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61.    4 septembre 1918 — Plaintes de Jésus au sujet des prêtres.

Alors que j’étais dans mon état habituel, mon aimable Jésus vint brièvement et me dit: «Ma fille, les créatures ne veulent pas céder, elles défient ma justice. En conséquence, ma justice se dresse contre elles. Les offenses proviennent de gens de toutes les classes, y compris de ceux qui s’appellent mes ministres; peut-être même plus d’eux que de bien d’autres. Quel venin ils portent! Ils empoisonnent ceux qui s’approchent d’eux! Plutôt que de me déposer dans les âmes, ils s’y placent eux-mêmes. Ils cherchent à être entourés, à se faire connaître et ils me mettent de côté.

«Par leurs contacts empoisonnés, ils distraient les âmes plutôt que de les conduire vers moi. Ils les rendent dissipées plutôt que de les orienter vers les choses sérieuses. Ainsi, celles qui n’ont pas de contact avec eux s’en tirent mieux. Je ne puis me fier à eux. Je suis contraint de permettre que les gens s’éloignent des églises et des sacrements afin que le contact avec ces ministres ne les éloignent pas davantage de moi. Mon chagrin est grand. Les blessures de mon Coeur sont profondes. Prie et unis-toi aux bons qui restent. Compatis à mon chagrin.»

62.    25 septembre 1918 — Le châtiment appelé la "grippe espagnole". Dieu fera disparaître presque toute cette génération perverse de la terre.

J’étais très affligée et je sentais en moi un grand désir de sortir de mon état habituel (l’état de victime). Ô Dieu, quelle souffrance! Je vivais une angoisse mortelle. Seulement Jésus connaît ce tourment de mon âme; je n’ai pas de mots pour le décrire. Pendant que je nageais dans cette amertume, mon aimable Jésus vint. Tout affligé, il posa un doigt sur ma bouche et me dit:

«Je t’ai contentée, sois calme! Ne te souviens-tu pas combien de fois je t’ai fait voir de grandes tueries, des villes dépeuplées et presque désertes? Alors, tu me disais: "Non, ne fais pas cela; si tu veux le faire, permets au moins qu’ils aient le temps de recevoir les sacrements." Je fais comme tu me l’as demandé; que veux-tu de plus? Le coeur de l’homme est dur; tout cela ne lui suffit pas! Il n’a pas encore touché les profondeurs de tous les maux et, ainsi, il n’est pas rassasié, il ne se rend pas. Il regarde avec indifférence l’épidémie qui s’étend. Mais ce ne sont là que les prémices; le temps viendra dans lequel je ferai presque disparaître de la terre cette génération malveillante et perverse.»

Je tremblais en entendant ces mots et je priais. Je voulais demander à Jésus: «Et moi, que dois-je faire?» Mais je n’ai pas osé. Jésus ajouta: «Ce que je désire, c’est que tu ne quittes pas ton état par toi-même; cependant, étant libre, tu peux le faire. Moi, je te veux à la merci de ma Volonté. Ces derniers jours, c’est moi qui te forçais à quitter ton état habituel. Je voulais étendre le fléau de l’épidémie et je n’ai pas voulu te garder dans cet état pour être plus libre d’agir.»

63.     3 octobre 1918 — La justice divine est équilibrée. La mort fait de nombreuses victimes à travers divers fléaux.

Je suppliais mon Jésus béni de s’apaiser. Il vint brièvement et je lui dis: «Jésus, mon Amour, qu’il est pénible de vivre dans ces temps. Partout, on voit des larmes et des souffrances. Mon coeur saigne. Si ta sainte Volonté ne me soutenait pas, je serais incapable de vivre. Oh! comme la mort me serait douce!»

Mon doux Jésus me dit: «Ma fille, ma justice est équilibrée. Tout en moi est équilibré. Le fléau de la mort touche continuellement les créatures avec l’accompagnement de ma grâce, de telle manière que presque toutes demandent les derniers sacrements. L’homme est tel que c’est seulement quand il voit sa peau touchée et qu’il se sent battu qu’il se réveille. Beaucoup de ceux qui ne sont pas touchés vivent dans l’indifférence et continuent leur vie de péchés.

«Il est nécessaire que la mort fasse sa récolte afin de toucher ceux qui ne font que placer des épines sous leurs pieds. Et cela, tant chez les religieux que chez les laïcs. Ah! ma fille, ce sont des temps qui requièrent de la patience! Ne t’inquiète pas. Prie pour que tout contribue à ma gloire et au bien de tous.»

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😇 Jésus dit: «Il est nécessaire que la mort fasse sa récolte afin de toucher ceux qui ne font que placer des épines sous leurs pieds.» Je pense qu'Il veut dire "ceux qui par leur vie, leurs actions, ne sont pas conformes à e que Dieu attend d'eux". Eumh...

64.    14 octobre 1918 — C’est seulement par Dieu que l’homme peut arriver à une paix véritable et durable.

Je me trouvais dans mon état habituel, remplie d’amertume et de privations. Mon doux Jésus vint et me dit: «Ma fille, les gouvernements sentent le sol se dérober sous leurs pieds. J’userai de tous les moyens pour les amener à se soumettre, à entrer en eux-mêmes, et à comprendre que seulement par moi ils peuvent arriver à une paix véritable et durable. Ainsi, j’humilie tantôt l’un, tantôt l’autre; je les amène à être tantôt amis, tantôt ennemis; je leur ferai manquer d’armes.

«Je ferai des choses inattendues pour les confondre et leur faire comprendre l’instabilité des choses humaines. Je leur ferai comprendre que seul Dieu est stable et que seulement par lui ils peuvent espérer tous les biens. S’ils veulent la justice et la paix, ils doivent venir à la fontaine de la vraie justice et de la vraie paix; autrement, ils n’arriveront à rien et continueront à se battre.

«Bien sûr, ils continueront à s’agiter. Et s’ils arrivent à s’entendent pour la paix, cela ne durera pas. Plus tard, ils reprendront leurs batailles, et plus férocement encore. Ma fille, seulement mon doigt tout-puissant peut arranger les choses et, au temps voulu, je le ferai. Mais, au préalable, de grandes épreuves sont à prévoir et il y en aura beaucoup dans le monde. Par conséquent, une grande patience est nécessaire.»

