no 121 à 140

121.      9 janvier 1920 — Chaque chose créée manifeste l’Amour de Dieu pour les créatures.

Je priais et, par la pensée, je me fondais dans la Volonté éternelle. M’étant placée devant la Majesté Suprême, je lui disais:

🙏 «Éternelle Majesté, je viens à tes pieds au nom de toute la famille humaine, du premier homme jusqu’au dernier, pour t’adorer profondément. À tes pieds très saints, je dépose l’adoration de tous. Au nom de tous, je te reconnais comme le Créateur et le Souverain de tous. Je t’aime pour tous. Au nom de tous, je te retourne l’amour que tu nous manifestes à travers les choses créées, en lesquelles tu as mis tant d’amour que les créatures ne pourront jamais te retourner tout cet amour. Néanmoins, dans ta Volonté, où tout est immense et éternel, je trouve cet amour et je te le redonne au nom de tous. Je veux t’aimer pour chaque étoile que tu as créée, pour chaque rayon de lumière et chaque intensité de chaleur que tu as placés dans le soleil, etc.» 🔥 Il serait trop long de rapporter ici tout ce que j’ai dit et, par conséquent, je m’arrête.

Une pensée me vint ensuite à l’esprit: «Comment, dans chaque chose créée, Notre-Seigneur a-t-il pu placer de telles rivières d’amour à l’adresse des créatures?» Une réponse me vint dans une lumière intérieure:

«C’est vrai, ma fille, que mon Amour pour les créatures s’est répandu à torrents dans toutes les choses créées. Je te l’ai déjà dit et je te le répète: quand mon Amour créa le soleil, il y plaça des océans d’Amour; par chacun de ses rayons (de lumière) qui inonde les yeux, les pieds, les mains, la bouche etc. de la créature, j’offre à celle-ci mon baiser éternel débordant d’Amour. En plus de sa lumière, le soleil prodigue sa chaleur. Impatient de recevoir l’amour des créatures, je leur dis par cette chaleur un intense "je t’aime". Et quand, avec sa lumière et sa chaleur, le soleil féconde les plantes, c’est mon Amour qui fait ses courses pour nourrir l’homme. Le firmament déployé au-dessus de vos têtes vous rappelle continuellement mon Amour. Chacun des clignotements d’étoiles qui, pendant la nuit, réjouissent l’oeil de l’homme, lui dit de ma part: "Je t’aime."

«Ainsi, chaque chose créée manifeste mon Amour à l’homme. S’il n’en était pas ainsi, la Création n’aurait aucun but, ce qui serait une absurdité puisque je ne fais jamais rien sans but. Tout a été fait pour l’homme. Hélas! il ne le reconnaît pas et il est devenu une source de chagrin pour moi!

«Ma fille, si tu veux adoucir ma souffrance, viens souvent dans ma Volonté et prodigue-moi de l’adoration, de l’amour, de la gratitude et des remerciements au nom de toute la Création.»

122.    15 janvier 1920 — Quiconque veut aimer, réparer et se substituer à tous, doit vivre dans la Divine Volonté.

Je me fondais totalement dans la Divine Volonté avec l’intention de me substituer à chaque créature pour présenter en son nom (au nom de chacune) tout ce qu’elle doit offrir à la Majesté Suprême. Pendant que je faisais ainsi, je me disais: «Où puis-je trouver assez d’amour pour le donner à mon doux Jésus au nom de tous?»

Jésus me dit intérieurement: «Ma fille, dans ma Volonté, tu trouveras en surabondance l’amour nécessaire pour remplacer celui que toutes les créatures me doivent, car quiconque entre dans ma Volonté y trouve des sources impétueuses où l’on peut puiser tant que l’on veut sans jamais les épuiser le moindrement. Il y a la fontaine de l’Amour qui, impétueusement, jette ses vagues; plus on y puise, plus elle augmente son débit. Il y a la source de la beauté qui ne s’affadit jamais; elle émet des beautés toujours nouvelles. Il y a aussi les fontaines de la sagesse, du bonheur, de la bonté, de la puissance, de la miséricorde, de la justice et de tous mes autres attributs.

«Chaque fontaine déborde chez ses voisines. Par exemple, la fontaine de l’Amour remplit d’amour la beauté, la sagesse, la puissance, etc.; la fontaine de la beauté donne de la beauté à l’amour, à la sagesse, à la puissance, etc. Tout cela s’accomplit avec une telle intensité que tout le Ciel en est ravi. Ces diverses fontaines présentent une telle harmonie, créent une telle joie et offrent un tel spectacle que tous les bienheureux en sont enchantés et ne veulent plus s’en détacher.

«Ainsi, ma fille, pour quiconque veut, au nom de tous, aimer, réparer et se substituer à tous, il est absolument nécessaire qu’il vive dans ma Volonté, de laquelle tout jaillit, où les choses se multiplient autant de fois que l’on veut et sont marquées de l’empreinte divine. Cette empreinte forme les fontaines dont les vagues s’élèvent au point de tout inonder et de faire du bien à tous. Par conséquent, reste toujours dans ma Volonté. C’est là que je t’attends, là que je te veux.»

