no 61 à 80

61.    25 septembre 1913 — La Divine Volonté se tient au centre de l'âme. Elle donne vie aux sacrements.

J'avais informé mon confesseur que Jésus m'avait dit que: la Divine Volonté se tient au centre de l'âme et que, diffusant ses rayons comme un soleil, elle donne lumière à l'esprit, sainteté aux actions, force aux pas, vie au coeur, puissance aux paroles et à tout, et qu'elle se tient là aussi pour que nous ne puissions pas lui échapper et pour être continuellement à notre disposition. Jésus m'avait aussi dit que: la Divine Volonté est en avant de nous, en arrière de nous, à notre droite, à notre gauche et partout, et qu'elle sera aussi au centre de nous au Ciel. Le confesseur, quant à lui, soutenait que c'était plutôt la très sainte Eucharistie qui est au centre de nous.

Jésus vint et me dit: «Ma fille, je me tiens au centre de votre âme pour que la sainteté soit facile à réaliser et qu'elle soit accessible à tous, dans toutes les conditions, dans toutes les circonstances et n'importe où. C'est vrai que la sainte Eucharistie est aussi au centre, mais qui l'a instituée? Qui a contraint mon Humanité à s'enfermer dans une petite hostie? N'est-ce pas ma Volonté? Ma Volonté a la suprématie sur tout.

«Si tout se trouvait dans l'Eucharistie, les prêtres qui me font venir dans leurs mains à partir du Ciel et qui, plus que quiconque, sont en contact avec ma Chair sacramentelle ne devraient-ils pas être les plus saints et les meilleurs? Cependant, plusieurs sont les pires. Pauvre de moi, comment me traitent-ils dans la sainte Eucharistie! Et les nombreuses âmes qui me reçoivent, même à tous les jours, ne devraient-elles pas être toutes des saintes si l'Eucharistie était suffisante. En réalité — et cela est à faire pleurer —, beaucoup de ces âmes restent toujours au même point: vaines, irascibles, pointilleuses, etc. Pauvre Eucharistie, comme elle est déshonorée!

«Par contre, on peut voir des mères qui vivent dans ma Volonté sans pouvoir me recevoir à chaque jour à cause de leur condition — non pas qu'elles ne le désirent pas — et qui sont patientes et charitables, et qui dégagent la fragrance de mes vertus eucharistiques. Ah! c'est ma Volonté en elles qui compense pour mon très saint Sacrement! En fait, les sacrements produisent des fruits selon que l'âme est ajustée à ma Volonté. Et si l'âme n'est pas ajustée à ma Volonté, elle peut recevoir la communion et rester l'estomac vide, aller à la confesse et rester sale. Une âme peut venir devant ma Présence sacramentelle, mais si nos volontés ne se rencontrent pas, je serai comme mort pour elle. Ma Volonté seule produit tous les biens; elle donne vie aux sacrements eux-mêmes. Ceux qui ne comprennent pas cela montrent qu'ils sont des bébés en religion.»

62.    2 octobre 1913 — Quand la volonté humaine s'unit à la Divine Volonté, la vie de Jésus est formée dans l'âme. Dans la Divine Volonté, tout est simple, facile et immense.

Me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni se montra en mon intérieur. Il était si identifié à moi que je pouvais voir ses yeux à l'intérieur de mes yeux, sa bouche à l'intérieur de ma bouche, et ainsi de suite. Il me dit: «Ma fille, vois comment je m'identifie à l'âme qui vit dans ma Volonté: je ne fais qu'un avec elle. Je deviens sa propre vie, parce que ma Volonté est à l'intérieur et à l'extérieur d'elle. On peut dire que ma Volonté est comme l'air qu'elle respire et qui donne vie à tout, comme la lumière qui permet de tout voir et de tout comprendre, comme la chaleur qui réchauffe, féconde et fait grandir, comme le coeur qui palpite, comme les mains qui travaillent, comme les pieds qui marchent. Quand la volonté humaine s'unit à ma Volonté, ma vie est formée dans l'âme.»

Ayant reçu la communion, je dis à Jésus: «Je t'aime.» Il me répondit: «Ma fille, si tu veux vraiment m'aimer, dis: "Jésus, je t'aime avec ta Volonté." Et comme ma Volonté remplit le Ciel et la terre, ton amour m'envahira de partout, et ton "je t'aime" résonnera dans les Cieux et jusqu'aux fonds des abîmes. Pareillement, si tu veux me dire: "Je t'adore, je te bénis, je te loue, je te remercie", tu le diras unie à ma Volonté et ta prière remplira le Ciel et la terre d'adoration, de bénédictions, de louanges et de remerciements. Dans ma Volonté, tout est simple, facile et immense.

«Ma Volonté est tout. Que sont mes attributs? Des actes simples de ma Volonté. Ainsi, si la justice, la bonté, la sagesse et la force suivent leur cours, ma Volonté les précède, les accompagne et les met en état d'agir. En somme, mes attributs ne peuvent exister sans ma Volonté. L'âme qui choisit ma Volonté choisit tout, et on peut dire que sa vie a pris fin: finies les faiblesses, les tentations, les passions et les misères; tout a perdu ses droits. Ma Volonté a la suprématie sur tout.»

