no 21 à 40

21.    9 juin 1912 — Pour l'âme qui vit dans la Divine Volonté, il n'y a ni mort ni jugement.

Me sentant un peu souffrante, je disais à mon toujours aimable Jésus: «Quand me prendras-tu avec toi? Je t'en prie, ô Jésus, que la mort me sépare de cette vie et m'unisse à toi dans le Ciel.»

Il me dit: «Pour l'âme qui vit dans ma Volonté, il n'y a pas de mort. La mort est pour celui qui ne vit pas dans ma Volonté, parce qu'il a à mourir à beaucoup de choses: à lui-même, aux passions et à la terre. Mais celui qui vit dans ma Volonté n'a à mourir à rien; déjà il est habitué à vivre dans le Ciel. Pour lui, la mort n'est rien d'autre que de déposer ses restes, comme quelqu'un qui enlève ses vêtements de pauvre pour revêtir un vêtement royal, pour quitter son pays d'exil et prendre possession de sa patrie. L'âme qui vit dans ma Volonté n'est sujette ni à la mort ni au jugement; sa vie est éternelle. Tout ce que la mort avait à faire, l'amour l'a déjà fait et ma Volonté a réordonnée l'âme complètement en moi, afin qu'il n'y ait en elle aucune matière à jugement.

«Donc, reste dans ma Volonté et, quand tu t'y attendras le moins, tu te retrouveras dans ma Volonté au Ciel.»

22.    28 juin 1912 — L'âme qui vit dans la Divine Volonté est un ciel dont Jésus est le soleil et les vertus de Jésus les étoiles. [ Dans le ciel qui est l'âme, le soleil est Jésus.]

Poursuivant dans mon état habituel, Jésus béni vint brièvement et me dit: «Ma fille, l'âme qui vit dans ma Volonté est un ciel, mais un ciel sans soleil et sans étoiles, parce que je suis le soleil de ce ciel et que mes vertus en sont les étoiles. Comme il est beau ce ciel! Quiconque le connaît en devient amoureux. J'en suis moi-même particulièrement amoureux, puisque j'en occupe le centre en tant que soleil et que je le remplis sans cesse de rayons lumineux nouveaux, d'un amour nouveau et de grâces nouvelles.

«Qu'il fait bon être dans ce ciel quand son soleil y brille, c'est-à-dire quand je caresse l'âme et la remplis de mes charismes! Touché par l'amour de cette âme, je m'effondre et me repose en elle. Émerveillés, tous les saints se rassemblent autour de moi. Il n'existe rien de plus beau sur la terre et dans le ciel pour moi et pour tous.

«Qu'il est beau ce ciel quand son soleil est caché, c'est-à-dire quand je prive l'âme de moi! Comme l'harmonie de ses étoiles, qui sont paix et amour, peut alors être particulièrement admirée! Son atmosphère, calme, sereine et parfumée, n'est pas sujette aux nuages, à la pluie ou aux tempêtes, parce que c'est dans le centre de l'âme que le soleil se cache.

«Ou bien l'âme est cachée dans le soleil et les étoiles sont invisibles, ou bien le soleil est caché dans l'âme et l'harmonie des étoiles est visible. Ce ciel est beau dans les deux cas; il est mon bonheur, mon repos et mon paradis.» 

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😇 Lire ce que je déduis de ce texte "difficile" pour moi (Asa). À prendre avec un gros grain de sel. La lecture des textes du 11 juillet 1919  et du 27 octobre 1921 et — peut-être même celui du 24 mai 1919 — peut aider à comprendre!

 
Jésus dit: «L'âme qui vit dans Ma Volonté est un ciel».
1-Lorsque le "Soleil Jésus" se cache dans le centre de l'âme, il la prive de sa présence (Luisa souffre de l'absence de Jésus?) mais alors, l'âme est quand même tranquille parce que l'harmonie des étoiles qui sont les vertus de Jésus — la Paix et l'Amour sont bien là.

2- Si c'est l'âme qui se cache dans le "Soleil Jésus" (Jésus est présent avec Luisa?), la Lumière de ce Soleil éclipse les étoiles (les vertus de Jésus — la Paix et l'Amour); ces vertus disparaissent "en apparence". À priori, la paix et l'Amour (les vertus de Jésus) semblent invisibles à l'âme. Vit-elle des tribulations, selon la Volonté divine, pour sa croissance spirituelle? Eumh... 🤫

Jésus est content dans les deux cas.

23.    4 juillet 1912 — La Divine Volonté doit être le cercueil de l'âme. En pensant à elle-même, l'âme s'éloigne de la vie divine.

Ce matin, après la communion, je disais à mon toujours aimable Jésus: «À quel état je suis réduite, il semble que tout s'éloigne de moi: souffrances, vertus, tout!»

Jésus me dit: «Ma fille, que se passe-t-il? Veux-tu perdre du temps? Veux-tu sortir de ton néant? Reste à ta place, dans ton néant, afin que le Tout puisse garder sa place en toi. Tu dois mourir complètement dans ma Volonté: aux souffrances, aux vertus, à tout. Ma Volonté doit être le cercueil de ton âme. Tout comme, dans le cercueil, la nature est consumée au point de disparaître complètement, et que, par la suite, elle renaît à une vie nouvelle et plus belle, de la même manière, l'âme ensevelie dans ma Volonté doit mourir à ses souffrances, à ses vertus et à ses biens spirituels pour ensuite ressusciter magnifiquement à la vie divine.

«Ah! ma fille, il semble que tu veux imiter le mondain qui tend à ce qui est temporel sans se préoccuper de ce qui est éternel. Ma bien-aimée, pourquoi ne veux-tu pas apprendre à vivre uniquement dans ma Volonté? Pourquoi ne veux-tu pas ne vivre que de la vie du Ciel pendant que tu es encore sur la terre? Ma Volonté doit être ton cercueil et l'amour le couvercle de ce cercueil, couvercle qui t'enlève l'espérance de sortir [sortir de ma volonté].

«Chaque pensée centrée sur soi, y compris sur les vertus, est un gain pour soi-même et éloigne de la vie divine, tandis que si l'âme ne pense qu'à moi et à ce qui me regarde, elle prend en elle la vie divine et, ce faisant, elle échappe à l'humain et acquiert tous les biens possibles. Nous sommes-nous bien compris?»