123.    24 janvier 1920 — Dieu créa l’homme pour qu’il lui tienne compagnie.

Poursuivant dans mon état habituel, je m’unissais à Jésus, le priant de me tenir compagnie. Bougeant en mon intérieur, il me dit: «Ma fille, si tu savais à quel point j’aime la compagnie des créatures! Quand j’ai créé l’homme, j’ai dit: "Il n’est pas bon que l’homme soit seul, créons une autre créature semblable à lui pour lui tenir compagnie, afin qu’ils soient la joie l’un de l’autre." Avant de créer l’homme, je me suis dit à moi-même des paroles semblables: "Je ne veux pas être seul; je veux des créatures pour me tenir compagnie, pour que je puisse me réjouir avec elles, pour qu’elles puissent partager mon bonheur. Avec elles, je donnerai libre cours à mon Amour." C’est pour cela que j’ai fait les créatures à ma ressemblance.

«Quand leur intelligence pense à moi, elles tiennent compagnie à ma sagesse. Si leur regard se porte vers moi ou vers les choses créées pour m’aimer, je sens la compagnie de leur regard. Si leur langue prie ou enseigne ce qui est bien, je sens la compagnie de leur voix. Si leur coeur m’aime, je sens la compagnie de leur amour, etc. Mais, si les créatures font l’opposé, je me sens seul, comme un roi destitué. Hélas! combien me laissent seul et m’ignorent!»

124.    14 mars 1920 — Le martyre d’amour surpasse tous les autres martyres ensemble.

Mon état était de plus en plus douloureux. Pendant que j’étais noyée dans l’océan de la privation de mon doux Jésus, ma vie et mon tout, je ne pouvais pas m’empêcher de me plaindre et même de dire des idioties. Bougeant en moi, mon doux Jésus me dit en soupirant:

«Ma fille, tu es le plus dur martyre de mon Coeur. Chaque fois que je te vois gémir, paralysée par la douleur de la privation de moi, mon martyre devient plus pénible. Ma douleur est si grande que je gémis en disant: "Ô homme, combien tu me coûtes! Tu as formé le martyre de mon Humanité qui, folle d’amour pour toi, prit sur elle-même toutes tes souffrances. Et tu continues en faisant le martyre de celle qui, saisie d’amour pour moi et pour toi, s’est offerte comme victime à cause de toi.» Ainsi, mon martyre est continuel. Je le sens plus vivement parce que c’est le martyre de quelqu’un qui m’aime et que le martyre d’amour surpasse tous les autres martyres ensemble."»

Puis, approchant sa bouche près de l’oreille de mon coeur, il dit en gémissant: «Ma fille, ma fille, ma pauvre fille! Seul ton Jésus te comprend et est rempli de compassion pour toi, parce que je sens dans mon Coeur ton martyre.»

Il ajouta: «Écoute, ma fille: si, avec le châtiment de la guerre, l’homme s’était humilié et était entré en lui-même, aucun autre châtiment ne serait nécessaire. Mais il s’est déchaîné encore plus. Ainsi, pour le faire entrer en lui-même, des châtiments pires que la guerre sont nécessaires et viendront. Ma justice aménage mon absence. C’est ainsi que je m’abstiens de venir vers toi. Car, si je viens vers toi, tu t’empares de ma justice et, par tes souffrances, tu combles les vides que l’homme se fait par ses péchés. N’as-tu pas fait cela pendant de nombreuses années? L’entêtement de l’homme le rend indigne de ce grand bien et c’est pourquoi je te prive souvent de moi. En te voyant martyrisée à cause de moi, mon chagrin est si grand que j’en délire; je suis contraint de te cacher mes gémissements et de ne pas les verser en toi, de manière à ne pas te donner encore plus de souffrances.»

125.    19 mars 1920 — Vivre dans la Divine Volonté, c’est vivre départi de sa propre vie et embrasser toutes les vies.

Je me plaignais à mon toujours aimable Jésus en lui disant: «Comme tu as changé! Est-ce possible qu’il n’y ait plus de souffrance pour moi? Tous souffrent; je suis la seule à être indigne de cela! C’est vrai que je surpasse tout le monde en méchanceté mais, je t’en prie, aie pitié de moi; ne me refuse pas au moins les miettes des souffrances que tu distribues en abondance aux autres. Mon Amour, dans quel état terrifiant je me trouve! Aie pitié de moi, aie pitié!»

Pendant que je disais cela, mon doux Jésus bougea en moi et me dit: «Ma fille, calme-toi! Sinon, tu ouvriras plus profondément les déchirures de mon Coeur! Veux-tu me surpasser dans la souffrance? Moi aussi j’aurais voulu porter en moi toutes les souffrances de toutes les créatures. Mon Amour envers elles était si grand que j’aurais voulu qu’aucune ne souffre. Cependant, je n’ai pas pu obtenir cela; j’ai dû me soumettre à la sagesse et à la justice du Père. Quoiqu’il m’ait permis de prendre sur moi la plus grande part des souffrances des créatures, il n’a pas voulu que je les prenne toutes afin que soient préservés les droits et l’équilibre de sa justice.