63.    18 novembre 1913 — Quand la volonté humaine et la Divine Volonté s'opposent, l'une forme la croix de l'autre.

Je pensais à mon pauvre état; même la croix m'avait quittée. Jésus me dit en mon intérieur: «Ma fille, quand deux volontés sont opposées, elles forment une croix. Il en va ainsi entre moi et la créature: si sa volonté est opposée à la mienne, je forme sa croix et elle forme la mienne. Je suis la barre longue de la croix et elle la barre courte. En se croisant, les barres forment la croix. Quand la volonté de la créature est unie à ma Volonté, les barres ne sont plus croisées, mais unies; alors, il n'y a plus de croix. As-tu compris?

«C'est moi qui ai sanctifié la croix et non pas la croix qui m'a sanctifié. Ce n'est pas la croix qui sanctifie, c'est la résignation à ma Volonté qui sanctifie la croix. La croix ne produit du bien que si elle est unie à ma Volonté. Cependant, la croix ne sanctifie et ne crucifie qu'une partie de la personne, alors que ma Volonté ne néglige rien, elle sanctifie tout, elle crucifie les pensées, les désirs, la volonté, les affections, le coeur, tout. Et comme ma Volonté est lumière, elle montre à l'âme la nécessité de la sanctification et de la crucifixion complètes, de sorte que l'âme elle-même m'incite à accomplir sur elle ce travail spécialisé de ma Volonté.

La croix et les autres vertus ne sont contentes que si elles font quelque chose; si elles peuvent transpercer la créature de trois clous, elles jubilent. Ma Volonté, quant à elle, ne sachant faire les choses à moitié, ne se contente pas de trois clous, mais d'autant de clous que d'actes dont ma Volonté dispose pour la créature.»

64.    27 novembre 1913 — Par ses actes accomplis dans la Divine Volonté, un soleil se forme dans l'âme. Les âmes qui vivent dans la Divine Volonté peuvent être appelées dieux de la terre.

Mon toujours aimable Jésus continue de me parler de sa très sainte Volonté: «Ma fille, plus la créature accomplit d'actes dans ma Volonté, plus elle acquiert de lumière de ma Volonté et, ainsi, un soleil se forme en elle. Et comme ce soleil est formé de lumière provenant de ma Volonté, les rayons de ce soleil sont liés aux rayons de mon propre soleil. Chaque rayon de l'un est réfléchi dans les rayons de l'autre et, ainsi, le soleil formé dans l'âme par ma Volonté s'agrandit sans cesse.»

Je dis à Jésus: «Jésus, nous revoilà dans ta Volonté; il semble que tu ne peux pas parler d'autre chose.» Jésus continua: «Ma Volonté est le plus haut point qui puisse exister sur la terre et dans le Ciel, et quand l'âme a atteint ce point, elle a tout atteint et tout fait, elle n'a plus rien d'autre à faire que d'habiter dans ces hauteurs, d'en jouir et de chercher à comprendre ma Volonté de plus en plus, ce qui n'est pas encore parfaitement réalisé ni dans le Ciel ni sur la terre. Tu dois consacrer beaucoup de temps à cela, puisque tu n'as compris que très peu sur ma Volonté. Ma Volonté est si grande que quiconque vit en elle peut être appelé un dieu de la terre. Tout comme ma Volonté forme la béatitude du Ciel, ces dieux qui vivent dans ma Volonté forment la béatitude de la terre. Soit directement, soit indirectement, tous les biens de la terre peuvent être attribués à ces dieux de ma Volonté.»

65.    8 mars 1914 — L'âme qui vit et meurt dans la Divine Volonté porte en elle tous les biens. Celui qui vit dans la Divine Volonté ne peut aller au purgatoire.

Je poursuis dans mon état habituel et mon toujours aimable Jésus continue de me parler très souvent de sa très sainte Volonté. Je vais écrire le peu dont je me souviens.

Je ne me sentais pas très bien. Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, de tout ce que je fais, l'âme qui vit dans ma Volonté peut dire "ça m'appartient", parce que sa volonté est tellement identifiée à la mienne qu'elle fait tout ce que je fais. Comme elle vit et meurt dans ma Volonté, elle porte avec elle tous les biens parce que ma Volonté les contient tous. Ma Volonté est la vie de tout ce que les créatures font de bien. L'âme qui vit dans ma Volonté porte en elle toutes les messes qui sont célébrées et toutes les prières et les bonnes actions qui sont faites, puisque ce sont là des fruits de ma Volonté. Néanmoins, cela est très peu comparativement à l'activité même de ma Volonté que cette âme possède comme en propre. Un instant du travail de ma Volonté surpasse tout le travail passé, présent et futur de toutes les créatures.