24.    19 juillet 1912 — L'attention aux enseignements de Jésus rend notre souffle rafraîchissant pour lui. Notre amour pour Jésus doit être exclusif.

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni vint brièvement et me dit: «Ma fille, je ressens ton souffle et j'en suis rafraîchi. Ton souffle me rafraîchit non seulement quand je suis près de toi, mais aussi quand les autres parlent de toi ou des choses que tu leur as dites pour leur bien. À travers eux, je sens ton souffle, je m'en trouve heureux et je te dis: "Ma fille m'envoie son rafraîchissement aussi à travers d'autres parce que si elle n'avait pas été attentive à m'écouter, elle n'aurait pas pu faire ce bien aux autres. Donc, cela provient d'elle." Ainsi, je t'aime davantage et je me sens obligé de venir converser avec toi.»

Il ajouta: «L'amour vrai doit être exclusif. Quand il porte sur quelqu'un d'autre, même sur une personne sainte et spirituelle, il me donne la nausée et m'ennuie. En fait, seulement quand l'amour de l'âme est exclusivement pour moi, je peux être le seigneur de cette âme et faire d'elle ce que je veux. Ainsi est la nature de l'amour vrai. Si l'amour n'est pas exclusif, il y a des choses que je peux faire et d'autres que je ne peux pas faire, ma seigneurie est obstruée, je n'ai pas pleine liberté. C'est un amour inconfortable.»

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🤯 Jésus désire que l'amour de l'âme soit exclusivement pour lui et que «quand il porte sur quelqu'un d'autre, même sur une personne sainte et spirituelle» cela lui donne la nausée et l'ennuie. Est-ce à dire que Jésus ne veut pas que nous aimions et prions les saints?

25.    23 juillet 1912 — Pour Jésus, tout ce qui n'est pas amour ne mérite aucune attention.

Me trouvant avec mon toujours aimable Jésus, je me plaignais parce que, en plus d'être privée de lui, je sentais mon pauvre coeur froid et indifférent à tout, comme s'il n'avait plus de vie. Quel état pitoyable! J'étais même incapable de pleurer sur mon infortune. Je dis à Jésus: «Puisque je suis incapable de pleurer sur moi-même, toi, Jésus, aie pitié de ce coeur que tu as tant aimé et à qui tu as tant promis.»

Il me dit: «Ma fille, ne t'afflige pas pour quelque chose qui n'en vaut pas la peine. Quant à moi, plutôt que de m'affliger pour ce qui t'arrive, j'en suis content et je te dis: «Réjouis-toi avec moi, parce que ton coeur m'appartient totalement. Puisque tu ne ressens rien de la vie de ton coeur, je suis seul à ressentir cela. Tu dois savoir que quand tu ne ressens rien dans ton coeur, ton coeur est dans mon Coeur où il repose dans un doux sommeil et me comble de joie. Si tu sens ton coeur, la jouissance nous est alors commune. Laisse-moi faire: après que je t'aurai donné du repos dans mon Coeur et que j'aurai joui de ta présence, je viendrai me reposer en toi et je te ferai jouir du contentement de mon Coeur.

«Ah! ma fille, cet état est nécessaire pour toi, pour moi et pour le monde. Il est nécessaire pour toi, car, si tu étais éveillée, tu souffrirais beaucoup en voyant les châtiments que j'envoie actuellement dans le monde et ceux que j'enverrai. Il est donc nécessaire de te garder dans le sommeil afin de ne pas trop te faire souffrir. Ton état est aussi nécessaire pour moi. En effet, combien je souffrirais en ne condescendant pas à ce que tu voudrais, puisque tu ne me permettrais pas d'envoyer des châtiments. En certains temps où il est nécessaire d'envoyer des châtiments, il peut être préférable de choisir des voies mitoyennes pour que tout soit moins difficile.

«Ton état est aussi nécessaire pour le monde. En effet, si je me déversais en toi en te faisant souffrir comme je l'ai déjà fait, cela te rendrait heureuse puisque le monde serait épargné de châtiments, mais cela aurait aussi pour conséquence que la foi, la religion et le salut seraient encore plus en souffrance, compte tenu de l'attitude des âmes en ces temps. Ah! ma fille, laisse-moi faire, que je te garde éveillée ou endormie! Ne m'as-tu pas dit de faire de toi ce que je voulais? Voudrais-tu, par hasard, reprendre ta parole?»

Je dis à Jésus: «Jamais, ô Jésus! C'est plutôt que j'ai peur d'être devenue mauvaise et que ce soit à cause de cela que je me sente dans cet état.» Jésus reprit: «Écoute ma fille, si c'était parce qu'une pensée, une affection ou un désir qui n'est pas à moi soit entré en toi, tu aurais raison d'avoir peur. Mais si ce n'est pas le cas, c'est signe que je garde ton coeur en moi où que je le fais dormir. Le temps viendra ou je l'éveillerai: alors, tu reprendras l'attitude d'avant et, comme tu seras reposée, tout sera plus grand.»

Il ajouta: «Je fais des âmes de toutes sortes: des endormies par l'amour, des ignorantes de l'amour, des folles de l'amour, des érudites de l'amour. De tout cela, sais-tu ce qui m'intéresse le plus? Que tout soit amour. Tout le reste, tout ce qui n'est pas amour, ne mérite aucune attention.»

26.    12 août 1912 — L'amour divin est symbolisé par le soleil. L'amour qui n'est pas complètement pour Jésus est comparable au feu de la terre.

Ce matin, dès son arrivée, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, mon amour est symbolisé par le soleil. Le soleil se lève majestueusement, bien que, en réalité, il soit toujours fixe et ne se lève jamais. Sa lumière envahit la terre entière et sa chaleur féconde toutes les plantes. Il n'existe aucun oeil qui n'en jouisse pas. Il n'existe presque aucun bien qui ne profite de son influence bénéfique. Que d'êtres n'auraient pas la vie sans lui? Il fait sa besogne sans dire un mot, sans rien demander. Il ne dérange personne et n'occupe aucune place sur la terre qu'il inonde de sa lumière. Les hommes en profitent à leur gré, bien qu'ils n'y fassent pas attention.