Il ajouta d’un ton ému: «Ma fille, les plus grands châtiments résulteront de l’action des pervers. Les purifications sont encore nécessaires et, dans leur triomphe, les pervers purifieront mon Église. Plus tard, je pulvériserai ces pervers et les éparpillerai comme poussière au vent. Par conséquent, ne sois pas impressionnée par leur triomphe. Pleure plutôt avec moi sur le triste sort qui les attend.»

65.    16 octobre 1918 — La "grande guerre" se termine. Jésus parle des nations belligérantes et de ce qui arrivera à la fin.

Je me sentais très affligée à cause de la privation de mon aimable Jésus. Mon esprit était profondément assombri par la pensée que tout en moi était le travail de ma fantaisie et de l’ennemi. Des rumeurs de paix et de triomphe couraient dans l’Italie et je me souvenais que mon doux Jésus m’avait dit que l’Italie serait humiliée. Quelle peine, quelle supplice me causait la pensée que toute ma vie avait été une duperie continuelle! Je sentais que Jésus voulait me parler, mais je ne voulais pas l’entendre et je le rejetais. J’ai ainsi lutté pendant trois jours contre Jésus. Parfois, j’étais si exténuée que je n’avais plus la force de le rejeter et il me parlait. Tirant ma force de ses paroles, je lui disais: «Je ne veux rien entendre!»

Finalement, Jésus entoura mon coeur de ses bras et me dit: «Calme-toi, calme-toi; c’est moi, écoute-moi. Te souviens-tu que, dans les mois passés, quand tu pleurais avec moi sur la pauvre Italie, je t’ai dit: «Ma fille, qui perd gagne et qui gagne perd.» L’Italie et la France ont déjà été humiliées et elles le seront encore jusqu’à ce qu’elles soient purifiées et qu’elles me reviennent librement, volontairement et pacifiquement. Dans le triomphe apparent dont elles jouissent, elles subissent l’humiliation que non pas elles, mais des étrangers — pas même des européens — sont venus expulser l’ennemi. Aussi, si cela peut être appelé un triomphe — ce qui n’en est pas un —, il appartient aux étrangers.

«Mais cela n’est rien. Ils perdent plus que jamais, autant dans le domaine spirituel que dans le domaine temporel, parce que ces événements les disposent à commettre de plus grands crimes, à vivre des révolutions internes féroces, jusqu’à surpasser même la tragédie de la guerre. Ce que je te dis ne concerne pas seulement le temps présent, mais aussi le futur. Ce qui n’arrive pas maintenant arrivera plus tard. Si quelqu’un trouve cela difficile ou doute, cela signifie qu’il ne comprend pas ma manière de parler. Ma Parole est éternelle, comme je le suis moi-même.

«Je veux maintenant te dire quelque chose de consolant. L’Italie et la France perdent maintenant et l’Allemagne gagne. Toutes les nations ont leurs zones obscures et toutes méritent d’être humiliées et écrasées. Il y aura une agitation générale et de la confusion partout. Je vais renouveler le monde par l’épée, le feu et l’eau, avec des morts subites et des maladies contagieuses. Je ferai des choses nouvelles. Les nations deviendront une sorte de tour de Babel. Elles en arriveront à ne même plus se comprendre entre elles; les gens se révolteront entre eux, ils ne voudront plus de rois. Tous seront humiliés. La vraie paix ne viendra que de moi. Et si tu les entends parler de paix, ce ne sera pas la vraie paix, mais seulement une paix apparente.

«Quand j’aurai tout purifié, je poserai mon doigt d’une manière surprenante et je donnerai la vraie paix. Toux ceux qui furent humiliés me reviendront. L’Allemagne sera catholique; j’ai de grands desseins sur elle. L’Angleterre, la Russie et tous les pays où le sang a coulé retrouveront la foi et seront incorporés à mon Église. Ce sera un grand triomphe et une grande union chez les peuples. Par conséquent, prie. La patience est nécessaire parce que cela ne viendra pas bientôt, mais prendra du temps.»

66.   24 octobre 1918 — Jésus prépara les créatures à le recevoir dignement dans l’Eucharistie en plaçant toute sa vie dans chaque hostie.

Je me préparais à recevoir mon doux Jésus dans le sacrement de l’Eucharistie en lui demandant de suppléer à ma grande misère. Il me dit: «Ma fille, pour m’assurer que la créature dispose de tous les moyens voulus pour me recevoir dans l’Eucharistie, j’ai institué ce sacrement à la fin de ma vie afin que ma vie tout entière se trouve dans chaque hostie et puisse servir de préparation pour chaque créature qui me recevrait.

«La créature n’aurait jamais pu me recevoir si elle n’avait pas eu un Dieu pour l’y préparer. Comme mon Amour excessif m’amenait à me donner à la créature et que celle-ci était inapte à me recevoir, cet Amour excessif me conduisit à donner la totalité de ma vie pour la préparer. Ainsi, j’ai placé mes oeuvres, mes pas et mon Amour en elle. J’ai aussi placé en elle les souffrances de ma Passion imminente pour la préparer à me recevoir dans l’hostie. Donc, revêts-toi de moi, couvre-toi de chacun de mes actes et viens me recevoir.»

Ensuite, je me plaignis à Jésus de ce qu’il ne me faisait plus souffrir comme avant. Il me dit: «Ma fille, je ne regarde pas tant à la souffrance de l’âme mais à sa bonne volonté et à l’amour avec lequel elle souffre. Avec l’amour, la plus petite souffrance devient grande, le néant prend vie dans le Tout et ses actes acquièrent de la valeur. Ne pas souffrir est parfois plus difficile que la souffrance elle-même. Quelle douce violence me fait la créature quand elle veut souffrir par amour pour moi! Que m’importe qu’elle ne souffre pas quand je vois que ne pas souffrir est un clou plus piquant pour elle que la souffrance elle-même? Par contre, le manque de bonne volonté, les choses faites de force et sans amour, aussi grandes qu’elles puissent paraître, sont petites à mes yeux et je ne les regarde pas. Plutôt, elles me pèsent.»

67.    7 novembre 1918 — Vivre dans la Divine Volonté emprisonne Jésus dans l’âme et l’âme en Jésus.

Me trouvant dans mon état habituel, je disais à mon doux Jésus: «Si tu veux que je laisse mon état habituel, comment se fait-il qu’après tant de temps cela ne se réalise pas?» Il me répondit: «Fille, l’âme qui fait ma Volonté et vit en elle — non seulement pour un court moment, mais pour une période de sa vie —, forme une prison pour moi dans son coeur.

