no 101 à 120

101.    8 mai 1919 — Jésus souffrit sa Passion intérieurement de la part de sa Divinité et extérieurement de la part des hommes pour réparer à la fois les péchés intérieurs et les péchés extérieurs de l’homme.

Me trouvant dans mon état habituel, je pensais aux souffrances de mon adorable Jésus, spécialement à celles que sa très sainte Humanité a subies de la part de sa Divinité au cours de sa vie terrestre. Je me suis sentie attirée dans le Coeur de mon Jésus et j’ai pris part aux souffrances que sa Divinité fit souffrir à son très saint Coeur durant le cours de sa vie terrestre. Ces souffrances sont très différentes de celles qu’il souffrit de la part des Juifs pendant sa Passion. Ce sont des peines indescriptibles. Pour le peu auquel j’ai participé, je peux dire que j’ai ressenti une souffrance aiguë et amère accompagnée d’une déchirure du coeur qui me fit véritablement mourir. Mais, par un prodige de son Amour, Jésus me ramena à la vie.

Ensuite, mon doux Jésus me dit: «Fille de mes souffrances, sache que les souffrances que les Juifs m’infligèrent ne furent que l’ombre de celles que la Divinité me donna. Il en fut ainsi pour que soit donnée à la Divinité une satisfaction complète. L’homme qui pèche offense la Majesté Suprême, non seulement extérieurement, mais aussi intérieurement. Il défigure la partie divine infusée en lui quand il fut créé. Le péché se forme en premier lieu dans son intérieur et, ensuite, dans son extérieur. Très souvent, c’est la plus petite partie qui est extérieure, la partie majeure se trouvant à l’intérieur.

«Les créatures étaient incapables de pénétrer dans mon intérieur et de me permettre de satisfaire pour les offenses faites au Père par leurs fautes intérieures. Ces offenses blessent la partie la plus noble de leur être — leur intelligence, leur mémoire et leur volonté —, là où est imprimée l’image divine. Qui donc pouvait acquitter cette dette, puisque la créature en était incapable? La Divinité elle-même. Pour cela, il fut nécessaire qu’elle se fasse le bourreau amoureux de mon Humanité.

«La Divinité voulait que la satisfaction soit complète, tant pour les fautes intérieures des créatures que pour leurs fautes extérieures. Par la Passion que les Juifs m’ont fait subir, j’ai pu redonner au Père la gloire extérieure dont les créatures l’avaient privé par leurs fautes extérieures; par la Passion que la Divinité m’a fait subir intérieurement tout au long de ma vie terrestre, j’ai satisfait pour les fautes intérieures de l’homme. Les souffrances que j’ai souffertes des mains de la Divinité surpassent considérablement celles que les créatures m’ont fait subir. Comprendre cela n’est pas facile pour l’esprit humain.

«Entre l’intérieur de l’homme et son extérieur, il y a une grande différence. Cependant, la différence est beaucoup plus grande encore entre les souffrances que m’infligea la Divinité et celles que les créatures m’ont fait subir le dernier jour de ma vie terrestre. Les souffrances qui me furent données par la Divinité étaient des lacérations cruelles, des souffrances surhumaines me donnant des morts répétées autant dans mon âme que dans mon corps. Pas une seule fibre de mon être ne fut épargnée. Les souffrances qui me furent données par les Juifs étaient des souffrances amères, certes, mais elles n’étaient pas des lacérations capables de me donner la mort à chaque instant. Seule la Divinité avait le pouvoir et la volonté de faire cela.

«Ah! combien l’homme m’a coûté! Cependant, il reste indifférent et ne cherche pas à comprendre à quel point je l’ai aimé et j’ai souffert pour lui. Aucune créature ne peut comprendre tout ce que j’ai souffert dans la Passion que les Juifs m’ont fait subir; à plus forte raison, aucune ne peut comprendre les souffrances beaucoup plus grandes que j’ai subies de la part de la Divinité. Voilà pourquoi j’ai tant tardé à révéler ces dernières.

❤️ «Mon Amour veut trouver une issue chez l’homme et en recevoir un retour d’amour. Ainsi, je t’appelle à t’immerger dans ma Volonté où toutes mes souffrances sont agissantes. Je t’appelle, non seulement à prendre part à mes souffrances mais, au nom de toute la famille humaine, à les honorer et à me donner un retour d’amour. Avec moi, supplée pour toutes les obligations des créatures, même si, au grand chagrin de Dieu et pour leur plus grand malheur, les créatures n’y accordent même pas une pensée.» ☀️

102.   10 mai 1919 — La vie divine habite la créature concurremment à la Divine Volonté.

J’étais très affligée et un peu inquiète de mon pauvre état. Voulant me distraire de mes pensées tournées vers moi-même, Jésus me dit: «Ma fille, que fais-tu? Tes pensées tournées vers toi-même te font sortir de ma Volonté. Aussi longtemps que ma Volonté est en toi, la vie divine est aussi en toi. Si ma Volonté cesse d’être en toi, il en va ainsi de la vie divine et tu reviens à ta vie humaine. Quel changement!»

Puis, en soupirant, il ajouta: «Ah! tu ne sais pas la destruction qui va venir dans le monde. Tout ce qui est arrivé jusqu’à maintenant peut être considéré comme un jeu en comparaison des châtiments à venir. Je ne te laisse pas tout voir pour ne pas trop t’oppresser. À la vue de l’entêtement des hommes,  🔗 je reste comme caché en toi. Et toi, prie avec moi et refuse de tourner tes pensées vers toi-même.»

103.    16 mai 1919 — Comme le soleil, chaque acte fait dans la Divine Volonté se multiplie pour le bien de tous.

Je pensais: «Comment se peut-il qu’un seul acte fait dans la Divine Volonté se multiplie au point de faire du bien à tous?» Alors, bougeant en moi, Jésus illumina mon esprit et me dit: «Ma fille, tu trouveras une image de cela en observant le soleil. Il est unique et, cependant, il sait se multiplier pour que sa lumière et sa chaleur soient disponibles pour tout et tous. Par exemple, il éclaire les actions et les pas de l’homme; si celui-ci modifie son action ou son trajet, la lumière du soleil le suit.

«Il se multiplie aussi dans toute la nature, distribuant ses bienfaits aux diverses choses suivant les circonstances. À son lever, il embellit toute la nature et agit sur la fraîcheur de la nuit pour former la rosée qui s’étend sur toutes les plantes comme un manteau d’argent, donnant à cette nature un aspect et une beauté qui étonnent et enchantent le regard humain; l’homme, avec toute son ingéniosité, n’a pas le pouvoir de former une simple goutte de rosée.

«Le soleil poursuit sa route et donne aux fleurs leur couleur et leur parfum. Il ne donne pas une couleur et un parfum unique, mais il fournit à chaque fleur sa couleur et son parfum particulier. Avec sa chaleur et sa lumière, il donne aux fruits leur maturité et leur saveur, une saveur distincte pour chaque fruit. Il féconde et fait croître toutes les plantes. Malgré qu’il fait tout cela, il reste un. C’est parce qu’il demeure dans les hauteurs que le soleil peut être la vie de toutes les créatures qui se trouvent plus bas.