«Tel est mon amour. Il se lève pour tous comme un soleil majestueux. Il n'est aucun esprit qui ne soit illuminé par ma lumière, aucun coeur qui ne sente ma chaleur, aucune âme qui ne soit embrasée par mon amour. Plus que le soleil, je suis au milieu de tous, même si peu me prêtent attention. Bien que je reçoive peu de retour, je continue à donner ma lumière, ma chaleur et mon amour. Si une âme fait attention à moi, je deviens fou [fou d'amour], mais sans clameur, car, étant solide, stable et vrai, mon amour n'est pas sujet à la faiblesse.

«C'est ainsi que j'aimerais que ton amour soit pour moi. Tu serais alors un soleil pour moi et pour tous, puisqu'un amour véritable possède toutes les qualités du soleil.

«D'un autre côté, un amour qui n'est pas solide, stable et vrai peut être symbolisé par le feu de la terre qui est sujet à variations: sa lumière ne peut tout éclairer, elle est faible et mêlée de fumée, et sa chaleur est limitée; s'il n'est pas nourri de bois, il meurt et se change en cendre; et si le bois est vert, il crache et il fume.

«Telles sont les âmes qui ne sont pas complètement à moi comme mes vrais amoureux. Si elles font quelque bien — même sous l'angle de la sainteté ou de la conscience —, c'est plus du brouhaha et de la fumée que de la lumière; elles périclitent rapidement et deviennent froides comme de la cendre. L'inconstance est leur caractéristique: tantôt feu, tantôt cendre.»

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😇 L'amour de Jésus est comme le soleil: stable, fort, il éclaire tout, n'attend rien. Jésus souhaite que l'amour de Luisa soit semblable à celui que Lui a pour les âmes de sorte qu'elle soit un soleil pour Lui-même et pour tous. Il explique aussi que l'amour des âmes qui ne lui appartiennent pas encore totalement est instable, limité, mêlé de crépitements et de fumée et parfois en cendres, tel un feu de bois.

27.    14 août 1912 — Pour en venir à s'oublier soi-même, il faut faire ses actions non seulement parce que Jésus veut qu'on les fasse, mais comme si c'était lui-même qui les faisait, ce qui leur donne un mérite divin. Par sa vie cachée, Jésus a sanctifié et divinisé toutes les actions humaines.

Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus me dit: ❤️ «Ma fille, l'âme qui veut s'oublier elle-même doit faire ses actions comme si c'était moi-même qui les faisais. Si elle prie, elle doit dire: "C'est Jésus qui prie, et moi je prie avec lui." Si elle s'apprête à travailler, à marcher, à manger, à dormir, à se lever, à s'amuser: "C'est Jésus qui va travailler, marcher, manger, dormir, se lever, s'amuser [et moi je travaille... avec lui.]" Et ainsi de suite. C'est seulement de cette manière que l'âme peut en venir à s'oublier elle-même: faire ses actions non seulement parce que je suis d'accord, mais parce que c'est moi qui les fais.» ☀️

Un jour, pendant que je travaillais, je me suis dit: «Comment est-ce possible que, quand je travaille, non seulement Jésus travaille avec moi, mais que c'est lui-même qui fait le travail?» Il me dit: «Oui, c'est moi qui le fais. Mes doigts sont dans les tiens et ils travaillent. Ma fille, quand j'étais sur la terre, mes mains ne se sont-elles pas abaissées à travailler le bois, à enfoncer des clous, aidant ainsi mon père adoptif Joseph? 

Ainsi, avec mes mains et mes doigts, je créais des âmes et divinisais les actions humaines en leur donnant un mérite divin. (1)

 
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(1) Du texte italien
Et pendant que je faisais cela, avec ces mêmes mains, avec ces doigts, je créais des âmes et appelais d'autres âmes à l'autre vie, je divinisais toutes les actions humaines, je les sanctifiais en donnant à chacune un mérite divin;

Par le mouvement de mes doigts, j'appelais le mouvement de tes doigts et celui des autres doigts humains, et, en voyant que ce mouvement était fait pour moi et que c'était moi-même qui le faisais, je prolongeais ma vie de Nazareth en chaque créature et je me sentais comme remercié par elles pour les sacrifices et les humiliations de ma vie cachée. 

«Fille, ma vie cachée de Nazareth n'est pas considérée par les hommes. Cependant, hormis ma Passion, je ne pouvais leur faire un plus grand don. En m'abaissant à tous ces petits gestes que les hommes doivent faire quotidiennement — comme manger, dormir, boire, travailler, allumer le feu, balayer —, je mettais dans leurs mains des petites pièces de "monnaie divine" d'une valeur inestimable. Si ma Passion les a rachetés, ma vie cachée a attaché à leurs actes, même les plus anodins, des mérites divins d'une valeur infinie.

«Vois-tu? Quand tu travailles — et tu travailles parce que je travaille —, mes doigts coulent dans les tiens et, pendant que je travaille avec toi, à ce moment même, mes mains créatrices répandent beaucoup de lumière dans le monde. Combien d'âmes j'interpelle! Combien d'autres je sanctifie, corrige, châtie, etc.! Et tu es avec moi, créant, interpellant, corrigeant, et ainsi de suite. Tout comme tu n'es pas seule en cela, moi non plus je ne suis pas seul dans mon travail. Puis-je te faire un plus grand honneur?»

Qui pourrait dire tout ce que j'ai compris: tout le bien qu'on peut se faire à soi-même et qu'on peut faire aux autres quand on fait les choses comme si c'était Jésus qui les faisait avec nous? Mon esprit se perd et, par conséquent, je m'arrête ici.

28.    16 août 1912 — Penser à soi-même aveugle l'esprit. Ne penser qu'à Jésus est lumière pour l'esprit et cause un enchantement doux et divin.

Ce matin, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, penser à soi-même aveugle l'esprit et cause un enchantement humain formant un filet autour de la personne. Ce filet est tissé de faiblesse, d'oppression, de mélancolie, de peur et de tout le mal se trouvant dans l'homme. Plus une personne pense à elle-même, même sous l'aspect du bien, plus ce filet devient épais et plus l'âme est aveuglée.