«En faisant ma Volonté et en essayant de vivre en elle, elle érige les murs de cette prison divine et céleste et, pour mon plus grand contentement, je reste prisonnier en elle. Puisqu’elle m’absorbe en elle, je l’absorbe en moi. En somme, elle est emprisonnée en moi et moi en elle. Et quand elle veut quelque chose, je lui dis: "Tu as toujours fait ma Volonté, c’est juste que je fasse parfois la tienne." Par le fait qu’elle vit de ma Volonté, ce qu’elle veut résulte de ma Volonté qui l’habite. Ne t’inquiète donc pas. Quand il le faudra, je ferai ta volonté.»

68.    15 novembre 1918 — La différence entre celui qui se préoccupe de sa propre sanctification et celui qui met toute son énergie à réparer et à sauver des âmes.

Je m’interrogeais sur ce qui est le mieux: s’occuper de se sanctifier soi-même ou ne s’occuper que de réparer et de sauver des âmes aux côtés de Jésus. Jésus béni me dit: «Ma fille, l’âme qui ne fait rien d’autre que de réparer pour les péchés et de travailler au salut des âmes vit aux dépens de ma sainteté. Elle se fait l’écho de mes ardents battements de coeur et je perçois en elle les caractéristiques de mon Humanité. Fou d’amour pour elle, je la fais vivre aux crochets de ma sainteté, de mes désirs, de mon Amour, de ma force, de mon Sang, de mes Plaies, etc. Je peux dire que je mets à sa disposition ma sainteté, sachant qu’elle ne veut rien d’autre que ce que je veux.

«Par contre, l’âme qui se préoccupe surtout de se sanctifier vit aux dépens de sa propre sainteté, de sa propre force et de son propre amour. Oh! comme elle grandit misérablement! Elle sent tout le poids de sa misère et se bat continuellement contre elle-même. Mais l’âme qui se tient accrochée à ma sainteté vit en paix avec elle-même et avec moi. Son chemin est paisible. Je veille sur ses pensées et sur chaque fibre de son coeur. Je veille jalousement à ce que chacune de ses fibres ne se soucie que des âmes et soit toujours immergé en moi. Ne ressens-tu pas la jalousie que j’ai pour toi?»

69.   16 novembre 1918 — Les humiliations sont des fissures par lesquelles pénètre la lumière divine.

J’étais dans mon état habituel et mon doux Jésus vint brièvement. Il semblait souffrir d’une grande douleur au coeur. Demandant mon aide, il me dit: «Ma fille, quel déferlement de crimes en ces jours! Quel triomphe satanique! La prospérité des impies en est le pire signe. La foi a disparu des nations qui restent captives comme à l’intérieur d’une sombre prison. Cependant, les humiliations causées par les impies sont autant de fentes à travers lesquelles passe la lumière, amenant les nations à entrer en elles-mêmes et à retrouver la foi. Les humiliations les rendront meilleures, plus que toute victoire ou conquête. Quels moments critiques elles traverseront! L’enfer et les méchants sont consumés par la rage de poursuivre leurs complots et d’accomplir leurs actes pervers. Mes pauvres enfants! Ma pauvre Église!»

70.    29 novembre 1918 — Quitter la Divine Volonté, c’est quitter la lumière.

Me trouvant dans mon état habituel, j’ai demandé à mon toujours aimable Jésus d’accomplir en moi ce dont il m’avait antérieurement parlé concernant les âmes qui font toujours sa Volonté, à savoir qu’il fait parfois leur volonté. Je lui ai dit: «Aujourd’hui, tu devrais faire ma volonté.»

Jésus vint et me dit: «Ma fille, sais-tu que sortir de ma Volonté est pour l’âme comme un jour sans soleil, sans chaleur, sans la vie des actes divins en elle?» Je repris: «Mon Amour, que le Ciel me protège de faire cela. Je préférerais mourir plutôt que de sortir de ta Volonté. Mets donc ta Volonté en moi puis dis-moi: "C’est ma Volonté qu’aujourd’hui je fasse ta volonté."» Jésus reprit: «Ah! vilaine fille, très bien, je vais te satisfaire! Je te garderai avec moi aussi longtemps que je voudrai, puis je te laisserai.»

Oh! comme j’étais contente puisque, tout en faisant sa Volonté, Jésus allait faire la mienne! Mon aimable Jésus passa donc quelque temps avec moi. Il me sembla qu’il plongea le bout de son doigt dans son Sang très précieux et qu’il en signa mon front, mes yeux, ma bouche et mon coeur. Ensuite, il m’embrassa. En le voyant si affectueux et si doux, j’eus envie de tirer de sa bouche l’amertume de son Coeur, comme j’avais déjà fait. Mais Jésus s’éloigna un peu et me laissa voir dans sa main un paquet de fléaux. Il me dit:

«Vois, ce sont des fléaux prêts à être déversés sur la terre; par conséquent, je ne verserai pas mon amertume en toi. Les ennemis ont fait leurs plans pour la révolution; il ne leur reste plus qu’à les mettre à exécution. Ma fille, comme mon Coeur est triste! Je n’ai personne sur qui décharger mon chagrin. C’est pour cette raison que je veux le décharger sur toi. Je veux que tu sois patiente en m’entendant souvent te parler de choses tristes. Je sais que cela te fait souffrir, mais c’est l’Amour qui me pousse à agir ainsi. L’Amour veut faire connaître sa douleur à la personne aimée. Je ne peux presque pas m’empêcher de m’épancher en toi.»

Je me sentis très mal de voir Jésus si amer. J’ai senti son chagrin dans mon coeur. Pour me réconforter, il me fit goûter un lait très doux. Puis il me dit: «Je me retire et te laisse libre.»

71.    4 décembre 1918 — Les fruits de l’emprisonnement de Jésus pendant sa Passion.

J’ai passé cette nuit avec Jésus en prison. J’ai eu pitié de lui. J’ai saisi ses genoux pour le réconforter. Il me dit: «Ma fille, pendant ma Passion, j’ai voulu souffrir la prison pour libérer les créatures de la prison du péché. Oh! quelle horrible prison est le péché pour l’homme! Ses passions l’enchaînent comme s’il était un vil esclave; ma prison et mes chaînes le libèrent.

