no 41 à 60

41.    20 décembre 1912 — Jésus donne tout ce qu'il est à l'âme qui vit dans sa Volonté. Il n'y a pas de jugement pour une telle âme: elle a plutôt le droit de juger les autres.

Ces derniers jours, il m'a semblé que mon toujours aimable Jésus voulait me parler de sa sainte Volonté. Il venait, disait quelques mots, et repartait aussitôt. Je me souviens qu'une fois il m'a dit: «Ma fille, à la personne qui vit dans ma Volonté, je sens l'obligation de donner mes vertus, ma beauté, ma force, bref, tout ce que je suis. Si je ne le faisais pas, je me renierais moi-même.»

Une autre fois, alors que je lisais sur la sévérité du jugement dernier et que j'en étais très attristée, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, pourquoi veux-tu m'attrister?» Je lui répondis: «Ce n'est à toi d'être attristé, mais à moi.» Il reprit: «Ah! ne veux-tu pas comprendre que, quand une âme qui vit dans ma Volonté ressent du déplaisir, de la tristesse ou toute autre chose qui la fait souffrir, sa souffrance retombe sur moi et je la ressens comme si elle était mienne? À l'âme qui vit dans ma Volonté, je peux dire: "Les lois ne sont pas pour toi, il n'y a pas de jugement pour toi." Si je voulais juger une telle âme, je me comporterais comme quelqu'un qui agit à l'encontre de lui-même. Au lieu de devoir être jugée, cette âme acquiert le droit de juger les autres.» Il ajouta: «La bonne volonté de l'âme qui fait le bien exerce un pouvoir sur mon Coeur; son pouvoir est si grand qu'il me force à lui donner ce qu'elle veut.»

Après, il m'est venu une question: «Qu'est-ce que Jésus aime le plus: l'amour ou sa Volonté?» Il me dit: «Ma Volonté doit avoir préséance sur tout. Vois par toi-même: tu as un corps et une âme, tu es constituée d'une intelligence, de chair, d'os, de nerfs, mais tu n'es pas en marbre froid, tu contiens aussi de la chaleur. L'intelligence, le corps, la chair, les os et les nerfs sont ma Volonté, alors que la chaleur qui se trouve dans l'âme est l'amour. Regarde la flamme et le feu: ils sont ma Volonté, alors que la chaleur qu'ils produisent est l'amour. La substance est ma Volonté et les effets de cette substance sont l'amour. Les deux sont si noués que l'un ne peut être sans l'autre. Plus l'âme possède la substance de ma Volonté, plus elle produit de l'amour.»

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😇 La Volonté et l'Amour sont indissociables mais la Volonté est première.

42.    22 janvier 1913 — La triple passion de Jésus: celle de l'amour, celle pour les péchés et celle des Juifs. Jésus projeté dans le torrent du Cédron.

J'étais immergée en Jésus et je pensais à sa passion, spécialement à ce qu'il a souffert dans le Jardin. Il me dit: «Ma fille, ma première passion en fut une d'amour, car la première raison pour laquelle l'homme pèche, c'est son manque d'amour. Ce manque d'amour me fit souffrir plus que tout, il m'écrasa plus que si j'avais été totalement broyé. Il me donna autant de morts qu'il y a de créatures qui reçoivent la vie. Une deuxième passion fut celle pour les péchés. Le péché fraude Dieu de la gloire qui lui est due. Aussi, pour réparer pour la gloire dont Dieu est privé à cause du péché, le Père me fit subir la passion pour les péchés: chaque péché me causa une passion particulière. Je souffris autant de passions qu'il s'est commis de péchés et qu'il s'en commettra jusqu'à la fin du monde. Ainsi, la gloire du Père fut restaurée. Le péché engendre la faiblesse chez l'homme. Je voulus souffrir ma passion par les mains des Juifs — ma troisième passionpour restaurer en l'homme sa force perdue.

«Ainsi, par ma passion de l'amour, l'amour fut restauré et replacé à son juste niveau; par ma passion pour les péchés, la gloire du Père fut restaurée et replacée à son niveau; par ma passion subie par les mains des Juifs, la force des créatures fut restaurée et replacée à son niveau. J'ai souffert tout cela dans le Jardin: des douleurs extrêmes, de multiples morts, des spasmes atroces. Tout cela dans la Volonté du Père.»

Ensuite, je portai ma réflexion sur le moment où mon aimable Jésus fut projeté dans le torrent du Cédron. Il se montra dans un état pitoyable, tout détrempé de ces eaux nauséabondes. Il me dit: «Ma fille, en créant l'âme, je l'ai recouverte d'un manteau de lumière et de beauté, mais le péché lui ôte ce manteau pour le remplacer par un manteau de ténèbres et de laideur, ce qui la rend dégoûtante et nauséabonde. Pour enlever de l'âme ce triste manteau, j'ai permis aux Juifs de me jeter dans le torrent du Cédron, où je fus comme enveloppé à l'intérieur et à l'extérieur, puisque ces eaux putrides entrèrent même dans mes oreilles, mes narines et ma bouche. Les Juifs avaient le dégoût de me toucher. Ah! combien l'amour des créatures m'a coûté — au point de me rendre nauséabond, y compris pour moi-même!»

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😇 La Passion de Jésus dans le jardin de Gethsémani fut triple: — la passion de l'amour pour réparer le manque d'amour, — la passion du péché pour restaurer "la gloire due à Dieu", — la passion des juifs pour restaurer la force en l'homme.


Jésus fut jeté dans les eaux nauséabondes du Cédron pour enlever le manteau de laideur "du péché" qui recouvre l'âme, la rendant dégoûtante, et restaurer son manteau originel fait de lumière et de beauté.

43.    5 février 1913 — L'âme qui ne fait pas la Volonté de Dieu n'a pas de droits, elle est une intruse et une voleuse des choses de Dieu. La différence entre la Divine Volonté et l'amour.

Ce matin, mon toujours aimable Jésus vint brièvement et me dit: «Ma fille, l'âme qui ne fait pas ma Volonté n'a pas raison de vivre sur la terre; sa vie est sans signification et sans but. Elle est comme un arbre incapable de donner du fruit ou qui, au mieux, donne des fruits empoisonnés qui l'empoisonnent elle-même et empoisonnent ceux qui risquent imprudemment d'en manger, un arbre qui ne fait rien d'autre que de voler le fermier qui bêche péniblement le sol autour de lui.

«Ainsi, l'âme qui ne fait pas ma Volonté se maintient dans l’attitude de me voler, et ses vols se transforment en poison. Elle me vole les fruits de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification. Elle me vole la lumière du soleil, la nourriture qu'elle prend, l'air qu'elle respire, l'eau qui étanche sa soif, le feu qui la réchauffe et le sol qu'elle foule, car tout cela appartient aux âmes qui font ma Volonté — tout ce qui m'appartient appartient à ces âmes. L'âme qui ne fait pas ma Volonté n'a pas de droits: je me sens continuellement volé par elle. Elle doit être considérée comme une étrangère indésirable et, conséquemment, elle doit être enchaînée et jetée dans la prison la plus obscure.» Ayant dit cela, Jésus disparut comme l'éclair.