«Mon Humanité aurait voulu souffrir assez pour que soit mis un terme à l’enfer, au purgatoire et à tous les châtiments, mais la Divinité ne l’a pas voulu ainsi. La justice a dit à l’Amour: "Tu as voulu tes droits? Ils t’ont été concédés; la justice a aussi ses droits." Je me suis ainsi résigné à la sagesse du Père, mais mon Humanité en ressentit beaucoup de peine, vu les grandes souffrances qui allaient tomber sur les créatures. Tes plaintes de ne pas souffrir font écho à mes propres plaintes sur le même sujet. Je viens fortifier ton coeur, sachant combien cette souffrance est pénible. Sache, cependant, que cela est aussi une souffrance pour ton Jésus

Par amour pour mon Jésus, je me suis résignée à ne pas souffrir, mais le tourment de mon coeur en fut très grand. Plusieurs idées parcouraient mon esprit, spécialement en ce qui concerne ce qu’il m’a dit concernant sa Divine Volonté. Il me semblait que je ne pourrais jamais voir en moi les effets de ses paroles sur cette question. Jésus ajouta aimablement:

«Ma fille, quand je t’ai demandé si tu consentirais à vivre dans ma Volonté, tu as accepté en disant: "Je dis oui, non pas dans ma volonté mais dans la tienne, afin que mon oui ait toute la puissance et toute la valeur d’un oui divin." Eh bien! sache que ce oui prononcé par toi existe et existera toujours, tout comme ma Volonté. Avec ce oui, ta vie personnelle a pris fin. Ta volonté ne doit plus vivre par elle-même. Comme toutes les créatures sont dans ma Volonté, tu es venue au nom de toute la famille humaine déposer au pied de mon trône, d’une manière divine, les pensées de toutes les créatures que tu portais dans ta propre pensée, pour me donner la gloire pour toutes ces pensées. Dans ton regard, dans ton parler, dans tes actions, dans la nourriture que tu manges, et même dans ton sommeil, fais de même en me donnant la gloire pour les actions correspondantes des créatures.

«Ta vie doit tout embrasser. Si, oppressée par la privation de moi, tu n’unissais pas toute la famille humaine à tes actions, je te réprimanderais. Et si tu ne m’écoutais pas, je te dirais tout affligé: "Si tu ne veux pas me suivre, je ferai les choses seul." Vivre dans ma Volonté, c’est vivre départi de sa vie personnelle, départi de ses réflexes personnels; c’est embrasser toutes les autres vies. Sois attentive à cela et ne crains pas.»

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😇 Luisa se plaint à Jésus de ne plus souffrir. Elle se sent indigne. Jésus lui dit que lui aussi aurait voulu souffrir "toutes les souffrances" pour les créatures qu'il aime tant, pour mettre un «terme à l’enfer, au purgatoire et à tous les châtiments, mais la Divinité ne l’a pas voulu.» Il fallait «que soient préservés les droits et l’équilibre de Sa Justice.» Jésus s'est résigné «à la sagesse du Père» mais Son Humanité en a ressenti beaucoup de peine. Il dit à Luisa que ses plaintes font écho à ses propres plaintes sur le même sujet. Luisa se résigne donc à ne pas souffrir par amour pour Jésus.

Jésus dit encore à Luisa que lorsqu'il lui a demandé son "oui", elle le lui a donné, mais, dans Sa Volonté à Lui, pour que ce "oui" «ait toute la puissance et toute la valeur d’un oui divin. En conséquence, «ce oui» «existe et existera toujours» «tout comme» la Volonté divine. «Avec ce oui» la vie personnelle de Luisa «a pris fin»; sa volonté «ne doit plus vivre par elle-même». 

Jésus dit que «toutes les créatures» sont dans Sa Volonté, et que Luisa est venue «au nom de toute la famille humaine» déposer au pied de Son trône divin, tous les actes des créatures "portés par ses propres actes à elle" — pensées, regards, parler, actions, nourriture, sommeil...) et ce, afin de rendre la gloire qui Lui est due.

126.    23 mars 1920 — Luisa aimerait être totalement cachée des regards humains, mais Jésus la veut comme une lampe sur son lampadaire.

Je disais à mon doux Jésus: «J’aimerais me cacher des yeux de tous pour que tous m’oublient comme si je n’existais plus sur la terre. Comme il m’est pénible d’avoir affaire aux gens! Je sens la nécessité d’un profond silence.» Alors, bougeant en moi, Jésus me dit: «Tu veux te cacher, mais moi je te veux comme une lampe sur son lampadaire qui donne sa lumière à tous, cette lampe étant alimentée par mon éternelle lumière. Si tu te caches, ce n’est pas toi que tu caches, c’est moi-même, ma lumière et ma Parole.»

Puis, j’ai continué de prier et, je ne sais comment, je me suis retrouvée hors de mon corps en compagnie de Jésus. J’étais petite et Jésus très grand. Il me dit: «Ma fille, grandis-toi pour devenir égale à moi; je veux que tes bras atteignent les miens et que ta bouche atteigne la mienne.» Je ne savais vraiment pas comment faire. Jésus plaça ses mains dans les miennes et répéta: «Grandis-toi, grandis-toi.»