«Ma prison forma pour les âmes aimantes des prisons d’amour dans lesquelles elles peuvent être protégées de tout et de tous. Je les ai détachées pour en faire des prisons et des tabernacles vivants, aptes à me réchauffer de la froidure des tabernacles de pierres et davantage encore de la froidure des créatures qui, me gardant prisonnier en elles, me font mourir de froid et de faim. C’est pourquoi je laisse tant de fois les prisons des tabernacles et viens dans ton coeur pour me réchauffer et me nourrir de ton amour. Quand je te vois à ma recherche à travers les tabernacles des églises, je te dis: "N’es-tu pas ma vraie prison d’amour? Cherche-moi dans ton coeur et aime-moi!

72.     10 décembre 1918 — Effets bénéfiques des prières des âmes intimes avec Jésus.

Je disais à mon doux Jésus: 🙏 «Vois, je ne sais rien faire et je n’ai rien à te donner; néanmoins, je te donne mon néant. J’unis ce néant au tout que tu es et je te demande des âmes: quand je respire, mes respirations te demandent des âmes; accompagnés de larmes incessantes, les battements de mon coeur te demandent des âmes; les mouvements de mes bras, le sang qui circule dans mes veines, les clignotements de mes yeux et les mouvements de mes lèvres te demandent des âmes. Et je te fais cette demande en m’unissant à toi, à ton Amour, dans ta Volonté.» 🔥

Pendant que je disais cela, mon Jésus bougea en moi et me dit: «Ma fille, combien sont douces et plaisantes à mes oreilles les prières des âmes intimes avec moi! Je sens en elles se répéter ma vie cachée de Nazareth, sans apparence, éloignée des foules, sans le bruit des cloches, à peine connu. Je m’élevais entre le Ciel et la terre et demandais des âmes. Chacun de mes battements de coeur, chacune de mes respirations réclamaient des âmes. Ainsi, ma voix se répercutait dans le Ciel et amenait l’Amour du Père à me donner des âmes.

«Que de merveilles n’ai-je pas accomplies pendant ma vie cachée! Elles étaient connues seulement de mon Père dans le Ciel et de ma Mère sur la terre. Il en va ainsi pour mes âmes intimes quand elles prient; même si aucun son n’est entendu sur la terre, leurs prières résonnent comme des cloches dans le Ciel, invitant tout le Ciel à s’unir à elles pour implorer la divine Miséricorde de se manifester sur la terre afin que les âmes se convertissent.»

73.     25 décembre 1918 — Jésus reproduit sa vie en Luisa.

Alors que j’étais dans mon état habituel, je me sentais affligée pour diverses raisons. Compatissant avec moi, Jésus béni me dit: «Ma fille, ne te déprime pas tant. Courage, je suis avec toi et je continue ma vie en toi. À un moment, tu ressens le poids de la justice divine — comme c’est le cas présentement et ce dont tu voudrais être délivrée. À un autre moment, tu te sens déchirée à cause des âmes qui se perdent. À un autre moment, tu te sens tourmentée par le besoin de m’aimer pour tous et, voyant que tu n’as pas assez d’amour en toi, tu te plonges dans mon Amour et tu en puises assez pour fournir à chacun ce qu’il doit me donner; tu m’aimes pour chacun.

«Dans toutes ces choses, crois-tu que c’est toi qui agis? Pas du tout! C’est moi. C’est moi qui répète ma vie en toi. Je brûle d’être aimé par toi, pas avec un amour de créature, mais avec mon propre Amour. En conséquence, je te transforme. Je te veux dans ma Volonté afin que tu puisses compenser pour les autres. Je te veux comme un orgue apte à émettre tous les sons que je désire.»

Je répliquai: «Mon Amour, il y a des moments où ma vie devient particulièrement amère à cause des conditions dans lesquelles tu me places.» Comprenant ce que je voulais dire, Jésus poursuivit: «Que crains-tu? Je m’occupe de tout. Quand je te donne quelqu’un pour te diriger, je lui donne les grâces voulues. Ce n’est pas toi qu’il sert, c’est moi. Dans la mesure où il apprécie mon action, mes paroles et mes enseignements, je suis généreux avec lui.»

Je repris: «Mon Jésus, le confesseur a grandement apprécié ce que tu m’as dit; tant et si bien qu’il a insisté pour que je l’écrive. Que lui donneras-tu?» Il répondit: «Je lui donnerai le Ciel en récompense et je le considérerai comme remplissant l’office de saint Joseph et de ma Mère qui, pourvoyant à ma vie sur la terre, ont eu à souffrir les difficultés inhérentes à leur mission. Maintenant que ma vie est en toi, je considère l’assistance et les sacrifices de ton confesseur au même titre que si ma Mère et saint Joseph veillaient sur moi. N’es-tu pas contente?» – «Merci, ô Jésus», ajoutai-je.

74.    27 décembre 1918 — Les paroles de Jésus sont comme des soleils. Luisa doit les écrire pour le bien de tous.

Ces derniers jours, je n’ai rien écrit de ce que Jésus me disait. J’étais particulièrement indisposée à le faire. Jésus vint et me dit: «Ma fille, pourquoi n’écris-tu pas? Mes paroles sont lumière. De même que le soleil éclaire tous les yeux de manière à ce que chacun ait suffisamment de lumière pour ses besoins, mes paroles sont aptes à éclairer chaque esprit et à réchauffer chaque coeur. Chacune des paroles que je te dis est un soleil émanant de moi. Elles te servent actuellement mais, en les écrivant, elles serviront aussi aux autres. En n’écrivant pas, tu étouffes ces soleils, tu empêches mon Amour de se manifester et tu prives les autres de tous les bienfaits que ces soleils peuvent donner.»

Je lui répondis: «Mon Jésus, qui donc méditera sur ces paroles de toi que je mets sur papier?» Il reprit: «Cela n’est pas ton affaire, mais la mienne. Et même si elles n’étaient pas méditées par d’autres — ce qui ne sera pas le cas —, comme autant de soleils, elles s’élèveront majestueusement pour être accessibles à tous. Si tu ne les écris pas, tu empêcheras ces soleils de se lever et tu feras beaucoup de mal. Si quelqu’un pouvait empêcher le soleil naturel de se lever dans le ciel bleu, que de maux s’ensuivraient sur la terre! Le tort que la nature subirait, toi, tu le fais aux âmes en n’écrivant pas.

«C’est la gloire du soleil de briller majestueusement et de baigner la terre et tout ce qui s’y trouve de sa lumière. Le mal est pour ceux qui n’en profitent pas. Il en va ainsi pour les soleils de mes paroles. C’est ma gloire de faire se lever un soleil enchanteur pour chacun des mots que je dis. Le mal est pour ceux qui n’en profitent pas.»