Un autre jour, il vint et me dit: «Ma fille, veux-tu savoir la différence entre ma Volonté et l'amour? Ma Volonté est soleil et l'amour est feu. Comme le soleil, ma Volonté n'a pas besoin de nourriture; sa lumière et sa chaleur ne sont pas sujettes à augmenter ou à diminuer. Ma Volonté est toujours égale à elle-même et sa lumière toujours parfaitement pure. D'un autre côté, le feu, symbole de l'amour, a besoin d'être nourri par du bois et, s'il en manque, il risque de dépérir au point de s'éteindre. Le feu augmente ou diminue selon le bois dont on l'alimente; ainsi, il est sujet à l'instabilité. Sa lumière risque d'être assombrie et mêlée de fumée si elle n'est pas régularisée par ma Volonté.»

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😇 La Volonté de Dieu n'a pas besoin d'être nourrie; elle est stable, égale, lumineuse, pure, à l'instar du soleil. L'Amour est sujet à l'instabilité; s'il n'est pas nourri (comme un feu par du bois) il peut dépérir, voire, s'éteindre. L'Amour non régularisé par la Volonté peut voir sa lumière s'assombrir et être mêlée de fumée.

44.    19 février 1913 — La Divine Volonté est pour l'âme ce que l'opium est pour le corps. La créature qui vit dans la Divine Volonté n'a rien d'autre à faire que de laisser Jésus agir en elle.

Poursuivant dans mon état habituel et ayant reçu la sainte communion, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, ma Volonté est pour l'âme ce que l'opium est pour le corps. Le pauvre patient qui doit subir une opération, l'amputation d'une jambe ou d'un bras par exemple, est endormi avec de l'opium. Ainsi, il ne sent pas la vivacité de la douleur et, à son réveil, l'opération est accomplie. Il n'a pas trop souffert grâce à l'opium.

Il en va ainsi de ma Volonté: elle est pour l'âme l'opium qui endort l'intelligence, l'amour propre, l'estime de soi, et tout ce qui est humain. Elle ne permet pas au déplaisir, à la diffamation, à la souffrance, ou à la douleur intérieure de pénétrer profondément dans l'âme parce qu'il la garde comme endormie. Néanmoins, l'âme conserve les mêmes effets et les mêmes mérites, exactement comme si elle avait ressenti profondément ces souffrances. Avec une importante différence, cependant: l'opium doit être acheté et la personne ne peut en prendre souvent; si elle en prend souvent, voire tous les jours, elle devient confuse, surtout si elle est de faible constitution. L'opium de ma Volonté, par contre, est gratuit et l'âme peut en prendre n'importe quand; plus elle en prend, plus sa raison en est éclairée; et si elle est faible, elle acquiert la force divine.»

Par la suite, il me sembla voir des gens autour de moi. Je dis à Jésus: «Qui sont-ils?» Il me répondit: «Ce sont ceux que je t'ai confiés il y a quelque temps. Je te les recommande, veille sur eux; je veux former un lien entre toi et eux pour les avoir toujours autour de moi.» Il en pointa un (un homme donc vu le "masculin" de ce "un") en particulier. Je dis à Jésus: «Ah! Jésus, tu as oublié ma misère extrême et mon néant, et à quel point j'ai besoin de tout! Que dois-je faire?» Il me répondit: «Ma fille, tu ne feras rien, juste comme tu n'as jamais rien fait. C'est moi qui parlerai et agirai en dedans de toi: je parlerai par ta bouche. Si tu le veux et si ces personnes ont de bonnes dispositions, je ferai tout. Et si je dois te garder endormie dans ma Volonté, je te réveillerai quand ce sera le temps et je te ferai leur parler. Je me réjouirai en t'entendant parler de ma Volonté, soit en état de veille, soit endormie (1).»

(1) Du texte italien
Je me réjouirai davantage en vous entendant parler en veille et en sommeil de ma Volonté.

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😇 Jésus dit à Luisa que c'est Lui qui fera tout, qu'il parlera et agira en Luisa. Il dit également: «Je me réjouirai en t'entendant parler de ma Volonté, soit en état de veille, soit endormie.» Jésus ne dit pas que Luisa va parler dans son sommeil à ces personnes; il parle du sommeil de sa Volonté. Il se réjouit d'entendre parler Luisa de sa Volonté qu'elle soit "activée" par Jésus lui-même (réveillée) ou laissée à elle-même (endormie).

45.    16 mars 1913 — La prière dans l'aridité. Dans la Divine Volonté, la glace est plus ardente que le feu. Dieu agit par les âmes qui vivent dans la Divine Volonté.

Je vais écrire quelques petites choses que Jésus m'a dites ces derniers jours. Je me souviens que, tout en me sentant froide et indifférente, je faisais ce que j'avais coutume de faire. Je me disais: «Qui pourrait dire combien plus de gloire je donne à Jésus quand je me sens à l'opposé de ce que je ressens présentement?» Jésus me dit: «Ma fille, quand l'âme prie avec ferveur, c'est de l'encens avec de la fumée qu'elle m'envoie; quand elle prie en se sentant froide mais sans laisser entrer en elle quoi que ce soit d'étranger à moi, c'est de l'encens sans fumée qu'elle m'envoie. Les deux me plaisent, mais l'encens sans fumée me plaît davantage, parce que la fumée cause toujours quelque ennui aux yeux.»

Comme je continuais à me sentir froide, mon aimable Jésus me dit: «Ma fille, dans ma Volonté, la glace est plus ardente que le feu. Qu'est-ce qui t'impressionnerait le plus: de voir la glace brûler et détruire tout ce qui la touche ou le feu transformer les choses en feu? Certainement la glace. Ah! ma fille, dans ma Volonté, les choses changent de nature. Ainsi, dans ma Volonté, la glace a la vertu de détruire toute chose qui n'est pas digne de ma sainteté, rendant l'âme pure, claire et sainte selon mon goût et non selon son goût.

Tel est l'aveuglement des créatures et aussi des personnes que l'on considère comme bonnes quand elles se sentent froides, faibles, opprimées, etc.: plus elles se sentent mauvaises, plus elles se replient à l'intérieur de leur volonté, se formant un labyrinthe pour s'enfoncer davantage dans leurs troubles, plutôt que de faire le saut dans ma Volonté, où elles trouveraient le froid-feu, la misère-richesse, la faiblesse-force, l'oppression-joie. C'est par exprès que je fais en sorte que l'âme se sente mauvaise, pour lui donner l'opposé de ce qu'elle ressent. Cependant, ne voulant pas comprendre cela une fois pour toutes, les créatures rendent vains mes desseins sur elles. Quel aveuglement! Quel aveuglement!»

