no 41 à 60

41.    8 avril 1918 — La différence entre vivre simplement en union avec Jésus et vivre dans sa Divine Volonté.

Pendant que je discutais sur ce que signifie vivre dans la Divine Volonté, quelqu’un émit l’opinion que cela consiste à vivre en union avec Dieu. Se montrant à moi, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, il y a une grande différence entre vivre simplement uni à moi et vivre dans ma Volonté.»

Pendant qu’il disait cela, il tendit le bras vers moi et me dit: «Viens un moment dans ma Volonté et tu verras la grande différence.» Je me trouvai ainsi en Jésus; mon petit atome nageait dans la Volonté éternelle. Comme cette Volonté est un acte simple comportant tous les autres actes (passés, présents et futurs), je pris part à cet acte simple, dans la mesure où cela est possible pour une créature. J’ai même pris part à des actes qui n’existent pas encore et qui existeront à la fin des siècles et aussi longtemps que Dieu sera Dieu. Pour tout cela, je l’ai aimé, remercié, béni, etc.

Il n’y avait aucun acte qui m’échappait et j’ai pu faire mien l’Amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit, vu que leur Volonté était mienne; et je leur ai donné cet Amour comme étant mien. Comme j’étais heureuse! Eux, ils trouvaient un plein contentement en recevant de moi leur propre Amour. Mais qui peut tout dire? Il me manque les mots.

Jésus béni me dit: «As-tu vu ce qu’est vivre dans ma Volonté? C’est disparaître et, dans la mesure où c’est possible pour une créature, entrer dans la sphère de l’Éternité, dans la Toute-Puissance de l’Éternel, dans l’Esprit incréé, et prendre part à chaque acte divin. C’est jouir de toutes les qualités divines alors même que l’on est sur la terre. C’est haïr le mal d’une manière divine. C’est tout couvrir sans s’épuiser, vu que la volonté qui anime l’âme est divine. C’est la sainteté non encore connue sur la terre et que je ferai connaître, la plus belle et la plus brillante, qui sera la couronne et l’achèvement de toutes les autres saintetés.

«Par contre, celui qui vit simplement uni à moi ne disparaît pas; deux êtres sont ensemble, non fondus en un seul. Quiconque ne disparaît pas ne peut entrer dans la sphère de l’Éternité pour prendre part à tous les actes divins. Réfléchis bien et tu verras une grande différence.»

42.    12 avril 1918 — Savoir se reposer en Jésus. La pureté d’intention.

Me trouvant dans mon état habituel, je ressentais un besoin extrême d’être avec Jésus, de me reposer en lui. Mon doux Jésus vint et me dit: «Ma fille, repose-toi en moi. Tu me trouveras toujours à ta disposition; je ne te ferai jamais défaut. Plus tu te reposeras en moi, plus je me verserai en toi. Souvent, ressentant le besoin de me reposer, je viendrai à toi et je me reposerai en toi, me servant à moi-même le repos que je t’accorde.»

Puis, il ajouta: «Quand les âmes font tout pour me plaire, m’aimer et vivre aux dépens de ma Volonté, elles deviennent comme des membres de mon corps en lesquels je me glorifie comme si c’était les miens. Autrement, elles sont comme des membres disloqués qui me font souffrir; elles font souffrir non seulement moi, mais aussi elles-mêmes et leurs semblables. Elles sont des membres qui laissent échapper des matières purulentes contaminant même le bien qu’elles font.»

43.    16 avril 1918 — Les souffrances permettent de trouver Jésus.

Poursuivant dans mon état habituel, je ressentais mon pauvre coeur oppressé et en grande souffrance — je ne dis pas ceci pour me plaindre. Mon toujours aimable Jésus vint et me dit: «Ma fille, j’envoie des souffrances aux créatures pour qu’elles me trouvent à travers elles. Je suis comme enveloppé par ces souffrances et si l’âme souffre avec patience et amour, elle brise l’enveloppe qui me recouvre et me trouve. Autrement, je demeure caché dans ces souffrances, l’âme ne me découvre pas et je ne puis me manifester à elle.»