75.     2 janvier 1919 — Pendant sa Passion, tout était silencieux en Jésus. Dans les âmes, tout doit être pareillement silencieux.


Ce matin, mon aimable Jésus se montra accablé sous une pluie de coups. Il me regarda avec son doux regard et me demanda aide et refuge. Je me suis élancée vers lui pour le soustraire à ces coups et pour l’enclore dans mon coeur. Il me dit:

«Ma fille, mon Humanité demeura silencieuse sous les coups. Non seulement ma bouche était silencieuse, mais aussi l’estime des créatures, la gloire, la puissance, les honneurs, etc. Cependant, dans un langage muet, ma patience, les humiliations que je subissais, mes Plaies, mon Sang et l’annihilation de tout mon Être parlaient avec éloquence. Mon Amour ardent pour les âmes me faisait embrasser toutes ces souffrances.

«Tout doit être silencieux dans l’âme: l’estime des autres, la gloire, les plaisirs, les honneurs, les grandeurs, la volonté propre, les créatures, etc. Et s’il s’y trouve certaines de ces choses, elles doivent y être comme n’y étant pas. À la place, l’âme doit maintenir en elle ma patience, ma gloire, l’estime de moi et mes souffrances. Tout ce qu’elle fait et pense ne doit être qu’amour — identifié à mon Amour — et réclamation d’âmes. Je recherche les âmes qui m’aiment et qui, prises de la même folie d’amour que moi, souffrent et réclament des âmes. Hélas! combien est petit le nombre de ceux qui entendent ce langage!»

76.     4 janvier 1919 — Les souffrances de Luisa portent les mêmes fruits que celles de Jésus.

Poursuivant dans mon état habituel, j’étais affligée à l’extrême par la privation de mon doux Jésus. Néanmoins, je faisais mon possible pour rester unie à lui en méditant les "Heures de la Passion". J’en étais à celle de Jésus sur la Croix quand j’ai perçu Jésus en moi les mains jointes et disant d’une voix articulée:

«Mon Père, accepte le sacrifice de cette fille et la douleur qu’elle ressent à cause de la privation de moi. Ne vois-tu pas combien elle souffre? Sa souffrance la laisse presque sans vie, à tel point que je suis contraint de souffrir avec elle pour lui donner la force; autrement, elle succomberait. Ô Père, accepte sa souffrance unie à celle que j’ai ressentie sur la Croix quand j’étais complètement abandonné, même par toi. Accorde que la privation de ma présence qu’elle ressent soit lumière et vie divine pour les âmes et leur procure tout ce que j’ai mérité par mon abandon!» Cela dit, il disparut.

Je me suis sentie pétrifiée de douleur et, tout en pleurs, j’ai dit à Jésus: «Jésus, ma Vie, oh! oui, donne-moi des âmes! Que la douleur atroce que me donne la privation de toi te contraigne à me donner des âmes. Comme je vis cette souffrance dans ta Volonté, que tous ressentent ma douleur, entendent mes cris et se rendent.»

Vers le soir, mon Jésus blessé revint et me dit: «Ma fille et mon refuge, quelle douce harmonie ta souffrance a causée aujourd’hui dans ma Volonté! Ma Volonté est au Ciel et ta douleur, se trouvant dans ma Volonté, a eu son écho dans le Ciel et réclamé des âmes à la Très Sainte Trinité. De plus, comme ma Volonté habite tous les anges et les saints, ils ont tous ensemble réclamé des âmes en criant: "Âmes, âmes!" Ma Volonté coula aussi dans toutes les créatures et ta souffrance a touché tous les coeurs en disant à chacun: "Sois sauvé, sois sauvé!" Comme un soleil resplendissant, ma Volonté, concentrée en toi, s’est penchée sur tous pour les convertir. Vois quel grand bien a résulté de tes souffrances vécues dans ma Volonté!»

77.    8 janvier 1919 — Tout ce qui entre dans la Divine Volonté devient immense, éternel, infini.

Je me trouvais dans mon état habituel et j’étais profondément attristée à cause de l’absence de mon doux Jésus. Il vint à l’improviste, fatigué et affligé, voulant se réfugier dans mon coeur pour oublier les offenses graves qui lui sont faites. En soupirant, il me dit:

«Ma fille, cache-moi; ne vois-tu pas combien ils me persécutent? Ils veulent me chasser ou encore me donner la dernière place! Laisse-moi me déverser en toi. Il y a plusieurs jours que je ne t’ai ni parlé du sort du monde ni des châtiments que les créatures m’arrachent par leur méchanceté. Mon Coeur est accablé de douleur. Je veux t’en parler afin que tu y participes, que nous portions ensemble le sort des créatures, que nous priions, souffrions et pleurions ensemble pour leur bien.

«Ah! ma fille, il y aura beaucoup de bagarres! La mort moissonnera beaucoup de vies et même des prêtres! Oh! combien d’entre eux ne sont que des simulacres de prêtres! Je veux les enlever avant que la persécution de mon Église et les révolutions ne débutent. Qui sait s’ils ne se convertiront pas au moment de leur mort? Autrement, si je les laisse, ceux qui sont travestis en prêtres enlèveront leur masque dans la persécution; ils s’uniront avec les sectaires, deviendront des ennemis féroces de l’Église et leur salut n’en sera que plus difficile.»

Grandement affligée, je lui ai dit: «Mon Jésus, quelle souffrance de t’entendre parler ainsi! Les gens, que feront-ils sans les prêtres? Ils sont déjà si peu nombreux et tu veux en prendre d’autres? Alors, qui administrera les sacrements? Qui enseignera tes lois?»

Jésus reprit: «Ma fille, ne t’afflige pas trop. Le petit nombre n’est rien. Je donnerai à un seul la grâce et la force que je donne à dix, à vingt. Je peux compenser pour tout. De plus, n’étant pas bons, beaucoup de prêtres sont le venin du peuple. Au lieu de faire le bien, c’est le mal qu’ils font. Je ne ferai rien d’autre que d’enlever les éléments qui empoisonnent le peuple.»

Ensuite, il disparut et je suis restée avec un clou dans le coeur: j’étais anxieuse en pensant aux souffrances de mon doux Jésus et au sort des pauvres créatures. Plus tard, il revint et, entourant mon cou de ses bras, il me dit: «Ma bien-aimée, courage! Entre en moi et jette-toi dans la mer immense de ma Volonté et de mon Amour. Cache-toi dans la Volonté et l’Amour incréés de ton Créateur. Ma Volonté a le pouvoir de rendre infini tout ce qui entre en elle et de transformer les actes des créatures en actes éternels.