Un autre jour, Jésus me dit: «Ma fille, vois comment se nourrit l'âme qui vit dans ma Volonté.» Il me fit voir un soleil déployant d'innombrables rayons. Il était si brillant que notre soleil habituel n'est qu'une ombre à côté de lui. Quelques âmes immergées dans la lumière de ce soleil buvaient à ses rayons comme à des seins. Bien que ces âmes semblaient totalement inactives, tout le travail divin se faisait par elles. Mon toujours aimable Jésus ajouta: «As-tu vu le bonheur des âmes qui vivent dans ma Volonté et comment mes travaux se font par elles? L'âme qui vit dans ma Volonté se nourrit de lumière, c'est-à-dire de moi. Et, pendant qu'elle ne fait rien, elle fait tout. Quoi qu'elle pense, fasse ou dise, cela est l'effet de la nourriture qu'elle prend, c'est-à-dire le fruit de ma Volonté.»

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😇 Jésus dit: «C'est par exprès que je fais en sorte que l'âme se sente mauvaise, pour lui donner l'opposé de ce qu'elle ressent.» Donc, sachant cela, quand on se sent "Wash", nul, pas bon, quand on a dit ce qu'il ne fallait pas dire, quand on a été un simple "humain", reprenons-nous: offrons nos misères et les misères de tous à Jésus pour qu'Il les offre au Père en réparation pour la Justice divine et ce, avec le Fiat de notre Mère du Ciel. Par cette offrande, nous y trouverons: le feu dans le froid, la richesse dans la misère, la force dans la faiblesse, la joie dans l'oppression.

46.    21 mars 1913 — L'âme abandonnée en la Divine Volonté est de l'opium pour Jésus. Quand les choses de la terre rendent l'air irrespirable pour l'âme, Jésus purifie l'air à l'aide des vents de l'adversité.

Poursuivant dans mon état habituel, je priais mon doux Jésus d'avoir la gentillesse de me faire partager ses souffrances. Il me dit: «Ma fille, ma Volonté est l'opium de l'âme, mais mon opium à moi, c'est l'âme abandonnée en ma Volonté. Cet opium provenant de l'âme empêche les épines de me piquer, les clous de me transpercer, les blessures de me faire souffrir. Il soulage tout en moi, il endort tout. Si donc tu m'as donné de l'opium, comment peux-tu vouloir que je te fasse partager mes souffrances? Si je ne les ai pas pour moi-même, je ne les ai pas pour toi non plus.»

Je lui dis: «Ah! Jésus, tu es bon de m'arriver avec cela! Tu te moques de moi en prenant des mots qui te permettent de ne pas me contenter!» Il me répondit: «Non, non, c'est vrai, c'est réellement comme cela. J'ai besoin de beaucoup d'opium et je te veux complètement abandonnée en moi, de sorte que je ne te reconnaisse plus comme étant toi-même, mais comme étant moi-même, et que je puisse ainsi te dire que tu es mon âme, ma chair, mes os.

En ces temps, j'ai besoin de beaucoup d'opium, car, si je me réveille, je vais déverser un déluge de châtiments.» Puis il disparut.

Il revint un peu plus tard et ajouta: «Ma fille, il arrive souvent pour les âmes ce qui se produit dans l'air. À cause de la mauvaise odeur qui s'échappe de la terre, l'air devient lourd et un bon vent est nécessaire pour éliminer cette mauvaise odeur. Ensuite, après que l'air ait été purifié et qu'une brise bienfaisante se soit mise à souffler, on a le goût de garder la bouche ouverte afin de mieux profiter de cet air purifié. La même chose se produit pour l'âme. Souvent, la complaisance, l'estime de soi, l'ego et tout ce qui est humain alourdissent l'air de l'âme, et je suis forcé d'envoyer les vents de la froideur, de la tentation, de l'aridité, de la calomnie, pour qu'ils nettoient l'air, purifient l'âme et la replacent dans son néant. Ce néant ouvre la porte au Tout, à Dieu, qui fait naître des brises parfumées, de sorte que, en gardant la bouche ouverte, l'âme puisse mieux profiter de cet air bienfaisant pour sa sanctification.»

47.    24 mars 1913 — Le mécontentement est un fruit de la volonté humaine. La céleste Maman était remplie de Jésus par la pensée constante de sa Passion.

Je ressentais un certain mécontentement à cause des privations de mon toujours aimable Jésus quand il vint brièvement et me dit: «Ma fille, que fais-tu? Je suis le contentement des contentements. Comme je suis en toi et que je ressens du mécontentement, je reconnais que cela provient de toi et, par conséquent, je ne me reconnais pas totalement en toi; en effet, le mécontentement fait partie de la nature humaine et non de la nature divine. C'est ma Volonté que ce qui est humain n'existe plus en toi, mais seulement ce qui est divin.»

Ensuite, alors que je pensais à ma douce Maman, Jésus me dit: «Ma fille, la pensée de ma Passion n'a jamais quitté ma chère Maman et, par cela, elle était complètement remplie de moi. La même chose arrive à l'âme: à force de penser à ce que j'ai souffert, elle en vient à être complètement remplie de moi.»

48.    2 avril 1913 — Jésus dirige la respiration de tous à partir de l'âme qui vit dans sa Divine Volonté.

J'étais tout affligée à cause de la privation de mon doux Jésus. Il vint par-derrière, plaça une main sur ma bouche et déplaça [éloigna] les draps du lit qui étaient si proches qu'ils m'empêchaient de respirer librement. Il me dit: «Ma fille, l'âme qui vit dans ma Volonté est ma respiration, et comme ma respiration contient toutes les respirations des créatures, je dirige la respiration de tous à partir de cette âme. Voilà pourquoi j'ai éloigné les draps, car, moi aussi, je sentais ma respiration gênée.» Je dis à Jésus: «Ah! Jésus, que dis-tu? Je sens plutôt que tu m'as quittée et que tu as oublié toutes tes promesses!» Il me répondit: «Ma fille, ne dis pas cela; tu m'offenses et me forces à te faire sentir pour de vrai ce que signifie être laissé par moi.»

Avec beaucoup de douceur, il ajouta: «Celui qui vit dans ma Volonté illustre de façon saisissante le fait que, pendant ma vie sur la terre, bien que je paraissais être un homme, j'étais toujours le Fils bien-aimé de mon cher Père. De la même manière, l'âme qui vit dans ma Volonté conserve le revêtement de l'humanité, bien que ma Personne inséparable de la très Sainte Trinité se trouve en elle. Et la Divinité dit: "Voilà une autre âme que nous gardons sur terre. Par amour pour elle, nous soutenons la terre, parce qu'elle nous remplace en tout."»