J’ai essayé et je me suis sentie comme un ressort de telle sorte que, si je le voulais, je pouvais me grandir. Je me suis donc allongée avec facilité et j’ai posé ma tête sur l’épaule de Jésus, pendant qu’il continuait de garder ses mains dans les miennes. Par ce contact avec ses mains, je me suis souvenue de ses très saintes Plaies et je lui ai dit: «Mon Amour, puisque tu me veux de ta grandeur, pourquoi ne me donnes-tu pas tes souffrances? Donne-les moi! Ne me les refuse pas!»

Jésus me regarda et me serra très fort sur son Coeur, comme s’il avait voulu me dire beaucoup de choses. Après, il disparut et je me suis retrouvée dans mon corps.

127.     3 avril 1920 — Le désir de Dieu en créant l’homme était que, petit à petit, il développe la vie divine en lui pour être ensuite amené aux joies du Ciel.

J’étais dans mon pauvre état et j’ai senti en moi mon aimable Jésus qui s’unissait à ma prière. Il me dit: «Ma fille, ce que je désirais en créant l’homme, c’était qu’il fasse ma Volonté en toute chose et que, petit à petit, par des actes répétés dans ma Volonté, le soleil de ma vie se forme en lui. Ainsi, le soleil de ma vie aurait trouvé en lui ce même soleil et les deux se seraient fondus en un seul. Alors, je l’aurais amené aux joies du Ciel.

Hélas! l’homme n’a pas donné suite à ce projet divin; il n’accomplit pas ma Volonté ou ne l’accomplit que partiellement. Ma vie en lui, obscurcie par ses actions humaines, ne reçoit pas suffisamment de nourriture pour croître jusqu’à maturité. Ainsi, il est en opposition continuelle avec le but de la Création. Comme ils sont nombreux ceux qui, en vivant la vie des passions et du péché, forment en eux une vie diabolique!»

128.  15 avril 1920 — L’amour des âmes est la cause des souffrances de Jésus et de celles de Luisa.

Je me plaignais à mon doux Jésus à propos de mon état lamentable en lui disant: 🙏 «Dis-moi, mon Amour, où es-tu? Dis-moi par quel chemin tu m’as quittée pour que je te retrouve. Laisse-moi voir les traces de tes pas pour que, pas à pas, j’arrive jusqu’à toi. Ah! Jésus, sans toi je ne peux continuer! Cependant, même si tu es loin, je t’envoie mes baisers. Je baise cette main qui ne me serre plus, cette bouche qui ne me parle plus, cette face que je ne vois plus, ces pieds qui ne marchent plus vers moi, mais qui se dirigent ailleurs. Ah! Jésus, que mon état est triste! Quelle fin cruelle m’attend!» 🔥

Pendant que je disais cela et bien d’autres balivernes, mon doux Jésus bougea en moi et me dit: «Ma fille, calme-toi car, pour celui qui vit dans ma Volonté, tous les endroits sont des lieux sûrs pour me trouver. Ma Volonté remplit tout; quel que soit le chemin qu’on emprunte, on ne doit pas craindre de ne pouvoir me trouver. Ah! ma fille, je ressens ton état douloureux dans mon Coeur. Je vois que le courant de chagrin qui passait entre ma Mère et moi se répète entre toi et moi. Elle était crucifiée à cause de mes souffrances et j’étais crucifié à cause de ses souffrances.

«Mais, quelle était la cause de tout cela? Notre Amour pour les âmes. Par amour pour les âmes, ma chère Mère porta toutes mes souffrances et même ma mort; par amour pour les âmes, je portais toutes ses peines, y compris sa peine d’être privée de moi. Oh! combien il en a coûté à mon Amour de priver mon inséparable Mère de moi et combien elle en a souffert! Mais l’amour des âmes triompha de tout.

«C’est également par amour des âmes que tu as accepté ton état de victime, que tu as accepté toutes ces souffrances qui se sont présentées durant ta vie. Si ce n’était pas de cet amour des âmes, ton exil serait terminé, tu n’aurais pas le chagrin d’être privée de moi et je n’aurais pas non plus le chagrin de te voir torturée à cause de cette privation. Ainsi, prends patience et que l’amour des âmes triomphe jusqu’à la fin en toi.»

129.    1er mai 1920 — La vie dans la Divine Volonté procure une gloire permanente à Dieu.

Ma misère se faisait sentir de plus en plus et je me disais: «Mon Jésus, quelle vie est la mienne!» Immédiatement, Jésus me dit: «Ma fille, pour l’âme qui vit dans ma Volonté, la sainteté n’a qu’un seul but: un continuel "Gloire au Père" suivi de "Comme il était au commencement, comme il est maintenant et comme il sera dans les siècles des siècles." Il n’y a rien par lequel cette âme ne rende pas gloire à Dieu. Sa sainteté n’est pas sujette à des reculs, mais elle règne toujours. Son fondement est le "Gloire au Père" et sa prérogative le "Comme il était au commencement, etc.