«Par contre, ne pas penser à soi-même, mais ne penser qu'à moi et n'aimer que moi en toutes circonstances est lumière pour l'esprit et cause un enchantement doux et divin. Ce divin enchantement forme aussi un filet, mais un filet de lumière, de force, de joie et de confiance, en somme un filet de tout ce qui m'appartient. Plus une personne ne pense qu'à moi et n'aime que moi, plus ce filet s'épaissit, au point que la personne ne se reconnaît plus. Comme il est beau de voir une âme entourée de ce filet tissé par l'enchantement divin! Comme cette âme est belle, gracieuse et chère à tout le Ciel! Elle est l'opposé de l'âme fixée sur elle-même.»

28b.    17 août 1912 [Extrait manquant du tome11] — La pensée de soi rend l'âme plus petite.  Audio 

J’étais en train de prier et le bienheureux Jésus me dit: «Ma fille, la pensée d'elle-même rend l'âme plus petite, et depuis sa "petitesse" elle mesure ma grandeur et voudrait presque me rétrécir.  Au contraire, celui qui ne pense pas à lui-même, en pensant à moi, il grandit dans mon immensité et me rend l'honneur qui m'est dû».

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😇 L'âme qui pense à elle-même se contracte (se rapetisse); cette âme voit la grande distance qui la sépare de Jésus, au point qu'elle voudrait presque le contracter (pour qu'il soit plus accessible). Par contre, celle qui ne pense pas à elle-même,  en pensant à Jésus, elle se dilate dans son immensité ce qui rend honneur à Jésus.

29.    20 août 1912 — Jésus s'empresse de nous aider quand nous lui demandons de l'aide.

S'étant montré brièvement, mon toujours aimable Jésus me dit: «Ma fille, comme je suis attristé quand je vois une âme repliée sur elle-même et agissant par ses propres moyens. Je suis près d'elle et la regarde, et voyant qu'elle est incapable de bien faire ce qu'elle fait, j'attends qu'elle me dise: "Je veux faire cela, mais j'en suis incapable; viens le faire avec moi et je ferai tout correctement. Par exemple: je veux aimer, viens aimer avec moi; je veux prier, viens prier avec moi; je veux faire ce sacrifice, donne-moi ta force, car je suis faible; et ainsi de suite." Avec plaisir et dans la plus grande joie, je serai là pour tout.

«Je suis comme un professeur qui, ayant proposé un devoir à son élève, reste près de lui pour voir ce qu'il va faire. Incapable de bien faire, l'élève s'inquiète, s'énerve et va même jusqu'à pleurer, mais il ne dit pas: "Maître, montre-moi comment il faut faire." Quel n'est pas le déplaisir du professeur, qui se sent ainsi compté pour rien par son élève! Telle est ma condition.»

Il ajouta: «Un proverbe dit: L'homme propose et Dieu dispose. Aussitôt que l'âme se propose de faire quelque bien, d'être sainte, immédiatement je dispose le nécessaire autour d'elle: lumière, grâces, connaissance de moi et détachements. Et si je n'atteins pas le but par cela, alors, à force de mortifications, je vois à ce que rien ne manque pour que le but soit atteint. Mais, oh! combien quittent cette structure que mon amour tisse pour eux! Bien peu persistent et me permettent d'accomplir mon travail.»

30.    28 août 1912 — L'amour transforme l'âme en Dieu, moyennant qu'elle soit vide de tout.

Me trouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus vint brièvement et me dit: «Ma fille, hormis l'amour, les vertus, aussi hautes et sublimes qu'elles soient, laissent toujours la créature distincte de son Créateur. Seul l'amour transforme l'âme en Dieu et l'amène à ne faire qu'un avec lui; seul l'amour peut triompher de toutes les imperfections humaines. Cependant, l'amour véritable n'existe que si sa vie et sa nourriture proviennent de ma Volonté. C'est ma Volonté qui, unie à l'amour, amène la véritable transformation en Dieu. L'âme est alors en contact continuel avec ma puissance, ma sainteté et tout ce que je suis; on peut dire qu'elle est un autre moi. Tout est précieux et sainteté en elle. On peut dire que même sa respiration ou le sol que touchent ses pieds sont précieux et saints, parce qu'il s'agit d'effets de ma Volonté.»

Il ajouta: «Oh! si tous connaissaient mon amour et ma Volonté, ils arrêteraient de s'appuyer sur eux-mêmes ou sur les autres! Le soutien humain prendrait fin. Oh! comme ils le trouveraient insignifiant et inconfortable! Tous compteraient uniquement sur mon amour. Et comme mon amour est pur esprit, ils s'y sentiraient parfaitement à l'aise.

«Ma fille, l'amour veut trouver les âmes vides de tout; autrement il ne peut les envelopper de son vêtement. C'est comme pour un homme qui voudrait mettre un habit tellement étoffé [comme obstrué par le tissu] qu'il ne pourrait s'y ajuster. Il essaierait d'entrer un bras dans une manche, mais il la trouverait bloquée. Ainsi, le pauvre homme ne pourrait que renoncer au vêtement ou faire mauvaise impression. Il en va de même pour l'amour: il ne peut vêtir l'âme que s'il la trouve totalement vide. Autrement, déçu, il doit se retirer.»

31.    31 août 1912 — L'amour, symbolisé par le soleil, protège ceux qui le possèdent.

Pendant que je priais pour une personne, Jésus me dit: «Ma fille, au sujet de l'amour, symbolisé par le soleil, il arrive comme pour les personnes qui ne peuvent commodément effectuer leur travail que si elles gardent les yeux baissés pour que la lumière du soleil ne les aveugle pas. Si elles fixent leurs yeux sur le soleil, spécialement s'il est midi, leur vision est éblouie et elles sont forcées de baisser les yeux; autrement elles doivent cesser leur activité. Le soleil, quant à lui, ne subit aucun dommage et poursuit majestueusement sa course.

«Il en va ainsi, ma fille, pour la personne qui m'aime vraiment. L'amour est plus qu'un soleil puissant et majestueux pour elle. Si les gens voient cette personne de loin, sa lumière les rejoint faiblement et ils peuvent se moquer d'elle et la dénigrer. Mais s'ils s'approchent, la lumière de l'amour les aveugle et ils s'éloignent pour ne plus penser à elle. Ainsi, l'âme remplie d'amour continue sa course sans même se préoccuper de ceux qui la regardent, parce qu'elle sait que l'amour la défend et la garde en sécurité.