Il ajouta: «Je ressens un désir irrésistible de me répandre dans les créatures. Je voudrais déposer en elles ma beauté pour les rendre toutes très belles; mais, par le péché, elles rejettent ma divine beauté et se couvrent de laideur. Je voudrais les combler de mon Amour mais, aimant ce qui n’est pas de moi, elles tremblent de froid et rejettent cet Amour. J’aimerais leur communiquer tout de moi pour les couvrir de mes qualités, mais elles me rejettent. Me rejetant, elles forment entre elles et moi un mur empêchant toute communication entre le Créateur et sa créature.

«En dépit de tout cela, je poursuis mes efforts, espérant trouver au moins une âme qui veuille recevoir mes qualités. L’ayant trouvée, j’augmente mes grâces en elle, les multipliant par mille. Je me verse tout entier en elle pour en faire un prodige de grâces. Enlève donc cette oppression de ton coeur. Verse-toi en moi et je me verserai en toi. Jésus te l’a dit et cela suffit. Ne te soucie de rien, je vais m’occuper de tout.»

44.    25 avril 1918 — Jésus s’amuse avec Luisa.

Je disais à mon doux Jésus: «Ma Vie, comme je suis cattiva! (en italien, cattiva signifie mauvais, faible), mais je sais que tu m’aimes quand même.» Alors, mon bien-aimé Jésus me dit:

«Ma petite cattiva, tu es indubitablement cattiva, mais tu as captivé³ ma Volonté. En ayant captivé mon Amour, ma puissance, ma sagesse etc., tu as captivé une partie de moi. Mais en ayant captivé ma Volonté, tu as captivé toute la substance de mon Être, tu m’as captivé en totalité. C’est pourquoi je te parle souvent, non seulement de ma Volonté, mais de la manière d’y vivre.

«Je veux que tu connaisses bien ces deux aspects afin que ta vie soit parfaitement intégrée à la mienne. Et alors, en connaissant les secrets de ma Volonté, peux-tu être encore mauvaise?» Je repris: «Mon Jésus, tu blagues avec moi. Je veux te dire que je suis réellement cattiva (mauvaise) et que je veux que tu m’aides à devenir bonne!» Il répondit: «Oui, oui!» et il disparut. 

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³Jésus fait ici un jeu de mots: “cattiva” en italien signifie “mauvais” et “cattivare” signifie “captiver”.

45.    7 mai 1918 — La Divine Volonté s’occupe de départir l’âme de ce qu’elle a d’humain pour mieux s’intégrer à elle.

J’étais dans mon état habituel et mon doux Jésus me dit: «Ma fille, si tu ne me vois pas comme à l’accoutumée pendant quelques jours, ne t’afflige pas. Les maux vont augmenter. Le Ciel et la terre vont s’unir pour frapper l’homme et je ne veux pas t’affliger en te faisant voir tant de maux.»

Je lui répondis: «Mon bon Jésus, la plus grande souffrance pour moi, c’est d’être privée de toi. C’est la mort sans mourir, c’est une douleur indescriptible et sans limite! Jésus, Jésus, que dis-tu? Moi sans toi, sans vie? Ne me dis plus jamais cela!»

Jésus poursuivit: «Ma fille, ne t’alarme pas. Je n’ai pas dit que je ne viendrai pas du tout, mais pas souvent. Je te le dis d’avance pour que tu ne t’inquiètes pas. Ma Volonté te fournira tout pour que tu restes ferme en elle. Comme la pelure d’un fruit, j’enlèverai l’humain de toi. Laisse la machine de ma Volonté te moudre afin que rien d’humain ne reste en toi.»

46.    20 mai 1918 — Dieu fait tout et possède tout par un simple acte de sa Volonté.

Poursuivant dans mon état habituel, je disais à mon doux Jésus: «Comme je voudrais posséder tes désirs, ton Amour, tes affections, ton Coeur, etc., pour pouvoir désirer et aimer comme toi!»

Alors, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, je n’ai ni désir, ni affection, tout est concentré dans ma Volonté. Ma Volonté est tout pour moi. On désire une chose si on ne l’a pas; cependant, dans ma Volonté, je peux tout faire. Celui qui n’a pas l’amour peut désirer l’amour mais, dans ma Volonté, se trouve la plénitude, la source de l’Amour. Étant infini, je peux, par un simple acte de ma Volonté, disposer de tous les biens et les répandre sur tous. Si j’avais des désirs, je ne serais pas parfaitement heureux, il me manquerait quelque chose; je serais un être fini. Je possède tout et, par conséquent, je suis heureux et je peux rendre chacun heureux.

