Articles / L'évolution du port
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Un port vieux de plus de 600 ans
Par une charte signée à Rennes le 19 septembre 1405, le Duc de Bretagne reconnaissait que son cousin, le Duc de Penthièvre, était seul titulaire des droits du port du Légué et affirmait que ses officiers de Cesson n’avaient pas de droit de port. Ceci était donc une confirmation de droits antérieurs pour Le Légué.1
L’emplacement géographique de ce petit port était en effet idéal:
Situé sur la rive gauche dans l’estuaire du Gouët en la paroisse de Plérin, il était proche de la mer, protégé à l’Est par la butte du Tertre au Moine, butte facile à fortifier avec vue sur tout l’estuaire. Une légende raconte qu'un souterrain partait du pied de cette colline pour rejoindre le manoir de Couvran. Il existe bien au Légué un tunnel d'une quarantaine de mètres creusé dans la roche dont l'ouverture devait déboucher au ras de l'eau à cette époque. C'est en 1906 que des ouvriers, au cours de travaux derrière une maison proche du bureau de poste, appartenant à un capitaine au long cours, Mr Le Roy, ont mis à jour le début de ce souterrain.
L'entrée du tunnel de nos jours
Le village occupait une cuvette entre deux ruisseaux affluents. Le site était abrité des vents de Nord et d’Est par les collines, une fontaine alimentait en eau le lieu. De plus, exposé au Sud, il bénéficiait du meilleur ensoleillement. C’est ainsi que dès le 15ème siècle, et très vraisemblablement avant, existait un « havre du Légué », un port d’échouage, une activité maritime, avec des professionnels de tous les métiers relatifs à la mer. Le village portuaire était situé au bord de l’eau.
En 1420, avec pour but la récupération du Duché de Bretagne pour son fils Olivier, la veuve de Jean de Penthièvre, Marguerite de Clisson, dame de Châteauceaux, attire le duc Jean V de Monfort dans un guet-apens. Ce dernier est fait prisonnier et séquestré dans le donjon du château, dit la tour du Diable. Libéré par les Anglais alliés aux Bretons lors du siège de 1420, le duc ordonne d’ «araser tout… jusqu’à pleine terre ». Suite à ces évènements de Chantoceaux et la séquestration de Jean V, la famille de Penthièvre est dépossédée de ses droits, et ses châteaux, dont celui de la Roche Suhard à Trémuson, sont démantelés.
En 1423, c’est par une assignation, espèce de lettre de change, donnée le 10 septembre 1423 par le Duc de Bretagne Jean V, à Jeanne de France, son épouse, sur les receveurs de divers ports et forteresses, parmi lesquels figurent «Cesson et le Port du Légué» (notice Pelaud 1878, p. 424) que nous connaissons officiellement le fait que le port du Légué–Plérin a été détaché de la famille de Penthièvre et est venu sous la tutelle seigneuriale de Jean V, Duc de Bretagne, puis de ses héritiers.
Ceci laisse supposer que les droits seigneuriaux de port du Légué sont demeurés, jusqu’à la révolution, un droit de la maison de Bretagne puis des héritiers des Comtes de Toulouse.
Ces pages, ci-dessous, permettent de comprendre l'évolution du port au fil du temps.
1(Archives départementales de Loire atlantique)