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😇 Jésus explique que si une personne l’aime vraiment (si elle aime Jésus), les gens qui la voit de loin peuvent comploter contre elle car la lumière du soleil (l’amour) ne les atteint que très peu; ils ne sont donc pas aveuglés et peuvent continuer leurs basses actions. Mais s’ils s’approchent d’elle, ils deviennent éblouis par la lumière de l’amour, baissent les yeux et s’éloignent pour ne plus penser à elle. Ainsi, l'âme aimante continue sa course sans se soucier de la méchanceté des gens parce que l'amour la défend et la garde en sécurité. Cette explication de Jésus est sûrement en rapport avec le fait que Luisa prie pour une personne en particulier qui se fait probablement dénigrer.

32.    2 septembre 1912 — Les dommages que cause à l'âme le repliement sur soi. Les âmes unies à la Divine Volonté et dont l'unique pensée est d'aimer Jésus sont unies à lui comme le soleil à ses rayons.

Je disais à mon toujours aimable Jésus: «Ma seule crainte est que tu me quittes.» Jésus me dit: «Ma fille, je ne peux te quitter parce que tu n'es pas repliée sur toi et que tu ne te soucies pas de toi. Pour celui qui m'aime vraiment, le repliement sur soi et le souci de soi, même pour le bien, créent des vides d'amour et, ainsi, ma vie ne peut remplir son âme complètement. Je me sens comme mis de côté, et cela me fournit des occasions de faire mes petites fugues. Par contre, l'âme qui n'est pas portée à se préoccuper de ses propres choses et qui ne pense qu'à m'aimer, je la remplis complètement, il n'y a aucun point de sa vie où ne se trouve pas ma vie. Et si je voulais faire mes petites escapades, je me détruirais moi-même, ce qui est impossible.

«Ma fille, si les âmes savaient combien le repliement sur soi est dommageable! Plus une âme se regarde, plus elle devient humaine et plus elle ressent ses misères et devient misérable. Par contre, ne penser qu'à moi, qu'à m'aimer, qu'à être totalement abandonné en moi redresse l'âme et la fait grandir; plus l'âme me regarde, plus elle devient divine; plus elle médite sur moi, plus elle se sent riche, forte et courageuse.»

Il ajouta: «Ma fille, les âmes qui se gardent unies à ma Volonté, qui me permettent de déposer ma vie en elles et qui ne pensent qu'à m'aimer sont unies à moi comme les rayons au soleil. Qui forme les rayons du soleil, qui leur donne vie? N'est-ce pas le soleil lui-même? Si le soleil n'était pas capable de former ses rayons et de leur donner vie, il ne pourrait les déployer pour communiquer sa lumière et sa chaleur. Les rayons du soleil favorisent sa course et augmentent sa beauté. Il en va ainsi pour moi. Par mes rayons, qui ne font qu'un avec moi, je m'étends sur toutes les régions, je répands ma lumière, mes grâces et ma chaleur, et je me sens plus beau que si je n'avais pas de rayons.

«Si on demandait à un rayon de soleil combien de courses il a faites, combien de lumière et de chaleur il a données, alors, s'il avait la raison, il répondrait: "Je ne m'occupe pas de cela; le soleil le sait et cela me suffit; et si j'avais plus de terre à qui donner lumière et chaleur, je le ferais, car le soleil qui me donne vie peut tout faire." Par contre, si le rayon se mettait à regarder en arrière pour voir ce qu'il a fait, il perdrait son chemin et s'assombrirait.

«Telles sont les âmes qui m'aiment. Elles sont mes rayons vivants, elles ne s'interrogent pas sur ce qu'elles font. Leur seul souci est de rester unies au divin Soleil. Si elles voulaient se replier sur elles-mêmes, il leur arriverait comme à ce rayon de soleil: elles perdraient beaucoup.»

33.    2 septembre 1912 [6 septembre 1912 selon le texte italien] — Ceux qui expérimentent les effets de la proximité de Jésus.

Poursuivant dans mon état habituel, Jésus béni vint brièvement et me dit: «Ma fille, je suis à l'intérieur et à l'extérieur des âmes, mais qui en expérimente les effets? Ce sont les âmes qui tiennent leur volonté près de ma Volonté, qui m'appellent, qui prient et qui connaissent ma puissance et tout le bien que je peux leur faire. Dans le cas contraire, c'est comme pour une personne qui a de l'eau dans sa maison, mais qui ne s'approche pas pour boire: même s'il y a de l'eau, elle n'en profite pas et elle brûle de soif. Ou encore, c'est comme pour une personne qui a froid et qui se trouve à proximité d'un feu, mais qui ne s'en approche pas pour se réchauffer: même s'il y a du feu, elle ne profite pas de cette source de chaleur. Et ainsi de suite. Moi qui veux tant donner, quel n'est pas mon chagrin de voir que personne ne veut profiter de mes bienfaits!»

34.    29 septembre 1912 — L'âme la plus favorisée par Jésus. Jésus dispose lui-même des intentions de l'âme qui vit dans sa Volonté. Savoir utiliser les choses terrestres dans la Divine Volonté.

J'écris sur des choses du passé. Je me disais: «Le Seigneur a parlé à quelques-uns de sa Passion, à d'autres de son Coeur, à d'autres de sa Croix. Et il a parlé de beaucoup d'autres choses. J'aimerais savoir qui a été le plus favorisé par Jésus.»

Mon aimable Jésus vint et me dit: «Ma fille, sais-tu qui à davantage été favorisé par moi? L'âme à qui j'ai manifesté les prodiges et la puissance de ma très sainte Volonté. Toutes les autres choses sont des parties de moi alors que ma Volonté est le centre et la vie de toutes choses. Ma Volonté dirigea ma Passion, donna la vie à mon Coeur et exalta la Croix. Ma Volonté enferme, saisit et active tout. Donc, elle est plus que tout. Par conséquent, la personne à qui j'ai parlé de ma Volonté a été la plus favorisée. Combien ne dois-tu pas me remercier de t'avoir admise dans les secrets de ma Volonté! La personne qui est dans ma Volonté est ma Passion, mon Coeur, ma Croix, ma Rédemption même. Il n'y a aucune différence entre moi et elle. Tu dois être complètement dans ma Volonté si tu veux prendre part à tous mes biens.»