«Être infini signifie être capable de tout faire, de tout posséder et de rendre tout le monde heureux. Puisqu’elle est finie, la créature ne possède pas tout et ne peut tout embrasser. Elle a des désirs, de l’anxiété, des affections, etc. qu’elle peut utiliser comme des marches pour monter vers son Créateur, y courtiser les qualités divines et, ensuite, déborder sur les autres. Si l’âme se fond totalement dans ma Volonté, elle ne fait pas que courtiser mes qualités, mais, d’une seule gorgée, elle m’absorbe complètement. Ses propres désirs ou affections disparaissent et sont remplacés par ceux de ma Volonté.

47.    23 mai 1918 — Les envolées de l’âme dans la Divine Volonté.

Ce matin, mon doux Jésus n’est pas venu et j’ai passé ce jour dans les soupirs, l’anxiété et l’amertume. Cependant, j’étais tout immergée dans sa Volonté. La nuit venue, je ne pouvais plus tenir et j’ai appelé Jésus avec véhémence. Je ne pouvais fermer les yeux et j’étais agitée. Je le voulais à tout prix. Il vint finalement et me dit:

«Ma colombe, qui pourrait dire les envolées que tu fais dans ma Volonté, l’espace que tu parcours, l’air que tu inhales? Personne ne peut le dire, pas même toi! Il n’y a que moi qui puisse le dire, moi qui jauge tes fibres, qui compte tes pensées et les battements de ton coeur. Pendant que tu voles, je vois les coeurs que tu touches. Ne t’arrête pas! Vole vers d’autres coeurs, frappe et envole-toi à nouveau. Sur tes ailes, apporte mes "je t’aime" à d’autres coeurs pour me faire aimer; viens ensuite dans mon Coeur pour te reposer afin que, par la suite, tu puisses recommencer avec des envols encore plus rapides.

«Je m’amuse avec ma petite colombe et j’invite les anges et ma Mère à s’amuser avec moi. Et je ne te dis pas tout! Le reste, je te le dirai au Ciel. Que de choses surprenantes je te dirai!» Puis, il plaça sa main sur mon front en ajoutant: «Je te laisse le souffle de ma Volonté. Endors-toi.» Et je me suis endormie.

48.    28 mai 1918 — Jésus aime Luisa d’un amour jaloux. La Maman céleste cherche à apaiser Jésus pour qu’il ne châtie pas les hommes.

Me trouvant dans mon état habituel, je disais à mon bien-aimé Jésus: «Jésus, aime-moi. J’ai plus que quiconque le droit d’être aimée par toi, parce que je n’ai jamais aimé personne d’autre que toi et que personne d’autre ne m’aime. Et s’il semble que quelqu’un m’aime, c’est pour ce qu’il reçoit de moi et non pour moi. En somme, entre mon amour pour toi et le tien pour moi, aucun autre amour ne vient s’intercaler.»

Mon doux Jésus me répondit: «Ma fille, tu ne dois voir là rien d’autre que mon très puissant Amour pour toi; il est si grand que sa jalousie te tient loin de tout. Ma jalousie est telle que je demeure aux aguets afin que pas même une ombre d’amour des créatures ne vienne t’effleurer. Au plus, je tolère que quelqu’un t’aime en moi, mais pas hors de moi; autrement, je le ferais fuir. Ainsi, tu n’es entrée dans aucun autre coeur et aucun autre coeur n’est entré en toi.»

Vers le soir, Jésus revint avec la Reine Maman. Ils m’interpellèrent par mon nom comme s’ils voulaient que je les écoute. Comme c’était beau de voir Jésus et sa Maman parler ensemble! La céleste Maman disait: «Mon Fils, que fais-tu? C’est assez! J’ai mes droits de Mère et je suis peinée de voir tant souffrir mes enfants. Veux-tu te livrer aux punitions pour détruire les créatures ainsi que leur nourriture? Veux-tu les inonder de maladies contagieuses? Que feront-ils? Tu dis que tu aimes cette fille; si tu fais cela, combien ne souffrira-t-elle pas? Pour ne pas la rendre amère, ne fais pas cela!»