130.   8 mai 1920 — Celui qui vit dans les hauteurs de la Divine Volonté doit porter les souffrances de ceux qui "vivent en bas".

Je continuais de me plaindre à propos de la privation de Jésus. Je me plaignais aussi du fait qu’il me prive de souffrances alors qu’il en donne abondamment aux autres. Il vint en sortant de mon intérieur et, appuyant sa tête sur mon épaule, il me dit tout affligé:

«Ma fille, l’âme qui vit dans ma Volonté vit dans les hauteurs et, de ce fait, elle voit mieux ce qui se passe en bas. Elle doit participer aux décisions, aux afflictions et à toute autre chose propre à ceux qui vivent dans les hauteurs. Vois ce qui se passe dans la vie familiale courante: seulement le père et la mère, et parfois un fils plus âgé, participent aux décisions et aux souffrances inhérentes à la vie familiale. Quand la famille est dans les difficultés, les petits enfants ne savent rien de cela. Plutôt, ils jouent et vivent leur vie ordinaire.

«Il en va ainsi dans l’ordre de la grâce. Ceux qui sont petits et qui grandissent encore vivent en bas. Mais ceux qui vivent dans les hauteurs de ma Volonté doivent soutenir ceux qui vivent en bas, voir les dangers qui les guettent, les aider à prendre les bonnes décisions, etc.

«Par conséquent, calme-toi. Nous aurons une vie commune dans ma Volonté et, ensemble, nous participerons aux difficultés et aux chagrins de la famille humaine. Tu veilleras sur les grandes tempêtes qui se lèveront et, pendant que ceux d’en bas joueront au milieu des dangers, nous pleurerons sur leur infortune.»

131.    15 mai 1920 — La Divine Volonté effectue la crucifixion complète dans l’âme.

Je me plaignais à mon doux Jésus en lui disant: «Où sont tes promesses? Je n’ai plus de croix ni de similarité avec toi; tout s’est écroulé; il ne me reste qu’à pleurer sur mon triste sort.» Bougeant en moi, Jésus me dit: «Ma fille, ma crucifixion fut complète. Veux-tu savoir pourquoi? Parce qu’elle s’est réalisée dans la Divine Volonté de mon Père. Dans cette Volonté, ma Croix se fit assez longue et assez large pour embrasser tous les siècles et pénétrer tous les coeurs, passés, présents et futurs. La Divine Volonté mit des clous partout en moi: dans mes désirs, mes affections et mes battements de coeur.

«Je peux dire que je ne vivais pas ma propre vie, mais celle de la Volonté éternelle qui enferma en moi toutes les créatures pour lesquelles elle voulait que je réponde. Ma crucifixion n’aurait jamais pu être complète et embrasser toutes les créatures si la Volonté éternelle n’en avait pas été l’auteur.

«En toi aussi, je veux que la crucifixion soit complète, qu’elle embrasse toutes les créatures. C’est la raison de l’appel continuel que je te fais d’amener la famille humaine tout entière devant la Majesté Suprême et de faire au nom de chaque créature les actes qu’elle ne fait pas. L’oubli total de toi-même et l’absence totale d’intérêt personnel sont des clous que ma Volonté met en place en toi. Ma Volonté ne sait pas faire des choses petites ou incomplètes. Entourant l’âme, elle la veut totalement en elle et y met son sceau.

«Ma Volonté vide l’intérieur de la créature de tout ce qui s’y trouve d’humain et le remplace par du divin. Elle scelle l’intérieur de l’âme avec autant de clous qu’il s’y trouve d’actions humaines pour leur substituer des actions divines. Ainsi, elle forme la vraie crucifixion de l’âme, pas seulement pour un temps, mais pour sa vie entière.»

132.    24 mai 1920 — Les actions faites dans la Divine Volonté sont des défenseurs du trône divin, pas seulement dans le temps présent, mais jusqu’à la fin des siècles.

Étant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, les actions faites dans ma Volonté dissolvent les actions humaines qui, transformées en actions divines, s’élèvent dans le Ciel, circulent en toutes les créatures et embrassent tous les siècles. Ces actions demeurent en permanence dans ma Volonté. Elles sont les défenseurs de mon trône contre chaque offense des créatures et cela, non seulement pour le temps présent, mais jusqu’à la fin des siècles.

«Les actions faites dans ma Volonté ont la vertu de se multiplier pour ma gloire suivant les besoins et les circonstances. Quel sera le bonheur de l’âme quand, parvenue au Ciel, elle verra que ses actions faites dans ma Volonté sont devenues les défenseurs de mon trône en neutralisant les offenses venant de la terre!

«Au Ciel, le bonheur de l’âme qui aura vécu dans ma Volonté pendant qu’elle était sur la terre sera différent de celui des autres bienheureux. Les autres recevront de moi tout leur bonheur, alors que ces âmes, non seulement recevront de moi leur bonheur, mais elles auront leurs propres petites rivières de bonheur puisées dans ma propre mer de bonheur.