«Il en va ainsi des actions faites dans ma Volonté: l’âme agit alors dans les hauteurs de ma Volonté. De là, plus que le soleil, elle veille sur les créatures et leur transmet la vie. En dépit du fait que son action est une, elle brille comme un soleil sur les créatures: elle en embellit quelques-unes, en féconde d’autres avec la grâce, en libère quelques-unes du froid, adoucit le coeur de certaines, dissipe les ténèbres chez d’autres, en enflamme et en purifie d’autres, donnant à chacune l’appui dont elle a besoin en proportion de ses dispositions personnelles.

«Le soleil qui s’élève à votre horizon fait de même: si la terre est stérile, il donne aux plantes peu de développement; si la graine de la fleur est manquante, le soleil, malgré toute sa lumière et toute sa chaleur, ne peut rien faire lever; si l’homme ne se lève pas pour travailler, le soleil ne peut rien lui faire gagner. En somme, le soleil produit des biens dans la Création selon la fécondité de la terre et les dispositions de l’homme.

«Ainsi, quoique les actes accomplis dans ma Volonté peuvent être bénéfiques pour tous, ils opèrent selon les dispositions de chacun ainsi qu’en proportion des bonnes dispositions de l’âme qui agit dans ma Volonté. Quoi qu’il en soit, chaque acte fait dans ma Volonté est un soleil de plus qui brille pour toutes les créatures.»

Plus tard, je m’efforçai de m’immerger en mon Jésus, dans sa Volonté, en multipliant mes pensées dans les siennes dans le but de réparer et de suppléer pour toutes les intelligences créées, passées, présentes et futures. Avec tout mon coeur, j’ai dit à Jésus: 🙏 «Comme j’aimerais te donner avec mon esprit toute gloire, tout honneur et toute réparation au nom de toute la famille humaine, même des âmes perdues qui, hélas! ne t’ont pas livré leur intelligence.» 🔥 

Rempli de joie, Jésus me baisa le front en me disant: ❤️ «Par ce baiser, je scelle toutes tes pensées avec les miennes, de sorte que je puisse toujours trouver en toi tous les esprits créés et recevoir continuellement de toi, en leur nom, gloire, honneur et réparation.» ☀️

104.    21 mai 1919 [22 mai 1919 selon le texte italien] — Dans l’ère de la vie dans la Divine Volonté, les créatures procureront la gloire de Dieu au nom de toute la Création.

J’étais dans mon état habituel et mon petit esprit était perdu dans la sainte Volonté de Dieu. Sans que je sache comment, j’ai compris que l’homme ne donne pas à Dieu la gloire qu’il doit lui donner et je me sentais très amère à cause de cela. Voulant m’instruire et me consoler, mon doux Jésus me dit à travers une lumière intellectuelle:

«Ma fille, toutes mes oeuvres doivent être achevées. En conséquence, le dernier jour ne viendra pas avant que j’aie reçu des créatures tout l’honneur et toute la gloire attendus, tel qu’établi à l’origine. Ce que certaines créatures ne me donnent pas, d’autres me le procureront. Chez ces dernières, je doublerai les grâces que les premières avaient rejetées afin qu’elles soient en mesure de me donner une double portion de gloire et d’amour. À quelques-unes, en accord avec leurs dispositions, je donnerai les grâces que je donnerais normalement à dix; à d’autres, les grâces que je donnerais à cent; à d’autres, les grâces que je donnerais à mille; à d’autres, les grâces que je donnerais à une ville, voire à une province ou même à un royaume tout entier. Et ces créatures m’aimeront et me rendront gloire pour dix, cent, mille, etc. De cette façon, ma gloire de la part de la Création sera complète.

«Quand je vois qu’en dépit de son bon vouloir, une créature n’arrive pas à faire ce que j’attends d’elle, je l’attire dans ma Volonté où elle découvre la vertu de multiplier une simple action autant de fois qu’elle le désire, ce qui lui permet de me donner toute la gloire, tout l’honneur et tout l’amour que les autres créatures se sont abstenues de me donner. C’est ainsi que je suis à préparer l’ère de la vie dans ma Volonté. En cette ère se réalisera tout ce que les générations passées n’ont pas fait concernant l’amour, la gloire et l’honneur que la Création me doit. Je donnerai aux créatures des grâces inouïes.

«Et à toi que j’appelle à vivre dans ma Volonté, je suggère la prière suivante: ❤️ "Jésus, je dépose à tes pieds l’adoration et la sujétion de toute la famille humaine; je dépose dans ton Coeur les "je t’aime" de tous; je dépose sur tes lèvres mon baiser pour y sceller les baisers de toutes les créatures de toutes les générations; je te serre dans mes bras pour que tu sois serré par les bras de toutes les créatures de toutes les générations. Je veux que te parvienne la gloire de tous les travaux de toutes les créatures." ☀️ À la suite de cette prière, je ressentirai en toi l’adoration, les "je t’aime", les baisers, etc. de toute la famille humaine. Comment alors ne pas te donner l’amour, les baisers et les grâces prévus pour les autres!

«Sache, ma fille, que ce que la créature fait sur la terre constitue le capital qu’elle s’accumule pour le Ciel. Si elle fait peu, elle aura peu; si elle fait beaucoup elle aura beaucoup. Si une créature m’a aimé et glorifié pour dix, elle aura dix fois plus de contentement et de gloire et elle sera aimée dix fois plus par moi. Si une personne m’a aimé et glorifié pour cent ou pour mille, elle goûtera le contentement, l’amour et la gloire pour cent ou pour mille. C’est ainsi que je donnerai à la Création tout ce que j’avais prévu lui donner et que, réciproquement, la Création me donnera tout ce que j’avais prévu recevoir d’elle. Par conséquent, ma gloire sera complète.»

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😇 Jésus fait comprendre à Luisa, par une lumière intellectuelle, que, puisque Ses Oeuvres doivent être achevées, le dernier jour viendra seulement lorsque les créatures auront rendu «tout l’honneur et toute la gloire attendus tel qu’établi à l’origine.» Certaines créatures ne lui donnent pas "cet honneur et cette gloire" mais d'autres compenseront ce manque. Jésus dit: « je doublerai les grâces que les premières avaient rejetées afin qu’elles soient en mesure de me donner une double portion de gloire et d’amour.» Et ainsi de suite, selon les dispositions des âmes, Jésus donne —  dix fois, cent fois, mille fois plus de grâces, voire plus encore. «Et ces créatures M’aimeront et me rendront gloire pour dix, cent, mille, etc. De cette façon, Ma gloire de la part de la Création sera complète.»

Jésus aide l'âme qui «en dépit de son bon vouloir... n’arrive pas à faire» ce que Jésus attend d’elle. Il l’attire dans Sa Volonté «où elle découvre la vertu de multiplier une simple action autant de fois qu’elle le désire», pour donner à Son Créateur, la gloire, l'honneur et l'amour que les autres créatures se sont abstenues de donner. Ainsi, Jésus prépare l'Ère de la vie dans Sa Volonté. Il dit: «En cette ère se réalisera tout ce que les générations passées n’ont pas fait concernant l’amour, la gloire et l’honneur que la Création me doit. Je donnerai aux créatures des grâces inouïes.» 