«Tout ce qui entre dans ma Volonté devient immense, éternel et infini, perdant ses caractéristiques d’être petit, d’avoir eu un commencement et d’être fini. Et si tu cries très fort "je t’aime!", j’entendrai dans ce cri la musique de mon Amour éternel et je sentirai l’amour créé caché dans l’Amour incréé; je sentirai que je suis aimé d’un amour immense, éternel et infini, donc d’un amour digne de moi, apte à me gratifier de l’amour de tous.»

Je restai surprise et enchantée et je commentai: «Jésus, que dis-tu?» Il poursuivit: «Ma chère, ne t’étonne pas. Tout est éternel en moi: rien n’a eu de commencement et rien n’aura de fin. Toi et toutes les autres créatures étiez éternelles dans ma pensée créatrice. L’Amour avec lequel j’ai réalisé la Création, et dont j’ai doté chaque coeur, est éternel. Pourquoi donc t’étonner qu’en quittant sa propre volonté, la créature puisse entrer dans la mienne? Ou encore qu’en s’attachant à l’Amour qui l’a désirée et aimée de toute éternité, elle (la créature) puisse en acquérir la valeur et la puissance éternelle, infinie? Oh! comme on sait peu de choses sur ma Volonté! C’est pour cela qu’elle n’est ni aimée ni appréciée et que la créature se contente de si peu et agit comme si elle n’avait qu’un commencement temporel.»

Je ne sais pas si je m’exprime gauchement. Mon aimable Jésus jette dans mon esprit une telle lumière sur sa très sainte Volonté que non seulement je suis incapable d’embrasser ces connaissances, mais je manque de mots pour m’exprimer.

Pendant que mon esprit se perdait dans cette lumière, Jésus béni me donna un exemple en me disant: «Pour mieux te faire comprendre ce que je viens de te dire, imagine le soleil. Il irradie une grande abondance de petites lumières qu’il diffuse sur toute la Création, leur accordant la liberté de vivre dispersées dans la Création ou de demeurer en lui. N’est-ce pas que les petites lumières qui vivent dans le soleil — avec leurs actes et leur amour — acquièrent la chaleur, l’amour, la puissance et l’immensité du soleil? Demeurant en lui, elles en font partie, vivent à ses dépens et vivent de la même vie que lui.

«En aucune manière, les petites lumières n’ajoutent ou n’enlèvent quelque chose au soleil, parce que ce qui est immense n’est pas sujet à augmenter ou à diminuer. Le soleil reçoit la gloire et l’honneur que les petites lumières lui procurent en vivant une vie commune avec lui. Et tout cela est l’accomplissement et la satisfaction du soleil. Le soleil, c’est moi; les petites lumières qui se détachent du soleil sont les créatures; les lumières qui vivent dans le soleil sont les âmes qui demeurent dans ma Volonté. Maintenant, as-tu compris?»

Je répondis: «Je pense que oui.» Mais qui pourrait dire ce que j’ai compris vraiment? J’aurais aimé me taire, mais le Fiat de Jésus ne l’a pas voulu ainsi. Alors, dans sa Volonté, j’ai écrit. Puisse Jésus être béni à jamais!

78.    25 janvier 1919 — Luisa est comme une autre Humanité pour Jésus. Celui qui vit dans la Divine Volonté a la clé lui permettant de puiser en Dieu.

Après des jours très amers passés dans la privation de mon doux Jésus, ma Vie, mon Tout, mon pauvre coeur n’en pouvait plus. Je me disais: «Quel rude sort s’abat sur moi! Après tant de promesses, il m’a laissée. Où est son Amour? Qui sait si je ne suis pas la cause de sa désertion, m’étant rendue indigne de lui! Ah! c’est peut-être à la suite de cette nuit où il voulait me parler des troubles du monde, où il me disait que le coeur de l’homme est assoiffé de sang, que les batailles ne sont pas terminées, vu que la soif de sang n’est pas éteinte dans le coeur des hommes, et que moi je lui ai dit: «Jésus, tu veux toujours me parler de ces troubles; mettons-les de côté et parlons d’autre chose» alors que lui, affligé, devint silencieux. Peut-être que je l’ai offensé! «Ma Vie, pardonne-moi, je ne ferai jamais plus cela. Mais viens!»

Pendant que j’entretenais de telles pensées idiotes, je me suis sentie comme perdant connaissance et j’ai vu à l’intérieur de moi mon doux Jésus, seul et taciturne, marchant d’un endroit à l’autre, trébuchant ici et tombant là. J’étais complètement confuse, je n’osais rien dire et j’ai pensé: «Qui sait combien de péchés il y a en moi et qui font trébucher Jésus!»

Mais lui, plein de bonté, me regardait. Il semblait fatigué et en transpiration. Il me dit: «Ma fille, pauvre martyre, pas martyre de la foi, mais martyre de l’Amour; non pas martyre humaine, mais martyre divine! Ton martyre le plus cruel, c’est la privation de moi, ce qui met le sceau du martyre divin sur toi! Pourquoi crains-tu et doutes-tu de mon Amour? Comment pourrais-je te laisser? Je vis en toi comme dans mon Humanité. Et comme je contiens en moi le monde entier, ainsi le monde entier est en toi.

«N’as-tu pas remarqué que, pendant que je marchais, je trébuchais à un moment et tombais à un autre? C’était à cause des péchés et des âmes mauvaises que je rencontrais. Quelle douleur dans mon Coeur! C’est à partir de ton intérieur que je décide du sort du monde. Ton humanité me sert d’asile comme ma propre Humanité servait d’asile à ma Divinité. Si ma Divinité n’avait pas eu mon Humanité pour lui servir d’asile, les pauvres créatures n’auraient eu aucune échappatoire dans le temps et dans l’éternité; aussi, la justice divine n’aurait pas pu regarder la créature comme la sienne et comme méritant d’être préservée, mais comme une ennemie méritant la destruction.

«Maintenant que mon Humanité est glorifiée, j’ai besoin d’une humanité capable de partager mes peines et mes souffrances, d’aimer les âmes avec moi et d’exposer sa vie pour les sauver. Je t’ai choisie. N’es-tu pas contente? Ainsi, je veux tout te dire concernant mes souffrances et les châtiments que les créatures se méritent, afin que tu prennes part à tout et ne fasses qu’un avec moi. Je te veux dans les hauteurs de ma Volonté afin que ce que tu ne peux pas atteindre par toi-même, tu le puisses par ma Volonté, et que tu puisses posséder tout ce qu’il faut pour me tenir office d’humanité. Par conséquent, n’aie pas peur que je t’abandonne. J’ai assez de ces choses avec les autres créatures; veux-tu ajouter à mes souffrances? Non, non! Sois sûre que ton Jésus ne te laissera jamais.»

