En 1905, l'AS Cannes participe au premier championnat régional de la Côte d'Azur. Terminant à la troisième place, l'équipe seconde remporte quant à elle le championnat 2e Série. En 1910, l'ASC remporte le championnat régional et obtient ainsi sa qualification pour le championnat national. L'équipe est éliminée par le Stade Helvétique de Marseille en 8e de finale. Jusqu'à la Grande guerre, le Stade raphaëlois s'impose comme le club phare de la Côte d'Azur, reléguant l'AS Cannes aux places d'honneur.
Sous l'impulsion de Louis Grosso, un marchand de meubles cannois, la section football développe ses structures. Dès 1920, le club rouge et blanc évolue dans les championnats de la Ligue du Sud-Est où il croise le fer avec Marseille et Hyères dans des rencontres restées légendaires. Le stade municipal de Cannes, situé sur la Croisette, avenue des Hespérides, est inauguré le jour de Noël 1921[3]. À cette occasion, l'ASC bat l'Espanyol de Barcelone 4-0.
Le gardien Maurice Cottenet est le premier ascéiste à connaître la sélection en équipe de France. L'ex-portier de l'Olympique de Paris est appelé neuf fois en équipe de France lors de son séjour cannois (1926-1927). L'attaquant Charles Bardot est sélectionné cinq fois sous le maillot bleu entre 1927 et 1932 tandis que Raoul Dutheil, attaquant lui aussi, compte une sélection en 1929.
L'AS Cannes rentre dans l'histoire du football français en se qualifiant pour la toute première finale du championnat de première division, organisé pour la première fois lors de la saison 1932/1933 (initialement, l'Olympique d'Antibes devait jouer cette finale, mais il fut déclassé pour corruption, ayant acheté une victoire contre Fives). Cannes défie l'Olympique Lillois le 14 mai 1933 à Paris, et le club méridional s'incline finalement en prolongations 4 à 3[4].
Par ailleurs, l'AS Cannes se distingue en Coupe de France, parvenant notamment à deux reprises en quart de finale de la compétition, en 1921 et 1929. Demi-finalistes en 1931, les Cannois atteignent enfin la finale l'année suivante à l'issue d'un parcours glorieux (SC Saint-Étienne, Mulhouse, Belfort, Lille et le RC Paris). Le 24 avril, devant les 45 000 spectateurs du stade Yves-du-Manoir, les Dragons battent le Racing Club de Roubaix grâce à un but du capitaine cannois Louis Cler en fin de match, à la suite d'une erreur défensive roubaisienne[5].
L'effectif cannois compte alors dans ses rangs le vétéran William Aitken (âgé de 43 ans), qui a fait adopter à son club la tactique du « WM » (mise au point par Arsenal FC). Cette innovation explique en partie la victoire cannoise en Coupe et va être vite adoptée par les autres clubs français[6