Jésus termine: «ce que la créature fait sur la terre constitue le capital qu’elle s’accumule pour le Ciel. Si elle fait peu, elle aura peu; si elle fait beaucoup elle aura beaucoup.»

105.    24 mai 1919 — Raisons pour lesquelles Luisa est privée de la présence de Jésus.

Je me sentais très oppressée et affligée par la privation de mon doux Jésus et je lui disais de tout mon coeur: «Viens, ma Vie; sans toi je me sens mourir, pas seulement une fois, mais continuellement. Viens! je n’en peux plus, je n’en peux plus!» Mon doux Jésus bougea en moi et me fit percevoir qu’il baisait ardemment mon coeur. Se laissant voir, il me dit: «Ma fille, je sens un besoin irrésistible de donner libre cours à mon Amour pour toi.»

Je répliquai immédiatement: «Jésus, comme tu me fais souffrir! La privation de toi me tue! Toutes mes autres souffrances ne sont que des sourires et des baisers de toi, mais la privation de toi est une mort impitoyable. Ah! Jésus, Jésus! comme tu as changé!»

M’interrompant, Jésus me dit: «Fille de mon Amour, ne peux-tu pas te convaincre que je regarde le monde à travers toi? Et comme j’habite en toi, tu es contrainte de ressentir ce que le monde m’envoie: dureté, obscurité, péché, fureur de ma justice, etc. Par conséquent, plutôt que de fixer ton attention sur la privation de moi, pense à me protéger des maux que les créatures m’envoient et à amoindrir la fureur de ma justice. Je vais rester à l’abri en toi et les créatures seront moins châtiées.»

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🤔 🤯 Luisa se sent mourir continuellement à cause de l'absence de Jésus mais Jésus lui fait percevoir qu'il est bien là et qu'il baise ardemment son coeur. Donc elle souffre de Son absence et pourtant, il est là! Jésus lui dit: «Ma fille, je sens un besoin irrésistible de donner libre cours à mon Amour pour toi.» Jésus exprime son Amour en faisant souffrir Luisa par son "apparente absence"!

Jésus explique à Luisa, qui se plaint : «je regarde le monde à travers toi... Et comme j’habite en toi, tu es contrainte de ressentir ce que le monde m’envoie: dureté, obscurité, péché, fureur de ma justice». «...plutôt que de fixer ton attention sur la privation de moi, pense à me protéger des maux que les créatures m’envoient et à amoindrir la fureur de ma justice. Je vais rester à l’abri en toi et les créatures seront moins châtiées.»

Ainsi donc, quand Jésus est en Luisa, caché dans son coeur en lui donnant cette sensation de privation, c'est qu'Il donne libre cours à Son Amour pour Luisa et pendant ce temps-là, les créatures sont moins châtiées... Eumh... Est-ce bien cela?

106.    4 juin 1919 — Pour que la Rédemption soit complète, Jésus a dû subir l’injustice, la trahison et les moqueries de la part des hommes.

Je méditais sur la Passion de mon toujours aimable Jésus, en particulier sur l’avalanche de coups de fouet qui s’abattirent sur lui durant sa flagellation. Je me posais la question: «Lesquelles des souffrances de Jésus furent les plus grandes: celles que la Divinité lui donna tout au long de sa vie ou celles reçues des mains des Juifs à la fin de sa vie terrestre? » (🔗 8mai 1919)

Par l’illumination de mon intelligence, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, les souffrances qui m’ont été données par la Divinité surpassent de très loin celles qui m’ont été données par les créatures, autant en intensité qu’en nombre et en durée. Et ces souffrances n’étaient pas teintées de haine et d’injustice, mais plutôt accompagnées d’un Amour immense et de la complicité des trois Personnes Divines pour que mon Humanité souffre autant de morts qu’il allait y avoir de créatures à voir la lumière de la Création, ces créatures que le Père m’avait confiées avec tant d’Amour.

«Comme, en la Divinité, l’injustice et la haine n’existent pas et que, cependant, l’homme était gravement souillé par ces fautes et d’autres du genre, je devais être accablé d’injustices, de haine, de moqueries, etc., pour réparer ces fautes. C’est ainsi qu’aux dernières heures de ma vie terrestre, j’ai souffert la Passion de la part des créatures où les injustices, la haine, les moqueries, les vengeances, les humiliations, etc., que les hommes m’ont fait subir furent si grandes que ma pauvre Humanité devint l’opprobre et le rebut de tous, à tel point que je n’avais plus l’air d’un homme et que mes bourreaux en étaient eux-mêmes horrifiés.

«En somme, j’ai vécu deux Passions distinctes. Comme les créatures étaient incapables de multiplier en moi les souffrances et les morts — autant de morts que de pécheurs —, la Divinité fit subir ces choses à mon Humanité tout au long de ma vie terrestre, et cela, dans un Amour immense et en accord avec les trois Personnes Divines. Comme, par ailleurs, la Divinité était incapable d’injustices, etc., les créatures firent leur part en me faisant souffrir ma Passion dans les dernières heures de ma vie terrestre. Ainsi, la Rédemption fut totalement accomplie. Combien les âmes m’ont coûté! C’est pourquoi je les aime tant!»

Un autre jour, je me disais: «Mon Jésus bien-aimé m’a dit tant de choses; ai-je été vraiment attentive à faire ce qu’il m’a enseigné? Oh! combien peu je m’efforce de lui plaire! Comme je suis incapable de quoi que ce soit! Aussi, ses enseignements seront ma condamnation.»

Bougeant en moi, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, pourquoi t’affliges-tu? Les enseignements de ton Jésus ne serviront jamais à te condamner. Même si tu n’avais fait qu’une seule des choses que je t’ai enseignées, tu aurais fixé une étoile dans le ciel de ton âme. Tout comme j’ai déployé le firmament au-dessus de vos têtes et que, de mon Fiat, je l’ai garni d’étoiles, ainsi, j’ai déployé un ciel dans les profondeurs de ton âme et le "Fiat" du bien produit par toi — car tout bien est un fruit de ma Volonté — [et] vient l’orner d’étoiles. Si l’âme fait dix bonnes actions, il y place dix étoiles; pour un millier de bonnes actions, un millier d’étoiles.

«En conséquence, répète mes enseignements autant que tu le peux afin d’orner d’étoiles le ciel de ton âme et que ce ciel ne soit pas inférieur au ciel qui s’étend au-dessus de ta tête. Chacune de ces étoiles portera l’empreinte de l’enseignement de ton Jésus. Quel honneur tu me donneras!»

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😇 Chaque bonne action faite dans la Divine Volonté, selon les enseignements de Jésus, produit une étoile dans le Ciel de notre âme.

107.    16 juin 1919 — Il n’y a pas de sainteté sans la croix, pas de vertu sans souffrance.