49.    10 avril 1913 — La valeur et les effets des Meures de la Passion. Comment Jésus veut qu'on les fasse. L'amour de Jésus est un feu qui détruit le mal et donne vie au bien.

Ce matin, mon toujours aimable Jésus vint et, me serrant sur son Coeur, il me dit: «Ma fille, l'âme qui pense toujours à ma Passion forme une source dans son coeur, et plus elle continue de penser à ma Passion, plus cette source s'agrandit. Et comme les eaux de cette source sont pour tous, cette source coule pour ma gloire et au profit de cette âme et de toutes les autres âmes.»

Je lui dis: «Dis-moi, mon Dieu, quelle récompense donneras-tu à ceux qui font les Heures de la Passion de la manière que tu m'as enseignée?» Il me répondit: «Ma fille, je considérerai ces Heures, non pas comme faites par eux, mais comme faites par moi. Selon leurs dispositions, je leur donnerai les mêmes mérites et les mêmes effets que si j'étais en train de souffrir ma Passion. Cela, même pendant leur vie sur la terre — je ne pourrais pas leur donner une plus grande récompense. Puis, au Ciel, je placerai ces âmes devant moi et leur lancerai des flèches d'amour et de contentement autant de fois qu'elles auront fait les Heures de ma Passion, et elles me rendront la pareille. Quel doux enchantement ce sera pour tous les bienheureux!»

Il ajouta: «Mon amour est feu, mais pas un feu matériel qui réduit les choses en cendre. Mon feu vivifie et perfectionne et, s'il consume quelque chose, c'est tout ce qui n'est pas saint — les désirs, les affections et les pensées qui ne sont pas bonnes. C'est la vertu de mon feu: brûler le mal et donner vie au bien. Si l'âme ne sent en elle aucune tendance au mal, elle peut être certaine que mon feu est en elle. Mais si elle sent du feu mêlé de mal en elle, elle peut douter que ce soit mon vrai feu.»

50.    9 mai 1913 — Relation entre Jésus et sa céleste Maman quand ils étaient sur la terre.

Pendant que je priais, je pensais au moment où Jésus quitta sa très sainte Mère pour aller souffrir sa Passion. Je me disais: «Comment était-il possible que Jésus se sépare de sa chère Maman, et elle de Jésus?» Jésus béni me dit: «Ma fille, il ne pouvait y avoir de séparation entre moi et ma douce Maman: la séparation ne fut qu'apparente. Il y avait fusion entre elle et moi, et cette fusion était telle que je suis demeuré avec elle et elle avec moi. On peut dire qu'il y avait une sorte de bilocation. Cela arrive aussi aux âmes quand elles sont vraiment unies à moi: si, pendant qu'elles prient, elles laissent la prière entrer dans leur âme comme vie, une sorte de fusion et de bilocation se produit: je les amène avec moi où que je sois, et je reste avec elles.

«Ma Fille, tu ne peux pas bien comprendre ce que ma Maman bien-aimée était pour moi. En venant sur la terre, je ne pouvais pas être sans le Ciel, et mon Ciel était ma Maman. Il y avait une sorte d'électricité entre elle et moi, de sorte qu'elle n'avait aucune pensée qu'elle ne tirait de mon esprit. Ce qu'elle tirait de moi — mots, volonté, désirs, actions, gestes, etc. — formait le soleil, les étoiles et la lune de ce Ciel, ajouté à toutes les délices possibles que la créature peut me donner et dont elle peut jouir elle-même. Oh! comme je jouissais dans ce Ciel! Comme je me sentais récompensé pour tout! Les baisers que me donnait ma Maman renfermaient les baisers de toutes les créatures.

«Je ressentais ma douce Maman partout: je la ressentais dans ma respiration et, si je travaillais, elle adoucissait mon travail; je la ressentais dans mon Coeur et, si je me sentais amer, elle adoucissait ma souffrance; je la ressentais dans mes pas et, si j'étais fatigué, elle me donnait force et repos. Et qui pourrait dire combien je la ressentais durant ma Passion? À chaque coup de fouet, à chaque épine, à chaque blessure, à chaque goutte de mon sang, je la ressentais, accomplissant sa fonction de vraie Mère. Ah! si les âmes me retournaient tout, si elles tiraient tout de moi, combien de ciels et de mères j'aurais sur la terre!»

51.    21 mai 1913 — Comment se consumer en Dieu.

J'étais dans mon état habituel quand mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, je veux en toi une véritable consommation, pas imaginaire, mais vraie, bien que réalisée d'une manière simple. Supposons qu'une pensée te vient qui ne soit pas pour moi; alors tu dois y renoncer et lui substituer une pensée divine. De cette manière, tu auras consumé ta pensée humaine au profit d'une vie de pensée divine. De la même manière, si l'oeil veut regarder quelque chose qui me déplaît ou ne se réfère pas à moi et que l'âme renonce à cela, elle anéantit sa vision humaine et acquiert une vie de vision divine, et ainsi de suite pour tout le reste. Oh! comme je ressens ces vies divines nouvelles couler en moi, prenant part à tout ce que je fais! J'aime tant ces vies que je cède tout pour elles. Les âmes qui font ainsi sont premières devant moi et, si je les bénis, d'autres sont bénies à travers elles. Elles sont les premières à bénéficier de mes grâces et de mon amour. Et, à travers elles, d'autres profitent de mes grâces et de mon amour.»

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😇 Jésus explique comment se consumer en Dieu. Si on a une pensée qui ne soit pas de Dieu (une pensée humaine), on y renonce et on la remplace par une pensée divine. C'est une consommation réelle et non imaginaire. Et pareillement pour tout (ce que l'on regarde, ce que l'on entend..., on y renonce et on remplace par du divin). Jésus dit que lorsque l'on fait ainsi (on se consume en Dieu), il sent des "nouvelles" vies divines couler en Lui. Les âmes qui se consument en Dieu sont les premières à bénéficier des grâces et de l'amour de Jésus. Et quand Jésus les bénit, ce qui est merveilleux, d'autres âmes profitent des grâces et de l'amour de Jésus.

52.    12 juin 1913 — Se fusionner avec Jésus forme la très Sainte Trinité en l'âme.

Pendant que je priais, j'unissais mes pensées aux pensées de Jésus, mes yeux aux yeux de Jésus, et ainsi de suite, avec l'intention de faire ce que Jésus fait avec ses pensées, ses yeux, sa bouche, son Coeur, etc. Et comme il me semblait que les pensées de Jésus, ses yeux, etc. se diffusaient pour le bien de tous, il me semblait également que, moi aussi, unie à Jésus, je me diffusais pour le bien de tous.