«Pendant qu’elles vivaient sur la terre, ces âmes formaient leurs propres rivières de bonheur à partir de ma mer. Il est juste qu’au Ciel elles disposent aussi de ces rivières de bonheur, lesquelles se déverseront sur tous les bienheureux. Qu’elles sont belles ces rivières prenant leur source dans la mer infinie de ma Divine Volonté! Elles se versent en moi et je me verse en elles. Elles sont un spectacle enchanteur devant lequel tous les bienheureux sont extasiés.»

133.    28 mai 1920 — L’âme qui vit dans la Divine Volonté est consacrée avec Jésus dans chaque hostie. Les actions faites dans la Divine Volonté supplantent toutes les autres.

C’était pendant le saint sacrifice de la messe et je me fondais en Jésus afin d’être consacrée avec lui. Bougeant en moi, il me dit: «Ma fille, entre dans ma Volonté pour pouvoir te trouver dans toutes les hosties, non seulement actuelles mais aussi futures. Ainsi, tu recevras autant de consécrations que moi-même. Dans chaque hostie consacrée, j’ai déposé ma vie et j’en veux une autre en échange; je me donne à l’âme, mais, très souvent, l’âme refuse de se donner à moi en retour. Ainsi, mon Amour se sent rejeté, bafoué.

«Viens donc dans ma Volonté pour être consacrée avec moi dans chaque hostie. Ainsi, en chacune, je trouverai ta vie en échange de la mienne. Et cela, pas seulement pendant que tu es sur la terre, mais aussi quand tu seras dans le Ciel. Et comme je recevrai des consécrations jusqu’au dernier jour, toi aussi tu recevras avec moi des consécrations jusqu’au dernier jour.»

Il ajouta: «Les actions faites dans ma Volonté excellent au-dessus de toutes les autres. Elles entrent dans la sphère de l’éternité et laissent derrière toutes les actions humaines. Ce n’est pas important que ces actions soient faites à telle époque ou à telle autre, ou qu’elles soient petites ou grandes; il suffit qu’elles soient faites dans ma Volonté pour qu’elles aient la priorité sur toutes les autres actions humaines.

«Les actions faites dans ma Volonté sont comme de l’huile mêlée avec d’autres matières: qu’il s’agisse de choses de grande valeur comme, par exemple, de l’or ou de l’argent, ou de mets relevés, ou de choses ordinaires, toutes [ces matières] restent au bas, l’huile prévaut sur toutes, elle n’est jamais au-dessous. Même en petite quantité, elle semble dire: "Je prévaux sur tout."

«Les actions faites dans ma Volonté se convertissent en lumière, une lumière qui se fond avec la lumière éternelle. Elles ne restent pas dans la catégorie des actions humaines, mais elles passent dans la catégorie des actions divines. Elles ont la suprématie sur toutes les autres actions.

134.    2 juin 1920 — À l’instar de Jésus, Luisa ressent la douleur de la séparation de l’homme d’avec la Divinité.

Poursuivant dans mon état habituel et m’absorbant dans la prière, j’ai vu en moi un abîme dont je ne pouvais découvrir ni la profondeur ni la largeur. Au milieu de cet abîme, j’ai vu mon doux Jésus, affligé et taciturne. Je le sentais très loin de moi, comme s’il n’était pas là pour moi. Mon coeur était torturé d’une mort cruelle qui se répétait sans cesse à cause de cet abîme me séparant de mon tout, de ma vie.

Pendant que mon coeur dégouttait le sang, mon toujours aimable Jésus, sortant de cet abîme, se plaça derrière mon dos et, entourant mon cou avec ses bras, me dit: «Ma fille bien-aimée, tu es mon portrait. Que de fois mon Humanité gémissante vécut ces tortures! Mon Humanité était unie à ma Divinité, les deux ne faisant qu’un. Cependant, alors que ma Divinité m’enveloppait intérieurement et extérieurement, que j’étais fondu en elle, je me sentais loin d’elle. Par cette souffrance, mon Humanité payait le prix de la séparation de l’homme d’avec la Divinité par le péché, afin de le réunir de nouveau à la Divinité. Chaque instant de cette séparation entre ma Divinité et mon Humanité était pour moi une mort sans merci.

«Voilà la raison de tes souffrances et de l’abîme que tu vois. En ces temps tumultueux où l’humanité s’éloigne de moi avec précipitation, tu dois ressentir la douleur de cette séparation pour la ramener à moi. Ton état est très douloureux, mais c’est aussi une douleur de ton Jésus. Pour te donner de la force, je te soutiens par derrière, de manière à ce que tes souffrances soient plus intenses. En fait, si je te soutenais par devant, le simple fait de voir mes bras près de toi couperait tes souffrances de moitié et ta ressemblance avec moi tarderait.

135.    10 juin 1920 — Comme l’Humanité de Jésus, l’âme doit vivre entre le Ciel et la terre.