Je me disais: «Où sont les souffrances que mon doux Jésus m’avait promises, alors que je ne souffre presque pas?» Mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, comment se fait-il que tu décides toi-même? Tu calcules les souffrances corporelles et moi je calcule les souffrances corporelles et les souffrances morales. Chaque fois que tu es privée de moi, c’est une mort que tu ressens et tu répares ainsi les morts que les âmes me donnent par leurs péchés. Quand tu souffres du froid, c’est une autre petite mort que tu ressens et tu répares pour la froideur des créatures en regard de mon Amour. Il en va de même pour toutes tes autres souffrances: par tes petites morts, tu participes à mes morts.

«Ne sais-tu pas que lorsque ma justice est contrainte de verser de nouveaux fléaux à cause des péchés des hommes, je suspens tes souffrances? Le mal sera si grand qu’il suscitera l’horreur. Je sais que cela est une souffrance pour toi, mais moi aussi j’ai connu cette souffrance. J’aurais aimé libérer les créatures de toute souffrance, autant dans le temps que dans l’éternité, mais cela ne me fut pas accordé par la sagesse du Père. Ah! ma fille, il n’y a pas de sainteté sans la croix, pas de vertu sans union avec la souffrance! Sache, cependant, que je te rétribuerai abondamment pour toutes les privations de ma présence dont tu souffres, de même que pour les souffrances que tu aimerais avoir, mais que tu n’as pas.»

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😇 Jésus s'occupe de toutes les souffrances: physiques et morales. Luisa se plaint de ne pas souffrir ou peu mais Jésus lui rappelle que lorsqu'elle est privée de Lui c’est une mort qu'elle ressent et qu'elle répare ainsi les morts que les âmes Lui donnent par leurs péchés. De même, si elle souffre du froid, «c’est une autre petite mort» qu'elle ressent et qu'elle répare ainsi la froideur des créatures en regard de Son Amour. Il en va ainsi pour chaque souffrance qu'elle ressent! Ce sont des petites morts qui participent aux morts que Jésus a subi tout au long de sa Vie terrestre, en réparation des péchés des créatures.

Jésus rappelle aussi à Luisa que lorsqu'il suspend les souffrances qu'Il lui donne, c'est que Sa Justice «est contrainte de verser de nouveaux fléaux à cause des péchés des hommes». Jésus aurait aimé «libérer les créatures de toute souffrance...», mais la Sagesse du Père ne l'a pas permis parce que: «il n’y a pas de sainteté sans la croix, pas de vertu sans union avec la souffrance!»

Ainsi, les souffrances des créatures contribuent à leur obtenir des vertus et à les conduire à la sainteté. Mais Luisa ne souffre pas beaucoup à ce moment-là ou peu. Est-ce à dire qu'elle obtiendra moins de grâces à cause de cela? Non. Jésus promet à Luisa de la rétribuer abondamment pour toutes les souffrances occasionnées par sa privation de Lui de même que pour les souffrances qu'elle aurait voulu mais n'a pas eues.

108.   27 juin 1919 — Les vertus émanant du coeur des créatures se joignent harmonieusement à celles émanant du Coeur de Jésus.

J’étais dans mon état habituel et, me faisant voir son très saint Coeur, Jésus me dit: «Ma fille, pour chaque vertu pratiquée par ❤️ Mon Coeur, une source en jaillit. Cette source se subdivise en d’innombrables ruisselets qui atteignent le Ciel, où ils glorifient dignement le Père au nom de tous. Ils redescendent ensuite vers la terre pour le bien des créatures.

«En pratiquant les vertus, les créatures forment elles aussi de petites sources dans 🧡 leur coeur, lesquelles se subdivisent également en ruisselets; ceux-ci se joignent aux miens et, fondus ensemble, ils atteignent le Ciel où ils glorifient le Père Céleste, pour ensuite redescendre sur la terre pour le bien de tous. Une telle harmonie est ainsi formée entre le Ciel et la terre que les Anges eux-mêmes sont étonnés de cette vision enchanteresse. Par conséquent, sois attentive en pratiquant les vertus de mon Coeur pour ainsi me permettre d’ouvrir les sources de mes grâces.»

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😇 Chaque vertu pratiquée par la créature forme une source qui jaillit du coeur de cette créature, se subdivise en ruisselets qui se joignent à ceux de Jésus et issus de la source de Son propre Coeur Très Saint, puis, fondus ensemble, ces ruisselets «atteignent le Ciel où ils glorifient le Père Céleste, pour ensuite redescendre sur la terre pour le bien de tous.» Ainsi, l'harmonie se forme «entre le Ciel et la terre», «les Anges eux-mêmes sont étonnés».

109.    11 juillet 1919 — Les ciels de notre âme.

Je vis des jours très amers. Mon aimable Jésus ne se laisse voir que très peu ou pas du tout, ou comme l’éclair. Je me souviens qu’une nuit, il m’apparut exténué. Il portait dans ses bras comme un paquet d’âmes. Me regardant, il me dit:

«Ah! ma fille, la tuerie qu’ils feront sera telle que seulement ce paquet d’âmes que je tiens sera épargné! À quelle folie les hommes en sont-ils arrivés? Toi, ne te trouble pas! Sois fidèle pendant mon absence et, après la tempête, je te paierai abondamment pour toutes tes privations, redoublant mes visites et mes grâces.» Puis, presqu’en pleurant, il disparut. Inutile de dire la torture de mon pauvre coeur!

Un autre jour, une illumination rapide de mon esprit me fit comprendre que lorsque Jésus béni plaça le ciel au-dessus de nos têtes, il plaça aussi un ciel dans notre âme, en fait, plusieurs ciels. Notre intelligence est un ciel, notre vision est un ciel, notre parler, notre agir, nos désirs, nos affections, notre coeur sont des ciels, avec la différence que le ciel extérieur ne change pas — les étoiles n’augmentent pas et ne diminuent pas —, alors que les ciels de notre intérieur sont sujets à des changements.

Si le ciel de notre esprit pense saintement, alors, pendant qu’elles se forment, nos pensées créent des étoiles, des soleils et de très belles comètes. Et quand notre ange les voit, il les prend et les place dans le ciel de notre intelligence. Si le ciel de notre esprit est saint, il en va ainsi de notre regard, de nos paroles, de nos désirs et de nos battements de coeur. Ainsi, nos regards deviennent des étoiles, nos paroles se changent en lumière, nos désirs sont des comètes, nos battements de coeur forment un soleil. Chacun de nos sens orne son propre ciel.

Par contre, si notre esprit est mauvais, rien de beau n’est formé, plutôt une grande noirceur s’étend et vient obscurcir nos autres ciels. Ainsi, notre regard envoie des éclairs d’impatience, notre parler profère des blasphèmes, nos désirs jettent des éclairs de passions brutales, notre coeur émet une grêle dévastatrice sur les travaux des créatures. Pauvres ciels, ils sont obscurs à faire pitié!

