J8 : Mardi 21 octobre 2025
Plus aucune trace du court épisode pluvieux d’hier soir ! Par conséquent rien ne s’oppose à une nouvelle randonnée ce matin. Une fois n’est pas coutume, c’est le restaurant prévu à l’heure du déjeuner qui va en déterminer le lieu. A ce propos, nous hésitons encore entre le Hiona Seafood Restaurant et le Palm Beach Vai Restaurant. Le premier, expérimenté en 2022, nous a laissé un excellent souvenir à la fois pour sa situation et le contenu de nos assiettes (voir ici). Le second, revendiquant une cuisine crétoise créative, est à découvrir. Après réflexion, nous penchons finalement pour la nouveauté.
Nous prenons une nouvelle fois la direction de la plage de Vai mais en nous arrêtant en cours de route devant le monastère Moni Toplou. Pas pour visiter le monastère (déjà fait en 2022) mais pour randonner dans la gorge de Toplou, même si nous l’avons déjà fait en 2022 (voir ici) . Quand on aime on ne compte pas et puisqu’à l’époque, nous avions bien apprécié cette randonnée, nous sommes prêts à la refaire avec plaisir. Seul petit changement : en 2022, nous avions fait ce parcours en soirée, aujourd’hui c’est en matinée. Le circuit correspond à la Georoute 15.
Depuis le monastère, nous revenons un peu sur nos pas sur la route vers Sitia avant de trouver un portail d’accès et de commencer à descendre dans la gorge. Nous sommes d’emblée frappés par deux spécificités de cette gorge. D’abord la présence d’une petite colonie de palmiers, Phoenix theophrasti, identiques à ceux de la palmeraie de Vai. Ensuite, en levant les yeux, nous découvrons les nombreuses formations rocheuses de type tafoni. Pour info, un tafoni est une cavité de taille plus ou moins grande creusée par l’érosion sur une surface rocheuse.
A la sortie de cette parcelle de végétation foisonnante, c’est par une petite sente que nous nous frayons ensuite un passage entre des buissons de plantes épineuses très desséchées tout en constatant que la gorge gardait un aspect globalement assez vert.
Au loin, sur le plateau, nous distinguons la silhouette d’une chapelle devant laquelle nous sommes passés en voiture en provenance de Sitia. Il s’agit de la chapelle Agios Efstathios. On décèle d’ailleurs le tracé de la route à la présence de poteaux électriques.
Très vite, la sente disparaît au profit du lit du ruisseau, à sec en cette saison. La marche devient plus inconfortable sur ces gros galets et il faut sans cesse contourner des blocs rocheux.
Le décor nous fait néanmoins vite oublier ces petits désagréments. Rochers remarquables à tous les étages ! 😉
Et bientôt la mer en vue…
A l’endroit où la gorge fusionne avec une seconde ravine, le balisage indique la direction du retour mais nous savons qu’il est possible de poursuivre encore un peu en direction du bord de mer jusqu’à de petites mares. En 2022, nous nous étions contentés d’observer ces mares de loin (par manque de temps). Aujourd’hui, nous avons tout le temps de nous y rendre.
Cherchez les mares !
En effet, l’eau de source chargée de calcaire a créé ici des gours – et même des cascatelles à certains moments de l’année.
D’après la documentation du Geopark, on peut y trouver des tortues des Balkans (Mauremys rivulata). Nous n’avons pas vu de tortue, mais une petite grenouille. 🤩
Le bord de mer est tout proche, mais s’en approcher davantage ne vaut pas le coup car il est malheureusement souillé (laisse de mer +++).
Après avoir exploré les alentours des mares, nous revenons sur nos pas jusqu’à la jonction précédente avant de grimper vers un plateau sur le versant opposé pour finir de boucler le circuit. Au passage, ces curieux tafonis aux profils presque inquiétants !
Sur le bord du plateau, le parcours emprunte à présent une vire rocheuse en nous faisant bénéficier de vues plongeantes spectaculaires sur la gorge.
Une fois le plateau atteint, nous parcourons la dernière ligne droite sur une piste en terre. Nous sommes frappés par la forme des pins qui courbent tous l’échine, manifestement soumis à la force des vents à d’autres périodes de l’année.
Autre surprise au beau milieu de la piste : comme un petit miracle de la nature, peut-être suite à la pluie bienfaitrice de la veille, une fleur solitaire a percé le sol sec et craquelé pour nous offrir ses délicats pétales blancs autour d’un cœur orange. Il s’agit d’un narcisse d’automne (Narcissus obsoletus) fleurissant de septembre à décembre.
Narcisse d'automne
Au bout de la piste nous voyons déjà se dresser fièrement le clocher du monastère. Nous ne sommes plus très loin. Retour au bout de 2 heures et demie après avoir parcouru 4,3 kilomètres avec un dénivelé de 102 mètres. Tout comme en 2022, nous plébiscitons !
A présent, direction la plage de Vai même si le restaurant ne sert qu’à partir de 13 heures. Cela nous laisse le temps, comme les jours précédents, de sacrifier au rituel du jus d’orange pressée au bar de la plage tout en observant les allées et venues des promeneurs, baigneurs et autres visiteurs.
A 13 heures précises, nous nous présentons parmi les premiers au restaurant et héritons de ce fait d’une des tables les mieux placées, avec vue imprenable sur la plage et la palmeraie. Parmi les différentes propositions à la carte, nous nous partageons en entrée une purée de fèves de Santorin, confiture d’oignons et câpres. En plat, nous choisissons de concert la daurade aux légumes méditerranéens grillés. Le dessert (du melon d’eau) est offert. Tout était délicieux, à la hauteur de la réputation de l’établissement. Nous nous félicitons de notre choix.
Pour nous baigner, nous aurions pu rester à Vai mais j’avais très envie d’explorer la contrée plus au nord, entre Vai et l’extrémité du cap Sideros, où nous ne sommes jamais allés. En premier lieu, nous nous installons sur l’une des trois plages d’Itanos. C’est une petite crique de sable très agréable qui nous attire dans ses flots avec nos palmes/masque/tuba avant de nous accueillir sous un tamaris, à l’ombre duquel il fait aujourd’hui 29 degrés.
Plage d'Itanos
Depuis notre serviette, le cap Sideros nous fait continuellement de l’œil, alors nous poussons encore plus au nord.
Le cap Sideros est formé de trois presqu’îles. Si les deux premières sont aisément accessibles via une bonne route asphaltée, la dernière est interdite car occupée par une base navale de la Marine grecque. Nous suivons donc la route jusqu’à la limite autorisée à travers un paysage aride, balayé par les vents, aux côtes escarpées abritant de belles criques qui de prime abord ont l’air idylliques. Hélas, en y regardant de plus près, on découvre aussi beaucoup de déchets plastiques éparpillés par les vents sur une grande partie du cap.
Nous avons atteint ici la pointe septentrionale de la Crète !
Sur le trajet du retour, une petite soif nous fait obliquer une nouvelle fois vers Sitia pour y prendre un dernier verre et trinquer à la réussite de nos vacances et… à leur fin… demain !