En disant cela, elle tira Jésus vers moi. Mais Jésus répondit fermement: «Je ne le peux pas! J’éloigne beaucoup de maux à cause d’elle, mais tout, non! Ma Mère, faisons descendre sur l’humanité une tornade de malheurs de sorte qu’elle se rende.» Ils se dirent beaucoup d’autres choses, mais je ne comprenais pas bien. J’étais terrifiée et j’attendais que Jésus s’apaise.

49.     4 juin 1918 — La nécessité de réparer.

Poursuivant dans mon état habituel, je disais à mon bien-aimé Jésus: «Ne dédaigne pas mes prières; ce sont tes propres mots que je répète, tes propres intentions que je porte. Je veux gagner des âmes avec ta Volonté, comme toi.»

Alors, Jésus béni me dit: «Ma fille, quand je t’entends répéter mes mots, mes prières, et vouloir ce que je veux, je me sens attiré à toi comme par un puissant aimant. Quelle joie je ressens dans mon Coeur! Je peux dire que c’est une fête pour moi. Et pendant que je me réjouis, je me sens faiblir à cause de ton amour pour moi et je n’ai pas la force de frapper les créatures. Tu me lies avec les mêmes chaînes que j’ai utilisées avec le Père pour le réconcilier avec les hommes. Ah oui! répète ce que j’ai fait. Fais toujours ainsi si tu veux que ton Jésus, qui vit tant d’amertume, reçoive de la joie des créatures.»

Il ajouta: «Si tu veux être en sécurité, fais toujours des réparations et fais-les avec moi. Fonds-toi en moi de manière à ce qu’il ne monte de toi et moi qu’un unique cantique de réparation. Quand l’âme répare, elle est à l’abri, elle est protégée contre le froid, la grêle et tout. Si elle ne répare pas, elle est comme quelqu’un qui se trouve au milieu de la route, exposé aux éclairs, à la grêle et à tous les maux. Les temps sont très tristes et si le cercle des réparations n’est pas agrandi, il y a danger que ceux qui ne sont pas protégés soient frappés par les éclairs de la divine justice.»

50.    12 juin 1918 — Jésus a mis les créatures à l’abri en les recouvrant de son Humanité, mais elles se placent à l’extérieur, exposées aux coups.

Me trouvant dans mon état habituel, j’ai dit à mon toujours aimable Jésus: «Comment est-ce possible? Tu as tout fait pour nous; tu as satisfait pour tous; en toute chose, tu as rétabli la gloire du Père au nom des créatures de telle sorte que tous soient recouverts d’un manteau d’amour, de grâces et de bénédictions; néanmoins, les châtiments tombent encore, détruisant presque le manteau de protection dont tu nous as couverts.»

M’interrompant, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, ce que tu dis est vrai. J’ai tout fait pour les créatures. Pour être sûr de les placer en sécurité, j’ai voulu les envelopper du manteau de mon Amour comme à l’intérieur d’une armure de défense. Mais, par des péchés volontaires, les créatures ingrates brisent cette armure, échappant ainsi à mes grâces et à mon Amour. Se plaçant à l’extérieur, sans aucun abri, elles sont frappées par les éclairs de la justice divine. Ce n’est pas moi qui frappe les hommes; ce sont eux qui, par leurs péchés, se dressent contre moi et reçoivent les coups. Prie, prie pour contrer le grand aveuglement des créatures.»

51.    14 juin 1918 — Jésus veut que l’âme manifeste l’amour qu’elle reçoit de lui afin que les autres deviennent également amoureux de lui.

Un soir, après que j’eus fini d’écrire, mon doux Jésus vint et me dit: «Ma fille, chaque fois que tu écris, mon Amour éprouve un nouvel épanchement, un nouveau contentement, et je me sens plus porté à te communiquer mes grâces. Sache cependant que je me sens trahi quand tu n’écris pas tout, que tu omets de parler de mes intimités avec toi et de mes démonstrations d’amour. C’est que, dans ces manifestations amoureuses, je cherche non seulement à t’inciter à me connaître et à m’aimer davantage, mais je m’intéresse aussi à ceux qui vont lire ces textes et dont je pourrai recevoir plus d’amour. Si tu n’écris pas ces choses, je ne recevrai pas cet amour et je me sentirai trahi.»