«Quand une âme qui vit dans ma Volonté quitte ce monde, aucune beauté ne peut lui être comparée, aucune hauteur, aucune richesse, aucune sainteté, aucune sagesse, aucun amour. Rien n'égale cette âme. Quand elle entre dans la Patrie céleste, le Ciel tout entier s'incline pour l'accueillir et pour honorer le travail de ma Volonté en elle. Quelle joie de la voir complètement transformée par la Divine Volonté, de constater que toutes ses paroles, pensées, actions, etc. sont devenues autant de soleils dont elle est ornée, tous distincts en lumière et en beauté, et de voir s'écouler d'elle de nombreux petits ruisseaux inondant tous les bienheureux et se répandant sur la terre au bénéfice des âmes pèlerines!

«Ah! ma fille, ma Volonté est le prodige des prodiges; elle est le chemin par excellence pour accéder à la lumière, à la sainteté et à tous les biens. Cependant, elle n'est pas connue et, donc, pas appréciée et aimée. Toi, au moins, apprécie-la, aime-la, et fais-la connaître à ceux que tu perçois comme étant disposés.»

Un autre jour, alors que je me sentais incapable de faire quoi que ce soit — ce qui m'accablait beaucoup —, Jésus vint et, me serrant sur lui, me dit: «Ma fille, ne t'inquiète pas, essaie seulement d'être abandonnée à ma Volonté et je ferai tout à ta place. Un seul instant dans ma Volonté vaut plus que tout le bien que tu pourrais faire dans ta vie entière.»

Un autre jour, il me dit: «Ma fille, l'âme qui est vraiment abandonnée à ma Volonté en tout ce qui lui arrive dans son âme et dans son corps, en tout ce qu'elle ressent et en tout ce qu'elle souffre peut dire: "Jésus souffre, Jésus est accablé." En fait, tout ce que me font les créatures m'atteint et atteint aussi les âmes où je demeure, les âmes qui vivent dans ma Volonté. Ainsi, si la froideur des créatures m'atteint, ma Volonté ressent cela et, puisque ma Volonté est la vie de ces âmes, elles ressentent cela aussi. Par conséquent, plutôt que de se troubler à cause de cette froideur, comme si c'était la leur, elles doivent rester auprès de moi pour me consoler et réparer pour la froideur des créatures envers moi.

«De la même manière, si elles se sentent distraites, accablées ou autre, elles doivent rester près de moi pour me soulager et pour réparer, comme s'il ne s'agissait pas de leurs choses à elles, mais des miennes. Les âmes qui vivent de ma Volonté ressentiront diverses souffrances selon les offenses que je reçois des créatures. Elles ressentiront aussi des joies et des contentements indescriptibles. Dans le premier cas, elles doivent me consoler et réparer et, dans le second, se réjouir. C'est seulement ainsi que ma Volonté trouve ses intérêts. Autrement, je serais attristé et incapable de répandre ce que contient ma Volonté.»

Un autre jour, il me dit: «Ma fille, l'âme qui vit dans ma Volonté ne peut aller au purgatoire, cet endroit où les âmes sont purifiées de tout. Après l'avoir gardée jalousement dans ma Volonté pendant sa vie, comment pourrais-je permettre au feu du purgatoire de la toucher? Au plus, il lui manquera quelques vêtements, mais ma Volonté la vêtira de tout ce qu'il faut avant de lui dévoiler la Divinité. Ensuite, je me révélerai moi-même.»

66.    14 mars 1914 — C'est très dur pour Jésus de déplaire à une âme qui vit dans sa Volonté.

Aujourd'hui, je me suis fusionnée si intensément avec Jésus que je le ressentais totalement en moi. Il m'a dit d'une voix tendre et touchante — au point de faire craquer mon pauvre coeur:

«Ma fille, c'est très dur pour moi de ne pas contenter l'âme qui vit dans ma Volonté. Comme tu peux le constater, je n'ai plus de mains, de pieds, de coeur, d'yeux et de bouche: il ne me reste plus rien. Dans ma Volonté, tu as pris possession de tout et il ne me reste plus rien. C'est pourquoi, en dépit de tout le mal qui inonde la terre, les châtiments mérités ne se déversent pas. C'est dur pour moi de ne pas te contenter. De plus, comment pourrais-je le faire si je n'ai plus de mains et que tu ne me les redonnes pas? Si c'était absolument nécessaire, je serais forcé de te les voler ou bien de te convaincre de me les rendre. Comme c'est dur, comme c'est dur pour moi de déplaire à qui vit dans ma Volonté! Je me déplairais à moi-même.»

Je fus étonnée de ces mots de Jésus. Je pouvais réellement voir que j'avais ses mains, ses pieds, ses yeux, et je lui dis: «Jésus, laisse-moi venir.» Il répondit: «Permets-moi de vivre un peu plus en toi et, ensuite, tu viendras.»

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😇 Luisa est fusionnée si intensément à Jésus qu'il est comme fondu en elle. Jésus dit: «je n'ai plus de mains, de pieds, de coeur, d'yeux et de bouche: il ne me reste plus rien.» Il dit à Luisa qu'il ne peut déverser les châtiments mérités sur la terre car il n'a plus de mains pour le faire à moins que Luisa ne les lui redonnes. Cependant, il dit que «Si c'était absolument nécessaire, je serais forcé de te les voler ou bien de te convaincre de me les rendre.» Mais il trouve très dur de ne pas contenter Luisa (la contenter signifierait qu'il ne châtie pas le monde mais déverserait plutôt sa Justice sur Luisa), donc de lui déplaire, elle qui vit dans Sa Volonté car, alors, Il se déplaît à lui-même.  

