Homéopathie Scientifique

Une présentation moderne de l'Homéopathie

Qui je suis, ce que je propose

A la fin de mes études de médecine, j’ai entrepris, des études de philosophie et d’épistémologie ou philosophie des sciences. J’y ai été diplômé après un cycle de quatre années.

Je suis l’auteur de deux livres, publiés en français, et non traduits en anglais. Le premier s’intitule « La médecine déchirée, entre désir de savoir et volonté de guérir » et a été publié aux Editions Privat en 2001. Le second, publié en 2006 aux Editions E.P.M, s’intitule « L’objet de l'homéopathie : le corps vécu ». J’ai, par ailleurs, participé à la rédaction de deux autres livres, écrits à plusieurs, sur l'homéopathie, disponibles uniquement en français.

Pourquoi homéopathie scientifique ?

Je me propose, au fil des textes mis en ligne sur ce site, de permettre aux visiteurs ne connaissant pas l'homéopathie, qu’ils soient professionnels de santé ou simplement curieux et intéressés par la question, de découvrir l'homéopathie sous un jour moderne et scientifique. Loin des polémiques, sans esprit partisan, pour ou contre, avec pour seul souci de montrer la grande complémentarité qui existe entre homéopathie et biomédecine. Avec pour seul souci, aussi, de montrer que l'homéopathie possède des qualités propres à toute science. Il s'agit, aussi, d'offrir aux visiteurs déjà au fait de l'homéopathie, une présentation de celle-ci qui, sans cesser de s'enraciner dans son passé, témoigne de la modernité de l'homéopathie et de la possibilité de l'articuler aux donnes biologiques et scientifiques les plus récentes.

Le titre "Homéopathie scientifique" de ce site vient donc indiquer au visiteur qu’il est possible de présenter l'homéopathie de façon rigoureuse, loin des polémiques et de tout ésotérisme. Et une telle présentation montrera, au fil des textes mis en ligne, que :

• L’objet de l'homéopathie, le patient en tant qu’individu vivant, mérite d’être élevé au rang d’objet biologique et scientifique.

• La méthode de l'homéopathie, individualisation et prise en compte de l’ensemble des signes, symptômes et du vécu, mérite d’être reconnue comme une méthode scientifique à part entière.

• Enfin, les textes mis en ligne témoigneront de l’importance de la contribution de l'homéopathie à une meilleure connaissance et une compréhension plus fine de la biologie, de la santé, de la maladie et des voies que peut emprunter la guérison.

Le constat qui m'a amené à présenter ce travail.

L'homéopathie a du mal à se faire une place dans les systèmes de santé des pays du monde entier. Elle n’occupe presque aucune place dans les débats de la médecine ou de la biologie modernes. Je veux dire, dans les débats constructifs, ceux consacrés à la recherche, au savoir humain, à la biologie, etc. Elle est tout aussi absente des débats et réflexions des universitaires de toutes les disciplines.

En fait, les seules occasions où nous en entendons parler relèvent de polémiques et "débats", plus ou moins virulents, qui ne laissent aucune place à des échanges constructifs. Et cette situation perdure alors que de nombreux patients l'utilisent régulièrement dans le monde entier et que de plus en plus de médecins la pratiquent. Pour autant, il serait vain de protester contre cet état de choses et de se contenter de s'en indigner. Au contraire, il s'agit de comprendre la raison d'une telle situation et de se donner les moyens de changer les choses.

Reformuler l'homéopathie, une nécessité

Ces deux objectifs visent tout d'abord à la mise en place d'une nouvelle conceptualisation de l'homéopathie. Cela donnera à la communauté homéopathique les moyens de se faire entendre enfin sur la scène médicale, biologique et scientifique. Cela lui permettra également de mieux se comprendre et d'améliorer également sa communication interne. Enfin, cette nouvelle formulation améliorera l’attractivité de l’homéopathie pour les jeunes générations de médecins, ce que le jargon homéopathique ne peut, hélas, que décourager. Reconceptualiser l'homéopathie est en effet le meilleur moyen de rendre possible un dialogue avec les communautés scientifiques et biomédicales.