Je lui répondis: «Ah! mon Jésus, ça me demande un tel effort de mettre sur papier certains secrets et certaines intimités entre toi et moi! Il m’apparaît que tu dévies avec moi des voies usuelles que tu utilises avec les autres.» Il me répondit: «Ah! c’est la faiblesse de beaucoup; par humilité ou par peur, ils cachent l’amour que j’ai pour eux et, ce faisant, ils me cachent. Au contraire, ils devraient manifester cet amour pour me faire aimer. Ainsi, je suis trahi en amour, même par les bons.»

52.     20 juin 1918 — Jésus joue le rôle de prêtre pour ceux qui vivent dans sa Volonté.

Me trouvant dans mon état habituel, mon doux Jésus se manifesta plein d’attention. Il veillait sur moi en tout. Une corde partit de son Coeur et se dirigea vers le mien. Si j’étais attentive, cette corde restait fixée à mon coeur et mon bien-aimé Jésus la faisait bouger et s’amusait avec elle. Il me dit: «Ma fille, je suis tout attentif aux âmes. Si elles sont également attentives à moi, la corde de mon Amour reste fixée à leur coeur, je multiplie mes attentions et je m’amuse. Autrement, la corde reste lâche et mon Amour se sent rejeté et attristé.»

Il ajouta: «Chez les âmes qui font ma Volonté et vivent en elle, mon Amour ne rencontre pas d’obstacle. Je les aime et les préfère tant que je m’occupe directement de tout ce qui les concerne. Je leur procure des grâces inattendues. Et je suis jaloux si quelqu’un d’autre fait quelque chose pour elles; je veux tout faire moi-même.

«J’atteins une telle jalousie d’amour que, à l’instar du prêtre à qui je donne le pouvoir de me consacrer dans l’hostie sacramentelle, je m’accorde le privilège de consacrer moi-même ces âmes qui font leurs actions dans ma Volonté en laissant tomber leur volonté humaine pour permettre à la Divine Volonté de prendre toute la place. Ce que fait le prêtre pour l’hostie, je le fais pour ces âmes, non seulement une fois, mais chaque fois qu’elles répètent leurs actes dans ma Volonté. Elles m’attirent comme de puissants aimants et je les consacre comme des hosties privilégiées, répétant sur elles les mots de la consécration.

«Je fais cela avec justice parce que les âmes qui vivent dans ma Volonté se sacrifient davantage que les âmes qui reçoivent la communion mais ne vivent pas dans ma Volonté. Les âmes qui vivent dans ma Volonté se vident d’elles-mêmes pour me donner toute la place en elles. Elles me donnent l’entière direction et, si nécessaire, elles sont prêtes à souffrir toute peine pour vivre dans ma Volonté.

«Aussi, mon Amour ne peut attendre que le prêtre juge convenable de me donner à elles par le moyen de l’hostie sacramentelle. Je fais tout moi-même. Oh! que de fois je me donne en communion avant que le prêtre trouve que c’est le temps de me donner à ces âmes! S’il n’en était pas ainsi, mon Amour resterait comme enchaîné par les sacrements. Non, non, je suis libre! J’ai les sacrements dans mon Coeur; j’en suis le propriétaire et je peux les exercer quand je veux.»

«Pendant qu’il disait cela, il semblait chercher partout pour voir s’il ne trouverait pas une âme vivant dans sa Volonté afin de la consacrer. Que c’était beau de voir mon aimable Jésus voyageant en hâte pour accomplir l’office de prêtre et de l’entendre répéter les paroles de la consécration sur les âmes qui font sa Volonté et y vivent! Oh! comme elles sont belles ces âmes bénies qui reçoivent ainsi la consécration de Jésus!»

53.   2 juillet 1918 — Quand l’âme s’abandonne à Jésus, Jésus s’abandonne lui-même à l’âme.

