probablement a avoir mal au coeur, déclinèrent l'invitation. Se reposant face à l'océan, les trois hommes s'inquiétèrent de ce qu'une telle houle agita le navire par un si beau temps, sans qu'il y ai eu le moindre souffle de vent. Emile se remémora que les gens les plus sensible se pressaient déjà à l'infirmerie ce matin et Firmin remarqua que les turbines du paquebot faisaient plus de bruit qu'à l'accoutumé. Ils décidèrent de mener leur enquête pour comprendre ce qui se passait et finir par obtenir l'information confidentielle que le DeGrasse, entrainé par un puissant courant, était en train de dériver inexorablement de sa trajectoire régulière.

C'était la raison pour laquelle le capitaine avait ordonné de charger les chaudières en soufre pour donner le maximum de puissance à la propulsion... mais en vain. Devant la gravité de la situation, les investigateurs eurent les plus grandes difficultés a approcher le capitaine et lorsqu'ils le rencontrèrent enfin, le mot "Maelström" fut laché. En observant la carte de bord, Emile se fit la réflexion que cet évènement survenait étrangement prés de l'endroit où Elijah Compton-Levy avait disparu lors du voyage allé. De son côté Firmin

remarqua sur les tracés que le navire avait déjà quasiment dévié de 90° de sa trajectoire initiale et que l'on voyait parfaitement se dessiner la courbe du courant qui les entraînait dieu sait où. Ce lundi soir, tous les passagers étaient confiné dans leurs cabine, le dîner avait été annulé et des membres de l'équipage couraient en tout sens dans les couloirs vide. Dans leurs chambre, des quatre investigateurs, seul Emile résistait encore au mal de mer.