J3 : mercredi 19 mai 2021
Après les gorges du côté de Balazuc et Chauzon hier, place aujourd’hui aux « vraies » gorges, c’est-à-dire celles intégrées dans la réserve naturelle nationale qui s’étend de Vallon-Pont-d’Arc à Saint-Martin-d’Ardèche. C’est en général en canoë-kayak que ce prestigieux canyon s’apprécie le mieux, surtout au cœur de l’été quand les températures s’envolent. Pour le moment, nous nous interrogeons toujours sur la pertinence de programmer cette activité dans les prochains jours, alors que la rivière était récemment en crue et qu’il ne fait pas encore très chaud. Pour commencer, nous préférons appréhender les lieux plus classiquement en randonnant.
Pour parcourir toute la longueur des gorges, il existe un sentier de randonnée qui relie Vallon-Pont-d’Arc à Saint-Martin d’Ardèche, itinéraire long et difficile qui traverse deux fois la rivière à gué et qui se réalise en principe en deux jours.
La marche que nous avons prévue aujourd’hui est beaucoup plus modeste. Elle permet d’accéder à la rivière, de la suivre un moment tout en gardant les pieds au sec, et de réaliser de la sorte une belle boucle. Elle comporte néanmoins une petite partie « sportive ».
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Le point de départ se situe au lieu-dit Les Crottes, près du village de Labastide-de-Virac, au sud de la réserve naturelle.
A 9 heures nous sommes d’attaque ! En l’occurrence, il ne s’agit pas là d’attaquer un sommet mais, au contraire, de maîtriser une descente trèèès raide (- 200 m en 1 km) et trèèès glissante dans la Combe des champs. Gardons à l’esprit qu’il a plu hier et surtout la semaine précédente. Les traces de glissades sont nombreuses, nous assurons chacun de nos pas et il faut parfois s’accrocher aux branches 😉.
Nous pensions que la balade serait plus tranquille une fois arrivés sur la rive de l’Ardèche. Pas vraiment ! Galets, lapiaz et rochers requièrent maintenant notre attention au point de passer plus de temps à regarder nos pieds que le paysage.
Néanmoins, quand le terrain nous laisse un peu de répit, nous pouvons admirer les jolis méandres de la rivière sur laquelle glissent à présent quelques canoës.
Quand le sentier sur la rive disparaît, le parcours se poursuit sur une vire équipée de mains courantes et de marches métalliques qui se termine au pied d’une échelle. La voilà la partie « sportive !
Un étage plus haut, le sentier toujours aménagé conduit à la source du Figuier. L’eau de la résurgence y a formé un tuf calcaire, créant une sorte de stalactite bedonnante accrochée à la falaise.
Brève incursion dans la ripisylve avant de déboucher à nouveau sur la rive, en face du cirque de Gaud.
C’est là que nous décidons de nous poser pour pique-niquer (il est 11 h 30), en profitant du soleil et surtout du spectacle des kayakistes enchaînant à cet endroit les rapides de la Cannelle et de Figueras avec une facilité apparente pour la plupart. Même les canards se laissent aller tranquillement dans le courant. En les observant, nous étions presque convaincus de nous laisser tenter par cette activité jusqu’à ce que nous assistions au chavirage d’une des embarcations. Un peu refroidis, nous allons encore continuer à y réfléchir.
Pour l’heure, la plage de la Châtaigneraie marque dans notre cas la fin du parcours au bord de l’eau. C’est là que nous nous enfonçons dans la forêt pour remonter sur le haut du plateau, avec un nouveau gain de 200 mètres de dénivelé, mais sur une distance plus longue, donc moins raide.
Nous passons à côté des ruines d’un ancien camping naturiste datant des années 60 et abandonné lors de la création de la réserve naturelle dans les années 80. A l’époque, un câble et un treuil motorisé permettait d’acheminer les bagages des campeurs.
Une fois le plateau atteint, le retour aux Crottes se fait tantôt par la route, tantôt par un sentier dans les bois, ce qui nous permet de dénicher quelques fleurs au passage.
Campanules
Cistes à feuilles de sauge
Véroniques germandrées
Retour au parking vers 14 heures à l’issue de cette très belle randonnée dont le côté ludique lié au passage aménagé nous a séduits. En chiffres : 7,7 kilomètres, 3 h 45 (sans les pauses), dénivelé 305 mètres.
Pour la suite de la journée, je propose d’aller découvrir l’emblème des gorges et de l’Ardèche méridionale en général, à savoir la très réputée arche du Pont d’Arc, située au début de la route touristique, à l’est de Vallon-Pont-d’Arc. Oui, mais pas avant d’avoir pris un café en terrasse, car depuis ce matin les bars et restaurants sont autorisés à servir en extérieur, youpi !
A l’entrée de Vallon, nous trouvons la terrasse idoine : vue sur la rivière Ardèche où une floppée d’adolescents peu frileux s’amusent dans les rapides alors qu’un vent froid balaie l’esplanade du café, nous obligeant à enfiler une petite laine. Malgré la fraîcheur ambiante, nous apprécions +++ ce premier petit noir, pris dehors !
Ces conditions météo médiocres n’ont pas non plus découragé les touristes, nombreux sur la plage au pied du Pont d’Arc. En ce qui nous concerne, nous ne faisons que passer, juste le temps de constater les proportions monumentales de l’arche. Elle enjambe en effet la rivière à 54 mètres de hauteur et sur 59 mètres de large.
Après le Pont d’Arc, la route touristique longue d’une trentaine de kilomètres dévoile encore d’autres merveilles. Nous les découvrions demain car la randonnée prévue à Aiguèze nous fera repasser par ici demain matin tôt.