Une autre fois, alors que je me demandais quelle est la meilleure manière d'offrir ses actions: en réparation, en adoration, ou autrement, mon toujours bienveillant Jésus me dit: «Ma fille, la personne qui vit dans ma Volonté et qui agit parce que c'est moi qui le veux n'a pas besoin de fixer ses intentions elle-même. Puisqu'elle est dans ma Volonté, quand elle agit, prie ou souffre, je dispose de ses actes comme je le veux. Si je veux qu'elle fasse réparation, je la fais réparer; si je veux de l'amour, je reçois ses actes comme des actes d'amour. Étant le propriétaire, je fais de ses choses ce que je veux. Il n'en est pas ainsi pour les personnes qui ne vivent pas dans ma Volonté: elles disposent elles-mêmes de leurs choses et je respecte leur volonté.»

Une autre fois, ayant lu dans un livre à propos d'une sainte qui, en premier, n'avait presque pas besoin de nourriture et qui, par la suite, dut se nourrir très souvent, son besoin étant tel qu'elle pleurait si on ne lui donnait pas quelque chose, je me questionnais par rapport à mon état, puisque, une fois, alors que j'avais pris très peu de nourriture, je fus forcée de la rendre, et que, maintenant, j'en prends davantage et je n'ai pas à la rendre. Je me disais: «Jésus béni, qu'est-ce qui se passe? Cela m'apparaît comme un manque de mortification de ma part; c'est ma méchanceté qui me conduit à ces misères.»

Jésus vint et me dit: «Veux-tu savoir pourquoi? Je vais te réjouir. Au commencement, pour que l'âme devienne complètement à moi, pour la vider de tout ce qui est sensible et pour placer en elle tout ce qui est céleste et divin, je la détache même de la nécessité de la nourriture, de telle manière qu'elle n'en a presque plus besoin. Ainsi, elle touche du doigt que seul Jésus suffit, que plus rien ne lui est nécessaire; elle s'élève très haut, méprise tout et ne se préoccupe de rien: sa vie est céleste.

«Par la suite, après avoir entraîné l'âme pendant des années et des années, ne craignant plus que sa sensibilité puisse jouer le moindrement en elle — puisqu'après avoir goûté au céleste, il est presque impossible qu'une âme puisse apprécier les choses terrestres —, je la ramène à la vie ordinaire, car je veux que mes enfants prennent part aux choses que j'ai créées par amour pour eux, mais selon ma Volonté, non leur volonté. Et c'est seulement par amour pour ces enfants que je nourris les autres enfants.

«Le fait de voir ces célestes enfants user des biens naturels avec détachement et selon ma Volonté est pour moi la plus belle réparation pour ceux qui usent des choses naturelles hors de ma Volonté. Comment peux-tu donc dire qu'il y a du mal en toi à cause de ce qui t'arrive? Pas du tout! Qu'est-ce qu'il y a de mal à prendre dans ma Volonté un peu plus ou un peu moins de choses terrestres? Rien, rien! Dans ma Volonté, il ne peut se trouver rien de mal, tout y est bien, même au milieu des choses les plus insignifiantes.»

35.    14 octobre 1912 — Tout ce que Jésus accomplit dans les âmes est scellé du sceau de l'éternité.

Me trouvant dans mon état habituel, je me plaignais à Jésus béni de mon pauvre état en lui disant: «Comment se fait-il que, par le passé, tu m'as donné tant de grâces, allant jusqu'à me crucifier avec toi, alors que, maintenant, il ne se passe plus rien?» Jésus me dit: «Ma fille, que dis-tu? Il ne se passe plus rien? Faux! Tu t'illusionnes! Rien n'est terminé et tout est bon pour toi! Tu dois savoir que tout ce que je fais dans une âme est scellé du sceau de l'éternité et qu'il n'y a aucune puissance qui puisse empêcher ma grâce d'opérer dans une âme. Tout ce que j'ai fait à ton âme demeure et la nourrit continuellement. Si je t'ai crucifiée, cette crucifixion demeure, et cela pour toutes les fois que je t'ai crucifiée. J'aime travailler dans les âmes et mettre ce que je fais en réserve. Par après, je poursuis mon travail sans rejeter ce que j'ai fait auparavant. Comment peux-tu donc dire qu'il ne se passe plus rien?

«Ah! ma fille, les temps sont si tristes que ma justice atteint le point de bloquer les âmes qui veulent prendre sur elles les éclairs de ma justice pour les empêcher de tomber sur le monde. Ce sont les victimes les plus chères à mon Coeur. Mais le monde me force à les garder presque inactives. Cela n'est cependant pas de l'immobilisme, car, étant dans ma Volonté, ces âmes font tout, même s'il semble qu'elles ne font rien. Ces âmes embrassent l'éternité, mais, à cause de sa méchanceté, le monde n'en profite pas.»

 36.    18 octobre 1912 — Jésus et Luisa pleurent ensemble.

Ce matin, mon toujours aimable Jésus vint brièvement; il était très affligé et il pleurait. Je me suis mise à pleurer avec lui. Il m'a dit: «Ma fille, qu'est-ce qui nous oppresse tant et nous fait tant pleurer? C'est l'état du monde, n'est-ce pas?» Je répondis: «Oui.» Il reprit: «C'est pour une raison sainte et sans intérêt personnel que nous pleurons; cependant, qui considère cela? Tout au contraire, ils rient de l'affliction que nous avons à cause d'eux. Ah! les choses ne sont qu'à leur début: je vais laver la face de la terre avec leur propre sang.» Je vis alors beaucoup de sang humain être répandu, et je dis: «Ah! Jésus, qu'est-ce que tu fais? Jésus, qu'est-ce que tu fais?»

37.    1er novembre 1912 — L'âme qui pense à elle régresse et sent qu'elle a besoin de tout. L'âme qui vit dans la Divine Volonté ne manque de rien.

Très affligée à cause de la privation de mon aimable Jésus, je priais et réparais pour tous. Mais, dans mon amertume extrême, je pensai à moi en disant: «Aie pitié de moi, Jésus, pardonne-moi; ton sang et tes souffrances ne sont-ils pas pour moi aussi? Ont-ils moins de valeur pour moi?» Mon aimable Jésus me dit intérieurement: «Ah! ma fille, que dis-tu? En pensant à toi-même, tu régresses! De propriétaire que tu es, tu te réduis à la misérable condition de demanderesse! Pauvre fille! En pensant à toi-même, tu t'appauvris, car, dans ma Volonté, tu es propriétaire et tu peux prendre tout ce que tu veux. S'il y a quelque chose que tu peux faire dans ma Volonté, c'est de prier et de réparer pour les autres.»