On ne peut pas espérer s'adresser à l'autre et se faire comprendre par lui, si on n'utilise pas un langage accessible et compréhensible, des mots ayant la même signification pour les deux interlocuteurs, si l'on n'utilise pas de concepts qui, bien sûr, peuvent couvrir des nuances et des nuances. des variations les unes pour les autres mais qui doivent néanmoins converger suffisamment pour ne pas se prêter à un malentendu immédiat.

J'entends mener ma contribution en me guidant sur l'idée forte que le respect dû à l'esprit de l'homéopathie n'implique pas le respect de sa lettre lorsqu'elle est approximative, vague et déroutante. Ce qui est le plus préjudiciable, c’est que certains des concepts les plus courants de l’homéopathie n’y ont même pas une signification claire. Je ne prendrai que l'exemple du concept de miasme. Celui-ci cumule, si je puis dire, tous les défauts.

Pour le monde médical classique, il a une signification obsolète, anachronique et désigne "une émanation malsaine considérée dans l'Antiquité comme la source de maladies contagieuses". (Dictionnaire Larousse, dictionnaire français de référence). Et voici ce que Wikipédia dit: "La théorie du miasme (du grec ancien μσασμα : "pollution") est une théorie épidémiologique aujourd'hui invalidée qui attribue au miasme une forme néfaste de "mauvais air". Miasme jette immédiatement le discrédit sur l’homéopathie et lui confère un côté archaïque et obsolète.

Le problème est aggravé par le fait que, même dans le monde homéopathique, le terme "miasme" n'a pas de signification non équivoque. En effet, la signification que lui attribue le Dr Rajan Sankaran de Bombay est très différente de celle d’origine donnée par Hahnemann et conservée par les homéopathes "classiques". Et je ne parlerai pas de la conception miasmatique d'Alfonso Masi, d’Argentine, qui est là encore différente. Mais le pire est que ce terme ne comprend même pas, en soi, ce qu'entendent pour lui, Rajan Sankaran, Hahnemann ou Masi. C'est pourquoi chacun lui donne son propre contenu. Cela ne peut et ne doit plus durer. Il est temps de comprendre que lorsqu'un mot a, d'une part, un sens "négatif" pour la majorité des gens, que, d'autre part, tout le monde lui donne un sens différent et que, finalement, pour l'utiliser, on doit le redéfinir entièrement, c'est simplement qu'il n'est pas adapté.


Donner à l'homéopathie des bases scientifiques.

Il est également essentiel d'inclure l'homéopathie dans les sciences modernes et en particulier dans la biologie moderne. Dire que les maladies sont dues au fait que la force vitale est déréglée ne peut plus suffire, pas plus que parler d'énergie vitale sans dire ce que l'on met, plus précisément, dans ce terme. Ceci est d'autant plus regrettable que les grands principes et les idées maîtresses de l'homéopathie sont, j'en suis profondément convaincu, complètement énonçables en termes scientifiques rigoureux, sans trahir l'originalité de l'homéopathie. Je vais donc y consacrer une grande partie de ma contribution.

Les deux véritables obstacles à la reconnaissance de l'homéopathie.

Qu’à l’heure de l’Evidence based Médecine, l’évaluation de l'homéopathie soit au cœur des critiques et qu’on lui oppose de nombreuses critiques quant à sa reconnaissance est une chose qu’il n’est pas, ici, question de contester. Qu'elle est, en quelque sorte, à faire ses preuves, me semble bien légitime.

Par contre, croire que c’est là l’obstacle essentiel à sa reconnaissance serait fort naïf car l’opposition la plus rebelle à l'homéopathie se nourrit à deux autres sources bien plus importantes qu'il convient de bien avoir à l'esprit.

1°) L'homéopathie, une approche médicale et thérapeutique non soluble dans la biomédecine.