67.    17 mars 1914 — Les âmes qui vivent dans la Divine Volonté prennent part non seulement aux oeuvres extérieures des trois Personnes divines, mais aussi à leurs oeuvres intérieures.

Me trouvant dans mon état habituel, mon aimable Jésus continuait de se laisser voir totalement en moi de telle sorte que je possédais tous ses membres. Débordant de joie, il me dit: «Ma fille, les âmes qui font ma Volonté prennent part aux oeuvres extérieures des Personnes divines, mais les âmes qui, non seulement font ma Volonté, mais vivent en elle, prennent aussi part aux oeuvres intérieures des Personnes divines. Voilà pourquoi il m'est difficile de ne pas contenter ces âmes. Étant dans ma Volonté, elles se trouvent dans l'intimité de notre Coeur, de nos désirs, de nos affections et de nos pensées. Leurs battements de coeur et leurs respirations ne font qu'un avec les nôtres. Les délices, la gloire et l'amour que ces âmes nous procurent ne diffèrent en rien des délices, de la gloire et de l'amour provenant de nous-mêmes.

«Dans notre éternel amour, nous, les Personnes divines, nous nous séduisons l'une l'autre et, incapables de contenir notre joie, nous nous répandons en des oeuvres extérieures. Nous sommes également séduites par les âmes qui vivent dans notre Volonté. Comment donc ne pas contenter ces âmes qui nous contentent tant, comment ne pas les aimer autant que nous nous aimons nous-mêmes — d'un amour différent de celui que nous portons aux autres créatures. Il n'y a pas de rideau séparateur entre elles et nous, pas de "nos" ou de "vos": tout est en commun. Les attributs que nous possédons par nature — impeccabilité, sainteté, etc. — , nous les communiquons à ces âmes par grâce. Il n'y a aucune disparité entre nous.

«Ces âmes sont nos favorites, et c'est uniquement à cause d'elles que nous préservons la terre et la couvrons de bienfaits. Nous enfermons ces âmes en nous pour mieux jouir d'elles. Tout comme nous sommes inséparables entre nous, ces âmes sont inséparables de nous.»

68.    19 mars 1914 — L'âme qui se fond dans la Divine Volonté réjouit les divines Personnes.

Il me semblait que Jésus béni voulait me parler de sa très sainte Volonté. Quant à moi, je me fondais totalement en lui: en ses pensées, ses désirs, son amour, sa Volonté, en tout. Avec une infinie tendresse, il me dit:

«Oh! si tu savais le contentement que me donne l'âme qui vit dans ma Volonté, ton coeur mourrait de joie! Quand tu te fondais dans mes pensées et mes désirs, tu faisais l'enchantement de mes pensées pendant que mes désirs se mêlaient aux tiens et jouaient avec eux. Ton amour et ta volonté volaient dans mon amour et ma Volonté, s'embrassant mutuellement et se déversant dans la mer immense de l'Éternel, où ils jouaient avec les Personnes divines, tantôt avec le Père, tantôt avec moi, tantôt avec le Saint-Esprit.

«Nous aimons jouer avec l'âme qui vit dans notre Volonté, faisant d'elle notre joyau. Ce joyau nous est si cher que nous le gardons jalousement dans la partie la plus intime de notre Volonté. Et quand les créatures nous offensent, nous prenons notre joyau et nous nous amusons avec lui.»

69.    21 mars 1914 — Jésus ne peut s'empêcher de faire connaître aux âmes qui vivent dans sa Volonté la grandeur de son amour pour elles et les grâces dont il les comble.

Jésus me dit: «Ma fille, j'aime tant l'âme qui vit dans ma Volonté que je dois beaucoup me retenir pour ne pas lui montrer à quel point je l'aime, les grâces dont je l'inonde sans cesse, et combien je ne cesse de l'embellir. Si je lui manifestais tout cela à la fois, elle mourrait de joie, son coeur éclaterait au point qu'elle ne pourrait plus vivre sur la terre et qu'elle s'envolerait vers le Ciel.

Cependant, je me manifeste à elle petit à petit, et quand elle est remplie jusqu'au débordement, alors, par une intervention spéciale de moi, elle quitte la terre pour venir se réfugier dans le sein de l'Éternel.»

Je lui dis: «Jésus, ma Vie, il me semble que tu exagères.» Souriant, il me répondit: «Non, non, ma bien-aimée, je n'exagère pas. Celui qui exagère risque de décevoir, mais ton Jésus ne saurait te décevoir. En fait, ce que je t'ai dit n'est rien; tu seras autrement surprise quand, après avoir quitté la prison de ton corps, tu seras plongée dans mon sein et que tu connaîtras totalement ce que ma Volonté te fera [fait] atteindre.»

70.    24 mars 1914 — L'âme qui vit dans la Divine Volonté devient un instrument pour Jésus, à l'instar de son humanité.