Je me disais: «Quelle sorte de méditation je fais! Ah! je ne suis plus bonne à rien! Je ne suis même plus capable de réfléchir sur quoi que ce soit!» Mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, que dis-tu? Tu t'affliges pour ça? Plutôt que de t'affliger, tu devrais te réjouir car, quand tu méditais et faisais de belles réflexions, tu n'épousais que partiellement mes qualités et mes vertus, alors que, actuellement, puisque la seule chose que tu es capable de faire est de t'unir et de t'identifier à moi, tu me prends tout entier.

«Bonne à rien quand tu es seule, tu es bonne à tout quand tu es avec moi. Tu veux alors le bien de tous, et ton union à mes pensées donne vie à de saintes pensées chez les créatures, ton union à mes yeux donne vie à de saints regards chez les créatures, ton union à ma bouche donne vie à de saintes paroles chez les créatures, ton union à mon Coeur, à mes désirs, à mes mains, à mes pas, à mes battements de coeur donne plein de vies. Ce sont de saintes vies, puisque la puissance créatrice est avec moi et que, par conséquent, l'âme qui est avec moi, crée et fait tout ce que je veux.

«Cette union entre toi et moi, pensée à pensée, coeur à coeur, etc., produit en toi au plus haut degré la vie de ma Volonté et la vie de mon amour. Par cette vie de ma Volonté, le Père est formé et, par cette vie de mon amour, le Saint-Esprit est formé. Par les actes, les paroles, les travaux, les pensées et tout ce qui provient de cette Volonté et de cet amour, le Fils est formé. Voilà donc la Trinité en ton âme. Ainsi, si nous voulons opérer, il est indifférent que nous opérions par la Trinité se trouvant dans le Ciel, ou la Trinité se trouvant dans ton âme sur la terre.

«C'est pourquoi je continue d'éloigner tout le reste de toi, même s'il s'agit de choses saintes et bonnes, pour pouvoir te donner le meilleur et le plus saint, c'est-à-dire moi, et pour pouvoir faire de toi un autre moi-même, pour autant que cela est possible pour une créature. Je crois que tu ne te plaindras plus, n'est-ce pas?» Je lui dis: «Ah! Jésus, je sens plutôt que je suis devenue très mauvaise, et le pire est que je suis incapable d'identifier cette méchanceté en moi, pour qu'au moins, je puisse tout faire pour l'éliminer.» Jésus reprit: «Arrête, arrête! Tu veux aller trop loin dans tes pensées personnelles. Pense à moi, et j'aurai soin de ta méchanceté aussi. As-tu compris?»

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😇 Luisa s'afflige parce qu'elle n'est plus capable de faire de belles méditations et réflexions. Elle ne fait que "se fusionner" à Jésus et alors elle a l'impression que les pensées de Jésus unies aux siennes se diffusent pour le bien de tous. Elle se trouve "bonne à rien". Jésus la réprimande presque et lui dit: «tu devrais te réjouir»; avant «tu n'épousais que partiellement mes qualités et mes vertus», maintenant, ton union à — mes pensées, mes yeux, ma bouche, mon Coeur, mes désirs, mes mains, mes pas, mes battements de coeur— donne vie à de saintes pensées, saints regards, saints désirs, saintes actions... «Ce sont de saintes vies, puisque la puissance créatrice est avec moi et que, par conséquent, l'âme qui est avec moi, crée et fait tout ce que je veux.»

Jésus explique à Luisa que cette union avec Lui, pensée à pensée, coeur à coeur... produit en elle la Vie de sa Volonté et la Vie de Son Amour au plus haut degré. Il explique davantage: lorsque la Vie de Sa Volonté est formée, le Père est formé en elle et lorsque la Vie de Son Amour est formée, le Saint-Esprit est formé en elle. De plus, par «les actes, les paroles, les travaux, les pensées et tout ce qui provient de cette Volonté et de cet Amour, le Fils est formé.» «Voilà donc la Trinité en ton âme. Ainsi, si nous voulons opérer, il est indifférent que nous opérions par la Trinité se trouvant dans le Ciel, ou la Trinité se trouvant dans ton âme sur la terre.»

Jésus conclue: «C'est pourquoi je continue d'éloigner tout le reste de toi, même s'il s'agit de choses saintes et bonnes, ... pour pouvoir faire de toi un autre moi-même... »

😇 Autre commentaire moins détaillé

Jésus explique comment la Trinité se forme dans l'âme, alors que nous sommes encore sur la terre. L'âme s'unit complètement à Jésus, par ses pensées, ses regards, ses actions.... Alors, cette union produit en Luisa: la vie de Sa Volonté (le Père est formé en Luisa) et la vie de Son Amour (le Saint-Esprit est formé en Luisa). «Par les actes, les paroles, les travaux, les pensées et tout ce qui provient de cette Volonté et de cet Amour, le Fils est formé.» Voilà la Trinité dans l'âme. Jésus dit que maintenant il peut opérer dans cette Trinité qui se trouve dans "le Ciel de" l'âme même si cette âme se trouve encore sur la terre.

53.    24 juin 1913 — L'âme qui n'a pas d'appétit pour le bien.

L'âme qui n'a pas d'appétit pour le bien ressent une sorte de nausée et de répulsion pour le bien. Donc elle est le refus de Dieu. [L'âme qui ne désire pas le bien ressent comme une nausée et un rejet dudit bien, et donc lesdites âmes sont le rejet de Dieu. "Texte italien" ]

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😇 Ce texte pourrait tout aussi bien signifier que ces âmes rejettent Dieu ou qu'elles sont rejetées par Lui. Donc, comment l'interpréter? Dieu est infiniment bon et Jésus a soif des âmes pour les amener à son Père. Donc je dirais que le texte signifie que les âmes qui rejettent le bien, rejettent également Dieu.

54.    20 août 1913 — La confiance, la simplicité et le désintéressement sont nécessaires à l'âme qui vit dans la Divine Volonté. Cette âme est la vie, le sang et les os de Jésus.

Pendant que je priais, j'ai vu mon aimable Jésus en moi et plusieurs âmes autour de moi qui disaient: «Seigneur, tu as tout placé dans cette âme!» Tendant les mains vers moi, elles me disaient: «Puisque Jésus est en toi et qu'il a tous ses biens avec lui, prends ces biens et donne-les-nous.» J'étais confuse et Jésus béni me dit: «Ma fille, tous les biens possibles se trouvent dans ma Volonté et il est nécessaire pour l'âme qui y vit de s'y sentir en confiance et d'opérer comme si elle était propriétaire avec moi. Les créatures attendent tout de cette âme, et si elles ne reçoivent pas, elles se sentent fraudées. Cependant, comment cette âme peut-elle donner si elle n'opère pas avec moi en toute confiance? Donc, confiance pour pouvoir donner, simplicité pour pouvoir communiquer facilement avec tous, et désintéressement, voilà ce qui est nécessaire à l'âme qui vit dans ma Volonté pour pouvoir vivre totalement pour moi et pour les autres. C'est ainsi que je suis.»

