Dans le cirque de Troumouse

J6 : Vendredi 17 juillet 2020


Ah ! déjà du grand beau temps ce matin, alors l’objectif du jour est vite arrêté. Ce sera le cirque de Troumouse. Bien qu’inscrit lui aussi au patrimoine mondial de l’UNESCO, il est moins connu que Gavarnie. Il offre pourtant plus d’émotions, de poésie et de contrastes d’après mes lectures.

Nous faisons donc route jusqu’à Gèdre puis, au lieu de poursuivre comme les jours précédents vers Gavarnie, prenons la direction de la chapelle de Héas.

A partir de ce point, trois possibilités s’offrent aux visiteurs, car le cirque bien que moins connu n’est pas moins fréquenté et son accès par la route est limité :

  • Poursuivre cinq kilomètres de plus en voiture jusqu’au plateau du Maillet, puis à pied le long de la route jusqu’à Troumouse (3 km/ dénivelé 300 mètres).

  • Autre solution depuis le Maillet, prendre le petit train (payant) jusqu’au sommet pour une petite incursion dans le cirque.

Enfin, il existe une dernière possibilité, c’est celle que nous avons retenue : une grande boucle à pied de plus de 5 heures depuis la chapelle de Héas (Rother n°27).

A partir de là, nous empruntons le sentier en face du parking pour monter tout droit à travers les versants herbeux au-dessus du Gave des Touyères.

Ici, les asphodèles aux hampes majestueuses volent la vedette aux iris devenues presque ordinaires à force de les côtoyer tous les jours.

Asphodèle

Profitant d’un arrêt, nous passons en revue le somptueux décor qui nous entoure, de la ligne des crêtes jusqu’aux lacets de la route montant vers le plateau du Maillet. Depuis ce poste d’observation, un détail nous intrigue néanmoins : une nappe de nuages progresse irrémédiablement, arrivant du fond de la vallée. Va-t-elle nous happer ? Serons-nous noyés dans la brume ?

Finalement, il n’en est rien. Les nuages resteront accrochés un étage plus bas. Nous pouvons donc continuer l’esprit tranquille mais, pour atteindre les lacs des Aires à 2089 mètres, il nous faut donner un coup de collier supplémentaire.

Au bout de deux heures, l’entrée dans le cirque est imminente. Moins vertical que Gavarnie, mais avec une circonférence de onze kilomètres, Troumouse est le plus vaste et le plus ouvert des trois cirques glaciaires de la vallée.

L’ambiance bucolique et verdoyante qui s’en dégage lui donne un charme incontestable.

Petit air de pozzine autour de cette mare en forme de cœur presque parfait !

Après avoir dépassé les lacs des Aires (à sec), le chemin s’étire maintenant vers l’ouest le long de ces impressionnantes parois rocheuses.

Sur les berges de ce laquet envahi d’herbes aquatiques et très photogénique, nous trouvons le coin idéal pour faire une pause. Merveilleux reflets des crêtes environnantes dans les eaux peu profondes de ce petit lac !

Nous prenons le temps d’observer les longs rubans de verdure enchevêtrés flottant à la surface, garnis de petits pompons blancs. La plante porte d’ailleurs bien son nom : il s’agit de rubanier à feuilles étroites.

Rubanier à feuilles étroites

A ce stade, nous avons rencontré sur ce plateau plus de vaches et de moutons que de randonneurs.

Une tendance qui va rapidement s’inverser alors que nous atteignons le point culminant de notre circuit à proximité de la Vierge de Troumouse, tendance qui va encore s’accentuer dans la descente vers l’auberge du Maillet, point de départ de la majorité des randonneurs qui se bornent à un aller/retour dans le cirque.

Ce n’est qu’après le plateau du Maillet que nous retrouvons à nouveau plus de tranquillité (et les vaches aussi).

Mais la descente, en partie sur la route ou par des raccourcis coupant les lacets, est un peu fastidieuse et moins plaisante en cette fin de randonnée.

Malgré tout, nous garderons en tête de très belles images, notamment celles de ces murailles rocheuses escarpées se mirant dans des lacs peu profonds au beau milieu de prairies verdoyantes. Bref, cette journée restera un moment fort de notre séjour !

L’après-midi étant à peine entamée, nous décidons de ne pas rentrer immédiatement à Luz mais de profiter du très beau temps pour aller jusqu’au pic du Midi de Bigorre pour éventuellement emprunter le téléphérique jusqu’à son sommet.

Finalement, nous n’irons pas plus loin que le col du Tourmalet, pris dans une épaisse couche de nuages bas.