Poursuivant dans mon état habituel, je me plaignais auprès de Jésus parce qu'il n'était pas encore venu. Finalement, il vint et me dit: «Ma fille, ma Volonté cache en elle mon Humanité. C'est ainsi que je te cache parfois mon Humanité quand je te parle de ma Volonté. Tu te sens entourée de lumière; tu entends ma voix, mais tu ne peux pas me voir parce que ma Volonté absorbe mon Humanité. Mon Humanité a ses limites, alors que ma Volonté est éternelle et sans limites. Quand mon Humanité était sur la terre, elle ne couvrait pas toutes les places en tout temps et en toute circonstance. Ma Volonté infinie compensait pour cela.

«Quand je trouve des âmes qui vivent entièrement dans ma Volonté, elles compensent pour mon Humanité en ce qui concerne le temps, les lieux, les circonstances et même la souffrance. Comme ma Volonté vit en ces âmes, je me sers d'elles tout comme je me servais de mon Humanité. Qu'était mon Humanité sinon un instrument de ma Volonté? Tels sont ceux qui vivent dans ma Volonté.»

71.    5 avril 1914 — Tout ce qui est fait dans la Divine Volonté devient lumière.

Poursuivant dans mon état habituel, mon aimable Jésus se fit voir à l'intérieur d'une grande lumière. Je nageais dans cette lumière et je la sentais circuler dans mes oreilles, mes yeux, ma bouche, dans tout. Jésus me dit: «Ma fille, si l'âme qui vit dans ma Volonté travaille, son travail devient lumière; si elle parle, pense, désire, marche, etc., ses paroles, ses pensées, ses désirs et ses pas se changent en lumière, une lumière tirée de mon soleil. Ma Volonté attire l'âme qui vit en elle avec tant de force qu'elle la fait virevolter continuellement dans ma lumière et la garde ainsi captive.»

72.    10 avril 1914 — La couronne d'épines. Jésus trouve son centre terrestre dans l'âme qui vit dans sa Volonté. L'amour a besoin de la Divine Volonté pour être au repos.

Ce matin, mon toujours aimable Jésus se montra crucifié et me fit partager ses souffrances. Il me plongea si fortement dans la mer de sa Passion que je pouvais l'y suivre pas à pas. Qui pourrait dire tout ce que j'ai compris? Tant de choses que je ne sais pas par où commencer. Je dirai seulement que quand on arracha la couronne d'épines de sur sa tête, son sang coula abondamment en ruisselets s'échappant des petits trous qu'occupaient les épines. Ce sang coula sur sa figure et ses cheveux, puis sur toute sa personne. Jésus me dit: «Fille, ces épines qui ont piqué ma tête vont piquer l'arrogance, la vanité et les blessures cachées des hommes pour en faire sortir le pus. Les épines trempées dans mon sang les guériront et leur redonneront la couronne que le péché leur avait enlevée.» Il me fit aussi parcourir d'autres étapes de sa Passion. Mon coeur était transpercé en le voyant ainsi souffrir.

Ensuite, comme pour me consoler, il me parla de sa sainte Volonté: «Ma fille, pendant qu'il répand sa lumière partout sur la terre, le soleil garde son centre. Dans le Ciel, bien que je sois la vie de chaque bienheureux, je garde mon centre, c'est-à-dire mon trône. Sur la terre, je suis partout, mais mon centre, la place où je dresse mon trône pour régner, où se trouvent mes charismes, ma satisfaction, mes triomphes, où mon Coeur palpite, est l'âme qui vit dans ma Volonté. Cette âme est si identifiée à moi qu'elle devient comme inséparable de moi, et toute ma sagesse et ma puissance ne peuvent m'amener à me détacher d'elle.»

Il ajouta: «L'amour a ses anxiétés, ses désirs, ses ardeurs et ses impatiences. Sais-tu pourquoi? Parce que, devant se préoccuper des actions, des moyens à prendre pour les mener à bien et de leur parachèvement, l'amour peut provoquer de l'anxiété et de l'impatience, surtout quand ce qui est humain et imparfait intervient. Ma Volonté, par contre, est en repos perpétuel. Si ma Volonté et l'amour ne sont pas continuellement unis, pauvre amour, comme il peut être malmené, même dans les oeuvres les plus grandes et les plus saintes. Ma Volonté agit par des actes simples, et l'âme qui lui laisse toute la place trouve le repos; elle n'éprouve ni anxiété, ni impatience et ses oeuvres sont exemptes de toute imperfection.»

73.    18 mai 1914 — Les âmes paisibles font équipe avec Dieu

Me sentant oppressée, j'étais près d'être surprise par les vagues empoisonnées du trouble. Mon aimable Jésus, ma fidèle sentinelle, accourut pour empêcher le trouble de m'envahir et, en me grondant, il me dit: «Ma fille, qu'est-ce qui se passe? Mon souci pour que l'âme garde toujours sa paix est tel que je dois parfois faire un miracle pour que l'âme garde sa paix. Mais les perturbateurs des âmes essaient de m'empêcher d'opérer ce miracle. Sois paisible en toute circonstance. Mon Être est dans une paix parfaite en toute circonstance, ce qui ne m'empêche pas de voir le mal et de connaître l'amertume. Cependant, je garde toujours mon calme, ma paix est continuelle, mes propos sont toujours paisibles, les battements de mon coeur ne sont jamais tumultueux, même au milieu de joies immenses ou de grandes contrariétés. C'est dans le calme que mes mains interviennent pour contrer la fureur des flots.