Je dis à Jésus: «Mon très doux Jésus, tu aimes beaucoup que ceux qui vivent dans ta Volonté ne pensent pas à eux-mêmes, mais toi, penses-tu à toi-même? (Quelle question idiote!)

Il me répondit: «Non, je ne pense pas à moi-même. Ceux qui ont besoin de quelque chose pensent à eux-mêmes. Je n'ai besoin de rien, je suis la sainteté même, le bonheur même, l'immensité, la hauteur et la profondeur mêmes. Je ne manque de rien, absolument de rien. Mon Être contient tous les biens possibles et imaginables. Si une pensée me vient, c'est la pensée de l'humanité. L'humanité est sortie de moi et je veux qu'elle me revienne. Je place dans la même condition que moi les âmes qui veulent vraiment faire ma Volonté. Ces âmes ne font qu'un avec moi, je les fais propriétaires de mes biens parce qu'il n'y a pas d'esclavage dans ma Volonté: ce qui est à moi est à elles; ce que je veux, elles le veulent. Donc, si une âme sent le besoin de quelque chose pour elle, cela signifie qu'elle n'est pas réellement dans ma Volonté ou, à tout le moins, qu'elle régresse, exactement comme tu le fais actuellement.

«Ne te semble-t-il pas étrange que celle qui a choisi de ne faire qu'un avec moi — qu'une seule Volonté — me fasse des demandes de pitié, de pardon, de sang, de souffrances, alors que je l'ai faite propriétaire de tout avec moi? Je ne vois pas quelle pitié ou quel pardon je peux lui donner, puisque je lui ai tout donné: il faudrait que j'aie pitié de moi-même ou que je me pardonne à moi-même, ce qui ne peut pas se faire. Donc, je te recommande de ne pas quitter ma Volonté et de continuer à ne pas penser à toi-même, mais seulement aux autres. Autrement, tu t'appauvriras toi-même et tu sentiras le besoin de tout.»

38.    2 novembre 1912 — L'âme qui veut se reconnaître doit le faire en Jésus qui est en elle.

Poursuivant dans mon affliction, je me disais: «Je ne me reconnais plus! Ma douce Vie, où es-tu? Que dois-je faire pour te retrouver? Sans toi, mon Amour, je ne peux trouver la beauté qui m'embellit, la force qui me fortifie, la vie qui me vivifie. Je manque de tout, tout est mort pour moi. Sans toi, la vie est plus pénible que toute mort: c'est une mort continuelle! Viens, ô Jésus, je n'en peux plus! Ô suprême Lumière, viens, ne me laisse pas attendre plus longtemps! Tu me laisses toucher tes mains, puis, quand j'essaie de te saisir, tu t'éloignes aussitôt. Tu me laisses voir ton ombre et, dès que j'essaie de regarder dans cette ombre la majesté et la beauté de mon soleil Jésus, je perds les deux, l'ombre et le soleil. Oh! s'il te plaît, pitié! Mon coeur est en mille pièces: je ne peux plus vivre. Ah! si au moins je pouvais mourir!»

Pendant que je disais cela, mon toujours aimable Jésus vint brièvement et me dit: «Ma fille, je suis ici, en toi. Si tu veux te reconnaître, viens en moi, viens te reconnaître en moi. Si tu viens te reconnaître en moi, tu te remettras en ordre, parce qu'en moi tu trouveras ton image semblable à moi. Tu trouveras là tout ce qui t'est nécessaire pour préserver et embellir cette image. Quand tu viendras te reconnaître en moi, tu reconnaîtras aussi ton prochain en moi. Et en voyant combien je t'aime et combien j'aime ton prochain, tu t'élèveras au niveau du véritable amour divin et, à l'intérieur et à l'extérieur de toi, tout se mettra dans l'ordre véritable qui est l'ordre divin.

«Mais si tu essayes de te reconnaître en toi-même, premièrement, tu ne te reconnaîtras pas vraiment parce qu'il te manquera la lumière divine; deuxièmement, tu trouveras tout sens dessus dessous: misères, faiblesses, noirceur, passions, et tout le reste; c'est le désordre que tu trouveras à l'intérieur et à l'extérieur de toi, parce que toutes ces choses seront en guerre non seulement contre toi, mais aussi entre elles, pour savoir laquelle pourra te blesser le plus. Et imagine dans quel ordre elles te placeront par rapport à ton prochain.

«Non seulement je veux que tu te reconnaisses en moi, mais, si tu veux te rappeler de toi, tu dois venir le faire en moi; autrement, si tu essayes de te rappeler de toi sans moi, tu te feras plus de mal que de bien.»

39.    25 novembre 1912 — Deux escaliers pour se rendre au Ciel: un en bois pour ceux qui prennent le chemin des vertus et un en or pour ceux qui vivent dans la vie de Jésus.

Il me semble que, ce matin, mon toujours aimable Jésus est venu selon sa manière habituelle. Il semblait heureux de me voir et d'être avec moi d'une manière familière. En le voyant si bon, doux et affable, j'oubliai toutes mes difficultés et privations. Comme il portait une couronne d'épines grosse et épaisse, je lui dis: «Mon doux Amour et ma Vie, montre-moi que tu m'aimes toujours: enlève cette couronne de sur ta tête et, de tes mains, place-la sur ma tête.»

Sans tarder, il enleva la couronne de sa tête et la pressa sur la mienne de ses propres mains. Oh! comme j'étais heureuse d'avoir les épines de Jésus sur ma tête — aiguës, oui, mais douces! Il me regarda avec tendresse et amour. Me voyant ainsi regardée par Jésus, je dis hardiment: «Jésus, mon Coeur, les épines ne sont pas suffisantes pour que je sois certaine que tu m'aimes comme avant. N'as-tu pas aussi les clous avec lesquels me clouer? Vite, ô Jésus, ne me laisse pas dans le doute, car le simple doute de ne pas toujours être aimée par toi me donne des morts continuelles! Transperce-moi!»