Pour comprendre cela, il faut se placer au niveau épistémologique, à celui de la philosophie des sciences et saisir que le vrai problème que l'homéopathie pose à la biomédecine est qu’elle n’est pas soluble dans celle-ci. Ce qui signifie que reconnaître sa validité, même partiellement, même avec des restrictions, obligerait, tôt ou tard, à une révision du modèle biomédical actuel, à prendre conscience du caractère seulement partiel de sa validité. Et il est bien évident que le monde biomédical n’est nullement prêt à faire « entrer le loup » dans la bergerie, dans « sa » bergerie et à laisser remettre en cause sa place ultra prépondérante.

2°) La défense d’un modèle médical mécaniste, localiste et ontogénétique.

En effet, si l'homéopathie était, un tant soit peu reconnue, très vite s’imposerait le constat qu’il est possible de soigner de nombreuses pathologies sans agir sur telle ou telle cible identifiable et localisable, sans raisonner de manière identique à ce que font les allopathes.

Il faudrait, par exemple, reconnaître que l’on peut soigner telle infection bactérienne sans détruire, directement, la bactérie incriminée. Guérir un asthme sans broncho-dilatateurs ni corticoïdes locaux. Soulager des migraines sans antalgiques, anti-inflammatoires ou triptans. Améliorer, profondément et durablement, un état anxieux et/ou dépressif sans intervenir, directement, sur tel récepteur cérébral ou tel neuromédiateur.

Autant dire que donner la moindre place à l'homéopathie ne pourrait pas se faire sans écorner, très sérieusement, les bases physiopathologiques présentées par la biomédecine, comme les seules véritables et incontournables. Reconnaître la moindre efficacité à l'homéopathie conduirait, de manière inéluctable, à reconnaître que le modèle biomédical actuel n’a qu’une validité partielle et qu’il a, de ce fait, besoin d’être complété par un autre modèle.

3°) La défense d’un modèle therapeutique moléculaire et chimique.

Reconnaître que l'homéopathie possède la moindre efficacité reviendrait, également, à reconnaître que toute action thérapeutique ne passe pas forcément par la seule voie chimique et moléculaire. Cela remettrait donc, nécessairement, en cause la dominance absolue du modèle pharmacologique actuel sur la médecine moderne. Et menacerait, bien évidemment, ses 1 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels.

Ces deux obstacles, ces deux défis que pose l'homéopathie à la biomédecine, représentent, ainsi, les deux véritables raisons du dénigrement systématique actuel de l'homéopathie.

4°) Dénigrer l’efficacité de l'homéopathie par tous les moyens.

Aussi ne faut-il pas s’étonner de l’hostilité des plus radicaux des allopathes à l’égard de l'homéopathie. Ne pas être surpris de la violence des attaques dont elle est l’objet. Aussi convient-il de bien être conscient (et ne pas hésiter à la dénoncer) de la mauvaise foi d’une large part du monde allopathique à l’encontre de l'homéopathie et du refus a priori, par "principe", de considérer, honnêtement et avec loyauté, les études cliniques consacrées à l'homéopathie.

Tout simplement parce que dénier à l'homéopathie toute efficacité est la condition sine qua non du maintien du statut actuel de la biomédecine. La condition sine qua non de sa prétention à être l’alpha et l’omega de la médecine.

Expliquer la place où doit se situer l'homéopathie dans l'univers médical de demain.

Je pense enfin qu’une homéopathie scientifique doit aussi pouvoir s’articuler avec la biomédecine. Elle doit pouvoir montrer leurs points de convergence, leurs divergences, leur complémentarité et leurs antagonismes car c'est à cette condition qu'elle saura s'imposer dans le débat médical et scientifique et qu'elle pourra s'y rendre incontournable. .

La tâche est immense, j'en suis conscient. Cela ne peut être accompli par un seul homme. Le moment viendra donc où j'aurai besoin des contributions de mes nombreux confrères du monde entier. Mais, pour le moment, je vais essayer de tracer la voie et essayer, au fil des textes mis en ligne, de donner à l'homéopathie une nouvelle intelligibilité, universelle, accessible à tous et partagée par tous.

Libre à chacun de vous de retenir ce qui vous intéressera. Libre à tous aussi de m'écrire pour partager avec moi vos remarques et vos réflexions.

Octobre 2019