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😇 Luisa souffre de l'absence de Jésus. Une nuit, Jésus vient avec un paquet d'âmes dans les bras. Ce sont les âmes qui seront épargnées après la tempête. Il repart, très triste, exécuter sa Justice. Un autre jour, Luisa reçoit une "illumination» de son esprit sur les ciels de l'âme. Elle comprend que Jésus a placé un ciel sur nos têtes mais aussi — plusieurs ciels dans notre âme. Chaque faculté, chaque sens forme un ciel dans notre âme. «Notre intelligence est un ciel, notre vision est un ciel, notre parler, notre agir, nos désirs, nos affections, notre coeur sont des ciels.» La différence entre les deux: le ciel sur nos têtes est relativement stable alors que les ciels de notre âme sont "changeants". 

Si notre esprit pense saintement, il en va ainsi du reste de nos sens «nos regards deviennent des étoiles, nos paroles se changent en lumière, nos désirs sont des comètes, nos battements de coeur forment un soleil» chacun de nos sens ornant son propre ciel. 

Mais si notre esprit est mauvais, «une grande noirceur... vient obscurcir nos autres ciels...notre regard envoie des éclairs d’impatience, notre parler profère des blasphèmes, nos désirs jettent des éclairs de passions brutales, notre coeur émet une grêle dévastatrice sur les travaux des créatures.» 

110.    6 août 1919 — L’abandon de l’âme à Dieu. Valeur des actes faits dans la Divine Volonté.

Je vis des jours très amers. Mon pauvre coeur est paralysé par la souffrance à cause de la privation de celui qui est ma vie et mon tout. Quoique résignée, je ne peux pas m’empêcher de me plaindre à mon doux Jésus quand il passe hâtivement devant moi ou qu’il bouge en moi. Je me souviens qu’un jour, pendant que je me plaignais, il me dit:

«L’abandon entre mes mains est comme deux torrents qui se rejoignent avec une grande force; leurs eaux réunies forment des vagues si hautes qu’elles parviennent jusqu’au Ciel, ce qui a pour conséquence que leurs lits se vident. Le murmure de ces eaux atteignant le Ciel est si beau et harmonieux que le Ciel se sent honoré et investi d’une nouvelle beauté. Et les saints disent en choeur: "Cette harmonie ravissante provient d’une âme qui s’est abandonnée à Dieu. Que c’est beau, que c’est beau!"»

Un autre jour, il me dit: «De quoi as-tu donc peur? Abandonne-toi à moi et tu seras entourée par moi comme d’un cercle, de telle façon que si les ennemis, les occasions ou les dangers se présentent, ils auront affaire à moi, pas à toi: je répondrai à ta place. Le vrai abandon à moi résulte en un repos pour l’âme et un travail pour moi. Si l’âme est nerveuse, cela signifie qu’elle n’est pas abandonnée à moi. Pour celle qui veut vivre par elle-même, son agitation est sa juste peine; elle me fait grand mal et se fait grand préjudice.»

Un autre jour où je me lamentais avec plus de force, mon aimable Jésus me dit avec une grande bonté: «Ma fille, calme-toi! Ce que tu vis est en vue des nouveaux châtiments qui viennent. Lis bien ce que je t’ai fait écrire et tu trouveras que les châtiments ne sont pas tous arrivés. Beaucoup d’autres villes seront détruites! Les nations continueront à s’opposer l’une à l’autre. Qu’en sera-t-il de l’Italie? Ses nations amies deviendront ses plus féroces ennemis. Patience donc, ma fille! Quand tout sera prêt pour rappeler l’homme à l’ordre, je viendrai à toi comme auparavant et nous pleurerons et prierons ensemble pour l’homme ingrat. Quant à toi, ne quitte jamais ma Volonté. Puisque ma Volonté est éternelle, tout ce qui est fait en elle acquiert une valeur éternelle et infinie. C’est comme une monnaie qui prend sans cesse de la valeur et ne s’écroule jamais. Les plus petites actions faites dans ma Volonté s’inscrivent dans le Ciel en caractères indélébiles en se disant: “Nous sommes des actions éternelles parce qu’une Volonté éternelle nous a formées.”

«C’est comme si de l’or liquide avait été versé dans un vase d’argile et qu’à partir de cet or, un orfèvre fabriquait des objets en or. Pourrait-on dire que cet or n’est pas de l’or parce qu’il a été versé dans un vase d’argile? Certainement pas! De l’or est toujours de l’or, quel que soit le contenant dans lequel il se trouve. Dans cet exemple, le vase d’argile représente l’âme et l’or, ma Volonté. Les actions de la créature agissant dans ma Volonté lient ma Volonté à la sienne et les deux se liquéfient ensemble. À l’aide de ce liquide, moi, l’orfèvre divin, je transforme les actes de l’âme en or éternel de telle façon que je puisse dire que ces actes sont miens et que, également, l’âme puisse dire qu’ils sont siens.»

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😇 Luisa «est paralysé par la souffrance à cause de la privation» de Jésus. Un jour il lui dit: «L’abandon entre mes mains est comme "deux torrents" qui se rejoignent avec une grande force» formant ainsi de hautes vagues qui parviennent au Ciel et vident leurs lits. Le Ciel se sent investi d’une nouvelle beauté disant: "Cette harmonie... provient d’une âme qui s’est abandonnée à Dieu."» Jésus dit encore à Luisa: «Abandonne-toi à Moi et tu seras entourée par Moi comme d’un cercle»; «si les ennemis, les occasions ou les dangers se présentent... je répondrai à ta place.» «Le vrai abandon à moi résulte en un repos pour l’âme et un travail pour moi.» Une âme qui est "nerveuse", "agitée" «n’est pas abandonnée à Moi.», «elle...se fait grand préjudice.» 

Un autre jour Jésus dit à Luisa de se calmer; la privation dont elle souffre est «en vue des nouveaux châtiments qui viennent.» Il lui dit de ne jamais quitter Sa Volonté. Il explique que Sa Volonté «étant éternelle, tout ce qui est fait en elle (en Sa Volonté) acquiert une valeur éternelle et infinie.», «comme une monnaie qui prend sans cesse de la valeur et ne s’écroule jamais.» Imaginons de l'or liquide: "la Volonté divine" versé dans un vase d'argile: "l’âme". Les actions que la créature commet dans la Volonté divine lient ensemble les deux volontés: divine et humaine, comme dans un liquide. Avec ce liquide, «l’orfèvre divin» « transforme les actes de l’âme en or éternel». Jésus et l'âme peuvent dire ensemble: «ces actes sont miens».

111.   3 septembre 1919 — Savoir se fondre en Jésus afin de pouvoir faire toutes les réparations requises.

Je me plaignais à mon doux Jésus de mon pauvre état et aussi du fait que je suis un être inutile et incapable de faire le bien. Et je me demandais quel est le but de ma vie. Mon aimable Jésus me dit:

«Ma fille, le but de ta vie est une chose qui relève de moi et non pas de toi. Sache cependant que le simple fait de te fondre en moi plusieurs fois par jour est de nature à maintenir l’équilibre concernant les réparations requises à l’égard de la Divinité. En effet, seulement la personne qui sait se fondre en moi et me prendre comme principe de toutes ses actions peut, au nom de chacun et de chaque chose, maintenir l’équilibre concernant la gloire du Père et toutes les réparations requises.

