Vers les lacs près du col des Espécières

J3 : Mardi 14 juillet 2020


Tout comme hier, Luz-Saint-Sauveur est dans les nuages, mais avec l’expérience de la veille cela ne doit pas nous empêcher de prévoir de randonner. Comme nous sommes le jour de la fête nationale, il vaut mieux choisir un objectif un peu plus confidentiel, sinon gare à la fréquentation !

Le topo 16 du guide Rother devrait être un bon choix. Le parcours étant estimé à moins de 4 heures, nous décidons une nouvelle fois de ne pas trop nous charger et de revenir déjeuner « chez nous ».

Comme la veille, nous prenons dans un premier temps la direction de Gavarnie mais contrairement à hier, le ciel est toujours bas au fond de la vallée. Faudra-t-il cette fois annuler notre sortie ? Miracle, en poursuivant vers le col de Tentes, point de départ de notre marche, nous passons au-dessus de la mer de nuages. Le ciel est bleu même si le fond de l’air reste frais (moins de 10 degrés).

A 2208 mètres, le parking est déjà bien rempli mais la quasi-totalité des randonneurs se dirigent d’ici vers la célèbre Brèche de Roland.

Nous sommes par conséquent les seuls à nous engager sur le petit sentier herbeux vers le lac des Espécières. Notre regard s’arrête sur les sommets prestigieux qui nous entourent : devant nous, le soum Blanc des Espécières et le pic Saint André, à notre droite le pic de Tentes.

En à peine cinq minutes nous atteignons le petit plan d’eau que nous contournons par la droite. Magnifique lac avec les reflets du Taillon et ses 3144 mètres d’altitude !

Une montée raide mais courte nous amène ensuite au col des Espécières ou Puerto de Lapazosa en espagnol (2334 m). Car, oui, nous nous trouvons ici sur la frontière entre les deux pays.

Côté français, vue sur le chemin déjà parcouru depuis le parking au pied du Pic de Tentes.

Côté espagnol, vue vers Ibόn (lac) de Lapazosa et le massif de la Tendeñera en arrière-plan.

Nous basculons à présent côté espagnol en direction du lac en question. Facile, ce n’est que de la descente !

Nous sommes très surpris de trouver un mouton isolé et endormi sur la berge. Malade ? Perdu ?

Nous poursuivons notre descente avec comme repères les piliers de lignes à haute tension que nous devons à un moment donné croiser pour atteindre le fond de la vallée et le Barranco (ruisseau) de Lapazosa.

Le contraste est saisissant entre le vert tendre du fond de vallée et le gris éclatant des croupes rocheuses sous le soleil.

Qu’il est agréable de fouler ces pentes herbeuses et moelleuses piquetées çà et là de fleurs de saison. Ici des orchidées !

On a également observé chardons, joubarbes et gentianes. Une belle moisson !

Chardons fausse carline

Joubarbes

Gentiane acaule

Une fois arrivés au ruisseau, nous avons atteint le point le plus bas de notre itinéraire (1980 m) et jusqu’à ce stade, nous n’avons rencontré personne ou presque. Quelques randonneurs espagnols (en faible nombre néanmoins) dans la portion qui suit, c’est-à-dire sur le sentier muletier en provenance de San Nicolas de Bujaruelo qui monte vers le Port de Boucharo (2275 m). Ça va grimper sec !

L’environnement devient de plus en plus pierreux au fil de l’ascension vers le col de Boucharo. Allez, courage !

La dernière partie entre le col et le parking n’est ensuite plus qu’une formalité puisqu’elle se déroule sur un chemin carrossable.


Nous sommes de retour au parking aux alentours de midi, après un parcours de 6.6 kilomètres, en 3 heures et demie avec 420 mètres de dénivelé. En bref, une randonnée très variée, à l’écart des foules et pas très difficile. On a adoré !

Nous nous félicitons une nouvelle fois de l’avoir commencée tôt. En cours d’après-midi le ciel s’assombrit nettement, la soirée ayant même un goût automnal, donnant raison au dicton déclarant qu’à la montagne, on peut avoir les quatre saisons en une journée.

Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour demain !