Tunnel Jenner








Le tunnel Jenner est un tunnel routier à double tube de 680 mètres, situé en centre-ville du Havre dans le prolongement du Cours de la République. Il relie la ville basse (centre-ville) et la ville haute.

Les travaux débutés en 1939 sont interrompus par la Seconde Guerre mondiale. Durant le conflit, ses galeries abritent un entrepôt de munitions, et en 1942, la municipalité lance la construction d'un abri anti-bombardement, capable d'accueillir 7000 personnes.

Les travaux recommencent en 1947 et l'ouvrage est inauguré en 19551.

Le tunnel subit une restauration en 1994. En 2011-2012, un troisième tube destiné au passage du nouveau tramway de la ville est percé.

Léon Meyer, maire du Havre de 1919 à 1936, est le tout premier, à avoir inscrit dans son plan d’urbanisme la construction d’un tunnel, dans le prolongement du cours de la République, un site considéré comme le plus judicieux pour permettre une liaison ville haute/ville basse.

À l’époque, le Havre dispose de l’escalier roulant Montmorency, du funiculaire, ainsi que du tramway-funiculaire Sainte-Marie.

Les travaux du tunnel seront lancés en 1942. La Ville faisant valoir, en cette période de guerre, au titre de la défense passive, de disposer d’abris pour ses habitants. Il faut attendre 1949 pour voir s’élancer le chantier du tunnel routier. Même le tunnel du Mont-Blanc n’existe pas, le chantier havrais constituera une référence en France pour les futures créations de tunnels routiers.

Le tunnel Jenner en date

  • 1942. Les travaux de percement des deux galeries démarrent. La Ville souhaite faire d’une pierre, deux coups : réaliser un abri pour la défense passive et constituer l’amorce du futur tunnel routier. Des mineurs creusent la terre et étaient les galeries avec du bois, comme pour les galeries de mines. Seule une galerie sera percée de part en part ; les Allemands ayant refusé toute autre percée.
  • 6 septembre 1944. Le tunnel Jenner est associé dans la mémoire des Havrais et à la tragédie du 6 septembre 1944. Les Havrais réfugiés dans la galerie qui, justement, n’est pas ouverte, se trouvent bloqués et asphyxiés par un effondrement consécutif au largage d’une bombe, non loin de l’entrée. 319 victimes sont déplorées. On dénombrera sept survivants.
  • Après guerre. La Ville sollicite l’État pour relancer le chantier en faisant valoir qu’il y a urgence à consolider ce qui a déjà été fait. Le percement dans la craie est à l’origine de nombreuses infiltrations. Si rien n’est entrepris, tout risque de s’effondrer.

· Soixante-treize ans après les faits, Daniel Canu s’en souvient comme si c’était hier. Dernier survivant de cette tragédie, il avait 13 ans lorsqu’au soir du 5 septembre 1944, fuyant les bombardements et malgré l’interdiction de pénétrer dans cette zone, lui et toute sa famille s’engouffrent comme tant d’autres dans le tube descendant du tunnel Jenner, alors en construction. « Ce n’était qu’un boyau de 2 mètres par 2 comme dans une mine de charbon, se remémore-t-il. Assez long mais sans issue à l’autre extrémité. Depuis deux ou trois jours, on était nombreux à venir s’y réfugier. » L’atmosphère est pesante, mêlée de crainte et d’espérance, car les nouvelles sont bonnes.

· En effet, au matin de ce 5 septembre, trois mois après le Débarquement en Normandie puis celui du 15 août en Provence, les Alliés ont progressé. Paris est libérée le 25 août par les troupes de Leclerc. La jonction avec la première Armée Française venant de Provence est imminente. Elle avance rapidement à travers la Bourgogne. Le 4 septembre elle est à Macon, le lendemain, elle libère Chalon-sur-Saône.

· Le Havre, à l’instar de Boulogne, Calais, Dunkerque et les ports de l’Atlantique sont entre les mains des nazis et le Führer a donné un ordre formel : les ports doivent rester des bastions imprenables et être défendus coûte que coûte. Sans tenir compte des personnes qui vivent dans ces agglomérations.