Il ajouta: «Ma fille, il arrive à l'âme qui vit dans ma Volonté comme à un arbre greffé: la puissance de la greffe a la vertu de détruire la vie de l'arbre qui la reçoit. Par suite, on ne voit plus les feuilles et les fruits de l'arbre original, mais ceux de la greffe. Et si l'arbre original disait à la greffe: "Je veux au moins garder une petite branche de moi afin que, moi aussi, je puisse donner quelques fruits et qu'on sache que j'existe encore", la greffe répondrait: "Tu n'as plus aucune raison d'exister après avoir accepté que je me greffe sur toi. La vie est totalement mienne maintenant."

«De la même manière, l'âme qui vit dans ma Volonté peut dire: "Ma vie est terminée; ce ne sont plus mes travaux, mes pensées et mes paroles qui sortent de moi, mais les travaux, les pensées et les paroles de celui dont la Volonté est ma vie." À celui qui vit dans ma Volonté, je dis: "Tu es ma vie, mon sang, mes os." La vraie transformation sacramentelle se produit, pas par la vertu des paroles du prêtre, mais par la vertu de ma Volonté. Dès qu'une âme décide de vivre dans ma Volonté, ma Volonté me crée dans cette âme. Et, par le fait que ma Volonté coule dans la volonté, les travaux et les pas de cette âme, elle subit autant de créations. C'est comme pour un ciboire rempli de particules consacrées: il s'y trouve autant de Jésus qu'il y a de particules, un Jésus par particule. De la même manière, par la vertu de ma Volonté, l'âme qui vit dans ma Volonté me contient dans tout son être de même que dans chacune de ses parties. L'âme qui vit dans ma Volonté est en communion éternelle avec moi, une communion avec tous ses fruits.»

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😇 Jésus explique que lorsqu'une âme décide de vivre dans Sa Volonté, celle-ci se crée dans l'âme et la vie de cette âme est comme "terminée". Ce ne sont plus ses propres travaux, pensées et paroles qui sortent d'elle, mais les travaux, les pensées et les paroles de Jésus." La transformation sacramentelle se produit par la vertu de la divine Volonté et comme pour un ciboire rempli d'hosties consacrées contenant chacune "un" Jésus, de la même manière, par la vertu de la Volonté de Dieu, chaque particule de l'être de l'âme contient "un" Jésus. Ainsi, l'âme qui vit dans la Volonté de Dieu est «en communion éternelle» avec Lui, «une communion avec tous ses fruits.» 


De plus, comme l'âme est en possession de tous les biens qui se trouvent dans la Volonté divine, il est nécessaire qu'elle opère comme si elle était propriétaire avec Jésus. «Les créatures attendent tout de cette âme». Mais pour qu'elle puisse le faire (opérer avec Jésus), il lui est nécessaire d'avoir: de la confiance pour pouvoir donner, de la simplicité pour pouvoir communiquer facilement, et du désintéressement car c'est ainsi que Jésus est.»

55.    27 août 1913 — Les pièges et la rage du démon contre les âmes qui vivent dans la Divine Volonté. Le démon ne peut cependant pas s'approcher directement de ces âmes.

Me trouvant dans mon état habituel, je me plaignais à mon toujours aimable Jésus de mon misérable état. Avec véhémence, je lui disais: «Vie de ma vie, tu n'as donc plus compassion de moi! Pourquoi vivre? Tu ne veux plus te servir de moi; tout est fini! Mon amertume est si grande que je me sens pétrifiée par la douleur. De plus, pendant que je me garde abandonnée entre tes bras comme si je n'avais aucune pensée pour ma grande infortune, d'autres — et tu sais de qui je parle — me disent: "Que se passe-t-il? C'est peut-être que tu as commis des fautes ou que tu es distraite." Pire encore, pendant qu'ils me disent cela, je sens que je ne veux pas les entendre, comme s'ils venaient interrompre le sommeil dans lequel tu me gardes, dans les bras de ta Volonté. Ah! Jésus, peut-être que tu ne te rends pas compte à quel point cette souffrance est dure pour moi, autrement tu viendrais à mon aide!» Et je lui disais beaucoup d'autres choses idiotes comme celles-là.

Jésus me dit: «Ma fille, ma pauvre fille, ils veulent t'accabler, n'est-ce pas? Ah! ma fille, je fais tant pour te maintenir en paix et ils veulent te troubler! Non, non! Sache que si tu m'avais offensé, je serais le premier à en être attristé et à te le dire. Donc, si je ne te dis rien, ne t'inquiète pas. Mais veux-tu savoir d'où provient tout cela? Du démon. Il est consumé par la rage et, à chaque fois que tu parles des effets de ma Volonté à ceux qui t'approchent, il devient furieux et, comme il ne peut s'approcher directement des âmes qui vivent dans ma Volonté, il cherche dans l'entourage des personnes qui, sous les apparences du bien, viendront perturber le ciel serein de l'âme où j'aime tant demeurer. De loin, il agite ses éclairs et son tonnerre, pensant qu'il fait quelque chose, mais, pauvre de lui, la puissance de ma Volonté lui casse les jambes et fait retomber sur lui ses éclairs et son tonnerre. Et il en devient encore plus furieux.

«De plus, ce que tu dis n'est pas vrai. Tu dois savoir que, pour l'âme qui vit vraiment dans ma Volonté, la vertu de ma Volonté est si grande que si je m'approche de cette âme pour envoyer des châtiments, trouvant ma Volonté et mon propre amour en cette âme, je n'ai pas le goût de me punir moi-même; je me sens blessé et je faiblis. Plutôt que de châtier, je me jette dans les bras de cette âme qui contient ma Volonté et mon amour, et je m'y repose rempli de joie.

«Ah, si tu savais dans quelle contrainte d'amour tu me mets, et combien je souffre quand je te vois le moindrement troublée à cause de moi, tu serais plus contente et les autres cesseraient de t'ennuyer.» Je dis à Jésus: «Tu vois, ô Jésus, tout le mal que je fais, au point de te faire souffrir.» Jésus reprit immédiatement: «Ma fille, ne sois pas troublée pour cela. Les souffrances qui me viennent de l'amour d'une âme contiennent aussi de grandes joies, parce que l'amour vrai, bien qu'il apporte des souffrances, n'est jamais séparé de grandes joies et de contentements indescriptibles.»

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😇 Luisa pense qu'elle ne sert plus à rien. Elle ne souffre pas et en plus, les autres autour d'elles lui disent que c'est probablement de sa faute si Jésus ne se sert plus d'elle. Pire, Luisa ne veut pas les entendre «comme s'ils venaient interrompre le sommeil dans lequel» Jésus la garde dans les bras de Sa Volonté. Elle s'en plaint à Jésus qui lui dit de ne pas s'inquiéter, que c'est le démon qui se sert des gens autour d'elle pour l'atteindre, parce que pour ce dernier, il lui est impossible d'approcher directement une âme vivant dans Sa Volonté.