Je disais à mon aimable Jésus: 🙏 «Je t’aime mais, parce que mon amour est petit, je t’aime avec ton propre Amour. Je t’adore avec ton adoration, je te prie avec tes prières, je te remercie avec tes actions de grâces.»🔥 

Pendant que je priais ainsi, il me dit❤️ «Ma fille, quand tu aimes avec mon Amour, que tu adores avec mes adorations, que tu pries avec mes prières et que tu remercies avec mes actions de grâces, ces actes se fixent dans les miens où ils sont agrandis; je me sens ainsi aimé, adoré, prié et remercié comme je veux que les créatures le fassent. ☀️

«Ah! ma fille, un grand abandon à moi est nécessaire! Quand l’âme s’abandonne à moi, je m’abandonne moi-même à elle et, la remplissant de moi, je fais à sa place ce qu’elle devrait faire pour moi. Par contre, si la créature ne s’abandonne pas à moi, ce qu’elle fait reste fixé en elle-même plutôt qu’en moi et ses actions sont remplies d’imperfections et de misère, ce qui ne peut me plaire.»

54.    9 juillet 1918 — Pour l’âme qui vit dans la Divine Volonté, tout se transforme en amour.

Pendant que j’étais dans mon état habituel, mon doux Jésus vint et me dit: «Ma fille, je suis tout amour. Je suis comme une fontaine d’amour telle que tout ce qui entre en elle se transforme en amour. Dans ma justice, ma sagesse, ma bonté, ma force d’âme, etc., il n’y a qu’amour. Mais, qui contrôle cette fontaine d’amour? C’est ma Volonté. Ma Volonté domine, gouverne et ordonne. Toutes mes qualités portent l’empreinte de ma Volonté.

«L’âme qui se laisse dominer par ma Volonté, qui vit en elle, vit dans ma fontaine d’amour. Elle est inséparable de moi et, pour elle, tout se change en amour. Ainsi, ses pensées, ses paroles, ses battements de coeur, ses actions, ses pas, etc. sont amour. Pour elle, il fait toujours clair. Par contre, pour l’âme séparée de ma Volonté, c’est la nuit. Les misères, les passions et les faiblesses l’envahissent et font leur travail, un travail à faire pleurer.»

55.   12 juillet 1918 — Les fruits de la Passion de Jésus.

Je priais pour une âme mourante avec un peu de crainte et d’anxiété. Mon aimable Jésus vint et me dit: «Ma fille, pourquoi crains-tu? Quand une âme médite sur ma Passion, se rappelant mes souffrances en entretenant des pensées de compassion et de réparation, des chemins s’ouvrent entre elle et moi et des beautés variées viennent orner son âme. Cette âme a fait les “Heures de ma Passion” et je la recevrai comme une fille de ma Passion, revêtue de mon Sang et ornée de mes Plaies. Cette fleur fut cultivée dans ton coeur et je la bénis et la reçois dans mon Coeur comme une fleur de prédilection.»

Pendant qu’il disait cela, une fleur partit de mon coeur et s’envola vers Jésus.

56.    16 juillet 1918 — L’âme qui veut faire du bien à tous doit vivre dans la Divine Volonté.

Ce matin, mon doux Jésus est venu et m’a dit: «Ma fille, ne reste pas en toi- même, dans ta propre volonté; entre plutôt en moi, dans ma Volonté. Je suis immense et seulement celui qui est immense peut multiplier ses actes autant qu’il le veut. Qui demeure dans les hauteurs peut envoyer de la lumière plus bas. Vois le soleil: parce qu’il est dans les hauteurs, il est lumière pour tous; chaque homme a le soleil à sa disposition comme s’il était sa propriété personnelle.

«Par contre, plus bas, les plantes, les arbres, les rivières et les mers ne sont pas à la disposition de tous. Elles ne sont pas comme le soleil qui pourrait dire s’il pouvait parler: "Si je le veux, je peux m’approprier toute chose, ce qui n’empêche nullement les autres de profiter de moi." En effet, toutes les choses plus bas bénéficient du soleil: quelques-unes de sa lumière, d’autres de sa chaleur, d’autres de sa fécondité, d’autres de ses couleurs.