Il revint plus tard sous la forme d’un crucifié et, me transformant en lui-même et me faisant ressentir ses souffrances, il ajouta: «Ma fille, ma Volonté est lumière; l’âme qui vit en elle devient lumière et, en tant que lumière, elle entre facilement dans ma très pure lumière et possède la clé pour y prendre ce qu’elle veut. Cependant, pour fonctionner correctement, une clé ne doit pas être rouillée ou sale; de plus, la serrure doit être de fer. Pour ouvrir avec la clé de ma Volonté, l’âme ne doit pas être souillée de la rouille de sa propre volonté ou de la boue des choses terrestres. Seulement ainsi serons-nous capables de nous unir ensemble, de manière à ce que tu puisses faire ce que tu veux avec moi et que je puisse faire ce que je veux avec toi.»

Ensuite, j’ai vu ma mère et un de mes confesseurs décédés. Je voulais leur parler de mon état lorsqu’ils me dirent: «En ces jours, il y a eu grand danger que le Seigneur te suspende de ton état de victime. Et nous, ainsi que tout le Ciel et le purgatoire, avons intercédé beaucoup pour que le Seigneur ne te suspende pas. Tu peux comprendre de cela que la justice s’apprête à faire descendre de graves châtiments. Par conséquent, prends patience et ne te lasse pas.»

79.    27 janvier 1919 — Les trois blessures les plus douloureuses du Coeur de Jésus.

Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus vint et me fit voir son adorable Coeur couvert de blessures sanglantes. Plein de chagrin, il me dit: «Ma fille, parmi toutes les blessures de mon Coeur, il y en a trois dont la douleur dépasse celle de toutes les autres ensemble. Il y a, en premier, les souffrances de mes âmes aimantes. Quand je vois une âme tout à moi souffrir à cause de moi, torturée, piétinée et prête à souffrir la plus douloureuse des morts pour moi, je ressens ses souffrances comme si elles étaient miennes, et peut-être plus encore. Ah! l’amour peut faire naître les déchirures les plus profondes supplantant toute autre peine!

«Dans cette première blessure, ma Mère aimante occupe la toute première place. Oh! combien son Coeur transpercé à cause de mes souffrances débordait dans le mien et combien mon Coeur ressentait toutes ses souffrances! En la voyant mourir à cause de ma mort, quoique ne mourant pas, je ressentais dans mon Coeur l’âpreté de son martyre. Je ressentais la peine que lui causait ma mort et mon Coeur mourait avec le sien. Mes souffrances, unies à celles de ma Mère, surpassaient tout. Il était juste que ma céleste Maman ait la première place dans mon Coeur, autant du point de vue de la souffrance que du point de vue de l’Amour, parce que chaque douleur qu’elle ressentait à cause de son Amour pour moi faisait déborder de son Coeur des océans d’Amour.

«Dans cette blessure de mon Coeur entrent aussi toutes les âmes qui souffrent pour moi et uniquement pour moi; tu entres dans cette blessure, de sorte que si tous m’offensaient et ne voulaient pas m’aimer, je trouverais en toi l’amour compensant pour chacun. Quand les créatures me chassent, je viens rapidement me réfugier en toi comme dans ma cachette. Trouvant là mon propre Amour, un amour souffrant uniquement pour moi, je ne regrette pas d’avoir créé le Ciel et la terre et d’avoir tant souffert. Une âme qui m’aime et souffre pour moi est mon réconfort, mon bonheur et ma récompense pour tout ce que j’ai fait. En oubliant presque tout le reste, je me réjouis et m’amuse avec elle.

«Cette blessure d’amour de mon Coeur, qui est la plus douloureuse de toutes, a deux effets simultanés: elle me donne à la fois une douleur extrême et une joie intense, une amertume inénarrable et une douceur indescriptible, une mort douloureuse et une vie glorieuse. Ce sont là les excès de mon Amour, incompréhensibles à l’esprit créé. Que de contentements mon Coeur n’a-t-il pas trouvés dans les douleurs de ma Maman transpercée!

«La deuxième blessure mortelle de mon Coeur est l’ingratitude. Par l’ingratitude, la créature bloque l’entrée de mon Coeur, en prend la clé et la ferme à double tour. Alors, mon Coeur se gonfle de chagrin parce qu’il voudrait déverser ses grâces et son Amour et qu’il ne le peut pas. Il devient fou et perd espoir que sa blessure soit guérie. L’ingratitude des âmes me donne une souffrance mortelle.

«La troisième blessure mortelle de mon Coeur est l’obstination. L’obstination détruit tout le bien que j’ai fait pour la créature. Par elle, la créature déclare ne plus me reconnaître et ne plus m’appartenir. Elle est la clé de l’enfer vers lequel l’âme se précipite. Devant l’âme obstinée, mon Coeur tombe en morceaux et je me sens comme si l’un de ces morceaux m’était arraché. Quelle blessure mortelle est l’obstination pour mon Coeur!

«Ma fille, entre dans mon Coeur et partage ces trois blessures avec moi. Réconforte mon Coeur déchiré et, ensemble, souffrons et prions.» J’entrai dans son Coeur. Comme il était à la fois douloureux et beau de souffrir et de prier avec Jésus!

80.      29 janvier 1919 — Les trois grandes époques et les trois grands renouvellements du monde. [Dieu achèvera le troisième renouvellement de l'humanité, en manifestant ce que sa Divinité a fait dans son Humanité.]

J’adorais les Plaies de mon Jésus béni et, à la fin, j’ai récité le Credo avec l’intention d’entrer dans l’immensité de la Divine Volonté où se trouvent les actions des créatures passées, présentes et futures, de même que les actions qu’elles auraient dû faire mais que, par négligence ou malice, elles n’ont pas faites. J’ai dit à Jésus: 🙏 «Mon Jésus, mon Amour, j’entre dans ta Volonté et je veux, par ce Credo, faire les actes de foi que les créatures n’ont pas faits, réparer pour leurs doutes et donner à Dieu l’adoration qui lui est due en tant que Créateur.»🔥

Pendant que je disais cela et diverses autres choses, j’ai senti mon intelligence se perdre dans la Divine Volonté et une lumière investir mon intellect, dans lequel j’ai pu voir mon doux Jésus. Cette lumière me parlait beaucoup. Mais qui pourrait tout dire? Je sens que je vais m’exprimer confusément et ressens une extrême répugnance à le faire. Si l’obéissance était plus indulgente, elle ne m’imposerait pas de tels sacrifices. «Mais toi, ma Vie, donne-moi la force et ne laisse pas la pauvre ignorante que je suis toute seule!»