«Comme je suis dans ton coeur, si tu ne te gardes pas dans la paix, je me sens déshonoré, tes manières de faire et les miennes ne concordent pas, je me sens brimé en essayant d'agir en toi et, par conséquent, tu me rends malheureux. Seulement les âmes paisibles font partie de mon équipe, et quand les grandes iniquités de la terre provoquent mon courroux, en m'appuyant sur cette équipe, je fais toujours moins [ma justice est moins rigoureuse] que ce que je devrais faire. Ah! si je ne pouvais m'appuyer sur cette équipe — que cela n'arrive jamais —, je démolirais tout.»

74.    29 juin 1914 — Les âmes qui vivent dans la Divine Volonté prennent part aux oeuvres intérieures de Dieu suivant leur petite capacité et leur amour.

Après avoir lu ce qui a été écrit le 17 mars (les âmes qui vivent dans la Divine Volonté prennent part aux oeuvres intérieures des Personnes divines, etc.), quelques personnes soutinrent qu'il ne pouvait en être ainsi. Cela me rendit pensive, bien que je restai calme, étant convaincue que Jésus me ferait connaître la vérité. Plus tard, me trouvant dans mon état habituel, je vis dans mon esprit une mer immense avec plusieurs objets dans cette mer. Certains de ces objets étaient petits, et d'autres plus gros; quelques-uns flottaient et n'étaient que mouillés; d'autres calaient et étaient détrempés avec de l'eau à l'intérieur et à l'extérieur; d'autres s'enfonçaient si profondément qu'ils étaient dissous dans la mer.

Mon toujours aimable Jésus vint et me dit: «Ma fille bien-aimée, as-tu vu? La mer symbolise mon immensité et les objets les âmes qui vivent dans ma Volonté. Leur position — à la surface, immergées ou complètement dissoutes — varie selon leur manière de vivre dans ma Volonté: certaines d'une manière imparfaite, d'autres d'une manière plus parfaite, et d'autres atteignant le point d'être complètement dissoutes dans ma Volonté.

«En fait, ma fille, ta participation aux oeuvres intérieures dont je t'ai parlé va comme suit: parfois, je te garde avec mon Humanité et tu prends part à ses souffrances, ses oeuvres et ses joies; à d'autres moments, t'attirant dans mon intérieur, je te dissous dans ma Divinité: combien de fois ne t'ai-je pas gardé si profondément en moi que tu ne pouvais voir que moi, à l'intérieur et à l'extérieur de toi? Tu partageais nos joies, notre amour et tout le reste, toujours selon tes petites capacités. Bien que nos oeuvres intérieures soient éternelles, les créatures peuvent jouir de leurs effets selon leur amour.

«Quand la volonté de la créature se trouve dans ma Volonté, qu'elle ne fait qu'un avec ma Volonté et que je l'y maintiens dans une union indissoluble, alors aussi longtemps qu'elle ne quitte pas ma Volonté on peut dire qu'elle prend part à mes oeuvres intérieures. S'ils veulent connaître la vérité, ils peuvent saisir le sens de mes paroles, car la vérité est lumière pour l'esprit et, avec la lumière, les choses sont vues telles qu'elles sont. Quand on ne veut pas connaître la vérité, l'esprit devient aveugle et les choses ne peuvent être vues comme elles sont, on entretient des doutes et l'on devient plus aveuglé qu'avant.

«Mon Être est toujours en action, il n'a ni commencement ni fin, il est à la fois vieux et jeune. Nos oeuvres intérieures étaient, sont et seront toujours. Par son union intime avec notre Volonté, l'âme se trouve en nous, elle admire, contemple, aime et prend plaisir, elle prend part à notre amour, à nos délices et à tout le reste. Par conséquent, pourquoi serait-il inapproprié de dire que l'âme qui vit dans ma Volonté prend part à nos oeuvres intérieures?»

Pendant que Jésus me disait ces choses, une comparaison me vint à l'esprit. Un homme épouse une femme; ils ont des enfants et ils sont riches, vertueux et bons. Si, attirée par leur bonté, une personne vient vivre avec eux, n'en viendra-t-elle pas à partager leur richesse, leur bonheur, et même leurs vertus? Et si cela peut se réaliser humainement, comment cela ne peut-il pas se réaliser avec notre aimable Jésus?

75.    15 août 1914 — Luisa se fond en Jésus pour le soulager de ses souffrances causées par les créatures.

Je me trouvais dans mon état habituel quand mon aimable Jésus vint d'une manière différente de sa manière coutumière en cette période de ma vie — s'il daigne venir, c'est pour peu de temps, en passant, et avec une cessation presque totale de mes souffrances; sa sainte Volonté tient lieu de tout en moi.