De plus, Jésus lui dit que ce n'est pas vrai qu'elle sert à rien. Quand il s'approche d'une âme qui vit dans la divine Volonté, trouvant Sa Volonté et Son propre Amour en cette âme, il n'a pas le goût de Se punir Lui-même; il se sens blessé et faiblis. Plutôt que de châtier, il se jette dans les bras de cette âme qui contient Sa Volonté et Son amour et s'y repose rempli de joie.

Jésus lui dit aussi que lorsqu'il voit Luisa souffrir, il en souffre Lui-même et que si elle savait cela, elle serait plus contente et elle cesserait d'être ennuyée par les remarques désobligeantes des autres.

Il ajoute cependant ceci: «Les souffrances qui me viennent de l'amour d'une âme contiennent aussi de grandes joies, parce que l'amour vrai, bien qu'il apporte des souffrances, n'est jamais séparé de grandes joies et de contentements indescriptibles.»

56.    3 septembre 1913 — Un signe que l'âme vit dans la Divine Volonté est qu'elle sent le besoin de donner.

Quand je prie — bien que je ne sache pas bien m'expliquer et que ce que je dis pourrait bien être un orgueil subtil de ma part —, je ne pense jamais à moi et à ma grande misère, mais toujours à consoler Jésus, à réparer pour les pécheurs et à intercéder pour tous. Comme je m'interrogeais à ce sujet, mon toujours aimable Jésus vint et me dit: «Ma fille, qu'est-ce qui se passe? Tu t'inquiètes pour cela? Tu dois savoir que, quand une âme vit dans ma Volonté, elle a le sentiment de disposer de tout en abondance, ce qui correspond bien à la vérité, puisque ma Volonté contient tous les biens imaginables. Il s'ensuit qu'elle sent le besoin de donner plutôt que de recevoir, qu'elle sent qu'elle n'a besoin de rien et que, si elle veut quelque chose, elle peut prendre tout ce qu'elle veut sans même le demander. Et comme ma Volonté a un penchant irrésistible à donner, l'âme n'est heureuse que quand elle donne; et plus elle donne, plus elle a soif de donner. Cela l'ennui quand elle veut donner et qu'elle ne trouve personne à qui donner.

«Ma fille, je mets l'âme qui vit dans ma Volonté dans les mêmes dispositions que moi; je lui fais partager mes joies et mes souffrances. Tout ce qu'elle fait est scellé par le désintéressement. Elle est le vrai soleil qui donne chaleur et lumière à tous. Le soleil, pendant qu'il donne à tous, ne prend rien à personne, parce qu'il est supérieur à tout et que personne sur la terre ne peut égaler la grandeur de sa lumière et de son feu. Ah! si les créatures pouvaient voir une âme qui vit dans ma Volonté, elles la verraient comme un majestueux soleil faisant du bien à tous. Plus encore, elles me reconnaîtraient dans ce soleil. Un signe que l'âme vit vraiment dans ma Volonté, c'est qu'elle sent le besoin de donner. As-tu compris?»

57.    6 septembre 1913 — Les heures de la Passion sont issues du tréfonds du Coeur de Jésus.

Je pensais aux Heures de la Passion et au fait qu'elles sont sans indulgences, ce qui fait que ceux qui les font ne gagnent rien, alors qu'il existe de nombreuses prières enrichies d'indulgences. Avec beaucoup de gentillesse, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, on peut gagner quelques choses par les prières indulgenciées, mais les Heures de ma Passion, qui sont mes propres prières et qui débordent d'amour, viennent du tréfonds de mon Coeur. Aurais-tu oublié combien de temps nous avons mis pour les composer et que, par elles, des châtiments se sont changés en grâces sur toute la terre? Ma satisfaction par rapport à ces prières est telle que, plutôt que des indulgences, je donne à l'âme une surabondance d'amour accompagnée de grâces d'un prix incalculable. Quand elles sont faites dans un amour pur, elles permettent à mon amour de se déverser. Et cela n'est pas banal que la créature puisse donner du soulagement à son Créateur et lui permettre de déverser son amour.»

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😇 Les Heures de la passion ne sont pas des prières "indulgenciées" mais elles donnent du soulagement au Créateur et lui permettent de déverser Son Amour.

58.    12 septembre 1913 — Luisa ne reste plus pétrifiée quand Jésus la quitte. Ce que Jésus lui enseigne sur sa Volonté n'a été communiqué à personne d'autre avant elle.

Je pensais au fait que mon Jésus béni a changé les choses: maintenant, quand il me quitte, je ne reste plus pétrifiée comme avant: je retrouve à l'instant mon état naturel. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Cependant, la simple pensée que celui qui a autorité sur moi puisse vouloir savoir ce qui m'arrive me rend perplexe.

Mais mon bon Jésus, qui veille sur chacune de mes pensées et qui veut qu'aucune ne soit discordante, vint et me dit: «Ma fille, voudrais-tu que je me serve de cordes et de chaînes pour te garder attachée? Cela fut parfois nécessaire dans le passé: je te gardais avec beaucoup d'amour, affectant même de ne pas entendre tes lamentations. Rappelle-toi. Maintenant, je ne vois plus cela comme nécessaire. Depuis plus de deux ans, je préfère utiliser des chaînes plus nobles, celles de ma Volonté, et je te parle sans cesse de ma Volonté et de ses effets sublimes et indescriptibles — ce que je n'ai fait pour personne auparavant. Examine autant de livres que tu voudras, dans aucun tu ne trouveras ce que je t'ai dit sur ma Volonté.

«En fait, il était nécessaire que j'amène ton âme à son état actuel. Ma Volonté est intervenue en tenant captifs chacun de tes désirs, de tes paroles, de tes pensées et de tes affections, jusqu'à ce que ta langue parle de ma Volonté avec éloquence et enthousiasme. Voilà pourquoi tu es ennuyée quand on te demande des explications sur le fait que ton Jésus ne vient plus comme avant. Tu as été capturée par ma Volonté et ton âme souffre quand on vient perturber son doux enchantement.»

Je lui dis: «Jésus que dis-tu? Laisse-moi, laisse-moi! C'est ma méchanceté qui m'a réduite à cet état!» Jésus sourit et, en me pressant davantage sur lui, il me dit: «Il m'est impossible de partir, car je ne puis me séparer de ma Volonté. Si tu as ma Volonté, je dois être avec toi. Ma Volonté et moi sommes un, pas deux. En fait, examinons la situation. Quel mal as-tu fait?» Je lui dis: «Mon Amour, je ne sais pas; tu viens de me dire que ta Volonté me tient captive, comment puis-je savoir?» Jésus reprit: «Ah! tu ne le sais pas?» Je répliquai: «Je ne peux pas le savoir parce que tu me gardes toujours dans les hauteurs et que tu ne me laisses pas le temps de penser à moi-même; dès que j'essaye de penser à moi-même, tu me grondes, soit sévèrement jusqu'à me dire que je devrais avoir honte de faire cela, soit amoureusement en m'attirant vers toi avec une telle force que j'oublie tout sur moi. Comment donc puis-je savoir?»