· Après des débuts difficiles, la reconquête est spectaculaire. Mais Eisenhower doit faire des choix. La progression peine et l’ennemi pourrait en profiter. Pour preuve, depuis le 31 août, les blindés de Patton sont immobilisés devant Metz et Thionville... par manque d’essence. La seule solution est d’augmenter le tonnage déchargé. Mais pour cela il faut s’emparer d’un port en eaux profondes. Celui du Havre est retenu. Dès lors, la prise de la ville et ses installations portuaires deviennent un objectif capital et urgent.

· Le 31 août 1944, la décision est prise. Deux divisions se positionnent à l’est et au nord, libérant au passage les communes voisines. En face, une garnison allemande peu motivée, forte de 12 000 hommes, occupe principalement les points hauts, loin du centre-ville. Mais 40 000 Havrais sont restés en ville passant outre les ordres de la Kommandantur leur enjoignant d’évacuer.

· Le mardi 5 septembre dans la matinée, l’artillerie lourde entre en action. Peu avant 18 h, des fusées repères sont larguées sur le centre-ville. Pendant 2 heures, le sifflement des bombes, leur éclatement suivi du déchirement de l’air, le fracas des maisons qui s’effondrent, vont se succéder. Le Havre est en flammes, un immense brasier attisé par un vent qui souffle en tempête.

· Le lendemain, à 18 h, les bombardiers reprennent et frappent la forêt de Montgeon et Caucriauville. Une bombe de 1 000 kg tombe et condamne l’entrée du tunnel Jenner en construction. Des familles entières se trouvent ainsi prises au piège. Si beaucoup sont déjà morts, écrasés sous le poids de la roche, d’autres succomberont asphyxiés. Daniel Canu, « réfugié sous un wagonnet », va rester prisonnier de l’enfer pendant 14 heures.

· Le jour d’après, sous une pluie battante, des volontaires qui ont creusé un goulet jusqu’à 6 mètres de profondeur ramènent six personnes en vie à la surface. Le jeune garçon est le dernier remonté. Il a eu beaucoup de chance : « Je les ai entendus dire qu’il n’y avait plus personne, alors j’ai gueulé comme un putois et ils m’ont entendu. » Une joie masquée par le chagrin : la catastrophe a emporté tous ses proches. Sans exception. Six rescapés et 319 victimes...

· Les bombardements cesseront le 11 septembre. 2 000 Havrais ont été tués. Une ville libérée mais touchée dans son cœur et dans son âme.

Extrait du Journal "LE HAVRE ECLAIR" de décembre 1942:

Les travaux avancent à une vitesse record, si bien qu'une première galerie, l'actuelle tube montant est prêt au début de l'année 1944. La 2eme galerie, le tube descendant ne sera totalement percé qu'au début des années 50.

https://www.youtube.com/watch?v=9xHwn4T2IOI

http://www.ina.fr/video/HA00001399062/le-tunnel-jenner-du-havre-fete-ses-50-ans-video.html


Jeannine Jeanne est né le 18 avril 1931 au Havre rue Guillaume le Conquérant.

En décembre 1934 elle est abandonnée par sa mère (fille-mère)

Avant-guerre elle quitte le foyer où elle se trouvait avec son frère pour être accueillie par Germaine Goulias, demoiselle célibataire.

Germaine, qui travaillait chez Caillard, rencontre un jeune Peintre Georges Gestin, celui-ci devient son amant et ils auront une fille ensemble.

Seulement Georges était marié, il avait eu une fille décédée en bas âge d’un premier mariage et 9 enfants d’un second mariage dont 7 vivants. Georges et sa famille habitaient au Havre mais Georges avait une moto et allait rejoindre Germaine qui s’était réfugiée à Fontaine la Mallet.

De Fontaine on voyait bien le Havre et principalement les colonnes de feu qui montaient de la ville après les bombardements du 5 septembre. Georges ayant des remords décida de rentrer voir si sa famille allait bien. Il est rentré au Havre le 6 septembre et devant le déluge de feu décida d’oublier sa femme et ses 7 enfants et partit se réfugier dans le tunnel Jenner…

Ma mère n’a jamais eu de beau-père et moi jamais de grand-père maternel. C’est pour ça que j’ai deux grands-pères paternels ?