Ce matin, il resta plusieurs heures et il était dans un état à faire pleurer les pierres. Il souffrait dans tout son être et voulait être soulagé dans chaque partie de sa très sainte Humanité. Il semblait que s'il n'était pas soulagé, il réduirait le monde en un tas de ruines. Il semblait aussi qu'il ne voulait pas voir ce qui se passait afin de ne pas être forcé d'en venir au pire.

Je l'ai serré sur moi et, 🙏 pour le soulager, je me suis fondue dans Son intelligence pour pouvoir me rendre dans toutes les intelligences des créatures afin de remplacer par de bonnes pensées chacune de leurs mauvaises pensées. Ensuite, je me suis fondue dans Ses désirs pour pouvoir remplacer par de bons désirs chacun des mauvais désirs des créatures, 🔥 et ainsi de suite. Après que je l'eusse soulagé partie par partie, il me quitta comme s'il avait été réconforté.

76.    25 septembre 1914 — La prière faite avec Jésus et dans sa Volonté s'étend à tous.

J'offrais mes pauvres prières à Jésus et je me demandais à qui il vaudrait mieux que Jésus béni les applique. Avec bonté, il me dit: «Ma fille, les prières faites avec moi et dans ma Volonté peuvent être appliquées à tous sans exception. Tous en reçoivent les effets comme si elles étaient offertes pour eux seuls. Cependant, les prières agissent selon les dispositions des créatures. Par exemple, mon Eucharistie ou ma Passion sont pour tout un chacun, mais leurs effets varient selon les dispositions personnelles des personnes; si dix reçoivent leurs effets, les fruits ne sont pas inférieurs au cas où seulement cinq les recevraient. Telle est la prière faite avec moi dans ma Volonté.»

77.    Octobre 1914 — La valeur des heures de la Passion et les récompenses qui y sont attachées.

Pendant que j'écrivais les Heures de la Passion, je me disais: «Que de sacrifices il me faut faire pour écrire ces Heures bénies de la Passion, surtout quand je dois mentionner certaines choses intérieures qui se sont passées entre moi et Jésus! Quelle récompense me donnera-t-il?» D'une voix tendre et douce, il me dit: «Ma fille, pour chaque mot que tu as écrit, je te donnerai un baiser, une âme.» Je repris: «Mon Amour, cela est pour moi, mais que donneras-tu à ceux qui les feront?» Il me dit: «S'ils les font avec moi dans ma Volonté, je leur donnerai aussi une âme pour chaque mot qu'ils réciteront. En fait, l'effet sera petit ou grand suivant la grandeur de leur union avec moi. En les faisant dans ma Volonté, la créature se cache en elle, et comme c'est ma Volonté qui agit, je peux produire tous les biens que je veux, même à travers un seul mot.»

Une autre fois, je me plaignais à Jésus en constatant qu'après tant de sacrifices pour écrire ces Heures, très peu d'âmes les font. Il me dit: «Ma fille, ne te plains pas; même s'il n'y avait qu'une seule âme qui les faisait, tu devrais être contente.

N'aurais-je pas souffert ma Passion au complet même s'il n'y avait eu qu'une âme qui allait être sauvée? De même pour toi. On ne doit pas omettre de faire le bien sous prétexte que peu de gens en profiteront; le dommage sera du côté de ceux qui ne voudront pas en profiter. Ma Passion fit acquérir à mon Humanité le mérite nécessaire pour que tous soient sauvés, même si certains ne veulent pas en profiter. La même chose pour toi: tu seras récompensée dans la proportion où ta volonté aura été identifiée à la mienne et aura voulu le bien de tous. Tout le dommage est du côté de ceux qui, bien qu'ils en soient capables, ne les font pas.

«Ces Heures sont très précieuses parce qu'elles ne sont rien d'autre que la répétition de ce que j'ai fait au cours de ma vie mortelle et que je continue de faire dans le très saint Sacrement. Quand j'entends ces Heures, j'entends ma propre voix, mes propres prières. Dans l'âme qui fait ces Heures, je vois ma Volonté voulant le bien de tous et la réparation pour tous, et je me sens attiré à venir habiter en cette âme pour y faire ce qu'elle fait. Oh! comme j'aimerais que, dans chaque ville, il y ait au moins une âme qui fasse les Heures de ma Passion! Je m'entendrais ainsi dans chaque ville et ma justice, si indignée en ces temps, serait en partie apaisée.»

Un jour, alors que j'en étais à l'Heure où la céleste Maman participa à l'ensevelissement de Jésus, je me tenais près d'elle pour la consoler. En fait, je ne faisais généralement pas cette Heure et j'hésitais à la faire. Sur un ton suppliant et plein d'amour, Jésus béni me dit: «Ma fille, je ne veux pas que tu omettes cette Heure-là. Tu la feras par amour pour moi et en l'honneur de ma Maman. Sache que chaque fois que tu la fais, ma Maman se sent comme si elle revivait sa vie terrestre et elle reçoit la gloire et l'amour qu'elle me donnait; quant à moi, je ressens sa tendresse maternelle, son amour et toute la gloire qu'elle me donnait. De plus, je te considère comme une mère.»