Il me semble que Jésus m’a dit: ✝️✝️✝️ «Ma fille bien-aimée, je veux te faire connaître l’ordre de ma Providence. À tous les deux mille ans, j’ai renouvelé le monde. 🔥  — À la fin du "premier" deux mille ans, je l’ai renouvelé par le déluge. 🔥 — À la fin du "second" deux mille ans, je l’ai renouvelé par ma venue sur la terre où j’ai manifesté mon Humanité. À travers elle, comme à travers un treillis, ma Divinité s’est laissé deviner. Les bons et les très saints des deux mille ans qui ont suivi cette venue ont vécu des fruits de mon Humanité et ont joui un peu de ma Divinité.

🔥 — «Actuellement, nous sommes près de la "fin de la troisième période de deux mille ans" et il y aura un troisième renouveau. C’est là la raison de la confusion générale actuelle qui n’est rien d’autre que la préparation au troisième renouveau. Au second (renouveau), j’ai manifesté ce que mon Humanité a fait et souffert, mais j’ai très peu fait connaître ce que ma Divinité y a fait.

«À ce troisième renouveau, après que la terre aura été purifiée et une grande partie de la génération présente détruite, je serai encore plus magnanime pour les créatures. Je réaliserai le renouveau en manifestant ce que ma Divinité a fait dans mon Humanité, comment ma Divine Volonté a travaillé de concert avec ma Volonté humaine, comment tout est lié en moi, comment j’ai refait toutes choses, comment chaque pensée des créatures fut refaite par moi et scellée par ma Divine Volonté.

«Mon Amour veut s’épancher en faisant connaître les excès que ma Divinité a faits dans mon Humanité en faveur des créatures, excès allant bien au-delà de ce qui a pu paraître extérieurement. C’est pourquoi je t’ai tant parlé de la vie dans ma Volonté, ce que je n’avais manifesté à personne auparavant. Au plus, ils ont connu l’ombre de ma Volonté, un aperçu des grâces et de la douceur qu’on éprouve en l’accomplissant. Mais, la pénétrer, embrasser son immensité, se multiplier avec moi et pénétrer partout, autant sur la terre que dans le Ciel et dans les coeurs, abandonner les voies humaines et travailler à la manière divine, cela n’est pas encore connu. Aussi, cela apparaîtra étrange à beaucoup. Quiconque n’a pas l’esprit ouvert à la lumière de la vérité n’y comprendra rien. Néanmoins, petit à petit, je montrerai la voie, manifestant une vérité à un moment, une autre à un autre, de manière à ce qu’on finisse par y comprendre quelque chose.

«La première manifestation de la vie dans ma Volonté se fit à travers mon Humanité. Celle-ci (mon humanité), accompagnée de ma Divinité, baigna dans la Volonté éternelle et s’empara de toutes les actions des créatures pour donner au Père, en leur nom, une gloire divine et donner à chacune de leurs actions la valeur, l’Amour et le baiser de la Volonté éternelle. Dans la sphère de la Volonté éternelle, j’ai vu tous les actes que les créatures auraient pu faire, mais n’ont pas faits, ainsi que leurs bonnes actions faites incorrectement; j’ai fait les choses qui ont été omises et refait celles qui ont été faites incorrectement. Les actions non accomplies ainsi que celles qui ne furent pas accomplies pour moi seul restent suspendues dans ma Volonté en attendant les créatures qui vivront dans ma Volonté pour qu’elles répètent à leur endroit tout ce que j’ai fait. [Maintenant, ces actes non faits et faits pas seulement pour Moi, sont tous suspendus dans ma Volonté, et j'attends que des créatures viennent habiter dans ma Volonté et répètent dans ma Volonté ce que j'ai fait. "Texte italien"]

⚓️

«Et je t’ai choisie comme "maillon de jonction" avec mon Humanité afin que ta volonté, ne faisant qu’un avec la mienne, répète mes actions. Sans cela, mon Amour ne saurait s’épancher totalement et je ne pourrais recevoir des créatures la gloire pour tout ce que ma Divinité a accompli à travers mon Humanité. En conséquence, la fin première de la Création ne serait pas atteintecette fin qui se trouve dans ma Volonté et qui doit y atteindre sa perfection; ce serait comme si j’avais versé tout mon Sang sans que personne ne l’ait su. Alors, qui m’aurait aimé? Quel coeur aurait été ému? Personne! Dans aucun coeur mon Humanité n’aurait trouvé son fruit.»

Sur ces mots, je l’interrompis en lui disant: «Mon Amour, si vivre dans ta Divine Volonté résulte en tant de bien, pourquoi n’as-tu pas manifesté cette vérité avant?»

Il poursuivit: «Ma fille, j’avais d’abord à faire connaître ce que mon Humanité a fait et souffert extérieurement pour préparer les âmes à connaître ce que ma Divinité a fait intérieurement. La créature est incapable de comprendre le sens de mes actes d’un seul coup et, par conséquent, je me manifeste petit à petit. Au maillon de jonction avec moi, que tu es, seront rattachés les maillons d’autres créatures. Ainsi, j’aurai une cohorte d’âmes vivant dans ma Volonté qui referont tous les actes des créatures; j’aurai la gloire de toutes les actions en suspens faites seulement par moi, de même que celles faites par les créatures, cette gloire venant de la part de toutes les catégories de créatures: vierges, prêtres, laïques, chacun selon son statut.

«Ces âmes ne travailleront plus humainement mais, immergées dans ma Volonté, leurs actions se multiplieront pour tous d’une manière complètement divine. Je recevrai de la part des créatures la gloire divine pour tant de sacrements administrés et reçus d’une manière humaine, ou profanés, ou couverts de la boue des intérêts personnels, de même que pour tant de soi-disant bonnes actions qui me déshonorent plus qu’elles m’honorent. Je languis beaucoup après ce temps. Toi-même, prie et languis avec moi et ne détache pas ton maillon de jonction avec moi, toi, la première.»