«Cela te semble-t-il banal? Ne ressens-tu pas que tu ne peux pas t’arrêter de le faire et que je ne te laisse pas tant que tu ne t’es pas substituée à chacun de mes membres pour présenter en leur nom les réparations voulues? Essaie de réparer pour tous autant que tu le peux. Si tu savais tout le bien que le monde reçoit quand une âme, sans une ombre d’intérêt personnel et seulement par amour pour moi, s’élève entre le Ciel et la terre et, unie à moi, fait les réparations nécessaires au nom de tous!»

112.  13 septembre 1919 — L’âme doit mourir à sa propre vie pour pouvoir vivre de la vie même de Jésus.

Mon amertume augmentait et je me plaignais à mon toujours aimable Jésus en lui disant: «Pitié, mon Amour, pitié! Ne vois-tu pas à quel point je suis anéantie? Je me sens comme si je n’avais plus de vie, ni de désir, ni d’affection, ni d’amour; tout dans mon intérieur est comme mort. Ah! Jésus! où sont en moi les fruits de tous tes enseignements?» Pendant que je disais cela, j’ai senti Jésus tout près de moi qui m’attachait et me rattachait avec de fortes chaînes. Il me dit:

«Ma fille, le signe le plus sûr que mes enseignements ont produit du fruit en toi est que tu ne sens plus rien de toi-même. La vie dans ma Volonté ne consiste-t-elle pas à se dissoudre en moi? Pourquoi cherches-tu donc tes désirs, tes affections, etc. si tu les as dissous dans ma Volonté? Ma Volonté est immense et ça demande trop d’effort pour la cerner. Pour vivre en moi, il vaut mieux ne plus vivre de sa propre vie; autrement, on montre qu’on n’est pas heureux de vivre de ma vie et d’être complètement dissous en moi.»

113.    26 septembre 1919 — Ce qu’entraîne l’état de victime.

Je me plaignais beaucoup auprès de mon aimable Jésus. Il me dit: «Ma fille, l’âme victime est exposée à recevoir tous les coups de la justice divine et à ressentir les souffrances des autres. Oh! comme mon Humanité gémissait sous les rigueurs de l’état de victime! Conséquemment à ton état de privations, tu peux déduire comment les créatures se comportent par rapport à moi et comment la justice divine se prépare à les punir par de terribles fléaux. L’homme a atteint l’état de la folie totale et, avec les insensés, les plus durs coups de fouet sont nécessaires. Quant à toi, ne change rien; tu verras ce que Jésus fera pour toi.»

114.   8 octobre 1919 — Fruits de la confiance en Jésus.

Poursuivant dans mon état habituel de souffrances et de privations, je passais mon temps avec mon doux Jésus, complètement abandonnée à lui et presque silencieuse, comme un petit enfant. Se montrant en mon intérieur, il me dit:

«Ma fille, la confiance en moi est comme un nuage de lumière dans lequel l’âme reste si bien enveloppée que toute crainte, tout doute et toute faiblesse ont disparu. Cette confiance remplit l’âme d’un pur amour et la rend si osée qu’elle s’attache à mon sein et s’abreuve de mon lait; elle ne veut plus d’autre nourriture. Si rien ne vient de mon sein, ce que je permets pour que la confiance augmente au maximum, l’âme ne se décourage pas. Au contraire, elle s’acharne, frappe sa tête contre ma poitrine alors que je souris intérieurement et la laisse faire.

«L’âme confiante est mon sourire et mon amusement. Celui qui a confiance en moi m’aime et croit que je suis riche, puissant et grand. Par contre, celui qui n’a pas confiance en moi, ne m’aime pas vraiment; il me déshonore et croit que je suis pauvre, faible et petit. Quel affront il me fait!»

115.     15 octobre 1919 — La vie dans la Divine Volonté met l’âme en sécurité.

Poursuivant dans mon état habituel, je pensais: «Comment cela se fait-il? Je suis si mauvaise, si bonne à rien! La privation de mon Jésus m’a réduite à un tel état que, si on pouvait le voir, il ferait pleurer même une pierre et, par-dessus le marché, aucun doute, aucune peur du jugement ou de l’enfer en moi. Dans quel état horrifiant je me trouve!»

Pendant que j’entretenais de telles pensées, mon aimable Jésus bougea en moi et me dit: «Ma fille, dès que l’âme décide de vivre dans ma Volonté, tout doute et toute peur disparaissent. Cette âme ressemble à la fille d’un roi qui, alors que de nombreuses personnes lui disent qu’elle n’est pas la fille du roi, elle ne prête aucune attention à ces propos et, au contraire, elle dit à tous fièrement: "Il est inutile d’essayer de semer le doute et la peur en moi; je suis vraiment la fille du roi; le roi est mon père; je vis avec lui et son royaume est à moi."

«Parmi tous les bienfaits que procure à l’âme la vie dans ma Volonté, il y a celui de la sécurité. Comme l’âme fait sien tout ce qui est mien, comment peut-elle craindre pour ses possessions? Ainsi, la crainte, le doute et la peur de l’enfer sont absents; ils ne trouvent ni la clé, ni la porte, ni le chemin pour entrer dans cette âme. Quand l’âme entre dans la Divine Volonté, elle se dépouille d’elle-même et je la revêts de moi-même et d’habits royaux, lesquels sont pour elle le sceau qu’elle est ma fille et que mon royaume est à elle autant qu’à moi. De plus, défendant nos droits, elle participe au jugement et aux condamnations des autres. Pourquoi donc aller à la pêche aux peurs?»

116.    3 novembre 1919 — Les souffrances de Luisa reproduisent celles que la très sainte Humanité de Jésus vécut en tant que victime.

Je pensais à mon pauvre état. La souffrance de la privation de Jésus me paralysait, mais je restais calme et tout abandonnée à mon doux Jésus. Le Ciel semblait fermé pour moi. Quant à la terre, ça faisait très longtemps que j’avais perdu le contact avec elle. Et puisqu’elle était inexistante pour moi, comment aurais-je pu en espérer de l’aide? Ainsi, je n’avais même pas l’espérance d’avoir de l’aide des gens de ce pauvre monde. Si je n’avais pas eu la douce espérance en mon Jésus, ma vie, mon tout, mon unique soutien, je ne sais pas ce que j’aurais fait.

Voyant que je ne pouvais plus en prendre, mon toujours aimable Jésus vint et, plaçant sa sainte main sur mon front afin de me donner de la force, il me dit: «Pauvre fille, fille de mon Coeur et de mes souffrances, courage, ne perds pas coeur! Rien n’est terminé pour toi. Au contraire, quand tout semble terminé, c’est alors que tout commence. De tout ce que tu penses, rien n’est vrai. Ton état présent n’est rien d’autre qu’un aspect de l’état de victime que vivait mon Humanité. Oh! que de fois s’est-elle trouvée dans cet état si douloureux!