Ensuite, il m'embrassa et me dit avec une grande douceur: «Ma maman, maman!», et il me murmura tout ce que sa douce Maman fit et souffrit durant cette Heure. À partir de cet instant, aidée de sa grâce, je n'ai plus jamais omis cette Heure.

78.    29 octobre 1914 — Les actions faites dans la Divine Volonté sont parfaites et complètes.

Je me plaignais à Jésus béni de ses privations et mon pauvre coeur était en délire. Je lui dis ces mots insensés: «Mon Amour, comment est-ce possible? As-tu donc oublié que je ne peux être sans toi? Il faut que je sois avec toi sur la terre ou dans le Ciel; faut-il que je te rappelle cela? Peut-être que tu me veux silencieuse, endormie et troublée? Fais comme tu veux, pourvu que tu restes avec moi toujours. J'ai le sentiment que tu m'as sorti de ton Coeur. As-tu le coeur à agir ainsi?»

Pendant que je disais cela et d'autres sottises du genre, mon doux Jésus bougea en moi et me dit: «Ma fille, calme-toi. Je suis ici. Dire que je t'ai sorti de mon Coeur est une insulte que tu m'adresses, car je te garde dans les profondeurs de mon Coeur, et cela si fortement que tout mon Être coule en toi et que tout ton être coule en moi. Sois donc attentive pour que rien de mon Être qui se trouve en toi ne s'échappe de toi et que chacun de tes actes soit uni à ma Volonté.

«Les actes de ma Volonté s'accomplissent totalement: un simple acte de ma Volonté peut créer un millier de mondes, tous parfaits et complets; pas besoin d'actes subséquents pour que tout soit accompli. Donc, si tu fais le moindre acte dans ma Volonté, le résultat est complet — actes d'amour, de louange, de remerciement ou de réparation. Ces actes contiennent tout.

«Uniquement les actes faits dans ma Volonté sont dignes de moi, car, pour donner honneur et satisfaction à un Être parfait, des actes parfaits et complets sont nécessaires, ce que la créature ne peut produire que dans ma Volonté. Hors de ma Volonté, si bons qu'ils soient, les actes de la créature ne peuvent être parfaits et complets, puisqu'il faut des actes subséquents pour les mener à terme, si seulement cela est possible. Tout travail fait hors de ma Volonté par la créature est pour moi un travail futile.

«Que ma Volonté soit ta vie, ta règle et ton tout. Ainsi, fondue dans ma Volonté, tu seras en moi et moi en toi, et tu seras très attentive à ne plus jamais dire que je t'ai sortie de mon Coeur.»

79.    4 novembre 1914 — La satisfaction que causent à Jésus les heures de la Passion.

Je faisais les heures de la Passion et, tout heureux, Jésus me dit: «Ma fille, si tu savais quelle grande satisfaction je ressens en te voyant refaire ces Heures de ma Passion encore et encore, tu en serais très heureuse. Il est vrai que mes saints ont médité ma Passion et compris à quel point j'ai souffert, versant des larmes de compassion jusqu'à se sentir consumés d'amour pour mes souffrances. Cependant, il ne s'agissait pas de cette manière toujours répétée et dans cet ordre.

«Tu es la première à me donner ce plaisir si grand et si spécial de revivre intérieurement, heure après heure, ma vie et tout ce que j'ai souffert. Je me sens si attiré par cela que, heure après heure, je te donne cette nourriture et la mange avec toi, faisant avec toi ce que tu fais. Sache que je te récompenserai abondamment de lumière et de grâces nouvelles. Même après ta mort, chaque fois que des âmes sur la terre feront ces Heures, au Ciel je te vêtirai de lumière et de gloire nouvelles.»

80.    6 novembre 1914 — L'âme qui fait les heures de la Passion devient co-rédemptrice.

Pendant que, suivant mon habitude, je faisais les Heures de la Passion, mon aimable Jésus me dit: «Ma fille, le monde renouvelle sans cesse ma Passion et, puisque mon immensité enveloppe toutes les créatures, tant intérieurement qu'extérieurement, je suis forcé, à leur contact, de recevoir clous, épines, coups de fouet, mépris, crachats et tout le reste dont j'étais accablé pendant ma Passion, et même plus. Cependant, au contact des âmes qui font les Heures de ma Passion, je sens que les clous s'enlèvent, que les épines sont détruites, que mes blessures sont soulagées et que les crachats disparaissent. Je me sens dédommagé pour le mal que les autres créatures me font et, sentant que ces âmes ne me font aucun mal, mais plutôt du bien, je m'appuie sur elles.»

Jésus béni ajouta: «Ma fille, sache qu'en faisant ces Heures, l'âme s'empare de mes pensées, de mes réparations, de mes prières, de mes désirs, de mes affections et même de mes fibres les plus intimes, et elle les fait siens. S'élevant entre le Ciel et la terre, elle remplit la fonction de corédemptrice et dit à ma suite: "Me voici, je veux réparer pour tous, implorer pour tous et répondre de tous.