Je me sentais très affligée, seule et sans soutien. Mon doux Jésus me prit dans ses bras, me leva dans les airs et me dit: «Ma fille, quand mon Humanité était sur la terre, je vivais entre le Ciel et la terre, ayant la terre tout entière sous moi et le Ciel tout entier au-dessus de moi. En vivant de cette manière, j’essayais d’attirer la terre tout entière et le Ciel tout entier en moi afin de faire d’eux une seule chose. Si j’avais vécu au niveau de la terre, je n’aurais pas été capable de tout attirer à moi; j’aurais attiré au plus quelques points de la terre. Il est vrai que vivre ainsi me coûtait beaucoup, parce que je n’avais pas d’endroit où me reposer ni personne sur qui m’appuyer [comme le petit papillon de sainte-Thérèse d'Avila qui ne sait où se poser!]. Seulement les choses strictement nécessaires étaient fournies à mon Humanité. Pour le reste, j’étais toujours seul et sans confort.

«Cela était nécessaire, premièrement à cause de la noblesse de ma personne pour laquelle vivre en bas et avec de vils et mauvais soutiens humains n’était pas convenable et, deuxièmement, à cause de ma mission de Rédempteur qui devait avoir la suprématie sur tout. C’est pourquoi il convenait que je vive plus haut, au-dessus de tous.

«De même, ceux que j’appelle à ma ressemblance, je les mets dans les mêmes conditions que mon Humanité. Je les fais vivre dans mes bras entre le Ciel et la terre. Seulement les choses strictement nécessaires les atteignent. Ils sont tous à moi, détachés de tout. Pour eux, les choses humaines qui ne sont pas absolument nécessaires sont viles et dégradantes. Si un soutien humain leur est offert, ils y sentent la puanteur de l’humain et s’en éloignent.»

Il ajouta: «Dès que l’âme entre dans ma Volonté, sa volonté se lie à la mienne. Même si elle n’y pense pas, tout ce que fait ma Volonté, sa volonté le fait également et elle court avec moi pour le bien de tous.»

136.    22 juin 1920 — La sainteté de l’Humanité de Jésus était dépourvue d’intérêt personnel.

Suivant mon habitude, j’amenais toute la famille humaine à mon doux Jésus en priant et en réparant au nom de tous, et en me substituant à tous afin d’accomplir en leur nom tout ce qu’ils ont l’obligation de faire. Pendant que je faisais ainsi, une pensée me vint à l’esprit: «Pense et prie pour toi-même! Ne vois-tu pas dans quel triste état tu es?» J’allais faire ainsi quand, bougeant en moi, mon doux Jésus me dit:

«Ma fille, pourquoi veux-tu t’écarter de ma ressemblance? Mon Humanité n’a jamais pensé à elle-même. Ma sainteté était marquée d’un total désintéressement; je n’ai jamais rien fait pour moi-même; je faisais et souffrais tout pour les créatures. Mon Amour peut être qualifié de vrai parce qu’il était fondé sur un total désintéressement. Où il y a de l’intérêt personnel, la source de la vérité ne se trouve pas. L’âme totalement désintéressée est celle qui avance le plus; l’océan de mes grâces l’atteint par derrière et la submerge complètement sans même qu’elle ait à s’en soucier.

L’âme tournée vers elle-même, par contre, se tient derrière; l’océan de ma grâce se trouve en avant d’elle et elle doit le traverser par la force de ses bras, si seulement elle y parvient. Le souci d’elle-même lui crée beaucoup d’obstacles, entre autres, la peur de nager dans mon océan; elle court le risque de demeurer sur la rive.»

137.    2 septembre 1920 — Le martyre d’Amour que cause à Jésus la privation de la compagnie des créatures.

Je vis dans la privation presque continuelle de Jésus. Au mieux, il se laisse voir brièvement, puis il disparaît comme l’éclair. Ah! lui seul connaît le martyre de mon pauvre coeur!

Je pensais à l’Amour avec lequel mon toujours aimable Jésus a tant souffert pour nous. Il me dit: «Ma fille, mon premier martyre fut l’Amour, lequel donna naissance à mon second: la souffrance. Chacune de mes souffrances était précédée d’une mer d’Amour. Quand mon Amour s’est vu seul et abandonné par la majorité des créatures, il devint délirant. Ne trouvant pas à qui se donner, il se concentrait en lui-même; cela me donnait une telle souffrance que, en comparaison, mes autres souffrances étaient des soulagements. Ah! quand mon Amour trouve de la compagnie, je me sens heureux.

«L’Amour en compagnie d’un autre amour est heureux, même s’il ne s’agit que d’un petit amour, parce qu’il trouve à qui se donner, à qui donner la vie. Quand l’Amour se trouve auprès de quelqu’un qui ne l’aime pas ou le méprise, il est très malheureux. La beauté à côté de la laideur se sent déshonorée; les deux se fuient parce que la beauté déteste la laideur et que la laideur se sent plus laide encore à côté de la beauté. Ce qui est beau est heureux d’être auprès de ce qui est beau; les deux se communiquent réciproquement leur beauté.