«Ma Divinité, qui avait tous les pouvoirs et voulait que j’expie pour toute la famille humaine, me fit ressentir le rejet, l’oubli et toutes les corrections que la nature humaine s’était mérité. C’était pour moi des souffrances très grandes. Comme j’étais uni à la Divinité — mon Humanité et ma Divinité ne faisant qu’un — , la séparation d’avec elle m’était un véritable martyre. Être aimé et en même temps me sentir oublié, être honoré et en même temps me sentir trahi, être saint et en même temps me voir couvert de tous les péchés, quels effrayants contrastes, quelles souffrances extrêmes! Un miracle de ma Toute-Puissance m’était nécessaire pour que je puisse porter toutes ces souffrances.

«Présentement, ma justice veut que ces souffrances soient renouvelées. Et qui peut se prêter à ce renouvellement, sinon celle qui s’est identifiée à moi, qui a eu l’honneur d’être choisie pour vivre dans les hauteurs de ma Volonté, d’où, comme de son centre, elle me fait réparation et m’aime au nom de toutes les créatures? C’est ainsi qu’elle ressent l’oubli, le rejet et la séparation d’avec celui qui est toute sa vie! Ce sont là des souffrances que seulement ton Jésus peut évaluer.

«Aussi, calme-toi; cet état va finir pour que tu passes à d’autres étapes de mon Humanité. Quand tu te sens incapable d’en prendre plus, abandonne-toi encore plus à moi et tu sentiras ton Jésus prier, souffrir et réparer alors que toi, tu l’observeras: je serai l’acteur et toi la spectatrice. Quand tu seras restaurée, tu reprendras le rôle d’actrice et je serai le spectateur. Il y aura ainsi alternance entre nous deux.»

117.    6 décembre 1919 — Dans la Divine Volonté, l’âme peut donner à Dieu l’amour que les réprouvés lui refusent. Dieu créa l’homme libre avec la capacité de faire tout le bien qu’il veut.

Je ne me sens pas la force d’écrire ce qu’on me demande. Je ne dirai que quelques mots de ce que je n’avais même pas pensé de mettre sur papier et que mon doux Jésus m’a remémoré.

Un soir, j’adorais mon Jésus crucifié en lui disant: 🙏 «Mon Amour, dans ta Volonté et au nom de toute la famille humaine, je t’adore, je te serre dans mes bras et je répare. Je donne tes Plaies et ton Sang à tous afin que tous soient sauvés. Et comme les âmes perdues ne peuvent plus profiter de ton Sang très précieux et t’aimer, je le fais à leur place. Je veux qu’en aucune manière ton Amour soit fraudé par les créatures. Je veux t’aimer et compenser au nom de tous, du premier homme jusqu’au dernier.» 🔥 

Pendant que je disais cela et bien d’autres choses, mon doux Jésus étendit ses bras autour de mon cou et me serra sur lui en me disant: ❤️ «Ma fille, écho de ma vie, pendant que tu priais, ma miséricorde se raviva et ma justice perdit sa sévérité. Et cela, pas seulement pour le temps présent, mais aussi pour les temps à venir: tes prières dans ma Volonté resteront agissantes. J’ai senti ton amour au nom des âmes perdues et, en conséquence, mon Coeur a ressenti une tendresse spéciale envers toi. Trouvant en toi l’amour que ces âmes me doivent, je t’ai versé les grâces que j’avais prévues pour elles.» ☀️

Une autre fois, il me dit: «Ma fille, j’aime tant l’homme qu’en le créant, je l’ai gratifié de la liberté, contrairement à ce que j’ai fait pour les cieux, les étoiles, le soleil et toute la nature — les cieux ne peuvent ni s’ajouter ni s’enlever d’étoiles; le soleil ne peut ni s’ajouter ni s’enlever de lumière. Plus encore, j’ai voulu que l’homme soit à mes côtés pour qu’en faisant le bien et en s’exerçant aux vertus, il crée ses propres étoiles et ses propres soleils pour l’ornementation du ciel de son âme. Plus il fera de bien, plus d’étoiles il formera. Plus son amour et ses sacrifices seront grands, plus il ajoutera de splendeur et de lumière à ses soleils.

«Présent dans le ciel de son âme, Je lui dis: "Mon fils, plus tu deviens beau, plus tu me fais plaisir. J’aime tant ta beauté que je te presse de te mettre à la tâche. Aussitôt que tu t’y mettras, j’accourrai et je renouvellerai ta capacité créatrice, te donnant le pouvoir de faire tout le bien que tu voudras. Je t’aime tant que je n’ai pas fait de toi un esclave, mais un homme libre."

«Hélas! que d’abus concernant ce pouvoir que j’ai donné à l’homme! Et il a l’audace de s’en servir pour sa ruine et pour offenser son Créateur!»

118.    15 décembre 1919 — La Divine Volonté est la fontaine de tous les biens.

Je disais à mon toujours aimable Jésus: «Puisque tu ne veux rien me dire, dis-moi au moins que tu me pardonnes si je t’ai offensé.» Il me répondit: «En quoi as-tu besoin de pardon? L’âme qui fait ma Volonté et vit en elle n’a plus en elle la fontaine du mal, parce que ma Volonté est la fontaine éternelle, immuable et inviolable de tout bien et de toute sainteté. Quiconque s’abreuve à cette fontaine est saint et le mal n’a pas d’emprise sur lui; si le mal essaie de se manifester, il ne prend pas racine parce que la fontaine à laquelle il s’abreuve est sainte.

«Quand ma justice me force à frapper les créatures, il semble que je leur fais du mal; on va jusqu’à dire que je suis injuste. Mais cela est impossible parce que la fontaine du mal n’est pas en moi. Tout au contraire, dans ces souffrances que j’envoie, il y a l’Amour le plus tendre et le plus intense. C’est la volonté humaine qui est la fontaine du mal; si elle semble faire quelque bien, ce bien est infecté et quiconque y touche en devient également infecté.»

Après cela, je me suis substituée à chaque créature comme Jésus me l’a enseigné. Par la suite, il m’a dit: «Ma fille, quand tu répètes ce que je t’ai enseigné, je me sens blessé par mon propre Amour. Quand je t’enseignais ces choses, je te blessais de mon Amour et quand tu les répètes, tu me blesses à ton tour. Même le simple fait de te remémorer mes paroles et mes enseignements me blesse. Si tu m’aimes, blesse-moi toujours!»

119.    26 décembre 1919 — La vie dans la Divine Volonté est un sacrement surpassant tous les sacrements institutionnels ensemble.

Je me disais: «Comment se peut-il que faire la Divine Volonté surpasse même les sacrements?» Bougeant en moi, Jésus me dit: «Ma fille, pourquoi les sacrements sont-ils nommés sacrements? Parce qu’ils sont sacrés, qu’ils ont le pouvoir de conférer la grâce et la sainteté. Néanmoins, ils agissent suivant les dispositions de la créature, si bien qu’ils sont parfois sans fruits, incapables d’accorder les biens qu’ils contiennent.

«Ma Volonté, quant à elle, est sainte et sacrée; elle comporte les vertus de tous les sacrements institutionnels ensemble. Elle n’a pas à travailler pour disposer l’âme à recevoir les biens qu’elle comporte: aussitôt que l’âme se dispose à faire ma Volonté, au prix même de tous les sacrifices, elle a automatiquement les dispositions requises et, voyant cela, ma Volonté se communique à elle sans délai et y verse les biens qu’elle contient. Elle forme ainsi les héros et les martyrs de la Divine Volonté, le plus grand de tous les prodiges.