Il me dit: «Ma fille, je n'ai pas de clous avec moi, mais, pour te contenter, je vais te transpercer avec un morceau de fer.» Ainsi, il prit mes mains et les déchira largement, et il fit pareillement pour mes pieds. Je me sentais comme plongée dans une mer de douleurs, mais aussi d'amour et de douceur. Il me semblait que Jésus ne pouvait pas ôter de moi son regard tendre et aimant. Déposant sur moi son manteau royal, il me couvrit complètement et me dit: «Ma douce fille, cesse maintenant tes doutes sur mon amour pour toi. Si tu me vois préoccupé, ou si je passe comme l'éclair, ou si je suis silencieux, souviens-toi qu'un seul renouvellement de mes épines et de mes clous est suffisant pour nous ramener dans notre intimité comme avant. Par conséquent, sois contente et je vais continuer de répandre des fléaux dans le monde.» Il me dit aussi d'autres choses, mais l'intensité de la douleur subie m'empêche de bien m'en souvenir.

Ensuite, je me suis trouvée de nouveau seule, sans Jésus. Je me suis déversée en ma douce Maman en pleurant et en la priant de faire revenir Jésus. Ma Maman me dit: «Ma douce fille, ne pleure pas; tu dois remercier Jésus pour la manière dont il se conduit envers toi et pour les grâces qu'il te donne, ne te permettant pas de t'éloigner de sa très sainte Volonté en ces temps de châtiments. Il ne pourrait pas te donner de plus grandes grâces.»

Jésus revint et, remarquant que j'avais pleuré, il me dit: «As-tu pleuré?» Je lui dis: «J'ai pleuré avec Maman; je n'ai pleuré avec personne d'autre, et je l'ai fait parce que tu n'étais pas là.» Il prit mes mains dans les siennes et soulagea mes souffrances. Il me montra ensuite deux grands escaliers reliant la terre et le Ciel. Il y avait plusieurs personnes sur l'un des escaliers et très peu sur l'autre. L'escalier sur lequel il y avait très peu de personnes était d'or solide et il semblait que les personnes qui s'y trouvaient étaient d'autres Jésus. L'autre escalier semblait de bois et, quant aux personnes qui s'y trouvaient, elles étaient presque toutes de courte taille et peu développées.

Jésus me dit: «Ma fille, celles qui vivent leur vie dans la mienne montent par l'escalier en or; je peux dire qu'elles sont mes pieds, mes mains, mon Coeur, tout moi-même: elles sont d'autres moi-même. Elles sont tout pour moi et je suis leur vie. Toutes leurs actions sont d'or et d'un prix inestimable, puisqu'elles sont divines. Personne n'est capable d'atteindre leur hauteur parce qu'elles sont ma vie même. Presque personne ne les connaît parce qu'elles sont cachées en moi. Ce n'est qu'au Ciel qu'elles seront parfaitement connues. «Sur l'escalier de bois, il y a plus d'âmes. Ce sont les âmes qui passent par le chemin des vertus. Cela est bien, mais ces âmes ne sont pas unies à ma vie et continuellement connectées à ma Volonté. Leurs actions sont de bois et, par conséquent, de peu de valeur. Ces âmes sont courtes, presque décharnées, parce que des buts humains accompagnent leurs bonnes actions. Les buts humains ne produisent pas de croissance. Ces âmes sont connues de tous parce qu'elles ne sont pas cachées en moi, mais plutôt en elles-mêmes. Elles ne causeront aucune surprise au Ciel, parce qu'elles étaient connues aussi sur la terre.

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«Donc, ma fille, je te veux complètement dans ma vie avec rien dans la tienne. Je te confie les personnes que tu connais afin qu'elles puissent demeurer fortes et constantes dans l'escalier de ma vie.» Il pointa du doigt une personne que je connais, puis il disparut. Que tout soit pour sa gloire.

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🤯 Jésus confie une âme en particulier à Luisa, afin qu'elle demeure forte et constante dans l'escalier de Sa vie. Serait-ce bon pour la poursuite de cette oeuvre de la "Divine Volonté" que nous sachions qui est cette personne?

40.    14 décembre 1912 — L'âme qui vit dans la Divine Volonté embrasse tout, prie et répare pour tous. Elle porte en elle l'amour que Jésus a pour tous. Elle n'est pas sujette à la tentation.

Ce matin, quand mon aimable Jésus est venu, il m'a attaché avec un fil d'or et m'a dit: «Ma fille, je ne veux pas t'attacher avec des cordes et des chaînes; les entraves et les chaînes de fer étant pour les rebelles et non pour les âmes dociles qui ne veulent comme vie que ma Volonté et comme nourriture que mon amour. Pour celles-là, un simple fil suffit. Souvent, je ne me sers même pas d'un fil: ces âmes sont si profondément en moi qu'elles ne font qu'un avec moi. Et si j'utilise un fil, c'est plutôt pour m'amuser avec elles.»

Pendant que mon doux Jésus m'attachait, je me suis vue dans la mer sans limites de sa Volonté et, ainsi, dans toutes les créatures. Je me promenais dans l'esprit de Jésus, dans ses yeux, dans sa bouche, dans son Coeur et, du même coup, dans l'esprit, les yeux et tout le reste des créatures, faisant tout ce que Jésus faisait. Oh! comme on embrasse tout quand on est avec Jésus, personne n'est exclu! Il me dit: «Celui qui vit dans ma Volonté embrasse tout, prie et répare pour tous. Il porte en lui l'amour que j'ai pour tous. Il dépasse tout le monde.»

Ayant lu que celui qui n'est pas tenté n'est pas cher à Dieu, et comme il me semble que depuis très longtemps je ne sais pas ce qu'est la tentation, j'ai mentionné cela à Jésus. Il me dit: «Ma fille, celui qui vit complètement dans ma Volonté n'est pas sujet à la tentation parce que le démon n'a pas le pouvoir d'entrer dans ma Volonté. D'ailleurs, il ne voudrait pas s'y risquer par le fait que ma Volonté est lumière et que, à cause de cette lumière, l'âme reconnaîtrait très vite ses ruses et se moquerait de lui. L'Ennemi n'aime pas qu'on se moque de lui, cela est pour lui plus terrible que l'enfer lui-même. Il fait tout pour rester éloigné de l'âme qui vit dans ma Volonté. Essaie de sortir de ma Volonté et tu verras combien d'ennemis fondront sur toi. Celui qui est dans ma Volonté porte haut le drapeau de la victoire, et aucun ennemi n'ose l'attaquer.»