Jésus reprit: «Si tu ne peux pas y arriver, c'est que c'est comme cela que je le veux. Ma Volonté veut occuper toute la place en toi; autrement, elle se sentirait privée de quelque chose qui lui revient. C'est ainsi qu'elle veille à t'empêcher de penser à toi, sachant que quand elle tient lieu de tout pour une personne, il ne peut se trouver de mal en elle. Je veille jalousement sur toi.»

Je lui dis: «Jésus, tu te moques de moi?» Il me répondit: «Ma fille, il faut que je te fasse comprendre comment sont les choses. Écoute, pour t'aider à atteindre ces connaissances si nobles et divines sur ma Volonté, je me conduis avec toi comme si nous étions deux amoureux qui s'aiment à la folie. En premier lieu, je t'ai donné l'extase de mon Humanité pour que, connaissant qui je suis, tu m'aimes; et pour gagner ton amour totalement, je me suis servi de stratagèmes d'amour — tu t'en souviens certainement, il n'est pas nécessaire que je dresse une liste. En second lieu, tu as été prise par ma Volonté; comme tu ne pouvais plus être sans moi, il était nécessaire que l'extase de ma Volonté prenne la relève de l'extase de mon Humanité. Tout ce que j'ai fait auparavant était pour te disposer à l'extase de ma Volonté.»

Surprise, je lui dis: «Que dis-tu, ô Jésus? Ta Volonté est une extase?» Il répondit: «Oui, ma Volonté est une extase parfaite, et tu arrêtes cette extase quand tu penses à toi-même. Mais je ne te laisserai pas gagner: de grands châtiments viendront prochainement, même si tu n'y crois pas. Toi et celui qui te dirige vous croirez quand vous verrez. Il est nécessaire que l'extase de mon Humanité soit interrompue, bien que pas complètement: je laisserai le doux enchantement de ma Volonté t'envahir, de sorte que tu souffriras moins quand tu verras les châtiments.»

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😇 Depuis deux ans environ (autour de septembre 1911, donc) Jésus ne laisse plus Luisa pétrifiée quand il la quitte. La pensée qu'elle devra s'expliquer de cette situation à son confesseur ennuie beaucoup Luisa. Jésus, qui veille à ce qu'aucune des pensées de Luisa ne soit discordante lui explique pourquoi il en est ainsi. 


Il lui dit que par le passé il devait la garder attachée à sa Volonté (avec beaucoup d'amour) avec des cordes et des chaînes. C'était l'époque des extases de Son Humanité, des extases pour la rendre complètement amoureuse de Lui. 


Maintenant que son âme a progressé dans ce chemin de la Volonté, il n'a plus besoin de la garder enchaînée avec des cordes. Jésus utilise les chaînes de Sa Volonté. C'est l'époque des extases de Sa Volonté. Jésus la garde continuellement dans les hauteurs et ne lui laisse pas le temps de penser à elle-même. C'est pourquoi la seule pensée de devoir s'expliquer l'ennuie grandement.


Jésus lui dit que les châtiments arrivent et qu'elle en souffrira moins du fait que le doux enchantement de Sa Volonté l'aura envahie en lieu et place de l'extase de Son Humanité interrompue presque complètement.

59.    20 septembre 1913 — Tout ce qui arrive à l'âme n'est rien d'autre que le fruit du travail continuel de Jésus afin que sa Volonté y soit parfaitement accomplie.

Je pensais à mon état actuel, à combien peu je souffre. Jésus me dit: «Ma fille, tout ce qui arrive à l'âme — amertume, plaisir, contrastes, morts, privations, contentements, etc. — n'est rien d'autre que le fruit de mon travail continuel afin que ma Volonté y soit parfaitement accomplie. Quand j'ai obtenu cela, tout est fait, tout est paix en cette âme. Il semble que même la souffrance se tient loin de cette âme, puisque la Divine Volonté est plus que la souffrance: elle remplace tout et surpasse tout. Tout dans cette âme semble rendre hommage à ma Volonté. Et quand l'âme a atteint ce point, je la prépare pour le Ciel.»

60.    21 septembre 1913 — Les choses que l'âme fait avec Jésus et dans sa Volonté sont comme les propres choses de Jésus en même temps que les propres choses de l'âme.

Ce matin, mon toujours aimable Jésus se montra empreint d'une douceur et d'une affabilité extraordinaires, comme s'il voulait me dire quelque chose de très important pour lui et de très surprenant pour moi. M'embrassant et me pressant fortement sur son Coeur, il me dit: «Ma fille bien-aimée, toutes les choses que la créature fait dans ma Volonté — prières, actions, pas, etc. — acquièrent les mêmes qualités, la même vie et la même valeur que si c'était moi qui les faisait. Vois, toutes les choses que j'ai faites sur la terre — prières, souffrances, travaux — demeurent opérantes et le seront éternellement pour le bien de ceux qui veulent en profiter.

«Ma manière d'agir diffère de celle des créatures. Disposant de la puissance créatrice, je parle et je crée exactement comme, un jour, j'ai parlé et j'ai créé le soleil, lui qui donne sa lumière et sa chaleur continuellement sans jamais décroître, comme s'il était en train d'être créé. Tel était ma manière d'opérer sur la terre. Puisque j'avais en moi la puissance créatrice, les prières, les actes et les travaux que je faisais, et le Sang que j'ai versé, sont toujours en acte, exactement comme le soleil dans son acte continuel de donner sa lumière. Ainsi, mes prières se poursuivent, mes pas sont toujours dans l'action de courir après les âmes, et ainsi de suite.

«Maintenant, ma fille, écoute quelque chose de très beau qui n'est pas encore compris par les créatures. Les choses que l'âme fait avec moi et dans ma Volonté sont comme mes propres choses en même temps que les siennes. Par l'union de sa volonté avec ma Volonté, ce qu'elle fait participe à ma puissance créatrice.» Ces mots de Jésus me rendirent extatique et me plongèrent dans une joie que je ne pouvais contenir. Je lui dis: «Comment cela peut-il être, ô Jésus?» Il me répondit: «Celui qui ne comprend pas cela peut dire qu'il ne me connaît pas.» Ensuite, il disparut. Je ne sais pas comment bien dire cela, mais c'est le mieux que je peux faire. Qui pourrait dire tout ce qu'il m'a fait comprendre? Il me semble que je viens de dire des non-sens.