«Je suis la Lumière Éternelle. Je suis au sommet et, par conséquent, je me trouve partout, y compris dans les plus grandes profondeurs. Je suis la vie de tous et chacun me reçoit comme si je n’existais que pour lui seul. Quant à toi, si tu veux faire du bien à tous, entre dans mon immensité et vis dans les hauteurs, détachée de tout, y compris de toi-même. Autrement, tu seras entourée de terre; tu seras capable d’être une plante, un arbre, mais jamais un soleil. Plutôt que de donner, tu ne feras que recevoir et le bien que tu feras sera si limité qu’il pourra être mesuré.»

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😇 Si nous entrons dans la divine Volonté, comme le soleil, nous pouvons donner à tous "personnellement" sinon, nous pouvons recevoir "ce soleil divin" mais non le donner à tous.

57.    1er août 1918 — Quand l’âme gémit de se sentir froide, aride et distraite dans sa relation avec Jésus, ses souffrances réconfortent Jésus.

Je vivais l’anxiété et la privation de Jésus et je me plaignais souvent à lui. Il vint et, me pressant fermement sur son Coeur, il me dit: «Bois de mon côté.» Je bus le Sang très saint qui jaillissait de la blessure de son Coeur. Comme j’étais heureuse! Cependant, insatisfait de ce que je n’aie bu qu’une seule fois, il me dit que je pouvais boire une deuxième fois, puis une troisième. J’étais ébahie de ce que, sans que je le lui aie demandé, il m’ait offert à boire de son Sang.

Il ajouta: «Ma fille, quand tu souffres d’être privée de moi, ton coeur est blessé d’une blessure divine qui se reflète sur mon Coeur et le blesse. Cette blessure m’est douce et est un baume pour mon Coeur; elle a la vertu d’adoucir les blessures cruelles qui me viennent de l’indifférence des créatures, de leur mépris, et même de leur oubli total. Quand l’âme se sent froide, aride et distraite et qu’elle en souffre à cause de son amour pour moi, elle me blesse et je me sens réconforté.»

58.    7 août 1918 — Dans l’âme qui l’accueille, Jésus continue l’immolation qu’il a soufferte sur la Croix.

Je gémissais à cause de la privation de Jésus et je me disais: «Tout est terminé! Quels jours amers! Mon Jésus a disparu; il s’est retiré de moi. Comment puis-je vivre désormais?» Pendant que je me disais cela et bien d’autres âneries, mon toujours aimable Jésus me dit dans une lumière intellectuelle issue de lui:

«Ma fille, mon immolation sur la Croix continue encore dans les âmes. Quand une âme est bien disposée et m’accueille, je revis en elle comme dans ma propre Humanité, les flammes de mon Amour me brûlent et je suis impatient de le prouver aux autres créatures. Je leur dis: "Voyez combien je vous aime. Mon immolation sur la Croix ne suffit pas à mon Amour, je veux aussi me consumer d’amour pour vous en cette âme qui m’accueille." Et je fais ressentir à cette âme mon immolation. Elle se sent comme écrasée et en agonie. Ne ressentant plus en elle la vie de son Jésus, elle se sent consumée. Ressentant que ma présence en elle — avec laquelle elle est habituée de vivre — lui manque, elle combat et tremble un peu comme mon Humanité sur la Croix alors que ma Divinité, la privant de sa force, la laissait mourir.

«Cette immolation de l’âme n’est pas humaine, mais totalement divine et je reçois d’elle une satisfaction divine comme si une autre vie divine était consumée par amour pour moi. De fait, ce n’est pas la vie de cette âme qui est consumée, mais ma propre vie, cette vie que l’âme ne ressent plus et ne voit plus; il lui semble que je suis mort pour elle. Ainsi, je renouvelle les effets de mon sacrifice pour les autres créatures et, pour cette âme, je double les grâces et la gloire. Je ressens dans mon Humanité un doux enchantement d’avoir fait ce que je voulais. Donc, laisse-moi faire ce que je veux en toi et ma vie se développera en toi.»

Un autre jour où je me plaignais, je lui dis: «Comment se fait-il que tu m’aies laissée?» Alors, d’un ton sérieux et imposant, il me dit: «Sois calme et ne dis pas de sottises. Je ne t’ai pas laissée; je reste dans les profondeurs de ton âme; c’est pour cela que tu ne me vois pas. Quand tu me vois, c’est que je suis à la surface de ton âme. Ne sois pas distraite; je te veux toute attentive à moi, toujours disponible pour le bien de tous.»