«À quoi sert à l’enseignant de s’être tant instruit s’il ne trouve aucun élève à qui enseigner? À quoi sert au médecin d’avoir étudié l’art de la médecine si personne ne se présente à lui pour recevoir ses soins? Quel avantage un homme riche retire-t-il de sa richesse s’il est toujours seul et ne trouve personne avec qui partager sa richesse? La compagnie rend heureux, permet au bien de se communiquer et de croître. L’isolement rend malheureux et stérile. Ah! ma fille, combien mon Amour souffre de son isolement! Les quelques personnes qui me tiennent compagnie sont ma consolation et mon bonheur.»

138.    21 septembre 1920 — Les actions accomplies dans la Divine Volonté sont scellées en elle.

J’agissais dans la très sainte Volonté de mon Jésus. Bougeant en moi, il me dit: «Ma fille, les actions faites dans ma Volonté sont scellées en elle. Par exemple, si l’âme prie dans ma Volonté, sa prière est scellée dans ma Volonté; ainsi, l’âme reçoit le don de la prière, c’est-à-dire qu’elle n’a plus d’effort à faire pour prier. Celui qui a des yeux sains n’a pas d’effort à faire pour voir; il voit naturellement les objets et en jouit. Mais, pour celui dont l’oeil est malade, regarder lui demande beaucoup d’efforts.

«Si l’âme souffre dans ma Volonté, elle sent en elle le don de la patience; si elle travaille dans ma Volonté, elle sent en elle le don de travailler saintement. Les actions scellées dans ma Volonté perdent leur faiblesse et sont affranchies de leur aspect humain; elles sont imprégnées de vie divine.»

139.    25 septembre 1920 — La vérité est lumière.

Me trouvant dans mon état habituel, j’ai vu mon toujours aimable Jésus placer un globe de lumière en mon intérieur en me disant: «Ma fille, mes vérités sont lumière. Quand je les communique aux âmes, qui sont des êtres limités, je les communique sous un éclairage restreint, puisqu’elles sont incapables de recevoir une grande lumière. Cela se passe comme avec le soleil: alors qu’il apparaît comme un globe limité, la lumière qu’il répand investit, réchauffe et féconde toute la terre. Il est impossible à l’homme de dénombrer les plantes rendues fructueuses, les terres éclairées et réchauffées par le soleil. Alors que, d’un simple coup d’oeil, on peut voir le soleil dans les hauteurs, on ne peut voir où prend fin sa lumière ni tout le bien qu’il fait.

«Il en va ainsi pour mes vérités. Elles apparaissent limitées mais, quand elles sont manifestées, combien d’âmes ne rejoignent-elles pas? Combien d’esprits n’illuminent-elles pas? Que de biens ne font-elles pas? J’ai placé en toi un globe de lumière; il représente les vérités que je te communique. Sois attentive en les recevant et plus attentive encore en les communiquant, afin de favoriser leur propagation.»

Par la suite, étant revenue à la prière, je me suis retrouvée dans les bras de ma Maman céleste qui me caressa et me serra sur son sein. Mais, je ne peux expliquer pourquoi, j’ai rapidement oublié ce fait et je me plaignis que tous m’avaient abandonnée. Passant furtivement, Jésus me dit: «Il y a un instant, ma Mère était ici et t’a serrée dans ses bras avec beaucoup d’amour.» Alors, je me suis souvenu. Il poursuivit: «C’est arrivé aussi avec moi. Combien de fois je suis venu et tu l’as oublié. Devrais-je peut-être ne pas venir? Je fais comme une mère quand son bébé dort; elle le baise et le caresse, mais le bébé ne sait rien de cela. Et quand il s’éveille, il pourrait se plaindre que sa mère ne le baise pas et ne l’aime pas.»

Que Jésus soit loué, lui l’artisan de tant de stratagèmes amoureux.

140.    12 octobre 1920 — Celui qui vit dans la Divine Volonté reçoit son aide de Jésus uniquement, mais il donne son aide aux autres.

Je me sentais accablée, seule et sans aucune espérance de recevoir ne fût-ce qu’une parole d’aide ou d’encouragement. Quand quelqu’un vient à moi, même s’il s’agit d’une personne sainte, il me semble que ce ne peut être que pour obtenir de l’aide, du réconfort, ou pour se départir de ses doutes. Mais, pour moi, rien!

Pendant que j’étais dans ces sentiments, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, celui qui vit dans ma Volonté est dans la même condition que moi. Si j’affirmais avoir besoin des créatures — ce qui est impossible, puisque les créatures ne peuvent aider leur Créateur —, ce serait comme si le soleil demandait de la lumière et de la chaleur à d’autres créatures. Que feraient celles-ci? Confuses, elles diraient au soleil: "Quoi, tu nous demandes de la lumière et de la chaleur, toi qui remplis le monde et fécondes toute la terre par ta lumière et ta chaleur? Notre lumière s’évanouit totalement devant toi! C’est plutôt toi qui dois nous donner ces choses."

«Il en va ainsi pour celui qui vit dans ma Volonté. Puisqu’il partage ma condition et que le soleil de ma Volonté est en lui, il doit procurer lumière, chaleur, aide, assurance et réconfort aux autres. Je suis son seul aide et lui, à partir de ma Volonté, il aide les autres.»