«Que font les sacrements, sinon d’unir l’âme à Dieu! Et que fait ma Volonté? N’est-ce pas d’unir la volonté de la créature à celle de son Créateur, de la dissoudre dans la Volonté éternelle? Quand l’âme se fond dans ma Volonté, c’est le néant qui s’élève vers le Tout et le Tout qui descend vers le néant. C’est le plus noble, le plus pur, le plus beau et le plus héroïque acte que la créature puisse faire.

«Oh! oui! je te le confirme, ma Volonté est un sacrement qui surpasse tous les sacrements institutionnels ensemble. Le sacrement de ma Volonté agit d’une manière plus admirable, sans aucun intermédiaire, sans rien de matériel; il opère entre ma Volonté et la volonté de la créature. Les deux s’unissent et forment le sacrement. Ma Volonté est vie et l’âme en reçoit la vie; ma Volonté est sainteté et l’âme en reçoit la sainteté; ma Volonté est force et l’âme en reçoit la force; et ainsi de suite.

«Par contre, combien mes autres sacrements, ces canaux que j’ai laissés à mon Église, doivent-ils travailler pour disposer les âmes, si seulement ils y parviennent! Combien de fois ils sont bafoués ou méprisés! Quelques-uns s’en servent même pour leur gloire personnelle et pour m’offenser. Ah! si tu savais les grands sacrilèges commis dans le sacrement de pénitence et les abus horribles dans le sacrement de l’Eucharistie, tu pleurerais avec moi!

«Oh! oui! seulement le sacrement de ma Volonté peut chanter victoire. Il est complet dans ses effets et intouchable par les offenses des créatures. C’est que, pour entrer dans ma Volonté, la créature doit mettre de côté sa propre volonté et ses passions; c’est seulement alors que ma Volonté l’investit et accomplit en elle ses prodiges.

«Quand je parle de ma Volonté, je célèbre sans arrêt, ma joie est complète. Quand entre en action le sacrement de ma Volonté, aucune amertume ne se manifeste entre l’âme et moi. Pour les autres sacrements, par contre, mon Coeur nage dans le chagrin; l’homme les a changés en fontaines d’amertume alors que je les avais institués comme des fontaines de grâces.»

120.     1er janvier 1920 — Chaque action faite dans la Divine Volonté se transforme en une hostie éternelle. [Dans chaque acte que l'âme fait dans la Divine Volonté, Jésus demeure multiplié comme dans les Hosties sacramentelles.]

Je me trouvais dans mon état habituel. Venant de mon intérieur, mon aimable Jésus se montra tout baigné de larmes. Même ses vêtements et ses mains très sacrées étaient baignés de larmes. Cette vue me plongea dans un profond chagrin. J’en fus secouée. Il me dit: «Ma fille, quels bouleversements connaîtra le monde! Les châtiments déferleront plus douloureux qu’avant, si bien que je ne cesserai de pleurer sur le triste sort du monde.»

Il ajouta: «Ma Volonté est comme un cercle; celui qui y entre est pris au piège de sorte qu’il ne peut plus trouver le moyen d’en sortir. Tout ce qu’il y fait reste fixé au point éternel et se répand dans le cercle de l’éternité.» [Ma fille, ma Volonté est une roue, et celui qui y entre reste à l'intérieur d'un circuit, afin de ne pas trouver d'ouverture pour en sortir; et tout ce qu'il fait reste épinglé au point éternel et coule dans la roue de l'éternité. "Texte Italien"]

Il ajouta encore: «Sais-tu de quoi est fait le vêtement de celui qui vit dans ma Volonté? Il n’est pas fait d’or, mais de la plus pure lumière. Il est comme un miroir montrant à tout le Ciel les actions de cette âme. Il est orné de plusieurs miroirs et, dans chacun d’eux, on peut me voir entièrement. Ainsi, de partout où on regarde l’âme, de l’arrière, de l’avant, du côté gauche ou du côté droit, on me voit multiplié autant de fois que l’âme a fait d’actions dans ma Volonté. Je ne pourrais pas donner un plus beau vêtement à cette âme. Ce vêtement est la distinction exclusive des âmes vivant dans ma Volonté.»

Ces paroles me laissèrent un peu perplexe. Jésus ajouta: «Pourquoi doutes-tu? La même chose ne se produit-elle pas concernant les hosties sacramentelles? S’il y a un millier d’hosties, il y aura un millier de Jésus qui se communiqueront à un millier d’âmes; s’il y a une centaine d’hosties, il n’y a qu’une centaine de Jésus qui ne se donneront qu’à une centaine d’âmes. Par chaque action faite dans Ma Volonté, l’âme M’encercle et Me scelle à l’intérieur de sa volonté (la volonté de l'âme). 

«Les actes faits dans Ma Volonté sont des hosties éternelles dont les espèces ne sont pas sujettes à être consommées (contrairement à ce qu’il en est pour les hosties sacramentelles, où ma vie sacramentelle cesse dès que les espèces sacramentelles sont consommées). Dans les hosties de ma Volonté, il n’y a pas de farine ou d’autre matière; leur substance est ma Volonté éternelle unie à la volonté de la créature qui, fondue dans la mienne, est devenue éternelle; ces deux volontés ne sont pas sujettes à être consommées.

«Qu’y a-t-il de surprenant à ce que la totalité de ma personne soit multipliée autant de fois qu’il y a d’actions faites dans ma Volonté? Pour chacune de ces actions, je suis scellé dans l’âme et l’âme est scellée en moi. Ce sont là des prodiges de ma Volonté. N’est-ce pas assez pour t’enlever tout doute.»

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😇 Jésus dit à Luisa que Sa Volonté est comme un cercle sans ouverture. Celui qui y entre ne peut plus en sortir. Ce qu’il y fait «reste fixé au point éternel et se répand dans le cercle de l’éternité.» Le vêtement de celui qui y vit est de pure lumière et comme un miroir, montre au Ciel les actions de l'âme. Comme ce vêtement est orné de plusieurs miroirs dans lesquels on voit Jésus, peu importe de quel côté on regarde l’âme, Jésus est multiplié autant de fois que celle-ci a fait d’actions dans Sa Volonté. 

Pour chaque acte que l'âme accomplit dans la Volonté divine — Jésus est scellé dans l’âme (dans la volonté de l'âme) et l’âme est scellée en Jésus (dans le cercle de Sa Volonté). Jésus dit: «Les actes faits dans Ma Volonté sont des hosties éternelles dont les espèces ne sont pas sujettes à être consommées». On peut dire que pour chaque acte accompli dans Sa Volonté, il y a une communion éternelle d'une "hostie de Volonté" (volonté de la créature unie à la Volonté Éternelle lors d'un acte) — éternelle puisque la Volonté divine est éternelle. 

Par comparaison, lors de la communion sacramentelle, les hosties sont consommées (mangées). La vie sacramentelle de Jésus cesse dans l'âme qui a communié, après la dissolution des espèces.

¹ Communion= union commune