59.    12 août 1918 — Jésus ne veut de Luisa que son abandon à sa Divine Volonté. Pourquoi il veut qu’elle mange.

Poursuivant dans mon état habituel, je me disais que si le Seigneur voulait quelque chose de moi, il n’aurait qu’à me faire un signe, sans que j’aie à recourir à un prêtre. Alors, Jésus béni se montra dans mon intérieur avec une balle à la main, en position de la lancer par terre. Il me dit: «Ma fille, tu désires que je te libère de l’embarras où ma Volonté t’a placée. Je t’ai mise dans cette situation en considération du monde entier afin que je ne le laisse pas tomber et que je ne le détruise pas complètement. Si je te libérais de cette situation, ce que tu pourrais faire de bien serait bien peu.»

Je lui répondis: «Mon Jésus, je ne te comprends pas! Tu me laisses sans souffrance et il m’apparaît que tu m’as départie de l’état de victime. Après, tu me dis que tu m’utilises pour éviter que le monde soit détruit!»

Il reprit: «Il est faux que tu ne souffres pas. Au plus, tu ne souffres pas des douleurs qui me désarmeraient complètement. Si, parfois, tu es privée de la souffrance, ce n’est pas suivant ton désir; autrement, ta volonté propre entrerait en jeu. Ah! tu ne peux pas comprendre la douce violence que tu me fais quand tu as la sensation d’être oubliée et que, ne me voyant pas comme avant, tu poursuis sans rien négliger! Quoi qu’il en soit, je veux être libre avec toi: quand cela me plaît, je te laisse; quand cela me plaît, je t’attache. Je te veux à la merci de ma Volonté sans que n’entre en jeu ta propre volonté.»

Une autre fois, je me sentais mal à cause de mes vomissements continuels. Uniquement pour obéir, j’ai dit à mon doux Jésus: «Qu’est-ce que tu perdrais en m’accordant de ne plus sentir le besoin de prendre de la nourriture puisque je suis ensuite contrainte de la vomir?»

Mon aimable Jésus me répondit: «Ma fille, que dis-tu? Sois calme, sois calme, ne dis plus jamais cela! Tu dois savoir que si tu n’avais jamais besoin de rien, je ferais mourir des gens de faim. Cependant, en te laissant le besoin d’être servie, moi, par amour pour toi et à cause de toi, je donne ce qui est nécessaire aux créatures. Par conséquent, si je t’écoutais, je négligerais les autres. En prenant de la nourriture et en la vomissant ensuite, tu fais du bien aux autres et, de plus, tes souffrances me glorifient. Quand tu vomis ta nourriture, tu souffres; et comme tu souffres dans ma Volonté, je prends ta souffrance et je la multiplie et la répands pour le bien des créatures. Je suis heureux de cela et je me dis en moi-même: "C’est le pain de ma fille que je donne à mes enfants.

60.     19 août 1918 — Jésus déplore les vilenies des prêtres.

Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus se montra en moi comme à l’intérieur d’un cercle de lumière. Me regardant, il me dit: «Voyons ce que nous avons fait de bien aujourd’hui.» Et il regardait tout autour. Je crois que le cercle de lumière représentait sa très sainte Volonté et que c’était à travers mon union à elle qu’il me parlait.

Il poursuivit: «De toute façon, je suis fatigué de la vilenie des prêtres. Je ne peux plus en prendre, je veux en finir avec cela. Oh! que d’âmes dévastées, défigurées, que d’idolâtries! Se servir des choses saintes pour m’offenser cause mon plus amer chagrin. C’est le péché le plus abominable, la marque de la ruine totale. Il attire les plus grandes malédictions et brise les communications entre le Ciel et la terre. J’aimerais éradiquer ces êtres de la terre. Pour cette raison, les châtiments continueront et seront multipliés; la mort dévastera les villes et beaucoup de foyers et de routes disparaîtront; il n’y aura plus personne pour les habiter. Le deuil et la désolation régneront partout!»

Je le priai beaucoup. Il resta avec moi une bonne partie de la nuit et il souffrait tant que je sentais mon coeur se briser de chagrin. J’espère que mon Jésus s’apaisera.